Vasily Kandinsky
135 pages
Français

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Vasily Kandinsky , livre ebook

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Description

De retour en Allemagne en 1921, Kandinsky développera sa théorie d’une « science de l’art » dans son ouvrage Du Spirituel dans l’Art à Weimar. La période du Bauhaus est celle de sa plus intense production où son génie est également le mieux reconnu. Cet ouvrage permet d’entrevoir la richesse de l’œuvre de Kandinsky à travers de nombreuses toiles qui ont contribué au prestige international du peintre.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 04 juillet 2023
Nombre de lectures 0
EAN13 9781783104369
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Mikhaïl Guerman



Vassily Kandinsky
1866–1944


« …son âme évoluait dans la salle des glaces de sa vie… » [1]

Herman Hesse
Texte : Mikhaïl Guerman

Mise en page :
Baseline Co. Ltd
61A-63A Vo Van Tan Street
4 ème étage
District 3, Hô Chi Minh-Ville
Vietnam

© Confidential Concepts, worldwide, USA
© Parkstone Press International, New York, USA
Image-Bar www.image-bar.com
© Kandinsky Estate / Artist Rights Society, New York, USA

ISBN : 978-1-78310-436-9

Tous droits d’adaptation et de reproduction réservés pour tous pays.
Sauf mention contraire, le copyright des œuvres reproduites se trouve chez les photographes qui en sont les auteurs. En dépit de nos recherches, il nous a été impossible d’établir les droits d’auteur dans certains cas. En cas de réclamation, nous vous prions de bien vouloir vous adresser à la maison d’édition.
Sommaire


Concentration
Le miracle de Murnau
Entre l’Orient et l’Occident
Le retour
Le Cavalier bleu – Regard sur le passé
Chronologie de la vie de l’artiste
Index des œuvres et photographies reproduites
Notes
Oiseaux exotiques . Galerie Trétiakov, Moscou.



Concentration


« D’une écriture un peu plus libre, capable d’émouvoir le bourgeois, nous continuons à peindre les objets de la « réalité » : des hommes, des arbres, des foires, des chemins de fer, des paysages. De cette manière, nous respectons une certaine tradition, car le bourgeois qualifie de « réels » les objets que tous ou du moins beaucoup d’entre nous perçoivent et décrivent de la même façon ».
Hermann Hesse, Klingsors letzter Sommer .

Kandinsky connaissait et honorait la culture du passé. Nullement obsédé par l’idée de renverser les idoles, il se donna entièrement à la création de quelque chose de nouveau. Ainsi, ne fut-il ni iconoclaste ni esclave d’un public qu’il faut impressionner. Toutefois, son art n’est pas privé d’audace, mais c’est une audace chargée d’une profonde réflexion, une audace argumentée par un art de haute qualité.
Homme de culture européenne, musicien, théoricien, peintre et dessinateur, il était enclin à la réflexion, obéissant à une logique sévère quoique teintée de romantisme ; sans faire de tapageuses proclamations, il conserva la sage noblesse du penseur et ne se mêla pas aux vaines querelles qui agitaient le milieu artistique.
On a dit plus d’une fois et non sans raison qu’il faut chercher en Russie et en Allemagne les racines de l’art et de toute la conception du monde de Kandinsky. Pour ce qui est de la Russie, cela veut dire Moscou. À l’encontre de la majorité de ses illustres compatriotes partageant dans une certaine mesure ses idées, Kandinsky n’eut pratiquement aucune attache avec la culture de Saint-Pétersbourg. Il ne passa pas par ce purgatoire entre l’Occident et l’Orient ; la froide préciosité et le traditionnel passéisme de la capitale du Nord ne le touchèrent point. Les mirages envoûtants de Saint-Pétersbourg ne purent l’inspirer.
Gouspiar . Galerie Trétiakov, Moscou.
Prière devant l ’ iconostase du village .
Le Port d ’ Odessa , vers 1898.
Huile sur toile, 65 x 45 cm .
Galerie Trétiakov, Moscou.


