332
pages
Français
Ebooks
2023
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Ebook
2023
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Publié par
Date de parution
28 juillet 2023
Nombre de lectures
14
EAN13
9782379615368
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
12 Mo
Erotisme - 500 pages
Quand Alexandra échoue presque par hasard dans le dojo qui abrite, exceptionnellement ce jour, une prestation de Kinbaku réalisée par le très secret Kenzo Araï, elle n’en attend pas grand-chose. Pourtant, le baiser du chanvre sur sa peau est une révélation, premier pas sur un chemin qui va la conduire très loin dans l’exploration de l’art des cordes.
Entre souffrance et plaisir, le Sensei la guide sur cette voie difficile de la soumission. De Paris à Kyoto, de punitions en défis, les liens se tissent au sein du couple, jusqu’à devenir inextricables.
Mais le Maître et sa soumise ne savent pas encore que l’amour est un art auquel il est facile de s’attacher. Trop peut-être..
Sauront-ils jouer en harmonie sur cette corde sensible ?
Publié par
Date de parution
28 juillet 2023
Nombre de lectures
14
EAN13
9782379615368
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
12 Mo
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Anne Cantore
Anne Cantore
Mentions légales
Éditions Élixyria
http://www.editionselixyria.com
https://www.facebook.com/Editions.Elixyria/
ISBN : 978-2-37961-536-8
Illustration de couverture : Dark & Light Art
Avant-propos
Chers lecteurs,
Ce récit, bien qu’ayant fait l’objet de minutieuses recherches, ne s’affranchit pas, comme tout roman, d’une part de fiction. J’ai essayé d’être la plus rigoureuse possible, que cela soit sur l’art du Kinbaku, la psychologie des personnages, mais aussi sur les termes employés et leur traduction.
Si j’ai pris parfois quelques libertés rédactionnelles, en particulier sur le vocabulaire, je vous prie de ne pas y voir la preuve d’un amateurisme indifférent, mais plutôt une volonté de simplification, afin que ce récit reste agréable à lire.
Ce récit traite d’un art, le Kinbaku, finalement assez peu connu en dehors de sa terre natale orientale. Les réactions des personnages pourront parfois vous surprendre, vous interpeller, voire... vous gêner.
Dernier point : le monde dans lequel je vous invite à entrer, fait preuve d’une grande tolérance et de beaucoup d’ouverture d’esprit. Il n’y a pas qu’une seule façon de vivre la Domination et son corolaire, la soumission. Il y en a des milliers. Autant qu’il y a de couples en fait...
Je voudrais profiter aussi de cet avant-propos pour remercier Louis-San. Je l’ai découvert sur Facebook en faisant des recherches. Franco-nippon, il a été une source fantastique d’informations sur le mode de vie des japonais et la culture. Sur l’histoire de ce pays également.
Même chose avec Zoey, une belge mariée à un japonais et maman d’une petite fille qui partage son quotidien au pays du soleil levant.
À vous deux si vous passez par là : Merci !
Partie I
Se soumettre
Il fallait juste qu’elle rencontre l’homme capable de révéler la femme qui sommeillait en elle.
John Green
Règle numéro 1
Ne me cache rien de tes désirs
La jeune femme de l’accueil fixait Alexandra avec les sourcils froncés et l’air gêné.
— Je ne sais pas ce qu’il s’est passé ! Vous n’auriez pas dû recevoir ce mail, marmonna-t-elle contrariée. Bon sang ! C’est forcément une erreur...
Alexandra réajusta la bretelle de son sac à main sur son épaule et s’apprêta à battre en retraite. Elle retint le sourire désabusé prêt à fleurir sur ses lèvres. L’hôtesse avait l’air suffisamment perturbée pour ne pas en rajouter. Mais elle ne put s’empêcher de penser que cette situation était à l’image de tout ce projet entrepris depuis presque un an. Un gigantesque et magnifique échec.
