Vincent van Gogh , livre ebook

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Cette biographie de Vincent Van Gogh est exceptionnelle. Composée d’un texte réalisé par l’historienne de l’Art, Victoria Charles donne la parole au peintre à travers sa correspondance intime avec son frère Theo. Le dialogue entre les deux frères met en évidence une humanité touchante, faite des choses de la vie. L’artiste est rentré dans l’histoire de la création de la fin du 19e siècle. Comment ne pas comprendre son œuvre à l’aune de ses sentiments, de ses inquiétudes, de ses peurs.Cet ouvrage comporte toutes les grandes œuvres de Van Gogh et intègre ses réflexions et pensées à l’occasion de sa vie de chaque jour.Structuré en chapitres qui reflètent son vécu et ses problématiques créatives, cet ouvrage original, reprend une chronologie qui suit ses différents lieux de résidence et sujets d’inspiration.
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Date de parution

04 juillet 2023

Nombre de lectures

5

EAN13

9781783105052

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

17 Mo

Auteur :
Victoria Charles

Mise en page :
Baseline Co. Ltd
61A-63A Vo Van Tan Street
4 e étage
District 3, Hô-Chi-Minh-Ville
Vietnam

© Confidential Concepts, worldwide, USA
© Parkstone Press International, New York, USA
Image-Bar www.image-bar.com

Tous droits d’adaptation et de reproduction, réservés pour tous pays.
Sauf mentions contraires, le copyright des œuvres reproduites appartient aux photographes, aux artistes qui en sont les auteurs ou à leurs ayants droit. En dépit de nos recherches, il nous a été impossible d’établir les droits d’auteur dans certains cas. En cas de réclamation, nous vous prions de bien vouloir vous adresser à la maison d’édition.

ISBN : 978-1-78310-505-2
Victoria Charles




Vincent van Gogh

par Vincent van Gogh
Sommaire


« …Comme à travers un miroir, pour d ’ obscures raisons »
Hollande, Angleterre et Belgique : 1853-1886 « Je ne me sens nulle part aussi étranger que dans ma famille et dans mon pays… »
Paris : 1886-1888 « Diffusion des idées »
Arles : 1888-1889 « L ’ Atelier du Midi »
Arles: 1889 « Je suis la sottise et la bévue en personne »
Saint-Rémy: 1889-1890 « À quoi bon me remettre ? »
Auvers-sur-Oise: 1890 « Mais dans cette mort rien de triste »
Biographie
Liste des illustrations
Notes
1. Autoportrait dédié à Paul Gauguin,
Arles, septembre 1888.
Huile sur toile, 61 x 50 cm . Fogg Art Museum,
Havard University Art Museums,
Cambridge, Massachusetts.
« …Comme à travers un miroir, pour d ’ obscures raisons »



Il s’asseyait sur cette chaise. Sa pipe était posée sur un siège de paille, à côté d’une blague à tabac ouverte. Il dormait dans ce lit, vivait dans cette maison. C’est là qu’il se coupa un morceau d’oreille. Nous le voyons la tête bandée, la pipe au coin des lèvres, le regard fixé sur nous. La vie et l’œuvre de Vincent van Gogh sont si intimement liées qu’il est presque impossible de regarder ses tableaux sans y lire l’histoire de sa vie. Une vie si souvent décrite qu’elle est devenue légende, Van Gogh étant l’incarnation même de la souffrance, du martyre de l’artiste moderne incompris, étranger au monde qui l’entoure. En 1996, Jan Hulsker, le grand spécialiste de Van Gogh, a publié un catalogue revu et corrigé de ses œuvres complètes, dans lequel il remet en question l’authenticité de quarante-cinq peintures et dessins. Ce qui préoccupe Hulsker, ce ne sont pas seulement les faux, mais aussi les toiles qui ont à tort été attribuées à Van Gogh.

