Nicolas de Staël
69 pages
Français

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Nicolas de Staël , livre ebook

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Description

Nicolas de Staël, peintre français de famille russe, est né le 5 janvier 1914 à Saint-Pétersbourg et mort le 16 mars 1955 à Antibes. Son œuvre fut très fortement influencée par Cézanne, Van Gogh, Braque, Matisse et certains grands maîtres comme Rembrandt et Vermeer. Nicolas de Staël est surtout reconnu pour l’usage de couleurs telles que l’orange et le bleu. Il se suicide en 1955, comme Van Gogh, l’un de ses maîtres.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 04 juillet 2023
Nombre de lectures 7
EAN13 9781781607114
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0350€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Auteur : Nathalia Brodskaya
Texte : Tom Parsons
Traduction : Karin Py

Mise en page :
Baseline Co. Ltd
61A-63A Vo Van Tan Street
4 ème étage
District 3, Hô Chi Minh-Ville
Vietnam

© Confidential Concepts, worldwide, USA
© Parkstone Press International, New York, USA
© Nicolas de Staël Estate, Artists Rights Society (ARS), New York / ADAGP, Paris

Remerciements tout particuliers à la galerie Jeanne Bucher, spécialement à monsieur Jean-François Jaeger, pour leur précieuse collaboration.

Tous droits d’adaptation et de reproduction réservés pour tous pays. Sauf mention contraire, le copyright des œuvres reproduites se trouve chez les photographes qui en sont les auteurs. En dépit de nos recherches, il nous a été impossible d’établir les droits d’auteur dans certains cas. En cas de réclamation, nous vous prions de bien vouloir vous adresser à la maison d’édition.

ISBN : 978-1-78160-711-4
Nathalia Brodskaya




Nicolas de Staël
SOMMAIRE



INTRODUCTION

LES INFLUENCES DE L’ABSTRACTION

LE LIEN AVEC GUSTAVE COURBET

DÉPASSER L’OPPOSITION ABSTRACTION / FIGURATION

LA DERNIÈRE PÉRIODE

BIOGRAPHIE

LISTE DES ILLUSTRATIONS
1. Le Lavandou , 1952.
Huile sur toile marouflée sur bois,
195 x 97 cm. Musée national d’art moderne,
Centre Georges-Pompidou, Paris.
INTRODUCTION



Ce que j’essaie, c’est un renouvellement continu, vraiment continu, et ce n’est pas facile. Ma peinture, je sais ce qu’elle est sous ses apparences, sa violence, ses perpétuels jeux de force, c’est une chose fragile dans le sens du bon, du sublime. C’est fragile comme l’amour.

Nicolas de Staël, lettre à Jacques Dubourg, Antibes, décembre 1954.


Au regard des récits de ceux qui l’ont connu, Nicolas de Staël était un personnage imposant. Grand, beau, et quelque peu longiligne, les photographies prises de lui dans son atelier au début des années 1950 évoquent les statues de bronze de Giacometti, fines, sèches, éloquentes de fierté et de dignité. Cosmopolite dans ses attitudes et sa conversation, il avait beaucoup voyagé. Appréciant la compagnie des autres artistes, des musiciens et des écrivains, il avait une vision très claire du fonctionnement du marché de l’art et de sa presse.

Par ailleurs, il était absolument intransigeant quant à son développement en tant qu’artiste, ne tenant pas compte de l’effet que ses changements de style pouvaient avoir sur l’appréciation des critiques ou sa propre situation matérielle.

Pendant les cinq années dernières années de sa vie, il était reconnu comme un membre éminent, si ce n’est le plus important, de l’École de Paris. Ce succès critique lui apporta une prospérité financière certaine, grâce aux prix que les plus grands musées et collectionneurs d’Europe et d’Amérique étaient prêts à payer pour son travail. Est-ce alors l’impact des expressionnistes abstraits américains, suivis, dans les années 1960, par les néodadaïstes du Pop Art qui poussa de Staël à mettre fin à ses jours au moment même où sa réputation amorçait une courbe résolument ascendante ? Est-ce parce qu’il sentait qu’il avait effleuré du doigt l’indicible et qu’il ne pourrait faire mieux ? Toujours est-il que ce suicide reste aujourd’hui encore incompréhensible et inexpliqué.
2. L’Orage, 1945.
Huile sur toile, 130 x 90 cm.
Collection privée.
3. Portrait de Jeannine , 1941-1942.
Huile sur toile, 81 x 60 cm.
Collection privée.



Face aux assauts ultérieurs du conceptualisme, l’attachement de de Staël aux vertus de la peinture et sa préférence pour des types de sujets traditionnels entraînèrent effectivement la désaffection des critiques. Pour autant, la technique intuitive de de Staël et sa foi en l’expression d’idées émouvantes, voire spirituelles, s’appuyant sur des qualités principalement formelles font qu’il demeure aujourd’hui encore le peintre de l’espace et de l’aspiration, celui auxquels tant d’artistes se réfèrent, le prince de la fugacité et de l’insaisissable.

Nicolas de Staël naquit à Saint-Pétersbourg en 1914 au sein d'une famille d’origine balte appartenant à la noblesse russe. Enfant, de Staël et sa famille furent contraints de quitter la Russie suite à la révolution bolchévique de 1917.
4. Composition sur fond gris , 1944.
Huile sur toile, 89 x 115 cm.
Musée d’art moderne Lille Métropole,
Villeneuve-d’Ascq, donation
Geneviève et Jean Masurel.



Ils s'installèrent d'abord en Pologne où ses parents moururent peu de temps après. Orphelins à l’âge de huit ans, Nicolas de Staël et ses deux sœurs furent élevés par des amis de la famille à Bruxelles. C’est là qu’il étudia les beaux-arts à l’Académie Royale des Beaux-Arts, dont il sortit, diplômé, en 1935. Bien qu’il soit né en Russie, son travail semble clairement appartenir à la tradition d’une avant-garde spécifiquement européenne qui remonte aux pionniers de l’abstraction, du cubisme, du fauvisme jusqu’au post-impressionisme. De Staël lui-même, par exemple, parlait de son amour pour les lettres de Van Gogh (comme lui un homme du nord qui finit foudroyé par la lumière méditerranéenne du sud de la France ) ; il éprouva une profonde admiration pour Matisse, et vécut une amitié durable avec Braque.
5. Composition Nice , 1943.
Huile sur toile, 114 x 72 cm.
Musée d’art moderne et d’art contemporain,
Nice, don de Jacques et Madeleine Matarasso.
6. Composition en noir , 1946.
Huile sur toile, 200 x 150,5 cm.
Kunsthaus Zürich, Zurich.
À la fin des années 1930, de Staël vécut en France et obtint la nationalité française en 1948. En avril 1952, de Staël se rendit au Parc des Princes de Paris entièrement illuminé à l’occasion d’un match de football opposant la France à la Suède. Le spectacle allait transformer sa peinture ; il avait trente-huit ans. Il décrivit cela dans une lettre à son ami, le poète René Char :

Entre ciel de terre sur l’herbe rouge ou bleue une tonne de muscles voltige en plein oubli de soi avec toute la présence que cela requiert en toute invraisemblance […] Alors j’ai mis en chantier toute l’équipe de France, de Suède et cela commence à se mouvoir un tant soit peu […]

C’est son paradoxe qui rend cette description remarquable : il souligne avec emphase la « présence » de ses protagonistes et fait remarquer simultanément leur « complet oubli de soi ». L’expérience allait jouer le rôle d’une épiphanie ou d’un catalyseur, l’incitant à délaisser le style purement abstrait qu’il avait adopté en 1942, pour une expression plus figurative ; un style dans lequel, le sujet identifiable réaffirmait sa propre présence tandis que les distorsions et les simplifications des couleurs et des textures caractéristiques de ses surfaces peintes suggéraient des sentiments ou des réactions allant au-delà des simples apparences du sujet lui-même. Ce dernier, comme les footballeurs en cette nuit de 1952, était menacé d’oubli de soi dans cette nouvelle réalité peinte que de Staël s’acharnait à créer.

À l’époque, cette transformation ressembla plus à une volte face. Cela semblait aller à contre-courant des pratiques contemporaines. En adoptant dix ans plus tôt un style abstrait, de Staël avait, en toute conscience, rejoint les rangs d’une multitude d’autres artistes qui, depuis Kandinsky, Delaunay, Mondrian et Malevitch avant eux, luttaient pour s’affranchir de tout sujet identifiable dans leur peinture. Cependant en 1952, de Staël, selon certains critiques, sembla résolument régresser. À partir de ce jour et jusqu’à sa mort, il allait concentrer sa production sur des thèmes figuratifs. Parmi ceux-ci figurent certaines de ses œuvres les plus connues et les plus admirées.

Aujourd’hui, le débat semble avoir perdu de son caractère d’urgence, il paraît moins crucial de déterminer l’engagement d’un artiste à l’aune du caractère radical et novateur de son travail. À l’époque, ce changement fut perçu par nombre de ses adeptes de l’avant-garde comme un acte proche de la trahison.

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