L’orientation intellectuelle de Kandinsky est avant tout philosophique et allemande [2] . Malgré tout l’intérêt et le respect qu’il montra à l’égard du passé, il n’en devint pas l’otage, découvrant dans la sagesse de ce passé les moyens de concevoir et de construire l’avenir. Ses débuts en peinture sont ceux d’un homme mûr.
Les premières toiles connues de Kandinsky sont datées de la limite des deux siècles ; nous pouvons citer le Lac de Montagne de 1899 (collection M. G. Manoukhina, Moscou) ; Munich , Schwabing de 1901 (Galerie Trétiakov, Moscou) ; Achtyrka , Automne de 1901 (Galerie Lenbachhaus, Munich) et Kochel vers 1902 (Galerie Trétiakov, Moscou) ; Kandinsky a déjà trente-cinq ans. À cet âge, il n’est pas facile de se sentir un novice.
Déjà le tableau intitulé Le Port d ’ Odessa (fin des années 1890, Galerie Trétiakov, Moscou) avec lequel commençait la fameuse rétrospective de Kandinsky qui eut lieu en 1989, contenait quelque chose de magique [3] . S’étant trouvé — à l’occasion de cette rétrospective — aux côtés des travaux abstraits de l’artiste et de ses révélations picturales de Murnau, Le Port d ’ Odessa aurait pu passer pour le travail d’un dilettante presque digne d’être signé par un membre de la Société des Ambulants. Mais à côté du tableau de Kandinsky, n’importe quel paysage « ambulant » n’aurait semblé rien de plus que le rendu passif d’une impression de la nature. Certes, personne ne nous défendra de chercher des traits de génie dans l’ouvrage naïf d’un novice : on en trouvera infailliblement !
Et pourtant les taches sombres et rutilantes sont trop indépendantes à l’égard du monde de la réalité objective ; elles renferment beaucoup trop de tension latente nullement liée avec le motif réel ; le dessin purement décoratif est beaucoup trop énergique à côté des formes perçues d’une manière naïve et traditionnelle.
Environs d ’ Achtyrka .
Esquisse pour « Achtyrka, automne » , 1901.
Huile sur toile, 23,6 x 32,7 cm .
Galerie municipale Lenbachhaus, Munich.
Munich, Schwabing , 1901. Huile sur carton,
17 x 26,3 cm . Galerie Trétiakov, Moscou.


Il est évident que l’intellect rigoureux et puissant de Kandinsky possédait également une forme émotionnelle d’existence. Certaines lignes de ses écrits rappellent les raisonnements de Marc Chagall, qui avait peu d’instruction. L’enseigne bleue de l’école que fréquenta Chagall à Vitebsk, qui frappa tant le futur artiste, est la sœur du tramway bleu, de l’air bleu et des boîtes postales jaunes qui émerveillèrent Kandinsky à Munich. Et plus tard, dans ses célèbres Sonorités ( Klängen ), nous pouvons lire des phrases telles que « le petit lac bleu-vert piquait l’œil » montrant fort bien qu’il conserva la faculté d’avoir des révélations visuelles.
Certes, Kandinsky était déjà bien âgé pour apprendre le métier. De plus, il possédait de larges connaissances, lisait et réfléchissait beaucoup. Il visita Paris et l’Italie, et, dans ses premiers travaux, il rendit même un certain hommage à l’impressionnisme. Mais c’est à l’Allemagne qu’il donna sa préférence pour y étudier. Choisissant Munich et non Paris, il optait pour l’école au détriment du milieu artistique.
Église rouge , 1901.
Musée russe, Saint-Pétersbourg.
Lac de Montagne , 1899. Huile sur toile, 50 x 70 cm.
Collection M. G. Manoukhina, Moscou.
Rivière en été .