De son côté, l’historien d’art du British Museum, Martin Bailey, affirme avoir identifié plus de cent faux « Van Gogh », dont le Portrait du docteur Gachet , qui existe en deux versions. L’ une d’elles a été achetée en 1990 par un industriel japonais pour quatre-vingt virgule cinq millions de dollars – le prix le plus élevé jamais payé pour un tableau. Le nouveau propriétaire bouleversa bientôt l’opinion publique en déclarant qu’il voulait être brûlé en même temps que l’œuvre après sa mort. Par la suite, pour épargner la sensibilité des amateurs d’art européens, il changea d’avis et décida de construire un musée destiné à abriter sa collection. Cependant, si quelqu’un parvenait à prouver que le Portrait du docteur Gachet est un faux, l’intérêt du public pour cette œuvre s’évanouirait aussitôt.

Il fut très vite évident que les événements de la vie de Van Gogh allaient jouer un rôle déterminant dans l’accueil réservé à ses œuvres. Le premier article sur lui parut en janvier 1890 dans Le Mercure de France . L’ auteur, Albert Aurier, était en contact avec un ami de Van Gogh, Émile Bernard, qui lui donna des précisions sur la maladie du peintre. À l’époque, Van Gogh séjournait dans un asile psychiatrique, à Saint-Rémy, près d’Arles. L’année précédente, il s’était coupé l’oreille droite. Sans trop entrer dans les détails, Aurier laissait néanmoins transparaître sa connaissance de l’état de santé mentale du peintre dans ses commentaires sur les tableaux. Ainsi, il utilise des expressions telles qu’ « obsédante passion » [1] et « préoccupation persistante » [2] ; Van Gogh, lui, apparaît comme un « génie à demi fou, souvent sublime, parfois grotesque, toujours à la limite du morbide » [3] . Aurier considérait le peintre comme un « messie, semeur de vérité, qui régénèrerait la décrépitude de notre art et peut-être de notre imbécile et industrialiste société » [4] .

En décrivant l’artiste comme un génie fou, le critique posait les fondations du mythe de Van Gogh qui allait émerger dès la mort du peintre. En fait, Aurier ne pensait pas que Van Gogh pût jamais être compris du grand public : « Mais quoi qu’il arrive, quand bien même la mode viendrait de payer ses toiles – ce qui est peu probable – au prix des petites infamies de M. Meissonier, je ne pense pas que beaucoup de sincérité puisse jamais entrer en cette tardive admiration du grand public. » [5] Quelques jours après l’enterrement de Van Gogh, à Auvers-sur-Oise, le docteur Gachet, qui soigna le peintre à la fin de ses jours, écrivit à son frère Théo :

« Ce souverain mépris de la vie, sans aucun doute le résultat de son amour impétueux de l’art, est extraordinaire […]. Si Vincent était encore en vie, il faudrait des années pour que l’art humain triomphe. Cependant, sa mort est, si l’on peut dire, le résultat glorieux du combat entre deux principes adverses : la lumière et l’obscurité, la vie et la mort. » [6]
2. Femme de pêcheur à Scheveningue,
Etten, décembre 1881. Aquarelle, 23,5 x 9,5 cm .
Van Gogh Museum, Amsterdam.


Van Gogh ne méprisait pas plus la vie qu’il n’en était maître. Dans ses lettres, dont près de sept cents ont été publiées, il évoque souvent son besoin lancinant d’amour et de sécurité :

« J’ai besoin d’une femme, je ne puis pas et je ne veux pas vivre sans amour. » [7]

