168
pages
Français
Ebooks
2021
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168
pages
Français
Ebook
2021
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Publié par
Date de parution
17 mars 2021
Nombre de lectures
5
EAN13
9782819106067
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
3 Mo
Guitariste de talent, Kim part en tournée, avec cinq gaillards, à bord d’un autobus aménagé.
Si, d’un côté, elle arrive à se trouver une place et rencontrer l’amour, de l’autre, un homme inquiétant rôde autour d’elle et perturbe cette aventure, qui s’annonçait pourtant sensationnelle.
Publié par
Date de parution
17 mars 2021
Nombre de lectures
5
EAN13
9782819106067
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
3 Mo
Véro-Lyse Marcq
KIM
« Le Code de la propriété intellectuelle et artistique n'autorisant, aux termes des alinéas 2 et 3 de l'article L.122-5, d'une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l'usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou reproduction intégrale, ou partielle, faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite » (alinéa 1er de l'article L. 122-4). « Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code pénal. »
© 2020 Les Editions Sharon Kena
www.skeditions.fr
Remerciements
Kim et cette flopée de mecs partagent ma vie depuis 2016. Pour cette raison, pas mal de personnes ont découvert cette histoire bien avant que Sharon Kena me fasse l’honneur de la publier.
Remercier tout le monde me paraît une entreprise périlleuse, surtout que ma mémoire me joue des tours, et ceux qui me connaissent bien savent que c’est souvent le cas. D’un autre côté, remercier en bloc est délicat… certains ont lu cette histoire, d’autres l’ont corrigée, illustrée, ont été inspirés, ou embrigadés sans rien demander (les pauvres^^). Bref, de près ou de loin, de gré ou de force, ça fait du monde impliqué dans cette aventure. Merci à tous !
Cher lecteur, j’espère que ce voyage à bord de ce bus vous plaira et que vous me direz ce que pensez de ce roman saupoudré de fantastique.
Bonne route à tous !
@VeroLyseMarcq
Table des matières
Remerciements
Table des matières
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 1
— Je te parie un cocktail de la mort que cette chose que tu penses insignifiante se révèle en fait être un point très important, voire nécessaire, pour pouvoir décrocher une audition !
— Prouve-le !
Et voilà que se pointe un nouveau sujet de désaccord entre Axel et moi et, conformément à nos habitudes, nous nous trouvons tous deux accoudés au comptoir du Jumpy quand le débat s’emballe.
Cette planche immense de bois vernis , sur laquelle sont posées nos bières, est le témoin principal de nos gamineries et beuveries. Elle longe le mur à droite du local jusqu’à la cuisine, pièce qui est celle d’Axel, chef repas en ces lieux. En tant que musicienne et serveuse polyvalente, j’alterne entre le bar et la scène située carrément du côté opposé à ce dernier.
Durant l’enfance, nous faisions nos devoirs ici même, après les cours, souvent avant l’arrivée des clients. À l’âge adulte, le Jumpy est devenu notre environnement de travail. Cela dure depuis un peu plus de trois ans maintenant. Pendant nos pauses, nous y avons chacun une place fétiche : deux tabourets installés en bout de bar.
Cette position stratégique nous permet de voir entrer les personnes et ainsi entamer notre jeu favori et totalement inventé vers l’âge de sept, huit ans : le Kikissé. Le but consiste à trouver à quel animal ressemble le type, ou la nana, qui passe la porte. Évidemment, des années plus tard et avec les effets de l’alcool ingurgité ce soir, nos éclats de rire deviennent multiples, ridicules et exagérément sonores, mais en tout cas communicatifs.
Je suis guitariste et j’adore me produire, pourtant, je préférerais franchement exécuter un style différent de la country, musique principalement jouée au Jumpy, et surtout visiter d’autres pays, découvrir des langues et des cultures éloignées de la nôtre. Mes tentatives d’être engagée par un groupe de rock pour filer d’ici et vivre mon rêve semblent à chaque fois étouffées dans l’œuf. Je n’arrive même pas à décrocher une audition. Ce énième refus, reçu aujourd’hui par téléphone, a fini ce soir noyé au fond d’un, deux, trois… beaucoup trop de verres en fait.
Je suis persuadée que mon physique, cette carcasse banale dans laquelle je réside, freine mon objectif. Pourquoi demandent-ils tous une photo d’identité, sinon ? J’en conclus maintenant, d’après mon expérience, que la sélection s’effectue de cette unique manière. Donc, si la génétique t’a fourni une apparence quelconque, tu ne vaux rien, et sûrement pas la peine d’être entendue.
Axel, par sa réaction, me prouve encore indubitablement qu’il n’est ni en osmose avec ma conclusion ni d’accord en ce qui concerne leur méthode de sélection.
— Kim, t’es mignonne pourtant ! Voluptueuse, cheveux châtains, yeux verts, grande, un beau visage aussi ! Et quand bien même, l’apparence, ce n’est qu’un « petit détail », une enveloppe, rien d’autre ! T’assures vraiment à la gratte !
Ça, c’est mon Axel, celui avec qui j’ai partagé chaque gâteau d’anniversaire et passé toutes les vacances en colonies. C’est le mec à qui j’ai emprunté le DVD préféré, sans jamais le lui rendre. Il m’a aussi appris à faire du vélo à ma sixième année et a soigné l’ensemble de mes gnons, corporels ou sentimentaux, reçus durant l’enfance. C’est mon pote, quoi !