Quoi qu’il en soit, lorsqu’il entra dans la célèbre école d’Anton Azbé, le peintre russe Grabar écrivait à propos de Kandinsky (faut-il croire non sans raison) qu’il « ne sait absolument rien faire » et qu’« en ce qui concerne l’art décadent, ses connaissances sont très vagues ».
Ne « rien savoir faire » et n’être même pas « décadent », cela peut paraître paradoxal lorsqu’on est prodigieusement doué et cultivé. Cela signifiait simplement que l’on préférait se tenir à l’écart des tendances à la mode aussi bien que des routines du métier ; en un mot, cela signifiait disposer du plus haut degré de liberté. Les leçons de dessin qu’il obtint chez Azbé ne lui apportèrent pas grand-chose. Il eut peu de goût pour les académies et les travaux de « cuisine ». Mais, agissant selon le dicton chinois « ayant appris les règles, tu pourras en disposer facilement », il apprit assidûment les éléments du métier avant de tenter délibérément « à chercher l’expression de ce que l’on ressent, à organiser la sensation dans une esthétique personnelle » (Cézanne).
Il est difficile de deviner pourquoi, après avoir reçu l’enseignement de Azbé, Kandinsky se laissa attirer par Franz Stuck. Parce qu’il enseignait à l’Académie des Beaux-Arts et non pas dans une école privée ? Parce qu’il était reconnu comme le meilleur dessinateur en Allemagne ? Parce qu’il était plus réputé que les autres ? Quoi qu’il en soit, l’art de l’Allemand ne pouvait lui servir de modèle ni par son bon goût ni par son originalité.
L ’ Adieu (grande version) , 1903.
Gravure sur bois, 2 planches,
31,2 x 31,2 cm . Galerie Trétiakov, Moscou.
Kochel (Le Lac et l ’ Hôtel Grauer Bär) , vers 1902.
Huile sur carton, 23,8 x 32,9 cm . Galerie Trétiakov, Moscou.
Rivière en automne . Musée russe, Saint-Pétersbourg.
Esquisse d’affiche pour la première exposition du groupe Phalanx. Lithographie en couleurs d’après le dessin de Kandinsky,
1901, 47,3 x 60,3 cm . Galerie municipale Lenbachhaus, Munich.


Il y a lieu de croire que ce fut le système d’enseignement de Stuck qui intéressa Kandinsky. Le pathos lugubre et prétentieux de son professeur, l’absence totale de « substance artistique » (Merejkovski) dans ses travaux, la représentation traditionnellement illusoire de ses « terribles » héros, tout cela ne pouvait plaire qu’aux amateurs de peintures de salons. N’ayant réussi à être reçu dans l’atelier de Stuck à l’Académie de Munich qu’après la seconde tentative, il le quitta un an après. Adulte et peintre débutant, il montra pour la première fois son tableau Soir à la VII e exposition de l’Union des Artistes de Moscou (il avait été soutenu par le peintre Victor Borissov-Moussatov qui était la figure centrale de cette exposition).
Si son tableau ne jurait pas à côté des toiles raffinées et éloquentes de son protecteur, que dire de l’impression qu’il produisit dans le voisinage des travaux de Polenov et Bialinitski-Biroulia… Pendant ces mêmes journées de février 1900, à un quart d’heure à pied du Musée Historique où était accroché le tableau de Kandinsky, dans les salles de l’école Stroganov, il y avait foule devant les toiles de Franz Stuck, l’illustre maître de Kandinsky, qui avait les honneurs de la cimaise de l’Exposition Pangermanique.
La Voile d ’ or , 1903. Galerie Trétiakov, Moscou.


Les premiers ouvrages de Kandinsky suscitèrent à Moscou une virulente critique. Mais peu à peu, sans jouir d’aucune approbation, sans vouloir s’imposer comme professionnel, d’artisan, il devenait maître. Il éta

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