À plusieurs reprises il répète qu ’ « il vaudrait mieux fabriquer des enfants que de fabriquer des tableaux » [8] . Ce rêve un peu bourgeois, d ’ un foyer et d ’ un ménage, ne se concrétisa jamais. Le premier amour de Van Gogh, Ursula Loyer, en épousa un autre. Sa cousine Kee, déjà mère et veuve, lui refusa sa main, en partie, pour des raisons matérielles : Van Gogh était incapable de subvenir à ses besoins et à ceux de ses enfants. L ’ artiste essaya de fonder un foyer avec une prostituée du nom de Sien, mais dut la quitter parce que son frère Théo, dont il dépendait financièrement, voulait le voir mettre fin à cette relation. En ce qui concerne la relation de Van Gogh avec Marguerite Gachet, âgée de vingt-et-un ans, elle pourrait n ’ avoir jamais dépassé le stade de la rumeur. Une personne amie de Marguerite affirma qu ’ ils étaient tombés amoureux, mais le docteur Gachet, habituellement très libre d ’ esprit, interdit l ’ accès de sa maison au peintre. Van Gogh ne recherchait pas seulement l ’ amour des femmes, mais aussi celui de sa famille et de ses amis, bien qu ’ il n ’ accédât jamais au degré d ’ intimité souhaité. Quelques jours avant son suicide, il résuma son échec de toute une vie en termes énigmatiques : « De ceux à qui j ’ ai été le plus attaché, je n ’ ai pas remarqué autre chose que comme à travers un miroir, pour d ’ obscures raisons » [9] . Ce fils de pasteur empruntait son analogie à la première épître des Corinthiens : « Nous voyons aujourd ’ hui au moyen d ’ un miroir, confusément. Je ne connais aujourd ’ hui que partiellement, mais plus tard je connaîtrai comme j ’ aurai été connu. » Cette quête d ’ une place dans la collectivité et le désir d ’ être reconnu sont deux thèmes que l ’ on retrouve tout au long de la vie de Van Gogh.
3. Paysanne bêchant,
Nuenen, août 1885.
Huile sur toile, 42 x 32 cm.
The Barber Institute of Fine Arts,
University of Birmingham, Birmingham.
4. Paysan travaillant,
La Haye, août 1882.
Huile sur papier sur bois,
30 x 29 cm . Collection privée.
5. Paysan brûlant des mauvaises herbes,
Drenthe, octobre 1883.
Huile sur bois, 30,5 x 39,5 cm .
Collection privée.
6. Les Gerbes de blé,
Nuenen, juillet-août 1885.
Huile sur toile, 40 x 30 cm.
Kröller-Müller Museum, Otterlo.
Lettre de Vincent van Gogh à Théo van Gogh
La Haye, 13 Décembre 1872

Cher Théo,
Quelles bonnes nouvelles je viens de lire dans la lettre de Père. Je te souhaite bonne chance de tout cœur. Je suis sûr que tu t ’ y plairas, c ’ est une entreprise si remarquable. Cela va sans doute te changer.
Je suis si content que nous soyons maintenant tous deux dans la même profession et dans la même entreprise. Nous devons absolument faire en sorte de nous écrire régulièrement.
J ’ espère que je te verrai avant que tu ne partes; nous avons encore à discuter de beaucoup de choses. Je crois que Bruxelles est une ville très agréable mais cela va forcément te faire une impression étrange au début. Quoi qu ’ il en soit, écris-moi sans tarder. Au revoir pour le moment, ce n ’ est qu ’ un petit mot jeté à la hâte sur le papier, mais il fallait que je te dise combien je suis enchanté de ces nouvelles. Mes meilleurs vœux t ’ accompagnent.
Ton frère qui t ’ aime et, crois-le, t ’ aimera toujours,
Vincent

Je ne t ’ envie pas de devoir marcher jusqu ’ à Oisterwijk tous les jours par ce temps horrible. La famille Roos te salue.
Lettre de Vincent van Gogh à Théo van Gogh
La Haye, janvier 1873

Mon cher Théo,
J ’ ai appris par la maison que tu es arrivé sain et sauf à Bruxelles, et que ta première impression a été bonne.
Je sais comme tout cela doit te sembler étrange pour l ’ instant, mais ne perds pas courage, tout ira bien.
J ’ ai hâte que tu m ’ écrives pour savoir comment tu vas et si ta pension te plaît. J ’ espère que tu en seras satisfait. Père m ’ a écrit que tu es en bons termes avec M. Schmidt; j ’ en suis heureux – c ’ est un brave homme, je pense, qui a beaucoup à t ’ apprendre.
Quelles heureuses journées nous avons passées ensemble à Noël ! J ’ y pense fort souvent. Sans doute garderas-tu aussi longtemps le souvenir de ton dernier séjour à la maison. N ’ oublie pas de m

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