Mucha
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Description

Entre courbes et contre-courbes, Mucha créa, à la fin du XIXe siècle, une égérie nouvelle qui devait hanter les rues de Paris. Au fil des représentations de Sarah Bernhard, cette muse voluptueuse devint un véritable emblème de l'Art nouveau et offrit à l'affichiste succès et renommée.Néanmoins, le talent de l'artiste ne se limita jamais à la lithographie. Nourri par cette passion d'exalter, au mieux, la sensualité du monde qui l'entourait, l'art de Mucha, s'exprima indifféremment tant sur les monumentaux panneaux décoratifs des salles à manger que sur les petites pièces délicates de porcelaine. C'est toute la richesse et la variété de cet artiste fin-de-siècle que nous fait redécouvrir ici l'auteur.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 04 juillet 2023
Nombre de lectures 0
EAN13 9781781606834
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0350€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Auteur : Patrick Bade
Traduction : Mariane Rosel-Miles
© Parkstone Press International, New York, USA
© Confidential Concepts, worldwide, USA
© Estate Mucha / Artists Rights Society, New York, USA / ADAGP, Paris

ISBN : 978-1-78160-683-4

Tous droits d’adaptation et de reproduction réservés pour tous pays.

Sauf mention contraire, le copyright des oeuvres reproduites se trouve chez les photographes qui en sont les auteurs. En dépit de nos recherches, il nous a été impossible d’établir les droits d’auteur dans certains cas. En cas de réclamation, nous vous prions de bien vouloir vous adresser à la maison d’édition.
Patrick Bade




