76
pages
Français
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2023
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Ebook
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Publié par
Date de parution
04 juillet 2023
Nombre de lectures
0
EAN13
9781781606926
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
1 Mo
Publié par
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04 juillet 2023
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EAN13
9781781606926
Langue
Français
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1 Mo
Auteur : Donald Wigal
Traduction : Karin Py
Mise en page :
Baseline Co. Ltd
61A-63A Vo Van Tan Street
4 ème étage
District 3, Hô Chi Minh-Ville
Vietnam
© Parkstone Press International, New York, USA
© Confidential Concepts, worldwide, USA
© Pollock Estate / Artists Rights Society, New York, USA
Tous droits réservés
Tous droits d’adaptation et de reproduction réservés pour tous pays. Sauf mention contraire, le copyright des œuvres reproduites se trouve chez les photographes qui en sont les auteurs. En dépit de nos recherches, il nous a été impossible d’établir les droits d’auteur dans certains cas. En cas de réclamation, nous vous prions de bien vouloir vous adresser à la maison d’édition.
ISBN : 978-1-78160- 692 - 6
Donald Wigal
Jackson
Pollock
SOMMAIRE
Le mythe de l’artiste cow-boy
Préadolescence et premières notions artistiques
L’élève de Benton
L’échange épistolaire avec la maison
Premier envol
Les origines de son alcoolisme
Alcoolisme et thérapies
L’avènement de l’expressionnisme abstrait
Lee Krasner
Description de sa technique
Revue des influences
« Je suis la nature »
L’avènement de la gloire
Mural
Un nouveau processus
L’apogée de sa carrière
Number 1A, 1948
Lavender Mist, Number 1
Rechute
Pollock : Number One
Ruth Kligman
La dernière photo et le décès de Jackson Pollock
BIOGR A PHIE
LISTE DES ILLUSTRATIONS
1. Sans titre (Autoportrait) , 1931-35.
Huile sur gesso sur toile, montée sur
panneau de fibres, 18,4 x 13,3 cm,
The Pollock-Krasner Foundation, New York.
Il y a cinquante ans disparaissait l’artiste Jackson Pollock, mais il vit toujours dans ses biographies et surtout à travers son œuvre. Pourtant, son génie s’exprimait essentiellement par sa manière de dissimuler le visible et de révéler l’invisible.
Avec sa manière tellement unique de dissimuler sa personne et son art, Pollock révéla paradoxalement beaucoup de choses de sa vie intérieure, rendant ainsi visible et plus compréhensible un peu de sa quête spirituelle – sinon celle, universelle, de l’humanité.
De nombreux événements de la vie de Pollock et la majeure partie de son art radicalement nouveau se révélèrent mystiques et profanes à la fois, laids et pourtant impressionnants. Par moment, l’artiste, comme son art, semblaient innocents, gracieux et sensibles. De même, sa vie comme son travail pouvaient paraître triviaux, macho et corrosifs. La biographe Andrea Gabor le voyait « intelligent et naïf, doux et agressif, vulnérable et destructeur » à la fois. Elle constate : « peu d’artistes… personnifiaient aussi parfaitement les excès masculins de l’époque que Jackson Pollock, qui incarna l’archétype d’une vitalité artistique débridée » .
Les cycles de la vie et de l’œuvre de Pollock coincident parfois, le révélant occasionnellement sous les traits ambivalents d’un enfant / homme, d’un ange / bête ou d’un créateur / destructeur. Comme tout le monde, on peut être à la fois rebuté par la laideur et attiré par la beauté qui émanent de la forte présence de l’artiste et de ses splendides réalisations. En même temps, l’ironie du sort veut que ce soit ses tendances intimes à l’autodestruction et son isolement qui l’ont mené – ou il les mena – à sa fin extrêmement médiatique, il y a cinquante ans.
Le mythe de l’artiste cow-boy
Le 28 janvier 1912, Jackson naquit au Ranch Watkins à Cody, Wyoming. D’une façon unique, Pollock sut perpétuer l’esprit de certaines images de Cody sous son jour le plus novateur, rebelle et sauvage, ainsi que des mythes qui entouraient les légendaires cow-boys américains. Bien que Pollock n’ait passé que les premiers mois de son enfance à Cody, il ne détrompait pas les gens persuadés qu’il avait vécu dans cette authentique ville de l’Ouest jusqu’à son arrivée à New York.
Les biographes de Willem De Kooning déclarent que « l’autodestruction de Pollock avait une sorte de grandeur que respectaient beaucoup de membres du monde artistique. Pollock apparaissait comme un personnage typiquement américain, un authentique visionnaire, un cow-boy et un anticonformiste ».
LeRoy McCoy était le nom de naissance du père de Pollock. A la mort de ses parents, en 1897, il fut pris en charge par une famille du nom de Pollock. Dix jours avant son vingt-et-unième anniversaire, LeRoy fut adopté par les Pollock et prit leur nom. Plus tard, il s’adressa à un avocat pour reprendre son patronyme d’origine, McCoy, mais la démarche était trop coû teuse.
