Ça se complique à l’école des gars
76 pages
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Ça se complique à l’école des gars , livre ebook

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Description

L’École des Gars accueille un nouvel élève: Fabien, un jeune hypersensible, renfermé et timide. Afin de l’aider à s’intégrer, Foinfoin propose un programme 100% zen. Au début, les gars, ainsi que Léonie, prennent plaisir à ce changement. Pourtant, au fil des jours, les élèves s’ennuient. Et qui dit ennui, dit conflit. Pour tenter de résoudre ce nouveau problème qu’est la démotivation des troupes, Foinfoin propose un périple dans un village amérindien.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 28 avril 2023
Nombre de lectures 0
EAN13 9782898501333
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

À la mémoire d’Alain Magloire, pour tout le bonheur déposé comme un diamant précieux dans le cœur des petits… et des grands


.
Avant-propos
L ’ École des Gars est une école spéciale où tout est permis, ou presque. Rémi, Guillaume, Alexi, Justin, Patrick, Samuel et les autres sont des garçons pleins d’énergie, pour ne pas dire hyperactifs. Autrefois, aucun d’eux n’aimait l’école. Mais depuis qu’ils ont in­tégré l’ École des Gars pour y faire leur 5 e année, ils ont changé d’avis : l’école, c’est génial ! L’année suivante, les garçons avaient tous été ravis quand on leur avait annoncé qu’ils allaient pouvoir poursuivre leur scolarité dans cet établissement où le plaisir d’ap­prendre rime avec « réussir ». Une deuxième classe s’était alors ajoutée au premier groupe. Léonie, une jeune fille au caractère frondeur, faisait partie de cette nouvelle cohorte. Son intégration à l’ École des Gars n’a pas été de tout repos, mais grâce à la persévérance des élèves, des enseignants, du directeur et, surtout, grâce à l’ingéniosité de Foinfoin, un petit bonhomme mystérieux, elle a fini par trouver sa place elle aussi dans cette institution fabuleuse.
Cette fois, c’est Fabien, un garçon hypersensible, qui doit s’intégrer alors que l’année est déjà bien entamée.
L’École des Gars saura-t-elle répondre à ses besoins particuliers ?
Rien n’est moins sûr…


Chapitre 1
Foinfoin et sa mission
F oinfoin s’était réveillé au bord d’une rivière qui chantonnait la douce mélodie d’un printemps nouveau. Son corps pelotonné dans une peau d’ours bien plus grande que lui et sa tête reposant sur un minuscule tas de feuilles couvert d’un carré de four­ rure moelleuse. Lorsque le nain ouvrit les yeux, il aperçut une silhouette d’allure mysté­rieuse derrière un écran de fumée. C’était un homme assis en tailleur devant un feu de camp, qui agitait les braises du bout d’un bâton.
Le visage de l’inconnu était creusé de rides profondes et encadré de longues tresses noires. Sa veste en peau de caribou ornée de franges sur les épaules et sous les manches retint l’attention de Foinfoin. « Mais où suis-je ? Que fais-je ici, sur les berges d’un cours d’eau ? Détrempé, assoiffé, affamé. Qui donc est cet individu vêtu d’un costume d’ancêtre amérindien qui ravive sa flambée dans un silence parfait ? Étrange… », se dit Foinfoin à lui-même.
Du coin de l’œil, il fixait l’homme à l’imposante car­­rure. Quelque chose semblait s’agiter au-dessus de sa tête. Après s’être bien frotté les paupières, Foin­foin s’aperçut qu’il s’agissait de plumes. De belles grandes plumes d’aigle retenues par un ban­deau rouge, pointant fièrement vers le ciel. « Cela ne fait aucun doute, c’est un Amérindien », pensa-t-il.
L’homme retira de grosses roches de la braise, puis les fit tomber dans une marmite d’écorce remplie d’eau. Instantanément, des effluves d’épices et de conifères se frayèrent un chemin jusqu’aux narines de Foinfoin. « Hmmm, hmmm, quelle odeur réconfortante… »
L’Amérindien se leva.
Au son des branches qui craquaient sous ses pas, Foinfoin tressaillit.
S’age­nouil­lant devant lui, l’étranger au regard profond lui tendit une tasse faite d’écorce de bouleau.
— Buvez.
— Merci, dit Foinfoin en relevant le haut de son corps. Hmmm, c’est délicieux.
— Recette spécialement pour vous.
— C’est sucré.
— Érable. Sève d’érable, pour énergie.
Un long silence permit à Foinfoin d’observer son sauveur. Un visage impassible. Des joues creu­sées, parsemées de sillons et de cicatrices qui dé­crivaient le parcours d’une vie remplie d’épreuves et de batailles. Un teint cuivré s’harmonisant parfaitement avec des yeux bridés aux iris plus noirs que l’ébène. Un nez légèrement busqué.
Après avoir ingurgité trois gorgées de sa savoureuse tisane, Foinfoin, ravigoté, posa une série de questions un peu décousues à l’Amérindien :
— Que m’est-il arrivé ? Et pourquoi suis-je tout trempé ? Depuis quand suis-je là ? Quel jour sommes-nous ?
De sa voix gutturale, l’inconnu qui prenait soin de lui se contenta de répondre :
— Vous, encore très fatigué. Vous, dormir, conclut-il en aidant son protégé à se recoucher.
Les paupières aussi lourdes que des lingots d’or, le nain se rendormit, bercé par le chant cristallin de la rivière.

Foinfoin fut tiré du sommeil par le cri d’un hibou. Son corps ressentait maintenant l’intense chaleur du feu qui flambait vivement, dressant ses hautes flammes vers la voûte céleste.
— Combien d’heures ai-je dormi ?
— Heures, pas important. Important, qualité et profondeur du sommeil.
— Ouin, admit Foinfoin en se grattant le front.
À peine relevé, il fit tournicoter sa tête dans tous les sens afin de détecter un indice qui lui permettrait de percer le mystère de sa présence dans cet endroit saugrenu.
— Que m’est-il arrivé ? Pourquoi suis-je tout trempé ? Depuis quand suis-je là ? Quel jour sommes-nous ? répéta-t-il.
Cette fois encore, l’Amérindien laissa le petit homme se débattre avec toutes ses interrogations, sans broncher. Malheureusement, rien autour de Foinfoin ne l’aidait à se remémorer les événements qui l’avaient conduit jusque-là. Que des arbres, une rivière, un feu, un ciel piqueté d’étoiles, le disque brillant de la lune. Et cet homme presque aussi muet qu’une carpe.
Foinfoin réfléchit un long moment.
Il devait trouver le moyen de rendre son sauveur plus loquace. « Comment savoir où l’on va si on ne sait pas d’où l’on vient ? » se dit-il, un peu anxieux. Le rescapé décida qu’il était temps de se lever.
« Aïe, ouille, outch ! » Ses muscles endoloris le faisaient souffrir.
Grimaçant de douleur,le nain fit quelques pas vers le sage aux longues nattes.
— Monsieur, euh…
— Moi, pas Monsieur. Moi Tschigewa, Grand Chef. Moi, ami de vous.
Le Grand Chef lui fit signe de s’asseoir en tambourinant sur la bûche tout près de lui. Ce que Foinfoin fit aussitôt. Imitant Tschigewa, le nain leva les yeux vers le ciel, admirant son extrême beauté. Il n’avait ja­mais vu autant d’étoiles zigza­guer dans le firmament, ni une lune aussi blanche. Hélas, malgré l’intensité de la flambée, ses dents se mirent à claquer, l’empêchant de goûter pleinement la magie du moment.
Aussitôt, Tschigewa se leva et revint avec la peau d’ours, qu’il déposa soigneusement sur le dos de Foinfoin.
— Prudence, vous, encore fragile.
— Merci, balbutia le petit homme.
Pour se réchauffer plus vite, il croisait et recroisait sans arrêt ses courtes jambes qui ballottaient dans le vide.
Bien décidé à comprendre ce qu’il faisait là, Foin­foin tenta de poursuivre la conversation en continuant les présentations d’usage.
— Je suis Foinfoin. Euh… je viens de… euh.
Son nom, c’est tout ce dont il se souvenait.
— Oui, je sais. Moi connaître vous. Avoir beaucoup entendu parler de Foenfoen.
Étonné et flatté à la fois de se savoir connu de cet être exceptionnel, le nain gloussa derrière sa main potelée. La drôle de façon qu’avait Tschigewa de prononcer son prénom y était aussi pour quelque chose dans son rire un peu espiègle.
