L Art naïf
181 pages
Français

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L'Art naïf , livre ebook

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Description

L’art naïf connaît ses premiers succès à la fin du XIXe siècle. Des « peintres du dimanche » développent avec spontanéité et simplicité une forme d’expression qui, jusqu’alors, avait peu intéressé les artistes et les critiques d’art. Influencée par les arts primitifs, la peinture naïve se distingue par la précision de ses traits, la vivacité et la gaieté de ses couleurs, ainsi que ses formes brutes, souvent élémentaires.L’art naïf est représenté par des artistes tels qu’Henri Rousseau, Séraphine de Senlis, André Bauchant et Camille Bombois. Ce mouvement s’est également développé à l’étranger, où se sont démarqués des artistes aussi importants que Joan Miró, Guido Vedovato, Niko Pirosmani, et Ivan Generalic.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 04 juillet 2023
Nombre de lectures 1
EAN13 9781783103522
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0550€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Texte : Nathalia Brodskaia et Viorel Rau
Traduction : Cédric Brochard

Mise en page :
Baseline Co. Ltd
61A-63A Vo Van Tan Street
4 e étage
District 3, Hô-Chi-Minh-Ville
Vietnam

© Parkstone Press International, New York, USA
© Confidential Concepts, worldwide, USA
© Fernando De Angelis
© Onismi Babici
© Branko Babunek
© André Bauchant, Artists Rights Society (ARS), New York, USA/ ADAGP, Paris
© John Bensted
© Camille Bombois, Artists Rights Society (ARS), New York, USA/ ADAGP, Paris
© Ilija Bosilj-Basicevic
© Janko Brašić
© Aristide Caillaud, Artists Rights Society (ARS), New York, USA/ ADAGP, Paris
© Camelia Ciobanu, Artists Rights Society (ARS), New York, USA/ Visarta, Bucarest
© Gheorghe Coltet
© Mircea Corpodean
© Viorel Cristea
© Mihai Dascalu
© Adolf Dietrich, Artists Rights Society (ARS), New York, USA/ Pro Litteris, Zurich
© Gheorghe Dumitrescu
© Jean Eve, Artists Rights Society (ARS),New York, USA/ ADAGP, Paris
© Francesco Galeotti
© Ivan Generalić
© Ion Gheorge Grigorescu
Art © Morris Hirshfield/ Licensed by VAGA, New York, USA, pp.166, 167, 168-169
© Paula Jacob
© Ana Kiss
© Boris Koustodiev
© Nikifor Krylov
© Dominique Lagru, Artists Rights Society (ARS), New York, USA/ ADAGP, Paris
© Marie Laurencin, Artists Rights Society (ARS), New York, USA/ ADAGP, Paris
© Antonio Ligabue
© Oscar de Mejo
© Orneore Metelli
© Joan Miró, Artists Rights Society (ARS), New York, USA/ ADAGP, Paris
© Gheorghe Mitrachita
© COPYRIGHT Grandma Moses Properties Co.
© Ion Nita Nicodin
© Emil Pavelescu
© Ion Pencea
© Dominique Peyronnet
© Horace Pippin
© Niko Pirosmani
© Catinca Popescu
© Ivan Rabuzin
© Milan Rašić
© René Martin Rimbert
© Shalom de Safed
© Sava Sekulić
© Séraphine de Senlis (Séraphine Louis), Artists Rights Society (ARS), New York, USA/ADAGP, Paris
© Emma Stern
© Gheorghe Sturza
© Anuta Tite
© Ivan Vecenaj
© Guido Vedovato
© Miguel Garcia Vivancos
© Louis Vivin, Artists Rights Society (ARS), New York, USA/ ADAGP, Paris
© Elena A. Volkova
© Alfred Wallis, Artists Rights Society (ARS), New York, USA/ DACS, Londres
© Valeria Zahiu

Tous droits d’adaptation et de reproduction réservés pour tous pays. Sauf mention contraire, le copyright des œuvres reproduites se trouve chez les photographes qui en sont les auteurs. En dépit de nos recherches, il nous a été impossible d’établir les droits d’auteur dans certains cas. En cas de réclamation, nous vous prions de bien vouloir vous adresser à la maison d’édition.

