Paul Klee
251 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Paul Klee , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
251 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Figure emblématique du début du XXe siècle, Paul Klee a participé aux mouvements expansifs d'avant-garde en Allemagne et en Suisse. Adhérant aux mouvements du Blaue Reiter (Le Cavalier bleu), puis du Surréalisme à la fin des années 1930, et enfin du Bauhaus où il enseigna plusieurs années, il a essayé de capturer la nature organique et harmonique de la peinture en faisant appel à d'autres formes d'expression artistique telles que la poésie, la littérature et surtout la musique.Bien qu'il ait collaboré avec des artistes comme August Macke et Alexeï von Jawlensky, son associé le plus célèbre reste l'expressionniste abstrait Wassily Kandinsky. Cette monographie de Eric Shanes, qui a aussi écrit sur Andy Warhol et Constantin Brancusi, invite le lecteur à découvrir au travers d'une sélection de ses oeuvres majeures, la carrière artistique de ce "peintre-poète" irremplaçable.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 04 juillet 2023
Nombre de lectures 12
EAN13 9781783108862
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0800€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Auteur :
Paul Klee

Mise en page :
Baseline Co. Ltd
61A-63A Vo Van Tan Street
4 e étage
District 3, Hô-Chi-Minh-Ville
Vietnam

© Confidential Concepts, worldwide, USA
© Parkstone Press International, New York, USA
Image-Bar www.image-bar.com

© Paul Klee Estate, Artists Rights Society (ARS), New York / VG
Bild-Kunst, Bonn

Tous droits d’adaptation et de reproduction, réservés pour tous pays.
Sauf mentions contraires, le copyright des œuvres reproduites appartient aux photographes, aux artistes qui en sont les auteurs ou à leurs ayants droit. En dépit de nos recherches, il nous a été impossible d’établir les droits d’auteur dans certains cas. En cas de réclamation, nous vous prions de bien vouloir vous adresser à la maison d’édition.

ISBN : 978-1-78310-886-2
Paul Klee



PAUL KLEE
Sommaire


EXTRAITS DU JOURNAL
Enfance, jeunesse et premières années d’études
Munich (1881-1901)
Voyage en ItalieVoyage en Italie
Octobre 1901 à mai 1902
Les Premières Années professionnelles, le mariage, les voyages d’études
1902- 1 914
Soldat pendant la première guerre mondiale
1914-1918
EXTRAITS DE THÉORIE DE L’ART MODERNE
La Nature comme modèle
Mesdames et Messieurs,
L’Art comme abstraction
Fondements de la forme et composition
Le Mouvement comme fon d ement premier
La Tonalité
Conclusion
LISTE DES ILLUSTRATIONS
Autoportrait juvénile - libre , 1910.
Plume, crayon et aquarelle noire sur papier de
lin sur carton, 17,5 x 15,9 cm . Collection privée, Suisse.
EXTRAITS DU JOURNAL


Dômes rouges et blancs , 1914. Aquarelle et
gouache sur papier sur carton, 14,6 x 13,7 cm .
Kunstsammlung Nordrhein-Westfalen, Düsseldorf.


Enfance, jeunesse et premières années d’études


Munich (1881-1901)

