Tout Bowie , livre ebook

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2021

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Enfin disponible en français, Tout Bowie est le livre référence ultime sur David Bowie l’homme et surtout David Bowie l’artiste protéiforme : compositeur, chanteur et musicien multi-instrumentiste, mais également producteur, acteur, mime, peintre… Acclamé par la critique et reconnu comme la principale source d’analyse et d’information sur toutes les facettes de l’œuvre de Bowie, l’ouvrage fourmille de détails, d’anecdotes, d’avis éclairés et d’une multitude de références à la pop culture de manière générale, et la culture britannique plus particulièrement.La carrière de David Bowie a été l’une des plus colorées, des plus riches et des plus intrigantes de l’histoire du rock moderne. Nicholas Pegg en retrace les moindres faits et gestes, depuis son groupe rock’n’roll et ses débuts folk en solo dans les années 60, à sa transformation spectaculaire en Ziggy Stardust dans les années 70, jusqu’à son dernier chef-d’œuvre, Blackstar, en passant par ses rôles dans des films comme L’Homme Qui Venait d’Ailleurs ou Les Prédateurs. Chaque aspect de l’extraordinaire carrière de David Bowie est exploré et disséqué par Nicholas Pegg, qui combine de manière inégalée connaissances approfondies et perspicacité, pour une somme qui émerveillera tant le fan que le néophyte.  Nicholas Pegg est réalisateur, acteur (principalement dans la série «Doctor Who»), journaliste et écrivain. Tout Bowie est l’œuvre de sa vie.  Ouvrage traduit de l'anglais par Christophe Goffette, rédacteur en chef (Crossroads), auteur, programmateur radio, producteur…Nicholas Pegg est réalisateur, acteur (principalement dans la série «Doctor Who»), journaliste et écrivain. Tout Bowie est l’œuvre de sa vie.Ouvrage traduit de l'anglais par Christophe Goffette
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Date de parution

03 novembre 2021

Nombre de lectures

12

EAN13

9782380942491

Langue

Français

Avant-propos du traducteur
Mon contact originel avec l’ouvrage de Nicholas Pegg remonte à sa troisième édition révisée, la présente traduction reposant sur la toute dernière version en date, la septième – pour cela, il faut remonter à la fin du mois de juin 2004, soit un an après la publication dans ma revue Crossroads d’un entretien fleuve accordé par Bowie en éclaireur de son album Reality , à venir trois mois plus tard. Un entretien qui s’était révélé remarquable et, de fait, qui avait profondément marqué les esprits de nos lecteurs, et des membres de mes équipes. Un collaborateur de Crossroads m’en avait proposé une critique et j’en avais acquis et lu moi-même un exemplaire, à la suite de la description plus qu’engageante qu’il m’en avait faite. Je me souviens très bien, quelque dix-sept ans plus tard, que ma première réaction avait été de me dire que cet incroyable travail de fourmi, bien plus équilibré que les navrants livres à charge d’une part, ou que les sempiternelles sucreries masturbatoires et fiévreuses d’auteurs-groupies d’autre part, méritait une traduction et une publication en français. Il s’agissait du travail éditorial le plus mesuré et objectif que j’avais pu lire de conséquent sur l’homme et surtout l’artiste. Du coup, lorsque Nouveau Monde Éditions me tint à peu près le même langage, j’y ai vu un signe et j’ai accepté d’en être (en compagnie de mon fils aîné) le traducteur.
Mais je suis également heureux d’avoir contribué à l’existence de l’édition française de ce formidable ouvrage car c’est un peu ma façon de pluri-remercier David Bowie, tout en aidant à mettre en exergue ses indéniables talents et son travail de défricheur avant-gardiste hors norme.
De le remercier pour les petits bonheurs simples et intangibles, comme ceux procurés par les écoutes répétées de ses albums (je n’aime pas tout, mais ceux que j’aime, je les aime éperdument) et lors des quelques prestations live auxquelles j’ai eu la chance d’assister : le pharaonique Glass Spider Tour à Nice, en juillet 1987 ; la Cigale en juin 1989 avec le très chaotique Tin Machine ; sur le plateau de l’émission Nulle Part Ailleurs, en février 1997 (pour trois titres seulement, mais quels titres, avec notamment une version apocalyptique de « Little Wonder ») ; et enfin à l’Élysée-Montmartre, en octobre 1999, avec un concert en petit comité aussi mémorable que magistral.
De le remercier aussi pour sa gentillesse, sa convivialité et sa bienveillance lors de chacune de nos rencontres où, quelle qu’en fût la durée, j’ai toujours pu vérifier qu’il avait réussi à concilier merveilleusement l’esprit typiquement américain qui anime les rues de New York, sa ville d’adoption, et un humour plus que spécifiquement british. La première fois, c’était dans les loges de Canal +, où j’étais venu lui montrer la couverture de Best que nous lui avions consacrée – et où on pouvait le voir, de dos avec son manteau Union Jack, face… aux Martiens de Tim Burton ! « Tout un concept à elle seule, cette couverture ! » s’était-il exclamé, tout sourire. L’année suivante où j’eus l’immense privilège de partager un repas avec lui (et un ancien cadre de Rykodisc) et où j’ai pu notamment avoir enfin des réponses à toutes les questions que je me posais sur L’Homme Qui Venait d’Ailleurs , et auxquelles n’avait pas même pu répondre Nicolas Roeg, que j’avais interviewé quelques années plus tôt.
De le remercier, enfin, pour ce magnifique cadeau qu’il me fit à la fin de l’été 1999. J’étais à l’époque rédacteur en chef d’une revue appelée Music UP  ! (juste après Best et avant Compact / Crossroads ). Un exemplaire promo de ‘ hours …’ m’était parvenu et j’avais littéralement craqué pour cet album, dont la mélancolie profonde teintée de nostalgie m’avait retourné comme une crêpe. Je me souviens n’avoir pas même attendu la fin de ma première écoute pour appeler la maison de disques et demander une interview, avec l’objectif d’en faire une couverture. Malheureusement, un deal d’exclusivité avait été conclu avec un magazine concurrent. L’histoire aurait pu s’arrêter là. C’était mal connaître Bowie, qui me proposa à la place une plus belle exclusivité encore, à savoir une interview, ou plutôt la rencontre, du Bowie de 1999 avec… le Bowie de 1969, le tout accompagné de photos inédites des deux époques. Un texte écrit de sa main pour une rencontre plus que passionnante qui débute, comme beaucoup de choses, dans la trajectoire artistique de notre homme, à Londres et au sortir d’une projection de 2001, L’Odyssée de l’Espace …
Pour tout ceci et pour tout le reste, merci David.
Et pour cet ouvrage, merci et bravo Nicholas.

Christophe Goffette goofprod.com | @ChrisDaGoof
Introduction The music is outside

Une œuvre n’est pas terminée tant que le public n’y a pas ajouté sa propre interprétation – et ce dont il s’agit est l’espace gris au milieu.