ISBN : 978-1-78310-352-2
L ’ Art naïf

Sommaire


I. Naissance de l ’ art naïf
Quand l ’ Art naïf est-il né ?
L ’ Art moderne en quête de nouveaux horizons
Un Evénement central : le banquet en l ’ honneur du Douanier Rousseau
II. Retour aux sources : des Primitifs à l ’ art moderne
L ’ Art « primitif » et l ’ art moderne : le cas Miró
De la Peinture médiévale aux naïfs : une approche identique ?
Les Sources de l ’ art naïf : de la tradition populaire à la photographie
Les Peintres naïfs et l ’ art populaire
Les Peintres naïfs et la photographie
III. Des Découvertes à l ’ Est
Le Cas Pirosmani
La Peinture naïve roumaine
Conclusion : l ’ art naïf est-il vraiment naïf ?
Les Incontournables
France Henri Rousseau, dit le Douanier Rousseau (Laval, 1844 – Paris, 1910)
Louis Vivin (Hadol, 1861 – Paris, 1936)
Jean Eve (Somain,1900 – Louveciennes,1968)
Séraphine Louis, dite Séraphine de Senlis (Arsy, 1864 – Clermont, 1942)
Dominique Peyronnet (1872 – 1943)
André Bauchant (Château-Renault, 1873 – Montoire, 1958)
René Martin Rimbert (1896 – 1991)
Camille Bombois (Vénaray-lès-Laumes, 1883 – Paris, 1970)
Aristide Caillaud (Moulins, 1902 – Jaunay-Clan, 1990)
Espagne Joan Miró (Joan Miró i Ferra) (Barcelone,1893– Palma de Mallorca, 1983)
Miguel Garcia Vivancos (Mazarrón, 1895 – Cordoue, 1972)
Italie Orneore Metelli (Terni, 1872 – Terni, 1938)
Guido Vedovato (Vicence, 1961 – )
Etats-Unis Edward Hicks (Langhorne, 1780 – Newtown, 1849)
Morris Hirshfield (1872 – 1945)
Anna Mary Robertson, dite Grandma Moses (Greenwich, 1860 – Hoosick Falls, 1961)
Géorgie Niko Pirosmani (Pirosmanashvili) (Kakheti, 1862 – Tiflis (aujourd ’ hui Tbilissi), 1918)
Pologne Nikifor Krylov (Krynica Wiés, 1895 – 1968)
Croatie Ivan Gene ralić (Hlebine, 1914 – Koprivnica, 1992)
Serbie Milan Rašić (Donje Stiplje, 1931 – )
Israël Shalom Moscovitz, dit Shalom de Safed (Safed, 1887 – 1980)
Ind ex
Notes bibliographiques
Henri Rousseau , dit le Douanier Rousseau , Le Charme , 1909.
Huile sur toile, 45,5 x 37,5 cm.
Museum Charlotte Zander, Bönnigheim.
I. Naissance de l’art naïf


Quand l’Art naïf est-il né ?

Il existe deux manières d’envisager la naissance de l’art naïf. Comme courant artistique, il n’a vu le jour qu’au début du XX e siècle. Mais il est apparu de façon absolue, il y a quelques dizaines de siècles, avec les peintures rupestres et les premières sculptures animalières. Qui fut le premier artiste naïf ? Certainement un chasseur du néolithique, gravant sur une pierre plate les contours d’une proie en fuite et n’utilisant qu’une seule ligne fine pour rendre la silhouette élégante de l’animal en mouvement. Sans aucune expérience artistique, il utilise son œil de chasseur. Toute sa vie durant, il avait observé son « modèle ». Il est difficile, cependant, de comprendre ce qui l’incita à réaliser un tel dessin. Tentait-il de transmettre un message à sa tribu ? A un dieu, une prière pour que la chasse soit bonne ? Selon les historiens de l’art, ce premier essai, indépendamment de son objectif, témoigne d’un élan vital, d’un besoin de s’exprimer né au contact de la nature. Ce chasseur, qui doit assurément être considéré comme le premier des « artistes naïfs », fut sans doute le plus original, car aucun système de représentation picturale n’existait encore. Peu à peu, une méthode se forma et se perfectionna. Les peintures des grottes de Lascaux ou d’Altamira n’ont sans doute pas été réalisées par les mains d’un chasseur. La représentation précise et détaillée des bisons, leurs plastiques, l’utilisation du clair-obscur et, pour finir, la beauté du dessin révèlent une incontestable maîtrise. Mais, comme il vivait dans l’anonymat et que ses contemporains ne prêtaient sans doute pas un intérêt aussi important que nous aujourd’hui à ce qu’il peignait, ce « naïf », chasseur ou artiste amateur, continua ses essais.