Le sentiment esthétique s’était fort tôt développé chez moi ; alors que je portais encore des robes, on m’enfila des caleçons trop longs, de sorte que je pouvais voir dépasser la flanelle grise garnie de festons rouges. J’avais deux à trois ans ; lorsque quelqu’un sonnait, je me cachais pour éviter que quelque visiteur pût me voir dans un pareil état. (De deux à trois ans.)
Ma grand-mère, Frau Frick, m’apprit de bonne heure à dessiner avec des crayons de couleur.
Le cadavre de ma grand-mère me fit une terrible impression. Impossible de la reconnaître. On nous tenait loin à l’écart. Avec ça, les larmes de la tante Mathilde coulaient comme un paisible ruisseau. Pendant longtemps encore j’eus le frisson quand je passais devant la porte qui conduit au fond de la cave de l’hôpital, où l’on avait provisoirement installé le corps. Que l’on pût être horrifié en présence de morts, je l’avais ainsi éprouvé moi-même, mais quant à verser des larmes, je le tenais pour une coutume d’adultes. (Cinq ans.)
Souvent, je rêvais que j’étais assailli par des vagabonds. Mais je savais toujours me tirer d’affaire en prétendant être des leurs. Voilà qui me sauvait auprès de mes compagnons. (Sept ans environ.)
Dans le restaurant de mon oncle, l’homme le plus gros de Suisse, se trouvaient des tables à plaque de marbre poli, offrant à leur surface un embrouillamini de veines. Dans ce labyrinthe de lignes, on pouvait discerner des contours de physionomies grotesques et les délimiter au crayon. J’en étais passionné et ma propension au bizarre s’y documentait. (Neuf ans.)
« C’est la sœur qui le console », disait la légende de l’illustration d’un poème. Mais je n’appréciais guère cette consolation, parce que la sœur me semblait peu esthétique. (De six à huit ans.)
Séjour à Bâle durant l’automne et l’hiver 1897 et 1898, chez des parents. On s’affaira gentiment pour me divertir. On témoigna une certaine admiration pour mes dons. Je me sentais à l’aise. Ma puberté engendra aussi certains timides rapports avec ma cousine D.
Je fis une superbe promenade avec D., par les coteaux de vignobles de Weil jusqu’à Tülligen. Je vois encore s’étendre à nos pieds la vaste plaine riche de vergers.
Beaucoup fréquenté le théâtre, principalement l’Opéra. Un ballet. Je composais maints quatrains pour compenser de médiocres satisfactions. De l’art aussi authentique que mauvais. 24-4-1898.
Berne , 12-12-1897. Il m’arriva de reprendre, après un certain intervalle de temps, quelques-uns de mes carnets de croquis et de les feuilleter. Ce faisant, je sentis renaître en moi comme de l’espoir. Par hasard j’aperçus dans la vitre mon reflet et me mis à observer le personnage qui me regardait ainsi de l’intérieur. Un garçon tout à fait sympathique, assis, la tête reposant sur un oreiller, les jambes allongées sur un autre siège. Le livre gris refermé sur l’index de l’une de ses mains. Il se tenait absolument immobile, baigné de la douce lumière de la lampe. Souvent déjà je l’avais sondé. Sans y réussir toujours. Aujourd’hui je le comprenais.
Berne , 27-4-1898. « Asseyez-vous et tâchez d’apprendre mieux », disait-on en mathématiques, mais voilà qui est passé et oublié. Pour l’instant se déroule au-dehors le premier orage de l’année. Un frais vent d’ouest m’effleure qui m’apporte une odeur de thym et des sifflets de chemin de fer, et se joue dans mes cheveux humides. La nature m’aime donc ! Consolatrice et prometteuse.
Pareil jour, je demeure invulnérable. Souriant à l’extérieur, riant plus libre au-dedans, une chanson dans l’âme, un gazouillant sifflotement sur les lèvres, je me jette sur le lit, me détends, préserve la sommeillante force.
Vers l’ouest, vers le nord, où que le sort m’entraîne : je crois ! J’écrivis quelques nouvelles, mais les détruisis toutes.
1898. Pourtant je me pris à nouveau sous ma protection. Que mes productions ne valent rien ne prouve pas pour autant une ascendance non divine. En pareil milieu latin, il faut bien savoir se priver de chaque réalité en tant qu’appui. Quel genre de nourriture l’humanisme pâlissant pourrait-il donner à une impulsion originelle ? On en est absolument réduit à vivre dans les nuages. Pure impulsion sans substance. Montagnes surélevées, sans base.
Dans la Carrière , 1913. Aquarelle sur papier sur carton,
22,4 x 35,3 cm . Zentrum Paul Klee, Berne.
Avant la Ville , 1915. Aquarelle sur papier sur carton,
22,5 x 29,8 cm . Berggruen Collection,
The Metropolitan Museum of Art, New York.


