Le Symbolisme
174 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Le Symbolisme , livre ebook

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
174 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Entre 1880 et les premières années du XXe siècle, le Symbolisme voit le jour en France et en Europe. Les symbolistes, fascinés par les mythologies anciennes, tentent d’échapper au règne de la pensée rationaliste imposée par la science. Souhaitant dépasser le monde du visible et du sensible pour atteindre le monde de la pensée pure, ils flirtent constamment avec les limites de l’inconscient.Les Français Gustave Moreau et Odilon Redon, les Belges Fernand Khnopff et Félicien Rops, les Anglais Burne-Jones et Dante Gabriel Rossetti et enfin le Hollandais Jan Toorop sont les artistes les plus représentatifs de ce courant.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 04 juillet 2023
Nombre de lectures 5
EAN13 9781783103553
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0550€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Texte : Nathalia Brodskaïa
(sauf les poèmes et le Manifeste du symbolisme par Jean Moréas)

Maurice Maeterlinck, Serres chaudes , © Succession Maeterlinck
Saint-Pol-Roux, Tablettes , © Rougerie
Paul Valéry, Poésies , © Gallimard

Traduction : Marion Olivier (sauf poèmes)

Mise en page :
Baseline Co. Ltd
61A-63A Vo Van Tan Street
4 e étage
District 3, Hô-Chi-Minh-Ville
Vietnam

© Parkstone Press International, New York, USA
© Confidential Concepts, Worldwide, USA
© Emile Bernard Estate, Artists Rights Society (ARS), New York, USA/ ADAGP, Paris
© Boleslas Biegas
© Jean Delville Estate, Artists Rights Society (ARS), New York, USA/ SABAM, Brussels
© Maurice Denis Estate, Artists Rights Society (ARS), New York, USA/ ADAGP, Paris
© James Ensor Estate, Artists Rights Society (ARS), New York, USA/ SABAM, Brussels
© Léon Frédéric Estate, Artists Rights Society (ARS), New York, USA/ SABAM, Brussels
© Adria Gual-Queralt
© Vassily Kandinsky Estate, Artists Rights Society (ARS), New York, USA/ ADAGP, Paris
© František Kupka Estate, Artists Rights Society (ARS), New York, USA/ ADAGP, Paris
© Henri Le Sidaner Estate, Artists Rights Society (ARS), New York, USA/ ADAGP, Paris
© Aristide Maillol Estate, Artists Rights Society (ARS), New York, USA/ ADAGP, Paris
© Pierre Amédée Marcel-Berronneau
© Edgar Maxence Estate, Artists Rights Society (ARS), New York, USA/ ADAGP, Paris
© Józef Mehoffer
© George Minne Estate, Artists Rights Society (ARS), New York, USA/ SABAM, Brussels
© Edvard Munch Estate, Artists Rights Society (ARS), New York, USA/ BONO, Oslo
© Alphonse Osbert Estate, Artists Rights Society (ARS), New York, USA/ ADAGP, Paris
© Kosma Petrov-Vodkine
© Léon Spilliaert Estate, Artists Rights Society (ARS), New York, USA/ SABAM, Brussels
© Néstor de la Torre
© Stanislas Ignacy Witkiewicz

Tous droits d’adaptation et de reproduction, réservés pour tous pays.
Sauf mentions contraires, le copyright des œuvres reproduites se trouve chez les photographes qui en sont les auteurs. En dépit de nos recherches, il nous a été impossible d’établir les droits d’auteur dans certains cas. En cas de réclamation, nous vous prions de bien vouloir vous adresser à la maison d’édition.

ISBN : 978-1-78310-355-3
L e Symbolisme

Sommaire


Introduction : le Manifeste du symbolisme par Jean Moréas
LE SYMBOLISME
SCENE PREMIERE
SCENE II
I. L e Symbolisme dans la littérature
II. Poèmes symbolistes
Charles Baudelaire, Une Charogne
Charles Baudelaire, Correspondances
Charles Baudelaire, Spleen
René Ghil , Aux Temps des dieux
Remy de Gourmont, Hiéroglyphes
Joris-Karl Huysmans , Sonnet liminaire
Alfred Jarry , Bardes et cordes
Gustave Kahn, La Coupe
Jules Laforgue , Complainte des pianos qu ’ on entend dans les quartiers aisés
Maurice Maeterlinck, Feuillage du cœur
Stéphane Mallarmé, L ’ Après-Midi d ’ un faune (extrait)
Robert de Montesquiou, Hymne à la nuit
Jean Moréas, Sensualité
Anna de Noailles , La Mort dit à l ’ homme…
Henri de Régnier , A Stéphane Mallarmé
Arthur Rimbaud, Voyelles
Saint-Pol-Roux , La Pluie purificatrice
Paul Valéry, Hélène
Emile Verhaeren, Le Roc (extrait)
Paul Verlaine, Art poétique
Paul Verlaine, Langueur
III. Le Symbolisme dans l ’ art
L es Incontournables
Pierre Puvis de Chavannes (Lyon, 1824 – Paris, 1898)
Arnold Böcklin (Bâle, 1827 – Zurich, 1901)
Gustave Moreau (Paris, 1828 – Paris, 1898)
Dante Gabriel Rossetti (Londres, 1828 – Birchington-on-Sea, 1882)
Edward Burne-Jones (Birmingham, 1833 – Londres, 1898)
Odilon Redon (Bordeaux, 1840 – Paris, 1916)
Eugène Carrière (Gournay-sur-Marne, 1849 – Paris, 1906)
Mikhail Aleksandrovich Vrubel (Omsk, 1856 – Saint-Pétersbourg, 1910)
Fernand Khnopff (Grembergen-lez-Termonde, 1858 – Bruxelles, 1921)
Jan Toorop (Purworejo, 1858 – La Haye, 1928)
Edvard Munch (Løten, 1863 – Ekely, 1944)
Franz von Stuck (Tettenweis, 1863 – Munich, 1928)
Jens Ferdinand Willumsen (Copenhague, 1863 – Le Canet, 1958)
Maurice Denis (Granville, 1870 - Paris, 1943)
Bibliographie
Index
Notes
Gustave Moreau , Jupiter et Sémélé , 1895.
Huile sur toile, 213 x 118 cm .
Musée national Gustave-Moreau, Paris.
Introduction : le Manifeste du symbolisme par Jean Moréas


« Depuis deux ans, la presse parisienne s’est beaucoup occupée d’une école de poètes et de prosateurs dits décadents . Le conteur du Thé chez Miranda (en collaboration avec M. Paul Adam, l’auteur de Soi ), le poète des Syrtes et des Cantilènes , M. Jean Moréas, un des plus en vue parmi ces révolutionnaires des lettres, a formulé, sur notre demande, pour les lecteurs du Supplément, les principes fondamentaux de la nouvelle manifestation d’art. »
( Le Figaro , supplément littéraire, 18 septembre 1886)


