La Sécession Viennoise
214 pages
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La Sécession Viennoise , livre ebook

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Description

« À chaque âge son art, à chaque art sa liberté. » Voila la devise de la Sécession viennoise, mouvement dissident (1892-1906), qui fut porté par une vingtaine d’artistes éclairés luttant contre l’académisme conservateur pétrifiant Vienne et tout l’empire austro-hongrois.Courant de l’Art nouveau, la Sécession, officiellement fondée en 1897 par Klimt, Moll et Hoffmann, ne fut pas une révolution artistique anonyme parmi tant d’autres. Contestataires par essence, les sécessionnistes viennois ont peint ce qu’on ne devait pas peindre : les frôlements, les baisers, les violences. Se définissant comme un art total sans contrainte politique ni commerciale, l’effervescence de ce mouvement toucha tous les artisans, architectes, et décorateurs. Dans cet ouvrage, peinture, sculpture et architecture sont confrontées par l’auteur pour souligner la richesse et la diversité du mouvement viennois.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 04 juillet 2023
Nombre de lectures 0
EAN13 9781783103737
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0550€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Auteurs :
Victoria Charles & Klaus H. Carl
Avec des citations détaillées de textes d’Hermann Bahr et Ludwig Hevesi

Mise en page :
Baseline Co. Ltd
61A-63A Vo Van Tan Street
4 e étage
District 3, Hô-Chi-Minh-Ville
Vietnam

© Confidential Concepts, worldwide, USA
© Parkstone Press International, New York, USA

© Charles Robert Ashbee
© Charles Francis Annesley Voysey
© Ludwig von Hofmann
© Bertold Löffler
© Fritz Lang
© Eduard Josef Wimmer-Wisgrill
© Nathan Murrell
© Henry Van de Velde
© Victor Horta/Droits SOFAM – Belgique (p. 173 , 174 , 175 , 176 )
© Hector Guimard (p. 178 , 179 )
© Jürgen Schreiter
© Friedrich König

Tous droits d’adaptation et de reproduction, réservés pour tous pays.
Sauf mentions contraires, le copyright des œuvres reproduites appartient aux photographes, aux artistes qui en sont les auteurs ou à leurs ayants droit. En dépit de nos recherches, il nous a été impossible d’établir les droits d’auteur dans certains cas. En cas de réclamation, nous vous prions de bien vouloir vous adresser à la maison d’édition.

ISBN : 978-1-78310-373-7
Victoria Charles & Klaus H. Carl





La Sécession
V iennoise

Sommaire


PRÉFACE
CONTEXTE HISTORIQUE
Vienne dans la seconde moitié du XIX e siècle
L’Exposition universelle de 1889
L’Art de la fin du siècle en Angleterre
LES PRÉCURSEURS DE LA SÉCESSION VIENNOISE À MUNICH ET BERLIN
Munich
Les Artistes de la Sécession munichoise
Berlin
Artistes de la Sécession berlinoise
LA SÉCESSION VIENNOISE
La Maison des artistes
La Sécession I
La revue Ver Sacrum
La Sécession II
Le Pavillon d’exposition de la Sécession viennoise
La Frise Beethoven
La Sécession III
LES ARTISTES DE LA SÉCESSION VIENNOISE
Gustav Klimt (Baumgarten,1862-1918, Vienne)
Koloman Moser (Baumgarten, 1868-1918, Vienne)
Alfred Roller (Brünn, 1864-1935, Vienne)
Egon Schiele (Tulln, 1890-1918, Vienne)
Autres Artistes viennois
LES ATELIERS VIENNOIS
Les Principaux Artistes des ateliers viennois
L’ARCHITECTURE AU TOURNANT DU SIÈCLE
Introduction
Angleterre et Belgique
William Morris (Walthamstow, 1834-1896, Londres)
Philip Speakman Webb (Oxford, 1831-1915, Worth/Sussex)
Henry Van de Velde (Antwerpen, 1863-1957, Zürich)
Victor Horta (Gand, 1861-1947, Etterbeek)
France
Hector Guimard (Lyon, 1867-1942, New York)
Autriche L’Architecture du Ring , boulevard circulaire de Vienne
Otto Koloman Wagner (Wien-Penzing, 1841-1918, Vienne)
Joseph Maria Olbrich (Troppau, 1867-1908, Düsseldorf,)
Adolf Loos (Brünn, 1870-1933, Kalksburg,)
BIBLIOGRAPHIE
LISTE DES ILLUSTRATRIONS
NOTES
Charles Robert Ashbee , Manteau de cheminée, réalisé par Arthur Cameron, pour « Magpie and Stump », 37 Cheyne Walk,
London, 1893. Carreaux de cuivre nu,
repoussé et émaillé, 215 x 201,5 cm .
Victoria and Albert Museum, Londres.
PRÉFACE