David Bowie, décembre 1999
Le 8 janvier 1947, Elvis Presley fêtait son douzième anniversaire et Stephen Hawking son cinquième. À New York, Jackson Pollock réalisait ses premières « drip-paintings ». À Londres, la journée commençait par un heureux présage, lorsque sous l’effet du gel l’horloge de l’hôtel de ville de Lambeth se mit à sonner treize coups à minuit. À moins d’un kilomètre de là, au 40 Stansfield Road, à Brixton, Peggy Burns donnait naissance à un petit garçon.
Ce livre parle de ce garçon, mais ce n’est pas une biographie. Il s’agit d’un ouvrage de référence qui, espérons-le, satisfera le passionné et informera le néophyte. Aux deux, j’implore : si vous voulez profiter pleinement de l’œuvre de David Bowie, gardez l’esprit ouvert. Ce qui fait de Bowie un artiste si suprêmement fascinant, c’est que sa carrière représente un défi implicite aux notions conventionnelles de ce qu’est l’art. Pendant plus de cinquante ans, il a déjoué toute tentative de le cataloguer comme tel ou tel type d’artiste, et le résultat a été l’une des carrières les plus longues et les plus réussies de la musique rock. « Les gens aimeraient que les artistes soient remplaçables, qu’ils s’intègrent à une génération ou une autre », a déclaré Julian Schnabel, ami peintre de Bowie, en 1997. « Ils n’aiment pas que quelqu’un perdure. » Bowie lui-même aimait à citer une maxime de Brian Eno, comme il l’a fait dans le documentaire Golden Years de Radio 2 en 2000 : « Dans l’art, vous pouvez faire s’écraser votre avion et vous en éloigner. Si vous avez cette occasion, vous devriez la saisir. Le pire serait de maintenir un certain niveau de célébrité et de succès commercial pendant toute une carrière, puis de regarder en arrière et de penser à toutes les choses que l’on aurait pu essayer et pu faire, et de se dire : “Pourquoi n’ai-je pas été capable de faire cela ?” »
Tout le monde ne peut pas comprendre David Bowie. Il y aura toujours ceux qui le regardent avec méfiance parce qu’il a emprunté les idées d’autres personnes. Les adeptes du glam-rock diront qu’ils préfèrent Marc Bolan, les partisans du synthé minimaliste iront directement chez Kraftwerk, les amateurs de soul grimacent à l’écoute de Young Americans , les aficionados de drum’n’bass n’ont pas de temps à perdre avec Earthling . L’accusation portée contre Bowie par ses détracteurs est qu’il était un dilettante, un vampire de tendances qui avait toujours le doigt sur le pouls mais jamais la main sur le cœur. « Certains disent de Bowie qu’il a peu de personnalité et qu’il ne développe que des idées de seconde main, a déclaré Brian Eno en 1999, mais cela me semble être une bonne définition de la pop. C’est un art populaire. Ce n’est que dans les beaux-arts prétentieux que nous sommes censés être totalement originaux et prétendre que ça vient de nulle part, directement de Dieu à nous. Dans la musique pop, tout le monde écoute tout le monde. » Une décennie plus tôt, Bowie avait déclaré au Melody Maker  : « Il est inutile de se contenter de copier quelque chose, mais si vous entendez quelque chose et pensez : “J’aime ce que ce type fait ; je sais ce que je peux faire avec ça”, c’est comme avoir une nouvelle couleur pour peindre, et je pense que cela dépend beaucoup de ce que vous faites avec cette couleur une fois que vous l’avez trouvée. » Si l’on considère qu’il s’agit là d’un résumé précis de la méthodologie créative de tous, de T.S. Eliot à William Shakespeare, Bowie était en assez bonne compagnie.
L’hypothèse, assez répandue, selon laquelle la période Ziggy Stardust a été le premier moment de pertinence de Bowie repose sur le fait circonstanciel que c’est à ce moment que le grand public a commencé à l’acheter. « Je sais que ces années ont été décisives pour moi, a déclaré David en 1998, car pour la première fois, j’avais un vrai public. Mais en même temps, j’ai vraiment travaillé dur avant 1970. » Le glam rock n’était que le dernier idiome d’un artiste qui avait déjà emprunté les chemins du R&B, de la vague mod, d’un baladin psychédélique, d’un chanteur protestataire dylanesque et d’un prog-rocker embryonnaire. Plus tard, Bowie attribuera les longues années de lutte qui ont précédé sa célébrité au fait qu’il n’était pas disposé à s’attacher à un seul style : « À cette époque, tout particulièrement, il n’était pas “approprié” de manifester de l’intérêt pour tous les domaines », a-t-il déclaré en 1999. « C’était une époque de choix explicites. Vous étiez soit un chanteur folk, soit un chanteur de rock, soit un guitariste de blues, etc. Je me suis dit : “Je ne veux pas être comme ça. Je veux garder mes cartes en main, il y a plein de choses que je voudrais faire.” » En 2003, il a décrit son principe créatif comme « une idée immuable de la variabilité. Je ne pense pas qu’il y ait une seule vérité, un seul absolu. C’est une idée que j’ai toujours ressentie instinctivement, mais elle a été renforcée par la première chose que j’ai lue sur le postmodernisme, un livre de George Steiner intitulé Dans le Château de Barbe-Bleue. Notes Pour Une Redéfinition de la Culture . Ce livre m’a juste confirmé qu’il y avait en fa

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