43
pages
Français
Ebooks
2023
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Ebook
2023
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Publié par
Date de parution
28 mars 2023
Nombre de lectures
15
EAN13
9782493244260
Langue
Français
Vanessa déteste le foot. Dommage pour elle, Lucas est complètement fan de ce sport. Lors d'une énième dispute entre le frère et la soeur, Lucas va lui faire découvrir que le foot n'est pas réservé uniquement aux garçons. La preuve : des filles y jouent ! L'incroyable réussite d'Alex Morgan, la star mondiale, va donner envie à Vanessa de s'y mettre. Après des débuts laborieux, la jeune fille se heurte à l'incompréhension de ses camarades comme des adultes. Voulant leur prouver que le foot n'est pas qu'un sport de garçons, elle décide de monter une équipe de filles dans son collège. Son parcours est jalonné d'embûches...
Publié par
Date de parution
28 mars 2023
Nombre de lectures
15
EAN13
9782493244260
Langue
Français
Je hais Vive le foot !
Julien Artigue
Suivi éditorial : Sacha Crozas Lauterbach
Correction : Johan Dillar
Couverture & maquette : Sacha Drawzas
© 2022 Relicha
22 rue Olof Palme, Le Grand-Quevilly
ISBN : 9782493244260
Loi n° 49.956 du 6 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse
Je hais Vive le foot !
Julien Artigue
R elicha
Chapitre 1
O n a beau être jumeaux, Lucas et moi, on est très différents. Déjà lui, c’est un garçon. Alors que moi, je m’appelle Vanessa…
Ensuite, on n’a pas du tout les mêmes goûts. Aussi loin que je me souvienne, il a toujours été fan de foot. Et attention, quand je dis « fan », je suis en dessous de la réalité : Lucas n’est pas fan de foot, il est littéralement obnubilé par le foot. Et encore, le mot est faible ! Je vais vous faire la liste de ses symptômes, pour que vous réalisiez à quel point il est atteint.
Déjà, il regarde tous les matchs qui passent à la télé, absolument tous. Et quand il n’y a pas de match de diffusé (ce qui arrive quand même régulièrement), vous savez comment il s’occupe ? Eh bien, il prend la tablette pour voir des vidéos de buts sur YouTube, des dizaines de vidéos qu’il enchaîne pendant des heures. Quant à moi, comme il est hors de question que je subisse ça, je suis contrainte de m’exiler à l’autre bout de la maison pour être au calme.
Mais, même à travers trois murs et deux portes fermées à clef, j’arrive à entendre ses hurlements, du genre « alllezzz ! », « vas-yyy ! » ou « mais quel nuuul ! ». Et encore, je ne vous répète que ceux qui sont corrects parce qu’il se montre parfois beaucoup plus vulgaire que ça.
Ensuite, il s’entraîne avec son club le mercredi après-midi, sans compter le samedi où il participe à des tournois. Le pire, c’est que si la compétition a lieu à Perpette-les-Oies (si, ça existe, on y est allés plusieurs fois), Papa et Maman m’obligent à les accompagner. Je ne vous raconte pas les super week-ends que je passe. Je m’éclate au bord du terrain, waouh ! Et encore, ce que je ne vous ai pas dit, c’est que pendant les vacances, vu qu’il n’y a pas d’entraînement, Lucas va jouer au foot tous les après-midi sur le terrain vague avec des garçons au moins aussi obsédés par ce sport que lui.
Et le pire, c’est que la liste est encore longue !
Dès qu’il peut, il s’habille avec un maillot d’un joueur de son équipe préférée : le PSG (c’est l’équipe de Paris, si vous ne le savez pas). Je précise « dès qu’il peut » parce que, justement, il n’a plus le droit d’en porter pour aller en cours. Et ça, figurez-vous que c’est de sa faute. Il y a quelques mois, il s’était bagarré avec un autre élève parce que celui-ci portait un maillot de l’OM. Il paraît qu’il s’agit de deux équipes ennemies. Encore un truc que je ne peux pas comprendre. Alors depuis, Papa et Maman lui ont imposé une règle : les maillots de foot font désormais partie des tenues proscrites pour aller à l’école. Du coup, il se venge en ne portant que ça à la maison. Et la nuit ? Même son pyjama a un ballon dessiné dessus !