Écrire un texte sur la Sécession viennoise, une époque aussi incisive que courte dans l’histoire de l’art - elle ne dura guère plus qu’environ dix ans - sans interroger et écouter les témoins de l’époque, serait gravement l’appauvrir. C’est la raison pour laquelle nous avons donné la parole à deux chroniqueurs contemporains, crédibles et compétents, dont les témoignages n’ont pas pris une ride depuis leur publication. Cet ouvrage ne contient que des extraits de ces textes, mais le contenu reste inchangé. Excepté quelques aménagements orthographiques corrigés d’ailleurs avec précaution, l’ancienne orthographe datant d’avant la réforme orthographique de 1901 a été conservée pour des raisons d’authenticité. Ce discours est de Hermann Bahr et Ludwig Hevesi, témoins de l’époque.
L’Autrichien Hermann Bahr, né à Linz en 1863, était selon l’encyclopédie de l’Autriche aeiou un « poète, brillant essayiste et critique, interprète stimulant de courants littéraires allant du naturalisme à l’expressionnisme, l’un des principaux auteurs de comédie de son temps, théoricien de premier ordre de l’Impressionnisme et porte-parole de la Jeune Vienne [...] » , un groupe de célèbres gens de lettres à Vienne, qui se qualifiaient eux-mêmes d’ « écrivains de bistro » et s’exprimaient également dans l’hebdomadaire de Hermann Bahrs Die Zeit paru de 1894 à 1904. Hermann Bahr vécut et travailla à Berlin pendant vingt ans, où il exerça entre autres, de 1873 à 1943, le métier de metteur en scène auprès de Max Reinhardt, intendant, metteur en scène et acteur. Puis il travailla pendant une longue période à Salzbourg et à Vienne avant de s‘installer à Munich en 1922 où il restera jusqu’à sa mort. Énumérer tous ses travaux dépasserait largement le cadre de cette préface.
Ludwig Hevesi (1842-1910), né sous le nom de Louis Hirsch dans le Heves austro-hongrois, était journaliste et écrivain. Il commença sa carrière professionnelle à 24 ans dans un quotidien hongrois et peu de temps après, il se trouvait déjà promu reporter de la rubrique culture du Fremden-Blatt (Journal des étrangers) viennois. À l’époque du règne de l’empereur d’Autriche-Hongrie François-Joseph sur un état composite, il y rédigeait en particulier des chroniques et des critiques d’art pour la Sécession viennoise. Parmi ses publications figurent L’Art autrichien au XIX e siècle (1903 ; 2 volumes), les Recueils d’essais : Huit années de Sécession (1907), dont nous citons ici des extraits, et Art ancien – Art nouveau : Vienne 1894-1908 (1909).
La compétence et l’expertise des deux témoins contemporains sont ainsi amplement établis. Donnons tout de suite la parole à Ludwig Hevesi :
« En effet, il n’y a pas de livre pour enseigner la Sécession. Telle fut ma réponse lorsque suite aux premiers succès de la nouvelle association, un amateur d’art me demanda des sources pour l’éclairer à comprendre ce bouleversement inconfortable. Si une telle question m’était posée maintenant, je recommanderais le présent livre. »
La Sécession viennoise n’était pas un événement singulier surgi subitement de nulle part. Elle avait quelques précurseurs et naturellement aussi quelques successeurs, les artistes les plus jeunes. En effet, ceux-ci finirent tôt ou tard par s’opposer, dans d’autres associations d’art, à la prédominance rigide des artistes établis et généralement plutôt conservateurs qui adoptèrent une attitude de défense intransigeante face à toutes ces nouvelles idées en devenir. N’ayant aucune chance de pouvoir exposer leurs travaux avec des artistes déjà reconnus – d’ordinaire, leurs œuvres ne franchissaient pas le stade de la présélection d’une exposition, éliminées par un jury qui évidemment, était composé uniquement de membres bien établis –, ils étaient ainsi suffisamment souvent privés de toute base économique.
Dans un souci d’exhaustivité, un bref exposé sera consacré aux principaux précurseurs de la Sécession viennoise.
Ditha Moser, Calendrier pliable, 1907.
Donation de Oswald Oberhuber,
collection et archives de l’Université
des arts appliqués, Vienne.
Gustav Klimt , Le Chagrin qui ronge , détail du deuxième panneau de La Frise Beethoven , 1902.
Pavillon de la Sécession, Vienne.
CONTEXTE HISTORIQUE