Alphonse
Mucha
SOMMAIRE


1. Mucha dans son atelier, rue du Val de Grâce, Paris, vers 1898

2. Gismonda, 1894

3. Zodiaque, 1896

BIOGRAPHIE

LISTE DES ILLUSTRATIONS
1. Mucha dans son atelier, rue du Val de Grâce, Paris, vers 1898.
Au moment du regain d’intérêt des années 1960 pour l’Art Nouveau, les étudiants du monde entier décoraient leur chambre d’affiches de Mucha représentant des jeunes filles aux mèches folles et les pochettes de disque s’ornaient de reproductions aux couleurs psychédéliques de cet artiste. Depuis lors, le nom d’Alphonse Mucha est immanquablement associé à l’Art Nouveau et à la culture fin-de-siècle à Paris. Les artistes n’aiment guère être réduits à une catégorie et Mucha aurait été indigné que sa réputation dépende presque uniquement d’une période de sa carrière qui dura à peine dix ans et qu’il considérait comme mineure. Ce fervent patriote tchèque n’aurait pas non plus apprécié d’être classé comme artiste « parisien ».
Mucha naît le 14 juillet 1860 à Ivancice dans la province de Moravie. Celle-ci appartient alors au vaste empire des Habsbourg, qui commence cependant à se désagréger sous la pression du nationalisme naissant de diverses ethnies. L’année précédant la naissance de Mucha, les aspirations nationalistes de l’empire tout entier s’enhardissent avec la défaite de l’armée autrichienne en Lombardie, suivie de l’unification de l’Italie. Pendant les dix premières années de la vie de Mucha, le nationalisme tchèque trouve son expression dans les poèmes musicaux de Bedrich Smetana, que le musicien intitule collectivement Má Vlast (Ma patrie), ainsi que dans son grand opéra épique Dalibor (1868). Le fait que le texte de Dalibor ait dû être écrit en allemand avant d’être traduit en tchèque est symptomatique de la lutte du nationalisme tchèque contre la domination culturelle de l’Allemagne sur l’Europe centrale. Dès sa plus tendre enfance, Mucha devait baigner dans l’atmosphère grisante et fervente du nationalisme slave qui imprègne Dalibor ainsi que Libuše , reconstitution de l’histoire tchèque composée par la suite par Smetana ; cette œuvre servit d’ailleurs à l’inauguration du Théâtre national tchèque en 1881 et Mucha lui-même créa plus tard pour celle-ci décors et costumes.
Mucha, fils d’un huissier de la cour, grandit dans un milieu relativement modeste. Son propre fils, Jiri Mucha, devait plus tard faire remonter avec fierté au XV e siècle la présence de la famille Mucha dans la ville d’Ivancice. Malgré la pauvreté de sa famille, l’éducation de Mucha ne fut pas dépourvue de stimulation ni d’encouragement artistiques. Selon son fils Jiri : « Il savait dessiner avant même de marcher, et sa mère lui attachait un crayon autour du cou avec un ruban de couleur pour qu’il puisse dessiner en se traînant par terre. Chaque fois qu’il perdait son crayon, il se mettait à hurler. » Sa première expérience artistique marquante fut sans doute liée à l’église Saint-Pierre, de style baroque, située dans la capitale locale de Brno, où il fut choriste dès l’âge de dix ans afin de financer ses études secondaires. Pendant les quatre années passées dans ce chœur, il rencontra souvent Leoš Janácek, son aîné de six ans, qui allait devenir le plus gra nd compositeur de sa génération ; l’un et l’autre auraient le souci de créer un art véritablement tchèque.
2. Gismonda , 1894.
Lithographie en couleurs,
74,2 x 216 cm. Musée Mucha, Prague.
3. Zodiaque , 1896.
Lithographie en couleurs,
48,2 x 65,7 cm. Musée Mucha, Prague.
La théâtralité sensuelle du style baroque d’Europe centrale, caractérisé par une décoration luxuriante curviligne inspirée de la nature, nourrit certainement son imagination et lui inspira le goût des « senteurs et des cloches » ainsi que d’un bric-à-brac religieux, qu’il ne perdrait jamais. À l’apogée de sa gloire, son atelier était décrit comme « une chapelle profane… des paravents disposés de part et d’autre, qui auraient bien pu être des confessionnaux, et de l’encens brûlant en permanence. On pense plutôt à la chapelle d’un moine oriental qu’à l’atelier d’un artiste. »
Tout en travaillant dans un bureau pour gagner sa vie, Mucha donnait libre cours à sa passion pour le dessin ; il présenta en 1877 ses efforts d’amateur autodidacte à l’Académie des Beaux-Arts de Prague mais sa candidature ne fut pas retenue. Il continua deux ans encore son travail ingrat de fonctionnaire, puis, selon son fils Jiri, il perdit son emploi pour avoir fait le portrait d’une famille de gitans pittoresques, au lieu de noter leur signalement. En 1879, il lut dans un journal viennois une annonce passée par les fabricants de décors de théâtre Kautsky-Brioschi-Burghardt, demandant des dessinateurs et des artisans. Mucha leur envoya des quelques-unes de ses œuvres, avec succès, cette fois, puisqu’il obtint un emploi.
Ce jeune paysan qui n’avait jamais voyagé au-delà de Prague, ville pittoresque mais demeurée provinciale, dut trouver la Vienne de 1879 absolument grandiose. Elle venait d’être remodelée par la rénovation urbaine la plus impressionnante de tout le XIX e siècle, le Paris d’Haussmann mis à part. Chacun des grands édifices publics bordant le boulevard circulaire du Ring, venu remplacer les remparts encerclant précédemment le cœur médiéval de la cité, incarnait une période historique censée refléter la fonction du bâtiment. Le résultat faisait songer à un bal costumé grandiose traduit en termes architecturaux. Le courant Art Nouveau dont Mucha allait devenir l’un des représentants les plus célèbres, réagit directement en opposition à cet historicisme pompeux et tape-à-l’œil. À cette époque, toutefois, Mucha était profondément influencé par le style décoratif ostentatoire de Hans Mackart, le peintre viennois le plus admiré de la période du Ring.
Le séjour de Mucha à Vienne prit brusquement fin après moins de deux ans. Le 10 décembre 1881, le Ringtheater fut ravagé par un incendie. Le XIX e siècle devait voir brûler de nombreuses salles de spectacle, mais l’incendie du théâtre du Ring dans lequel périrent plus de cinq cents spectateurs figure sans doute parmi les plus meurtriers. Cet établissement était l’un des principaux clients de la firme Kautsky-Brioschi-Burghardt et sa destruction eut pour conséquence, entre autres, de priver Mucha de son emploi.
Mucha partit s’installer dans la petite ville de Mikulov où il eut recours à la méthode traditionnelle des artistes pour subsister : pe indre le portrait des notables.
4. Crucifixion , vers 1868.
Aquarelle sur papier, 23,5 x 37 cm.
Musée Mucha, Prague.
5. Printemps (de la série Les Saisons ), 1896.
Lithographie en couleurs, 14,5 x 28 cm.
Musée Mucha, Prague.
6. Eté (de la série Les Saisons ), 1896.
Lithographie en couleurs, 14,5 x 28 cm.
Musée Mucha, Prague.
7. Etude pour « Zodiaque » , 1896.
Crayon, encre et aquarelle,
46 x 64 cm. Musée Mucha, Prague.
La manière dont il gagna une clientèle n’est pas ordinaire, ainsi que le relatent ses mémoires. Il s’était installé à l’hôtel du Lion et avait réussi à vendre un croquis de ruines locales à un commerçant nommé Thiery, qui l’exposa dans sa vitrine et le vendit rapidement. « Je me remis donc à dessiner avec ardeur, cette fois, non pas des ruines, mais les gens qui m’entouraient. Je peignis le visage d’une jolie femme et je l’apportai à Thiery. Il l’installa dans sa vitrine et j’attendis avec impatience d’en toucher le prix. Sans nouvelles de Thiery après deux, puis trois jours, j’allai lui demander ce qui se passait. Le brave homme n’était pas ravi de me voir. Les notables de Mikulov débordaient d’indignation, et il avait dû retirer mon portrait de sa vitrine. La jeune femme que j’avais peinte était la femme du docteur, et Thiery avait placé près du portait une pancarte disant « pour quatre florins à l’hôtel du Lion ». La raison de ce scandale, une fois expliquée, finit par jouer en ma faveur. Toute la ville savait qu’un peintre s’était installé à l’hôtel du Lion. Je finis par peindre tous les habitants, tous les oncles et tantes de Mikulov. »
C’est pendant son séjour à Mikulov que Mucha rencontra le premier des deux protecteurs qui devaient bouleverser sa carrière. Il s’agissait d’un riche propriétaire terrien, le comte Khuen, qui demanda à Mucha de décorer de fresques la salle à manger du château d’Emmahof qu’il venait de faire construire près de Hrušovany. Cette première expérience de peinture murale fit naître en Mucha l’ambition, qui ne le quitterait plus, de réaliser des ouvrages décoratifs à grande échelle. Même les affiches des années 1890 sur lesquelles repose en grande partie la réputation présente de Mucha peuvent être considérées comme des exemples de sa vocation pour la décoration murale. Il partageait d’ailleurs ce penchant avec beaucoup d’autres artistes de cette fin-de-siècle. Les vastes réalisations décoratives de Pierre Puvis de Chavannes, le peintre le plus admiré et le plus influent de son époque, étaient souvent appelées « fresques », bien que réalisées à l’huile sur toile mais imitant des peintures murales. Le manifeste symboliste du « Salon de la Rose-Croix » établi en 1892 par « le Sâr » Joséphin Péladan, spécifiait que « l’Ordre préfère les œuvres dont le caractère est analogue à celle d’une peinture murale, car d’essence supérieure ». Les tableaux de la série La Frise de la Vie d’Edva

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