Avec l’apparition de divers systèmes artistiques et de plusieurs écoles d’art, se sont peu à peu révélés des artistes peintres, sculpteurs et dessinateurs, novateurs et originaux. Le monde européen conserve avec soin les chefs-d’œuvre de l’Antiquité, ainsi que les noms des grands architectes, sculpteurs et peintres. Cependant, au V e siècle avant J.-C., un citoyen athénien inconnu tentant de réaliser une peinture, avait peu de chance de passer à la postérité. Il est vrai que la plupart des fresques antiques n’ont pas survécu aux ravages du temps et les écrits n’ont immortalisé que peu de noms de maîtres. Le nom de cet artiste, précurseur du Douanier Rousseau, s’est effacé pour toujours, mais l’homme a certainement existé.

Par ailleurs, le nombre d’or et les bases mathématiques utilisées en art, s’ils étaient considérés canons de la beauté humaine par Polyclète, n’étaient le patrimoine que d’un tout petit territoire et constamment confronté aux invasions. Provenant de la mer Noire ou de la Sibérie, elles apportèrent avec elles les statuettes de pierre nommées, qui constituaient, pour les Grecs, des exemples d’art « sauvage », « primitif », tout comme les hommes qui les avaient créées.

Marqué par la vénération des maîtres grecs, l’art romain fut influencé par ces barbares (le mot ne signifiant dans l’optique de l’époque qu’ « étranger ») dès le III e siècle avant J.-C.. Pour les Romains, qui se considéraient seul peuple civilisé de la terre, les barbares étaient incultes et leur art ne pouvait rivaliser avec l’art de leur capitale, Rome. Néanmoins, les sculpteurs romains reprirent souvent ces formes barbares en les simplifiant parfois jusqu’à l’extrême.

L’art des peuples barbares, aussi « incorrect » fût-il, possédait cette éloquence qui manquait tant à la majorité des œuvres classiques. Les artisans sculpteurs furent influencés par ses nouvelles formes (voir pour exemple les tarasques), empruntant en cela les mêmes voies que celles suivies beaucoup plus tard par Picasso, Miró, Ernst et bien d’autres.

Après avoir renversé la domination de Rome, les Barbares se délivrèrent des principes de l’art classique et méprisèrent les canons fixés par Polyclète. Dès lors, l’art apprit à effrayer, à susciter l’horreur, à faire trembler. Sous les chapiteaux des églises romanes apparurent d’étonnantes créatures aux membres courts et à la tête énorme. Qui donc étaient les auteurs anonymes de ces formes étranges ? Sans aucun doute, de bons artisans qui excellaient dans le travail de la pierre, mais surtout de vrais artistes : en témoigne la puissante emprise qu’exercent sur nous de telles œuvres. Ces artistes sont venus à l’art par cette voie parallèle, qui a, semble-t-il, toujours existé et que les Européens ont fini par nommer « art naïf ».

C’est en Europe, au début du XX e siècle, que les premiers peintres dits « naïfs » furent connus. Qui sont-ils ? D’où viennent-ils ? Ces questions demandent un retour vers le passé. En réalité, il faut s’intéresser à ceux qui, les ayant découverts, les ont sortis de l’anonymat. En effet, sans la jeune avant-garde européenne, qui fait partie intégrante maintenant de l’histoire de l’art, l’art naïf n’aurait peut-être jamais eu d’impact. Par conséquent, il paraît difficilement concevable d’étudier Henri Rousseau, Niko Pirosmani, Ivan Generalić, André Bauchant ou Louis Vivin sans prendre en compte aussi Pablo Picasso, Henri Matisse, Joan Miró, Max Ernst ou Mikhail Larionov.

Les multiples problèmes posés par les œuvres naïves occuperont encore longtemps les histor

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