Vienne dans la seconde moitié du XIX e siècle

Si la société viennoise se passionne pour les bals, l’opéra, le théâtre et la musique, elle reste pourtant extrêmement conservatrice. Un catholicisme strict accompagné de mœurs sociales rigides la rendent, du moins en apparence, assez rigide. Alors que le peuple s’adonne aux plaisirs sensuels condamnés par la société tels que la valse, des sujets comme l’érotisme et même la sexualité inspirent l’horreur à la classe supérieure. Cette opposition constitue l’une des caractéristiques majeures de la morale en vigueur dans l’empire austro-hongrois à la fin du XIX e siècle.
Klimt vit le jour dans une Vienne promise à de profonds bouleversements historiques. Le peintre assista à la décadence de la capitale d’un immense empire peuplé de cinquante millions d’âmes et dirigé par François Joseph Ier. À sa mort en 1918, l’État des Habsbourg n’a plus que sept mois à vivre. Avec l’armistice mettant fin au premier conflit mondial, l’Autriche devient une petite nation de sept millions d’habitants, dont trois millions se concentrent autour de Vienne. Vingt ans plus tard, elle est annexée par l’Allemagne nazie d’Adolf Hitler. Ironie de l’histoire, le dictateur allemand vit le jour en terre autrichienne.
Le déclin de l’Autriche avait commencé bien avant la naissance de Klimt. L’Empire allait de défaite en défaite, y compris à l’intérieur de ses frontières. Ces échecs à répétition résonnaient comme autant de signaux d’alarme. Pendant ce temps, des milliers de Tchèques, Hongrois, Polonais, Juifs et Roumains quittaient les régions les plus pauvres de l’Empire pour chercher du travail dans la capitale. Leurs conditions de vie étaient souvent épouvantables, mais les riches Viennois choisirent d’ignorer ces menaces et de se fermer au monde extérieur, préférant s’étourdir dans un tourbillon de plaisirs.
Les arts décoratifs connurent de nombreux changements entre le déclin du style impérial français vers 1815 et l’Exposition universelle de Paris en 1889, en l’honneur du centième anniversaire de la Révolution française. Ainsi put-on assister à Paris, à l’époque de l’Exposition universelle de 1900, à un regain d’intérêt pour l’époque de la restauration, du temps du roi Louis-Philippe (1773-1850) et de Napoléon III (1808-1873). Les imitations de ces styles jouèrent cependant un rôle trop grand pour qu’un mouvement unitaire eût pu en découler, bien qu’il y ait eu des artistes qui se distinguaient de leurs prédécesseurs par l’expression de leur propre idéal décoratif.
Comment faut-il comprendre ce nouveau mouvement des arts appliqués en 1900 ? Il marque la lassitude face aux vieux clichés et banalités ainsi qu’à l’imitation infinie des meubles du temps des rois répondant au nom de Louis dans la France du XVIII e siècle, à commencer par Louis XIII (1601-1643), suivi de Louis XVI (1754-1793). Il marque également le rejet gén

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