— Ce n’est pas grave, commença-t-elle d’une voix douce. Je reviendrai pour une autre démonstration.
Elle était certaine du contraire, mais l’embarras de son vis-à-vis valait bien ce petit mensonge. La femme releva brusquement la tête et la dévisagea.
— Ah, non ! C’est trop bête ! En plus aujourd’hui...
Elle s’arrêta et observa Alexandra d’un œil critique.
— Puis-je vous demander pourquoi vous êtes ici ?
Le sourire d’Alexandra vacilla légèrement. Était-ce si évident, au point que cela s’inscrivait sur son visage aussi clairement que sur les pages d’un livre ?
— Je... pour... enfin...
Elle se racla la gorge.
— Eh bien, pour assister à la démonstration de Kinbaku 1 ! reprit-elle d’un ton plus affirmé, espérant cacher son trouble.
La femme en face d’elle eut un léger rictus confirmant qu’elle n’était pas dupe. Par défi, Alexandra soutint son regard. Elle savait à qui elle avait affaire. Elle avait remarqué le collier de cuir et de métal ornant le cou de son interlocutrice avant même d’avoir noté la couleur de ses cheveux ou de ses yeux. Elle lui enviait ce bijou qui n’en était pas un, mais qui annonçait clairement au monde son statut.
— Pouvez-vous patienter un instant, s’il vous plaît ?
Alexandra hésita. Depuis quelques semaines, elle sentait sa détermination s’effriter. Elle en avait assez des difficultés, des chausse-trappes et des menteurs qu’elle trouvait sur son chemin. Elle était lasse de cette quête qui lui apparaissait de plus en plus vaine.
— Je vous en prie, reprit la jeune femme, ne partez pas. Je vous demande juste une minute.
Alexandra se laissa fléchir indiquant son assentiment dans un haussement d’épaules.
— Merci. Asseyez-vous, je reviens immédiatement.
Avisant le canapé, Alexandra s’installa confortablement tandis que son regard errait sur les murs blancs. L’endroit, meublé dans des tons doux et neutres s’accordant parfaitement avec le sol en parquet clair, respirait le calme et la sérénité. Libéré de toutes distractions visuelles, son esprit se mit à battre la campagne. Alexandra se reprochait son manque de patience, son peu de foi et aussi ce côté un peu trop naïf qui avait accompagné ses premières recherches. Il l’avait emmenée sur des chemins décevants et dangereux. D’un autre côté, comment avait-elle pu croire un seul instant que ce serait facile ? Qu’il suffirait de surfer à gauche à droite sur le net pour trouver ce qu’elle cherchait. Et dire que pour cela, elle avait divorcé !
Sa séparation d’avec Vincent avait surpris tout le monde. À commencer par son mari ! Mais au bout de vingt ans de vie commune, Alexandra savait ce qu’elle voulait. Et Vincent n’était pas capable de le lui donner, tout simplement parce que ce n’était pas dans sa nature. C’était un chouette gars, un bon époux, un excellent père, un amant honorable, mais... pas celui qu’elle désirait au plus profond d’elle.
C’était d’ailleurs un des gros problèmes d’Alexandra. S’il existait bien un mot pour désigner ce qu’elle souhaitait, l’expérience lui avait montré que tout et surtout n’importe quoi se cachaient derrière ce vocable. Alexandra voulait appartenir à un dominant. Dis comme cela, ça paraissait si simple. Presque autant que passer une commande sur internet. La réalité était tout autre. Elle avait eu son compte de types s’étant abrogé le droit de se définir ainsi sans en avoir la carrure. Ou alors, peut-être n’était-elle pas si soumise que cela. Elle commençait à douter de ce qu’elle croyait pourtant être sa nature profonde. Évidemment, rien chez cette femme épanouie, directrice marketing d’un grand nom du mobilier contemporain, habituée à manager ses équipes d’une main de fer et à prendre des décisions en un quart de seconde toute la journée n’évoquait un tant soit peu la soumission. Et pourtant...