Vous en voulez encore ?
Les murs de sa chambre sont recouverts de posters de joueurs courant après leur baballe. Certains gros plans sont même de si près qu’on aperçoit les gouttes de sueur qui dégoulinent des visages. Pouah, quelle horreur ! Heureusement qu’on n’a pas leur odeur ! Je dis « on » parce qu’il s’agit aussi de ma chambre et que je dois supporter sa « déco ».
Depuis la fois où Lucas et moi, on s’est battus à cause d’un de ces posters, Papa et Maman nous ont assigné à chacun deux murs, afin d’éviter un nouveau conflit nucléaire. On les décore chacun comme on veut. Enfin presque, parce que maintenant que j’ai retiré toute ma déco Violetta , mes murs sont restés vides. Du coup, Monsieur a plusieurs fois tenté d’envahir mon espace. Alors régulièrement, je me retrouve à devoir lui rappeler les règles : pas de poster moche de footballeur moche sur mes murs. Ah oui, et ça aussi c’est injuste : je vous expliquais que j’avais dû retirer toute ma déco Violetta l’an dernier. Je m’y étais résignée parce que mes copines n’arrêtaient pas de me répéter que c’était pour les bébés. Par contre, les posters de footballeurs de Lucas, ceux qu’il a depuis qu’il sait dire « ballon », personne ne les lui a jamais reprochés. Vous pouvez m’expliquer pourquoi ?
Voilà, c’est ça mon quotidien. Vous comprenez mon calvaire ? Je vous passe le reste, comme ses chaussettes de foot sales qu’il entasse sous son lit (beurkkk !) ou le radio-réveil qui émet une sonnerie de corne de brume (comme les supporters dans les stades) parce qu’à côté du reste, c’est presque anecdotique.
Seulement, début juillet, il y a eu le ballon qui a fait déborder la cage de but (c’est la version foot de « la goutte d’eau qui fait déborder le vase ») : l’événement le plus important de la courte vie de mon frère. Vous ne voyez pas ? Vous ne devez pas être un grand fan de foot, vous, alors. Mais si, réfléchissez, un truc incroyable, à ne plus dormir la nuit tellement c’est énooorme !
Non ? Bon, je vais vous rafraîchir la mémoire, ça concerne l’arrivée d’un nouveau joueur au PSG. Ça ne vous revient toujours pas ? Peut-être qu’avec une petite devinette ? Alors, monsieur et madame Dufootédemonfrèr ont un garçon, comment l’appellent-ils ?
Neymar… parce que, NEYMAR DU FOOT ET DE MON FRÈRE ! Bon OK, elle est pas terrible, mais au moins, c’est moi qui l’ai inventée. Et puis c’est vrai : j’en ai tellement marre du foot et de mon frère ! Donc, pendant les deux premières semaines de juillet, mon andouille de frère n’a pas arrêté de nous rebattre les oreilles avec l’arrivée de ce Neymar dans son club préféré. Comme si le monde ne se résumait plus qu’à ça. Dès qu’on montait en voiture, il voulait écouter les infos, dès qu’il rentrait à la maison, il fallait allumer la télé pour savoir si le transfert avait été conclu. Même mes parents (qui pourtant, sont plutôt patients, vu qu’ils supportent Lucas depuis onze ans) commençaient à saturer.
Autant vous dire que quand on a été sûrs et certains que le gugusse venait bien jouer au PSG, on a tous été soulagés. Ah oui, mais c’était une grossière erreur ; mon frère n’a pas lâché le morceau pour autant. Au contraire, sa fièvre a redoublé d’intensité. D’abord, il a fallu qu’il achète le nouveau maillot officiel du PSG, celui sur lequel est imprimé Neymar au dos. Eh bien, figurez-vous que ce genre de serpillière, ça coûte la bagatelle de 139 €. Je lui ai bien proposé d’économiser cette somme en dégainant un marqueur pour écrire moi-même son nom sur un de ses autres maillots (vu qu’il en a des dizaines), mais il a refusé en me jetant un regard qui disait quelque chose comme :
— T’approche surtout pas de ma collection, espèce d’!@/#%!! !
Si encore il n’y avait que cette histoire de maillot… Mais non ! Ensuite, Monsieur a fait un caprice à mes parents pour qu’ils l’emmènent à Paris assister à la présentation du champion aux supporters. Contre toute attente, mes parents ont dit non. Incroyable, je n’avais pas souvenir qu’ils aient déjà refusé quelque chose à mon frère. Ce dernier ne l’avait pas vu venir. Papa et Maman se sont justifiés en disant qu’ils étaient d’accord pour l’emmener à Perpette-les-Oies pour assouvir sa passion parce que c’est à quelques kilomètres de chez nous. Mais faire le trajet Grenoble-Paris dans la journée (575 kilomètres d’après le GPS de mon père), pas question. En réponse, Lucas a boudé pendant plusieurs jours. Quel bébé, quand il s’y met !
Comme il n’a pas réussi à obtenir gain de cause auprès de mes parents, il a décidé de me le faire payer.
Le lendemain, il nous a prévenus qu’il sortait pour l’après-midi. Au début, j’étais contente parce que je n’entendrais pas parler de son Neymar pendant une paire d’heures (c’était toujours ça de pris). Ouais, sauf qu’il n’est pas rentré les mains vides, il a rapporté dix mille magazines (au moins) entièrement consacrés à sa nouvelle idole. Jusque-là, je m’en fichais, libre à lui de gaspiller ses économies, après tout. Mais le truc, c’est que chaque revue contenait au moins un poster de la star, et du coup, Lucas a entièrement retapissé notre chambre. Adieu Ronaldo, Messi et les autres chevelus dont j’ai oublié les noms. À leur place, j’ai eu droit à Neymar dans toutes les positions : Neymar courant vers la gauche ici, Neymar courant vers la droite là… C’est tout juste si on n’avait pas Neymar en train de cracher sur le terrain ou de se curer le nez !
C’est à ce moment précis que j’ai décidé que la situation ne pouvait plus durer.
— ASSSEEEZZZ !
Chapitre 2
— Ç a suffit, j’en peux plus.
Constatant que je ne plaisantais pas, Lucas a décollé les yeux de ses magazines.
— Hein ?
— J’en ai ma claque de tout ça !
— Quoi ? Mais de quoi tu parles ?
Est-ce qu’il feignait de ne pas comprendre ou est-ce qu’il était réellement stupide ? Au risque qu’il se moque de moi, je lui ai expliqué :
— Tes posters, là, ton Neymar partout, c’est plus possible !
— Quoi, c’est pour ça que tu me fais un caca nerveux ?
Alors celle-là, elle était énorme. Quelle mauvaise foi ! Et comme le dit le proverbe, la meilleure défense, c’est l’attaque.
— T’es qu’une jalouse en fait, c’est vrai que toi, t’as plus d’idole depuis que tes posters de Violetta ont fini à la poubelle.
En entendant ça, mon cœur de fan s’est serré d’un seul coup. S’en prendre aussi lâchement à Violetta . Certes, je m’étais effectivement débarrassée de tous les produits dérivés, mais premièrement, c’était parce qu’on m’y avait forcée, et deuxièmement, ça ne signifiait pas que je ne l’admirais plus au fond de moi. Enfin bref, de toute façon, ce n’était pas la question. Il fallait que je ...