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La princesse fugitive , livre ebook

101

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Français

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2023

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XVIIème siècle. Marie Mancini, le premier amour de Louis XIV, quitte son mari le connétable Lorenzo Colonna avec leur fille de six ans, Lorenza. Onze ans plus tard, le prince réclame le retour de sa fille à Rome où cette dernière se trouve confrontée à une réalité révoltante : le connétable veut la marier à Salvo Borghèse, un homme qu'elle méprise. Mais Lorenza préfère passer du temps avec Caterina, sa camériste... et puis il y a aussi l’homme de l’ombre, ce personnage mystérieux rencontré lors d’un bal populaire... Refusant son destin, troublée par ses sentiments, Lorenza décide de quitter Rome et se met en route pour Versailles, essayant de trouver refuge chez son oncle Philippe Mancini, le duc de Nevers.

Lorenza pourra-t-elle échapper au destin que son père a choisi pour elle ? Saura-t-elle faire face à ses sentiments qui la taraudent, ses désirs qui la troublent, et ses prétendants ?

Entre complots et passions, La princesse fugitive raconte une histoire d’amours plurielles et de la découverte de la sensualité sous toutes ses formes.

"Une merveilleuse histoire d'amours plurielles et de liberté" - L'Esprit des Lettres

Aurore Dumas est autrice d'une trentaine de romans et de romances, tant historiques que contemporains, fantastiques et érotiques. Les éditions Loreleï ont déjà publié l'une de ses romances historiques, L'aventurière en dentelles, en février 2023.

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Publié par

Date de parution

02 juin 2023

EAN13

9782385150204

Langue

Français

Romance historique
 
 
Composition : Valentine Flork/Agence A&L
Publié sous la direction éditoriale de Diana Tass
 
Éditeur : Loreleï
Une marque des éditions d’Avallon
 
Distribution : Immatériel
 
ISBN papier : 9782385150198
ISBN numérique : 9782385150204
 
Dépôt légal : juin 2023
 
© 2023 Les éditions Loreleï / Les éditions d’Avallon
La princesse fugitive
De la même autrice
Sous le nom d’Aurore Dumas
 
Péchés à la capitale , Éditions Harlequin, 2021
1Des illusions parisiennes , Éditions Harlequin, 2021
2Le glorieux destin d’Elisabeth en juillet 1830 , Éditions Harlequin, 2021
La trilogie des âges sombres :
1Noces vikings , Éditions Harlequin, 2021
2Pour les yeux d’une inconnue , Éditions Harlequin, 2022
3La fière Saxonne , Éditions Harlequin, 2022
Un parfum de Grasse , Éditions Harlequin, 2022
Annabel ou le prix de la liberté , Éditions du 123, 2023
Marquis ou Lord ? , Éditions Ozril, 2023
L’aventurière en dentelles, Éditions Loreleï, 2023
 
 
 
Sous le nom de Marie Laurent
 
La mouche d’Éléonore , Éditions Artalys, 2014
L’enfer sous les jupons , Éditions Artalys, 2014
Dans la peau de Mary Stuart , Éditions Artalys, 2014
Erotik news 1 , Éditions Estelas, 2014
Nièce de sang , Éditions de Londres, 2014
Fantastiques Amours , Éditions Artalys, 2015
Le maître de jet , Éditions Dominique Leroy, 2015
Triolisme 2 , Éditions Dominique Leroy, 2016
Mets-moi en émoi , Éditions Textes gais, 2016
Cow-boys , Éditions Textes gais, 2017
 
Aurore Dumas
La princesse fugitive
Roman
 
Prologue
— Ma chérie, tu as une chance inespérée d’échapper à cette misère, remarqua Maman qui me montrait en soupirant sa jupe rapiécée dont la bordure de dentelle avait jauni à force de lavages. Je t’en prie, ne la laisse pas passer.
Ainsi parlait ma mère, la Connétable Colonna, née Marie Mancini. Elle ne se faisait pas faute de mentionner son nom de naissance pour que nul n’oublie que le Roi-Soleil l’avait aimée. Mon enfance avait été bercée par les anecdotes ayant trait à sa vie à la Cour et à son idylle passionnée avec Louis XIV.
— Si mon oncle nous avait soutenus, il m’aurait épousée au lieu de l’infante, répétait-elle souvent.
Et moi de l’interroger :
— Alors, j’aurais été reine, Maman ?
—  Non. Les femmes ne règnent pas en France. C’est ton frère Filippo qui aurait été roi.
De Filippo, je gardais des images lointaines, comme de ses deux cadets et de mon père. Ma mère les avait quittés onze ans plus tôt en emmenant dans ses bagages ses quelques effets personnels et sa seule fille.
— Tu comprends , expliquait-elle, j’ai dû laisser mes fils derrière moi. Le Connétable n’aurait pas supporté d’être privé de ses héritiers.
Ce que je comprenais malgré mon âge tendre, c’était que les filles valaient moins que les garçons. Je trouvais cela injuste, car j’avais reçu la même éducation, et notre vagabondage à travers l’Europe m’avait dotée d’un esprit ouvert. L’évocation de ses fils perdus chagrinait ma mère, aussi orientais-je invariablement la conversation sur le Roi-Soleil lui-même.
— Il était beau ?
— Oui, magnifique à mes yeux de petite jeune fille tout juste sortie de pension. On m’y avait mise à cause de mes manières déplorables. Il ne fallait pas compromettre le mariage de mes sœurs aînées.
À ce stade, ses yeux noirs si expressifs se chargeaient de tristesse. Plus tard, j’appris par Tante Hortense que ma grand-mère détestait sa troisième fille et souhaitait l’ensevelir dans un couvent. La mort de celle-ci et la volonté de l’oncle Jules l’avaient amenée à la Cour. Je glissais ma main dans la sienne et la serrais fort pour l’assurer de mon affection. Elle repartait alors sur l’éloge dithyrambique de Louis, insistant sur son charme et ses qualités de cœur.
S’il m’arrivait de rêver de lui à cette époque, il n’en était pas de même aujourd’hui. Le splendide jeune homme n’existait plus que dans la mémoire de son amoureuse adolescente. En ce début août 1683, Louis XIV était un homme mûr, veuf de fraîche date. Ma mère avait soupiré à cette nouvelle :
— Cette pauvre Marie-Thérèse ! L’ai-je assez enviée ! Elle n’a guère été heureuse avec les maîtresses du roi à demeure.
Madame de Maintenon, la veuve Scarron et ancienne amie de Marie, régnait sans partage sur le cœur du souverain, après avoir supplanté intelligemment ses rivales. Elle avait ramené le monarque à la religion. Depuis, la Cour était devenue triste à mourir. Comme notre vie depuis que Tante Hortense nous avait quittés pour s’installer en Angleterre. Je l’aimais presque autant que ma mère. Hortense était si belle – la plus belle des sœurs Mancini – et si libre ! J’ambitionnais de lui ressembler un jour. Pour l’instant, l’unique miroir dont nous disposions au couvent de la Concepción me renvoyait un visage aux traits réguliers, quoiqu’encore inachevés, encadré d’une opulente chevelure noire, héritage de Marie. Pour le reste, je tenais de mon père, des yeux d’un bleu sombre et de ma tante, un teint d’une lumineuse blancheur. Une combinaison ensorcelante d’après ma mère. Quant à mon corps, les robes trop étroites, trop courtes et moirées d’usure ne le flattaient pas.
***
—  Ton père est à même de t’offrir les toilettes convenant à ton rang et les plaisirs de ton âge, Lorenza. Moi, je ne le peux. Nous survivons grâce à la générosité des religieuses et les subsides envoyés par Hortense.
Je sursautai à ce propos, en écho à mes propres réflexions. Ma mère usait de tous les arguments pour me convaincre d’accepter la proposition de mon père.
— Je n’irai à Rome que si vous venez aussi, déclarai-je d’un ton résolu.
Elle secoua sa tête brune où pas un seul fil blanc n’apparaissait.