Rétrospective. D’abord, je fus un enfant. Ensuite, j’écrivis de gentilles compositions ; j’étais également capable de compter (vers onze ou douze ans). Puis me vint la passion pour les filles. Ensuite, ce fut la période pendant laquelle je portais la casquette de lycéen sur le derrière de la tête et ne boutonnais ma veste qu’avec le dernier bouton (jusqu’à l’âge de quinze ans). Par la suite, je commençai à me sentir paysagiste, et je conspuai l’humanisme. Avant d’entrer en seconde, j’eusse volontiers pris la poudre d’escampette, ce qu’empêcha la volonté de mes parents. Désormais, je souffris le martyre. Rien que le défendu me réjouissait. Dessins et littérature. Lorsque j’eus subi un mauvais examen, je commençai à faire de la peinture à Munich.
Après avoir percé en tant qu’élève de Knirr, l’étude de nu commença à perdre quelque peu de son charme, et d’autres choses, des questions vitales, se firent plus importantes que la gloire au sein de l’école de Knirr. Parfois aussi je m’esquivais. Je ne comprenais du tout (avec raison) que de studieuses séances de nu pussent jamais donner naissance à un art quelconque. Mais pareille appréhension ne se développait que dans le subconscient. Si la vie, que je connaissais si mal, m’attirait plus que toute autre chose, je n’en tenais pas moins cela pour une sorte de filouterie de ma part. Je croyais manquer de caractère dès que je prêtais l’oreille aux voix intérieures.
Bref, il s’agissait de devenir avant tout un homme. L’art, dans la suite, en tirerait les conséquences. À quoi contribueraient naturellement les rapports avec les femmes. Une de mes premières connaissances fut M lle N., de Halle-sur-la-Saale. Je la tenais, il est vrai par erreur, pour libre et pour apte à m’initier à ces mystères autour desquels gravite tout de même ce monde : la « vie ». Ce ne fut que beaucoup plus tard, alors qu’elle avait déjà perdu tout intérêt à mes yeux, que j’appris l’amour malheureux qu’elle avait conçu dans le même temps pour un artiste lyrique. Peut-être fut-ce une bonne chose pour moi-même ; de la sorte, cette femme ne risquait pas de trop s’attacher à moi.
Je l’avais rencontrée à l’étude du nu, lors d’une séance du soir (mixte) ; il m’arriva d’y être tout à coup abordé par la fille du professeur V., de Berne, qui me connaissait de vue (à Berne même). Ainsi, je passai du côté des dames d’où l’on voyait le modèle de dos, un mulâtre sexuellement fort excitant. La Suissesse me présenta à une Prussienne. Je me demandai si c’était bien là, pour moi, mon vrai objet d’étude. Mais le charme restait trop indécis. La créature convenable devait m’être présentée le lendemain soir en la personne de N. déjà mentionnée. Fille blonde aux yeux bleus, voix de soprano, plutôt mignarde. Je demeurai sans plus dans son voisinage et je la raccompagnai sur le chemin du retour. On admira l’hivernale beauté de la Leopoldstrasse dont les arbres étaient couverts d’une épaisse neige qui scintillait à la lueur magique des lampadaires arqués.
Haller vint à son tour à Munich, où il réussit à s’imposer, au lieu de devenir architecte à Stuttgart. Il entra à l’Académie de Knirr, et il s’y sentait déjà comme chez lui, lorsque je vins. Assurément l’amitié du « meilleur élève depuis dix ans » lui avait rendu de grands services qu’il sut bien exploiter au moment d’être introduit. À quoi s’ajoutait son naturel fraîchement décidé qui, dès alors, avait quelque chose d’entraînant. Son humeur hilare me rendit la salle d’étude plus familière. Et désormais se forma autour de nous un groupe de talents d’inspiration helvétique, qui pouvait tout se permettre, notamment des moqueries et des persiflages à l’égard des éléments hétéroclites.
Rétrospective. Inspection de moi-même ; j’ai dit résolum

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents