81
pages
Français
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2023
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Ebook
2023
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Publié par
Date de parution
04 juillet 2023
Nombre de lectures
4
EAN13
9781781606858
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
1 Mo
Publié par
Date de parution
04 juillet 2023
Nombre de lectures
4
EAN13
9781781606858
Langue
Français
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1 Mo
Auteur : Gerry Souter
Mise en page :
Baseline Co. Ltd
61A-63A Vo Van Tan Street
4 ème étage
District 3, Hô Chi Minh-Ville
Vietnam
© Confidential Concepts, worldwide, USA
© Parkstone Press International, New York, USA
© Estate O’Keeffe / Artists Rights Society, New York, USA
ISBN 978-1-78160-685-8
Tous droits d’adaptation et de reproduction réservés pour tous pays.
Sauf mention contraire, le copyright des œuvres reproduites se trouve chez les photographes qui en sont les auteurs. En dépit de nos recherches, il nous a été impossible d’établir les droits d’auteur dans certains cas. En cas de réclamation, nous vous prions de bien vouloir vous adresser à la maison d’édition.
Gerry Souter
Georgia
O’Keeffe
SOMMAIRE
1. Portrait de Georgia O’Keeffe
2. Lignes bleues X, 1916
3. Spécial No°32, 1914
BIOGRAPHIE
LISTE DES ILLUSTRATIONS
1 . Portrait de Georgia O’Keeffe .
2. Lignes bleues X , 1916.
Aquarelle, 63,5 x 48,3 cm.
Metropolitan Museum of Art,
New York.
Grâce à cette capacité à observer le moindre détail d’une fleur ou à s’émerveiller sur les vastes plaines du Sud-Ouest des Etats-Unis, Georgia O’Keeffe nous captive. Plus elle cultivait son isolement, et plus elle attirait le reste du monde à elle. Qu’est-ce donc qui rend son héritage si puissant aujourd’hui encore? Les spectateurs reconnaissent des fleurs, des os, des bâtiments. Mais il y a quelque chose dans ses peintures qui nous e nseigne aussi comment les voir.
Nous flânons sur une plage ou nous nous promenons sur un sentier, et pourtant nous remarquons à peine la délicatesse d’un coquillage ou les subtils reflets d’un galet. Nous écartons d’un simple coup de pied quelque gravier érodé par le temps. Nous traversons le désert en protégeant nos yeux qui clignent sous le soleil, ne remarquant pas un crâne solitaire, symbole d’une existence depuis longtemps révolue. Georgia, elle, embrassa toutes ces choses et, plus encore, les mit en lumière et nous f orça à faire leur connaissance.
Dans sa vie personnelle, elle montra aux femmes qu’il est possible de rechercher et de trouver le meilleur en elles-mêmes. C’est plus facile actuellement, cela l’était moins lorsque Georgia était jeune. Ses dernières années servent d’exemple à ceux d’entre nous qui pensent que la vie décline une fois passé l’âge de soixante ans. A plus de quatre-vingt-dix ans, ses yeux l’abandonnant peu à peu, elle trouvait toujours un moyen d’exprimer ce qu’elle voyait et l’excitation que cela lui procurait.
De nos jours, son œuvre est aussi lumineuse, neuve et émouvante qu’elle l’était il y a près de cent ans. Pourquoi ? Parce que, bien que ses peintures, dans la simplicité de leur exécution, expriment un sentiment d’ordre, de clarté et de stabilité, elles demeurent le moyen par lequel nous apprenons à voir et à contempler la délicatesse sensuelle d’une fleur, la désolation d’un crâne blanchi ou encore la tension d’un crépuscule. Georgia Totto O’Keeffe est née le 15 novembre 1887, dans une ferme proche du village de Sun Prairie dans le Wisconsin.
3. Spécial No°32 , 1914.
Pastel sur papier, 35,5 x 49,5 cm.
Collection privée.
Elle était la première fille et le second enfant de Francis et Ida Totto O’Keeffe. Son enfance se déroula sans incident. Elle passa ses premières années et son adolescence dans la grande maison de famille près de Sun Prairie, au cœur d’une région vallonnée et agricole. Au cours des soirées et des jours pluvieux, Ida O’Keeffe, convaincue de l’importance de l’éducation, faisait la lecture à ses enfants, puisant dans des œuvres comme la saga Roman de Bas-de-Cuir de James Fenimore Cooper ou dans les histoires du Grand Ouest. La mère de Georgia était une femme de fermier dont l’instruction avait pris fin brutalement.
Elle espérait plus pour sa progéniture et, pendant les années suivantes, elle se cramponna à l’idée que si ses enfants avaient la chance d’avoir accès à la culture et de jouir d’une éducation harmonieuse, cela leur éviterait peut-être de descendre plus bas dans l’échelle sociale. Elle considérait aussi comme important que ses filles se dotent des compétences nécessaires pour gagner leur vie en cas de besoin.
Pendant neuf ans, Georgia alla à la classe unique située dans la mairie. Peut-être grâce à l’importance que sa mère avait accordée à l’éducation, la fluette Georgia aux cheveux sombres et aux vifs yeux marron était connue de ses voisins et professeurs comme une petite fille int elligente et curieuse.
4. Abstraction , 1916, 1979-1980.
Bronze laqué blanc, 25,7 x 12,7 x 12 cm.
Georgia O’Keeffe Museum, Santa Fe.
5. Abstraction IX , 1916.
Dessin au fusain sur papier, 61,5 x 47,5 cm.
Metropolitan Museum of Art, New York.
6. Séries de Nu XII , 1917.
Aquarelle sur papier, 30,5 x 45,7 cm.
Georgia O’Keeffe Museum, Santa Fe.
Obstinée dans son désir de voir ses enfants disposer d’autant de chances de s’instruire que possible, Ida inscrivit ses filles à des cours de dessin et de peinture à Sun Prairie, où elles avaient le droit de choisir le tableau qu’elles voulaient copier. « C’était mes débuts à l’aquarelle », écrivit plus tard Georgia. Elle se rappela avoir déclaré presque sans réfléchir : « Je serai une artiste. »
Au tournant du siècle, peu de possibilités s’offraient aux femmes qui cherchaient à embrasser une carrière. Elle savait qu’elle pourrait trouver une place en tant qu’enseignante, infirmière, couturière ou domestique. Si elle avait été issue d’une classe sociale supérieure et avait pu faire des études, les métiers du droit et de la médecine lui auraient tendu les bras.
La technologie évoluant de plus en plus, elle aurait pu suivre une formation de dactylo ou d’opératrice téléphonique. Dans le monde de l’art, une femme qui fréquentait une école publique se destinait à concevoir des motifs de papier peint, des illustrations publicitaires ou à se consacrer à l’enseignement. Pour la plupart des femmes, étudier l’art n’était qu’un expédient en attendant le but ultime qu’était le mariage.
7. Soir , 1916.
Aquarelle sur papier, 22,5 x 30,4 cm.
Georgia O’Keeffe Museum, Santa Fe.
Georgia commença ses années de lycée à la Sacred Heart Academy, un couvent dominicain près de Madison. Pour sa seconde année, elle fut envoyée avec son frère Francis Jr. au lycée de Madison et vécut en ville chez sa tante. Le professeur chargé de l’enseignement artistique de l’école, une femme menue qui portait un béret orné de violettes artificielles, communiqua à Georgia ses premières notions sur les mystères et les détails d’une fleur appelée « Petit Prêcheur » (« Jack-in-the-Pulpit »). Dans son autobiographie, O’Keeffe écrit :
« J’avais vu beaucoup de ‘Petits Prêcheurs’ auparavant, mais c’était la première fois que j’examinais une fleur (…) J’étais un peu irritée par mon intérêt parce que je n’aimais pas le professeur (…) Mais peut-être me fit-elle regarder les choses – les regarder dans le moindre détail. »
En 1902, souffrant d’une santé fragile, Francis O’Keeffe s’installa avec sa famille à Williamsburg en Virginie. Pour Georgia, cela signifiait un nouveau changement d’école et, durant les deux années suivantes, elle fréquenta l’institut épiscopal de Chatham, un pensionnat situé à plus de 300 kilomètres de chez elle. Georgia ne semblait pas préoccupée par la discipline de l’école ou l’emploi du temps rigide qu’on lui imposait.
8. Etoile du soir III , 1917.
Aquarelle sur papier, 22,8 x 30,5 cm.
Museum of Modern Art, New York.
Au sein de sa grande famille, elle était l’enfant calme que l’on a tendance à ignorer et qui trouvait toute seule des moyens de s’amuser. A Chatham, elle apprécia les longues promenades dans les bois, nourrissant son amour pour la nature, exerçant son œil sur la complexité d’une fleur et laissant son regard errer au loin vers les montagnes Blue Ridge.
Un professeur exerça une profonde influence sur Georgia pendant son adolescence : Elizabeth May Willis, principale de Chatham et enseignante en art. Acceptant les habitudes de travail bizarres de Georgia, Willis laissa son étudiante travailler à son propre rythme. L’un des tableaux de cette époque, toujours conservé, est une nature morte simplement intitulée Sans titre (Raisin et Oranges) , aquarelle aux tons terreux de vert foncé et d’ocre. Le style rappelle vaguement celui des impressionnistes et démontre sa capacité à travailler avec la couleur, la lumière et les ombres, ainsi qu’une maturité certaine dans le trait. Son travail scolaire pâtit de son indifférence pour les études, et ce fut de justesse qu’elle obtint son diplôme en juin 1905. Encouragée par sa mère et par Elizabeth Willis, Georgia débuta sérieusement sa carrière artistique et, en 1905, retourna dans le Midwest pour suivre des cours à l’Art Institute de Chicago. En ce temps-là, les filles fréquentaient rarement les écoles d’art. La plupart des Américains adhéraient à une éthique puritaine et l’idée d’envoyer sa fille dans une institution recourant à des modèles nus était considérée comme une menace pour son éducation morale.
9. Trait Orange et Rouge , 1919.
Huile sur toile, 68,6 x 58,4 cm.
Philadelphia Museum of Art, Philadelphia.
10. Famille de pommes II , 1920.
Huile sur toile, 20,6 x 25,7 cm.
Georgia O’Keeffe Museum,
Santa Fe.
11. Lumière arrivant aux plaines II , 1917.