Comment ose-t-il me trouver mignonne ? « Gentille », à la rigueur ! Pourquoi pas ? Après tout, ce bougre connaît mes qualités. Mais qu’Axel émette un avis sur mon physique, ah non ! Pas lui !
— Eh bien ! Je vois clair et j’ai remarqué ta métamorphose en femme quand tes lolos ont pointé sous ton tee-shirt !
— Tais-toi, Axel, t’es bourré !
Il va vraiment falloir qu’il s’arrête, et évite d’aller plus loin dans ses propos. Mieux vaut réorienter le sujet :
— OK. Tu veux des preuves ? Demain, je vais poster une démonstration audio sur une clé USB accompagnée d’un fichier papier avec ma trombine dessus. Une semaine plus tard, je vais envoyer un morceau de qualité identique adressé avec un cliché de Géraldine, tiens ! Et je maintiens que c’est ce « petit rien » qui fera toute la différence.
J’appuie mes déclarations à coups d’index dans le vide ou sur le plateau du bar, une attitude révélatrice de mon état de nervosité et d’ébriété avancé.
— Je me réjouis de déguster bientôt cette succulente boisson de la mort. Je leur donne une semaine après réception et Géraldine décrochera un rendez-vous. Axel, je vais gagner mon pari, ça ne fait aucun doute !
— On verra. En tout cas, j’ai ma dose, là. Si je ne rentre pas, c’est au cocktail de bienvenue de ma mère contre qui il va falloir que je bataille, alors, c iao bella {1} !
Et voilà, il se sauve. À le regarder s’éloigner, rond comme une queue de pelle, je m’aperçois à quel point il est temps que je parte d’ici, mais aussi ô combien on a pu se marrer tous les deux pendant toutes ces années.
Je finis par dresser le bilan et me rends compte que je l’entraîne sur une bien mauvaise pente.
Mes parents, après avoir habité en France, sont retournés à Londres, notre ville d’origine, à ma majorité. En ce qui me concerne, je me sens ici chez moi bien plus qu’en outre-Manche. Ma scolarité entière s’est déroulée aux côtés d’Axel. On a accroché tous les deux dès que je suis arrivée, soit pendant la dernière année de maternelle. Comme il n’aimait pas beaucoup son nom de famille, je l’ai appelé Axel B : un surnom qui ressemble à celui d’un parfum, ou d’un DJ : une explication qu’il a nettement préférée. Le mien, c’est Kim Matters, à l’origine. Vu mon tempérament légèrement je-m’en-foutiste, il m’a rebaptisée plus d’une fois Nothing Matters {2} dès le collège. Quel sale gosse !
Afin d’attirer un public plus nombreux, les Bourgeois, parents d’Axel, ont cherché un groupe pour animer les week-ends au Jumpy. Nourrie, logée, blanchie, dès mes dix-huit ans, je me suis précipitée sur cette offre qui me permettait de rester ici, plutôt que de retourner en Angleterre.
Mon intégration musicale, au cœur d’une ambiance « country », s’est déroulée simplement parmi le gang des moustachus dont les bouts de santiags se dandinent en rythme chaque vendredi, samedi et dimanche soir. J’ai eu droit à la panoplie complète du cow-boy : chemise à carreaux, jean, chapeau, licou… hi-haaaa !
Je critique parfois la situation dans laquelle je me suis mise, mais c’est, je dois l’avouer, côté scène, régulièrement extra. De voir toutes ces personnes danser en un mouvement commun, c’est chouette ! Et hop ! Demi-tour ! la country, y a pas à dire, c’est tout un art de vivre.
Pour ajouter au dépaysement, un taureau mécanique et énergique trône près des musiciens, un peu trop d’ailleurs. J’ai failli recevoir quelquefois un pied en plein nez, car les frenchies {3} ont du mal à dompter la bête.
Beaucoup d’habitants ont été sceptiques à l’idée de transformer ce restaurant en un club-brasserie. Et pourtant, ça marche plutôt bien. C’est régulièrement bondé. À côté d’Hannibal, notre taureau mécanique, l’endroit compte également deux splendides billards américains.
Entre l’espace jeux et la cuisine sont placées deux portes d’accès. Celle de gauche permet la descente vers les toilettes situées au sous-sol. L’autre débouche aussi sur un escalier, mais pour se rendre à l’étage qui est totalement privé. Tout le reste, le centre de l’établissement, donc, est garni de tables et bancs multiples afin de recevoir les clients avides de bières autant que de dépaysement. Quelques séparations çà et là confèrent plus d’intimité à certaines parties de la salle.
Je crains d’avoir somnolé, après le départ d’Axel, sur une épaule voisine inconnue. J’ai émergé au moment où cet homme, qui m’empêchait de m’écrouler, m’a abandonnée subitement pour aller aux toilettes. Une belle frimousse en plus, le gars. J’ai presque regretté cette beuverie.
Je me décide pourtant à tenter une approche dès son retour, mais les lumières s’éteignent cinq secondes, un signal visuel pour annoncer que le bar sert le dernier verre. Richard, le patr