La lumière du feu éclairait le visage de Foinfoin : sa tête en forme d’œuf et ses cheveux jaunes encore humides ressemblant à du foin, ses lèvres très pulpeuses, ses yeux globuleux derrière une immense paire de lunettes aux verres épais et à la monture massive. Cette apparence singulière aurait pu susciter la curiosité du sage amérindien. Pourtant, l’homme ne montrait au­cune expression de surprise. Il fixait son feu, et quelquefois il levait les yeux pour regarder au loin dans le ciel. Mais jamais il n’ar­rêtait son regard sur Foinfoin.
— C’est très beau par ici, dit ce dernier pour briser un long silence. C’est gentil d’avoir pris soin de moi. Et cette peau, c’est celle d’un ours ? Ou d’un coyote peut-être ? En tout cas, ce n’est sûrement pas celle d’un porc-épic…
— …
— Les étoiles brillent-elles toujours autant ? C’est un soir de pleine lune, j’espère que vous ne vous changerez pas en loup-garou, ricana-t-il.
— …
Rien à faire, Tschigewa ne réagissait pas. Peut-être était-il un peu dur d’oreille. Haussant la voix, Foinfoin y alla encore d’un dernier commentaire :
— IL EST TRÈS BEAU, VOTRE FEU ! IL EST TRÈS CHAUD AUSSI !
Le nain se trouva alors un peu idiot. « Comme si un feu pouvait ne pas être chaud ! » pensa-t-il après coup.
De plus en plus troublé par l’atmosphère étrange du moment, mais surtout par la présence de cet homme silencieux, il ne put s’empêcher de poser encore d’innombrables questions qui demeuraient toujours sans réponse.
Sa nervosité faisait de lui un vrai perroquet.
De longues minutes s’écoulèrent avant que le Grand Chef finisse par formuler une phrase qui fit sursauter le nain.
— Vous, ici pour m’aider. Fils à moi besoin de vous. Moi sauver vous, vous sauver mon fils.
— Moi sauver votre fils ? répéta Foinfoin, étonné.
Après une réflexion plus rapide qu’un éclair, le petit homme s’empressa d’accepter ce qui ressemblait à un marché.
— Entendu. Moi sauver votre fils.
Se sentant investi d’une grande mission, il bomba le torse sous la peau d’ours.
Les deux compagnons, celui qui avait la stature du chêne majestueux, et l’autre, celle du frêle roseau, pas­sèrent la nuit ensemble devant le feu de camp. Le premier, aussi silencieux qu’une roche, écoutant l’autre, plus bavard qu’une pie.
Cette nuit-là, Foinfoin n’obtint jamais de ré­ponse à ses questions, mais finalement, cela lui importait peu.
Il avait quelqu’un à sauver.
Le fils du Grand Chef Tschigewa. Rien de moins.


Chapitre 2
La magie du moment
D ès l’aube, Tschigewa entreprit d’éteindre le feu déjà affaibli et de plier bagage.
— Vous assez reposé maintenant. Vous venir au village avec moi. Vous rencontrer mon fils.
Requinqué par la tisane (il en avait bu cinq tasses durant la nuit), Foinfoin se leva pour offr

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