Alexandra savait qu’elle avait besoin de déposer son costume de femme assumée aux pieds d’un homme capable de le recevoir avec tout le respect que méritait une telle preuve de confiance. Un Dom qui accepterait son abnégation et son obéissance comme un cadeau divin. Elle ressentait si cruellement cette nécessité que ça s’était transformé en un mal lénifiant qui avait fini par tout dévorer sur son passage... y compris son amour pour Vincent. Alexandra voulait s’offrir tout entière. Mais pas à n’importe qui. Elle était ce bloc de marbre brut attendant le maître capable d’y sculpter un chef-d’œuvre. Alors, quand elle avait reçu ce mail l’invitant à une démonstration de Kinbaku, elle avait vu là une nouvelle occasion d’enfin trouver ce qu’elle cherchait.
Ça avait été une de ses premières démarches après son divorce. Elle s’était inscrite sur un site internet assez connu qui proposait, entre autres, de découvrir le monde du BDSM. Elle avait participé à des Munch 2 , rencontré quelques couples et dominants, mais l’ensemble lui avait laissé le goût amer de la déception. Rien ne correspondait à sa vision, ou alors ses exigences étaient impossibles à contenter.
Le Kinbaku, elle n’en connaissait que ce qu’Internet avait bien voulu lui apprendre. Mais elle avait trouvé l’art des cordes très graphique et fascinant. Assister à une démonstration ne l’engageait pas à grand-chose après tout. Elle était arrivée ici avec une lueur d’espoir vite douchée quand l’hôtesse d’accueil l’avait informée que la séance était réservée aux couples ! Un camouflet de plus...
— Madame ?
Alexandra releva vivement la tête. La jeune femme souriait.
— Venez, j’ai peut-être trouvé une solution.
Elle avait l’air si contente qu’Alexandra ne put s’empêcher de lui rendre son sourire. Elle la suivit, contournant le bureau d’accueil et traversa un long couloir un peu sombre. Sa guide s’arrêta devant une porte close, frappa et entra sans attendre la réponse.
— C’est elle.
L’homme présent dans la petite pièce qui ressemblait à un vestiaire se retourna avec difficulté. Il n’avait visiblement pas l’habitude de se mouvoir avec les béquilles qui le soutenaient. Il portait un simple t-shirt gris et un jean dont la jambe droite avait été entièrement déchirée pour laisser place à une longue attelle emprisonnant son membre du haut de la cuisse jusqu’au milieu du mollet. Il remercia la jeune femme d’un signe de tête et elle s’éclipsa dans l’instant.
En équilibre précaire, il détailla Alexandra des pieds à la tête. C’était une inspection en règle, elle en avait conscience. Comme elle était parfaitement au fait du type d’homme qu’elle avait en face d’elle. Un vrai dominant. Pas un ersatz en papier mâché ! Subissant l’examen, elle s’autorisa à l’épier sous ses cils baissés. Grand, blond, les yeux verts et le regard vif, il n’était pas beau au sens esthétique du terme. Mais il émanait de lui une force et un charisme peu commun. Alexandra eut un coup au cœur. Il était l’archétype de ce qu’elle cherchait.
— Je suis désolé. Célia m’a expliqué votre problème. Cette démonstration est réservée aux couples. Je ne sais pas ce qu’il s’est passé dans notre base de données et comment votre profil a pu être mélangé aux autres, mais vous n’auriez jamais dû être conviée aujourd’hui.
L’homme avait l’air agacé de la situation. Alexandra se demanda si la jeune hôtesse était responsable de la bévue...
— Je vous présente toutes nos excuses, reprit-il d’une voix plus calme.
Docile, Alexandra hocha la tête.
— Je comprends. Ce n’est pas grave, je reviendrai à une autre occasion.
Il continua à la fixer, une étrange lueur dans le regard.