UN Crane dans le petit bois , livre ebook

Québec Amérique - Christiane Duchesne

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86 pages

Français

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Extrait

Description

Le souvenir restait imprécis, pas net du tout, c’était très vague. Ça n’avait pas de contours, ça se dessinait à peine, mais ce souvenir-là tentait vraiment de remonter à la surface. Clara le savait, il y avait une histoire de tête de cheval qui traînait quelque part. Ça se sent, ces choses-là.

Ce jour-là, Mad disait que les tresses de Clara sentaient le secret. Elle avait raison : Clara avait fait une incroyable découverte dans le petit bois ! Elle ne voulait en parler à personne, sauf à son ami Bab qui, par malheur, se faisait opérer samedi. Découvrir un crâne, ce n’est pas banal. Le mystère allait conduire Clara dans les méandres des mémoires de sa famille.

Sujets

Juvenile Nonfiction

Animals

Informations

Publié par	Québec Amérique
Date de parution	07 septembre 2021
Nombre de lectures	0
EAN13	9782764444641
Langue	Français
Poids de l'ouvrage	2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0350€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

De la même autrice chez Québec Amérique
Jeunesse
L’Abécédaire-passoire , Albums, 2021.
Aurore et le pays invisible , coll. Gulliver, 2020.
Berthold et Lucrèce , coll. Bilbo, 1994.
• Finaliste aux Prix du Gouverneur général du Canada 1995
Les Péripéties de P. le prophète , coll. Gulliver, 1994.
La 42 e sœur de Bébert , coll. Gulliver, 1993.
Victor , coll. Gulliver, 1992.
Gaspard ou le Chemin des montagnes , coll. Gulliver, 1984.
Série cyrus, l’encyclopédie qui raconte
12 titres parmi lesquels :
Cyrus, L’encyclopédie qui raconte, tome 12 , 1996 ; réédition, Hors collection, 2018.
Cyrus, L’encyclopédie qui raconte, tome 11 , 1996 ; réédition, Hors collection, 2018.
Cyrus, L’encyclopédie qui raconte, tome 10 , 1996 ; réédition, Hors collection, 2018.
Cyrus, L’encyclopédie qui raconte, tome 1 , 1995 ; réédition, Hors collection, 2017.
Adulte
Anna, les cahiers noirs , 1996.

Projet dirigé par Stéphanie Durand, éditrice

Conception graphique et mise en pages : Nathalie Caron
Révision linguistique : Sabrina Raymond et Myriam Groulx
En couverture : Earth Song de Julia Iredale
Conversion en ePub : Fedoua El Koudri

Québec Amérique
7240, rue Saint-Hubert
Montréal (Québec) Canada H2R 2N1
Téléphone : 514 499-3000, télécopieur : 514 499-3010

Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada.
Nous remercions le Conseil des arts du Canada de son soutien. We acknowledge the support of the Canada Council for the Arts.
Nous tenons également à remercier la SODEC pour son appui financier. Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC.

Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

Titre : Un crâne dans le petit bois / Christiane Duchesne.
Noms : Duchesne, Christiane, auteur.
Collections : Gulliver jeunesse.
Description : Mention de collection : Gulliver
Identifiants : Canadiana (livre imprimé) 20210050721 | Canadiana (livre numérique) 2021005073X | ISBN 9782764444627 | ISBN 9782764444634 (PDF) | ISBN 9782764444641 (EPUB)
Classification : LCC PS8557.U265 C73 2021 | CDD jC843/.54—dc23

Dépôt légal, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2021
Dépôt légal, Bibliothèque et Archives du Canada, 2021

Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés

© Éditions Québec Amérique inc., 2021.
quebec-amerique.com

Pour ma Clara, la vraie…

MARDI
Aujourd’hui, il aurait dû faire beau et un peu chaud.
Il aurait dû faire un peu chaud, mais il avait neigé toute la nuit. Clara espérait que ce soit la dernière de toutes les neiges de l’année, il était grand temps de passer de l’hiver au printemps.
Elle avait juste envie d’être à la maison et voilà qu’elle se retrouvait là, dans le petit bois, devant un bout de crâne qu’elle venait de découvrir.
Clara n’avait pu alors s’empêcher de murmurer entre ses dents si fortement serrées qu’elle avait cru qu’elles allaient se fêler :
— Un crâne ?
Elle n’avait pas crié, elle n’avait pas hurlé, elle ne s’était pas sauvée non plus. Les mots s’étaient envolés malgré elle dans l’air glacé et elle avait répété :
— Un crâne.
Elle rentrait de l’école sur le dos de Quentin, son grand cheval. Il ventait fort, elle avait froid à cause de cette fichue neige. On n’a pas idée d’être obligée de mettre des mitaines pour aller à l’école alors qu’on aurait dû jouer dehors sans manteau comme hier.
Il y a deux semaines, elle avait fêté son anniversaire dehors, dans le jardin, en plein soleil, avec Bab qui n’était pas encore à l’hôpital, avec Billi et Lili aussi, et sa grand-mère Mad qui avait fait un gâteau en forme de chat avec un glaçage à rayures et onze bougies blanches. Mathilde et Simon, ses parents, lui avaient offert le cadeau dont elle rêvait : une petite table à dessin, une vraie. Une fois le gâteau terminé, ils étaient tous allés faire une course sur la plage de galets et plus tard, ils avaient fait voler des lanternes roses et rouges dans le ciel presque noir.
• • •
Juste avant cette étrange découverte, elle avançait contre les rafales, tête baissée, elle parlait à l’oreille de Quentin pour l’encourager. Quentin n’aimait pas les grands vents. C’était un beau cheval noir aux yeux pleins de bonté bordés de longs cils un peu roux. Clara s’était arrêtée, inquiète tout à coup, car Quentin avait commencé à dévier légèrement de la route, s’avançant sous le couvert des arbres, s’éloignant de plus en plus du chemin comme s’il avait flairé quelque chose, on aurait dit qu’il avait vu un monstre, un fantôme ou une ombre menaçante. Puis il était entré dans la forêt. Les babines retroussées, il secouait vivement la tête.
Clara avait aussitôt sauté par terre. Quentin avait quitté le chemin, ce n’était pas normal, jamais il ne s’aventurait hors du sentier, sauf si Clara le lui demandait.
Les naseaux frémissants, le cheval avait senti quelque chose, mais quoi ? Du bout de son sabot, il avait commencé à creuser dans la terre encore gelée, impatient, nerveux. Il frappait le sol du sabot, puis raclait la terre de plus en plus impatiemment.
Sous la couche de vieilles feuilles mortes que Quentin dégageait, Clara avait alors aperçu ce qu’elle avait cru être un morceau de fer, un bout de bois ou un bloc de pierre. Mais cela n’avait ni la couleur du fer, ni celle du bois, ni celle de la pierre.
« C’est couleur d’os, quelque chose couleur d’os », s’était dit Clara, et elle avait eu raison. Entre la crainte et la curiosité, elle avait eu très peur de découvrir un cadavre qui allait lui faire faire des cauchemars jusqu’à la fin de ses jours.
La curiosité l’avait emporté sur le reste.
— Laisse-moi faire, avait-elle ordonné à Quentin.
À quatre pattes à côté de son cheval, elle avait continué à gratter pour dégager la chose. On aurait dit une plaque d’os, ou alors un gros os, un os géant.
Les mitaines pleines de terre, de feuilles et d’aiguilles de pin qui avaient passé l’hiver sous la neige, Clara avait soudain songé qu’elle était peut-être en train de découvrir le squelette d’un dinosaure. Elle s’était imaginée félicitée par les plus célèbres archéologues et par les spécialistes des dinosaures du monde entier, elle se voyait donner des conférences et raconter comment, avec son brave cheval, elle avait révélé un des grands secrets de l’histoire du Québec, le premier dinosaure entier trouvé sur les rives du Saint-Laurent, une première mondiale, l’événement du siècle. Elle aurait reçu une médaille, elle en aurait demandé une pour Quentin aussi puisque c’était lui qui avait deviné la présence du dinosaure.
Ses doigts gelés à travers ses mitaines la firent revenir à la réalité.
Ce qu’il y avait de caché là était vraiment très gros. Il aurait fallu creuser profondément et elle n’en avait pas les moyens, il lui aurait fallu une pelle.
Le froid mordait, le froid giflait, le vent faisait se soulever les flocons. Clara avait beau aimer l’hiver, le froid et les tempêtes, elle rêvait au printemps chaque année comme à la plus belle chose au monde, elle attendait avec impatience les premières feuilles, les premières fleurs, les premiers bouquets qu’elle ferait. Le printemps était arrivé pour son anniversaire et il s’était enfui tout d’un coup la nuit dernière.
Soudain, Clara avait retiré ses mains, pétrifiée. Ce qu’elle voyait, c’était un crâne, ça ne pouvait être rien d’autre qu’un crâne. Rien d’autre. Elle venait de découvrir un crâne. Mais de qui ? Ce n’était malheureusement pas un crâne de dinosaure, sûrement pas celui d’un humain non plus, plutôt celui d’un animal, mais duquel ?
Question : crâne d’orignal, de vache ou de cheval ?
Elle s’était remise à creuser dans la terre dure, cette fois avec le couvercle de sa boîte à crayons. Ses mitaine