— Il n’en est pas question. Ton père m’enfermerait dans une cage dorée, comme autrefois. J’ai rencontré tant de difficultés à en sortir pour la réintégrer de ma propre volonté.
— S’il me cloître, je ferai comme vous ; je sauterai les murs.
— Mais tu n’aurais pas une sœur intrépide pour t’accompagner, souligna-t-elle en souriant. Sans Hortense, je n’aurais peut-être pas osé m’enfuir, surtout avec une enfant.
Je me passerais de compagnie s’il y avait nécessité, pensai-je. En attendant, j’étais encore à Madrid où nous avions échoué après la disparition de notre protecteur, le duc de Savoie. Celui d’Hortense, en fait. Ma tante avait cette faculté de mettre tous les hommes à ses pieds, sans exception. Charles II d’Angleterre en personne avait succombé. Je doutais de posséder pareil atout. La conviction de pouvoir m’échapper à ma guise me poussa-t-elle à changer d’avis ? Ou était-ce l’attrait de ce pays dont je conservais si peu d’images, du palais baroque qui avait abrité la courte vie conjugale de ma mère, et que l’on disait somptueux depuis sa rénovation ? Certainement pas le désir de me rapprocher de ces étrangers qu’étaient devenus mon père et mes frères. En tout cas, ma curiosité naturelle l’emporta sur mes préventions. Mon besoin de sensations et d’expériences nouvelles, joint à mon goût du risque, me poussait à partir. J’irais donc seule à Rome sous la surveillance de six ecclésiastiques dignes de confiance.
***
J’avais eu beau m’habituer à l’idée de quitter Marie, notre séparation fut un déchirement. De son côté, elle s’efforçait de rester stoïque. N’avait-elle pas voulu cela pour mon bien ? Nous nous étreignîmes avec force larmes sur la promesse de nous écrire. Le temps avait manqué pour acheminer un trousseau d’Italie en Espagne et je partirais revêtue de ma meilleure robe en bombasin puce, ravaudée par Sœur Catalina, très habile aux travaux d’aiguille. À l’instant de monter dans la patache qui me conduirait à Barcelone, Maman m’écarta d’elle pour mieux me contempler :
— Cette couleur rendrait mon teint jaune. Au tien, elle donne un supplément d’éclat. Lorenzo sera fier de toi.
Je me souciais peu de l’opinion de ce dernier. Il avait été un époux infidèle, semant ses bâtards partout dans la capitale des États pontificaux, au point que ma mère avait déserté son lit et avait fini par le quitter. Les persécutions du Connétable avaient continué après son départ, nous poussant de ville en ville, d’État en État. Marie me fit promettre de déployer tous mes efforts pour m’entendre avec l’auteur de mes jours. J’obtempérai du bout des lèvres, pénétrée d’un mauvais pressentiment. Et si mon père se révélait pire que je le craignais ? Le lourd véhicule s’ébranla dans un grincement affreux de roues et d’essieux. Une fois dissipé le tourbillon de poussière soulevé par les chevaux, la silhouette de Marie me sembla minuscule. Je refoulai mes larmes et regardai droit devant moi.
Dès ma prime enfance, j’avais pris l’habitude de voyager sur des chemins à peine carrossables et dans n’importe quelles conditions, mais les cahots, la chaleur écrasante de l’été castillan, les mouches et les relents nauséabonds exhalés par les corps mal lavés des religieux transformèrent le trajet en enfer. Notre cellule du couvent, étroite et sombre, me paraissait le comble du luxe à côté des chambres des relais de poste et le chiche ordinaire des nonnes des mets dignes des dieux. Mon orgueil se rebellait. En tant que princesse Colonna, n’aurais-je pas dû être véhiculée en chaise à porteurs ou dans une voiture bien suspendue ? Puis je me disais que ces inconvénients me feraient mieux apprécier le confort du palazzo paternel. N’empêche ! Lorsque le brick pour Civitavecchia appareilla et que le vent frais et revigorant fouetta mon visage, j’eus l’impression de revivre. Si j’avais su ce qui m’attendait…
I
Je les avais tous les trois devant moi : mon père – j’aurais du mal à utiliser ce terme – et mes frères ; Filippo, prince de Palliano, Marcantonio, destiné à la carrière des armes, et le benjamin Carlo, futur ecclésiastique. Le Connétable correspondait à la description de Marie : de haute stature avec de puissantes épaules et un torse prêt à faire craquer la riche étoffe de son po

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