Jackson Pollock était le dernier des cinq garçons de la famille fondée par LeRoy McClure (1876-1933) et Stella May (1875-1958). Ses frères étaient Charles Cecil (1902-1988), Marvin Jay (1904-1986), Frank Leslie (1907-1994) et Sanford « Sande » LeRoy (1909-1963).
Tout au long de sa vie, Pollock déclara qu’il avait grandi à Cody ; et pourtant, il passa moins de dix mois dans la ville avant que sa famille ne parte s’installer à National City, près de San Diego en Californie. Ce fut le premier de la série de déménagements que c onnut Pollock dans sa jeunesse.
2. T.P.’s Boat in Menemsha Pond , v.1934.
Huile sur métal, 11,7 x 16,2 cm, New Britain Museum
of American Art, New Britain.
3. Going West , 1934-1935.
Huile sur gesso sur panneau de fibres,
38,3 x 52,7 cm, National Museum of American Art,
Smithsonian Institution, Washington.
4. Sans titre (femme) , v.1935-1938.
Huile sur panneau de fibres, 35,8 x 26,6cm,
Nagashima Museum, Kagoshima City, Japon.
5. Sans titre (Homme nu avec couteau) , v.1938-1940.
Huile sur toile, 127 x 91,4 cm,
Tate Gallery, Londres.
6. The Moon Woman , 1942.
Huile sur toile, 175,2 x 109,3 cm,
The Solomon R. Guggenheim Foundation, New York.
Ainsi, après huit mois à peine passés à San Diego, la famille Pollock déménagea de nouveau. Puis en 1913, le père de Pollock âgé de 37 ans, acheta une exploitation à Phoenix, Arizona. Il la revendit quatre ans plus tard, puis s’installa à Chico, Californie, où il acheta et vendit une autre ferme et finit par acheter un hôtel à Janesville.
Pendant les dix premières années de sa vie, Pollock vécut dans six maisons différentes car son père s’essaya à divers métiers dans trois Etats, sans grand succès. Rien qu’en Californie, la famille Pollock vécut dans huit endroits différents.
Les difficultés de Pollock à établir des liens sociaux durant son adolescence se révélèrent assez rapidement, en fait peu après son inscription au lycée de Riverside en 1927. Plus tard, il fut aussi « libér é » du centre d’entraînement des officiers de réserve après une altercation avec un officier.
Ces déménagements fréquents contribuèrent probablement à forger chez le futur artiste un sentiment indélébile d’agitation, d’instabilité et des difficultés à s’intégrer en société. Mais en même temps, il aura sans doute aussi appris à s’adapter.
Les parents de Pollock étaient originaires de l’Iowa, situé à l’Ouest du Wyoming où il naquit. Ils étaient d’ascendance écossaise et irlandaise. Presbytériens convaincus, leurs ancêtres étaient des Quakers, mais ils ne cherchèrent pas à imposer à leurs enfants une quelconque religion. Apparemment, aucun des frères de Pollock ne pouvait se rappeler si il avait été baptisé. (Updike rappela à ses lecteurs que les Quakers ne pratiquent pas le baptême.)
Une photo prise par Lee Ewing en 1927 montre Pollock, âgé de 15 ans. C’est la seule où il pose en costume du Far-west et elle a contribué de façon éloquente au mythe de Pollock le « cow-boy » .
L’admiration que nourrit l’Amérique pour les pionniers de l’Ouest et le mythe du cow-boy, expliquerait peut-être que l’on pardonne souvent à Pollock son comportement grossier. Certains observateurs pourraient même dire que cette tolérance s’appliqua à sa conduite audacieuse sous l’emprise de l’alcool, allant jusqu’à fermer un œil sur ses ultimes conséquences. Quelques minutes avant sa mort, alors qu’il était ivre au volant, un policier qui connaissait Pollock ignora, malheureusement, une dernière fois son ébriété.
A l’instar de certains personnages mal dégrossis issus de l’imagerie du Far-west, Pollock faisait en réalité vivre l’esprit plutôt tapageur et souvent grossier de l’Ouest sauvage, en particulier dans les bars du bas de Manhattan, pendant que ses œuvres extraordinaires intoxiquaient les spectateurs sophistiqués des musées les plus civilisés du monde. En vérité, le monde de l’art allait être à jamais influencé par la contribution unique, conséquente et indélébible de Pollock. De son vivant déjà, Pollock était devenu la référence dominant le monde artistique et son histoire, qui se divisa alors en « antérieure à », « contemporaine de » ou « postérieure à » Pollock.
Préadolescence et premières notions artistiques
En 1922, la famille s’installa dans une nouvelle ferme à Orland, Californie. L’année suivante, c’est près de Phoenix qu’ils prirent leurs nouveaux quartiers. Pollock y fréquenta l’école élémentaire Monroe, mais il n’y demeura que quelques semaines. Avec ses frères, il visita pour la première fois des réserves indiennes. Peu après, il fut initié à leurs traditions.
7. The Mad Moon Woman , 1941.
Huile sur toile, 100,3 x 74,9 cm,
Private Collection.