LE SYMBOLISME

Comme tous les arts, la littérature évolue : évolution cyclique avec des retours strictement déterminés et qui se compliquent des diverses modifications apportées par la marche des temps et les bouleversements des milieux. Il serait superflu de faire remarquer que chaque nouvelle phase évolutive de l’art correspond exactement à la décrépitude sénile, à l’inéluctable fin de l’école immédiatement antérieure. Deux exemples suffiront : Ronsard triomphe de l’impuissance des derniers imitateurs de Marot, le romantisme déploie ses oriflammes sur les décombres classiques mal gardés par Baour-Lormian et Etienne de Jouy. C’est que toute manifestation d’art arrive fatalement à s’appauvrir, à s’épuiser ; alors, de copie en copie, d’imitation en imitation, ce qui fut plein de sève et de fraîcheur se dessèche et se recroqueville ; ce qui fut le neuf et le spontané devient le poncif et le lieu commun.
Ainsi le romantisme, après avoir eu ses jours de gloire et de bataille, perdit de sa force et de sa grâce, abdiqua ses audaces héroïques, se fit rangé, sceptique et plein de bon sens ; dans l’honorable et mesquine tentative des Parnassiens, il espéra de fallacieux renouveaux, puis, finalement, tel un monarque tombé en enfance, il se laissa déposer par le naturalisme auquel on ne peut accorder sérieusement qu’une valeur de protestation légitime, mais mal avisée, contre les fadeurs de quelques romanciers alors à la mode.
Une nouvelle manifestation d’art était donc attendue, nécessaire, inévitable. Cette manifestation, couvée depuis longtemps, vient d’éclore. Et toutes les anodines facéties des joyeux de la presse, toutes les inquiétudes des critiques graves, toute la mauvaise humeur du public surpris dans ses nonchalances moutonnières ne font qu’affirmer chaque jour davantage la vitalité de l’évolution actuelle dans les lettres françaises, cette évolution que des juges pressés notèrent, par une inexplicable antinomie, de décadence. Remarquez pourtant que les littératures décadentes se révèlent essentiellement coriaces, filandreuses, timorées et serviles : toutes les tragédies de Voltaire, par exemple, sont marquées de ces tavelures de décadence. Et peut-on reprocher, que reproche-t-on à la nouvelle école ? L’abus de la pompe, l’étrangeté de la métaphore, un vocabulaire neuf où les harmonies se combinent avec les couleurs et les lignes : caractéristiques de toute renaissance.
Nous avons déjà proposé la dénomination de Symbolisme comme la seule capable de désigner raisonnablement la tendance actuelle de l’esprit créateur en art. Cette dénomination peut être maintenue.
Il a été dit au commencement de cet article que les évolutions d’art offrent un caractère cyclique extrêmement compliqué de divergences : ainsi, pour suivre l’exacte filiation de la nouvelle école, il faudrait remonter jusques à certains poèmes d’Alfred de Vigny, jusques à Shakespeare, jusques aux mystiques, plus loin encore. Ces questions demanderaient un volume de commentaires ; disons donc que Charles Baudelaire doit être considéré comme le véritable précurseur du mouvement actuel ; M. Stéphane Mallarmé le lotit du sens du mystère et de l’ineffable ; M. Paul Verlaine brisa en son honneur les cruelles entraves du vers que les doigts prestigieux de M. Théodore de Banville avaient assoupli auparavant. Cependant le Suprême Enchantement n’est pas encore consommé : un labeur opiniâtre et jaloux sollicite les nouveaux venus.

Ennemie de l’enseignement, de la déclamation, de la fausse sensibilité, de la description objective, la poésie symboliste cherche à vêtir l’Idée d’une forme sensible qui néanmoins, ne serait pas son but à elle-même, mais qui, tout en servant à exprimer l’Idée, demeurerait sujette. L’Idée, à son tour, ne doit point se laisser voir privée des somptueuses simarres des analogies extérieures ; car le caractère essentiel de l’art symboliste consiste à ne jamais aller jusqu’à la conception de l’Idée en soi. Ainsi, dans cet art, les tableaux de la nature, les actions des humains, tous les phénomènes concrets ne sauraient se manifester eux-mêmes : ce sont là des apparences sensibles et destinées à représenter leurs affinités ésotériques avec des Idées primordiales.
L’accusation d’obscurité lancée contre une telle esthétique par les lecteurs à bâtons rompus n’a rien qui puisse surprendre. Mais qu’y faire ? Les Pythiques de Pindare, l’ Hamlet de Shakespeare, la Vita Nuova de Dante, le Second Faust de Gœthe, la Tentation de saint Antoine de Flaubert ne furent-ils pas aussi taxés d’ambiguïté ?
Pour la traduction exacte de sa synthèse, il faut au symbolisme un style archétype et complexe : d’impollués vocables, la période qui s’arcboute alternant avec la période aux défaillances ondulées, les pléonasmes significatifs, les mystérieuses ellipses, l’anacoluthe en suspens, tout trop hardi et multiforme : enfin la bonne langue – instaurée et modernisée – la bonne et luxuriante et fringante langue française d’avant les Vaugelas et les Boileau-Despréaux, la langue de François Rabelais et de Philippe de Commines, de Villon, de Rutebœuf et de tant d’autres écrivains libres et dardant le terme acut du langage, tels des toxotes de Thrace leurs flèches si

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents