230
pages
Français
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2023
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Ebook
2023
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Publié par
Date de parution
04 juillet 2023
Nombre de lectures
0
EAN13
9781783108688
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
4 Mo
Publié par
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04 juillet 2023
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EAN13
9781783108688
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Français
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Auteur : d’après Edmond de Goncourt
© Confidential Concepts, worldwide, USA
© Parkstone Press International, New York, USA
Image-Bar www.image-bar.com
Mise en page :
Baseline Co. Ltd
61A-63A Vo Van Tan Street
4 ème étage
District 3, Hô Chi Minh-Ville
Vietnam
Tous droits d’adaptation et de reproduction réservés pour tous pays.
Sauf mention contraire, le copyright des œuvres reproduites se trouve chez les photographes qui en sont les auteurs. En dépit de nos recherches, il nous a été impossible d’établir les droits d’auteur dans certains cas. En cas de réclamation, nous vous prions de bien vouloir vous adresser à la maison d’édition.
ISBN : 978-1-78310-868-8
d’après Edmond de Goncourt
Hokusai
Le Fuji bleu , extrait de la série Trente-Six Vues du mont Fuji (Fugaku Sanjūrokkei), vers 1830-1832.
Ōban horizontal, aizuri-e, 25,5 x 35,5 cm .
Musée national des Arts asiatiques – Guimet, Paris.
Sommaire
Avant-Propos
I. La Vie de Hokusai
II. Les Surimonos, les livres jaunes et les romans illustrés
1. Les Surimonos
2. Les Livres jaunes
3. Les Romans illustrés
III. La Manga et les livres de dessins
1. La Manga
2. Les Livres de dessins
3. Les Livres de dessins en couleur
IV. Les Albums, planches, panneaux et autres supports
1. Les Albums de poésie Kyōka avec des planches en couleur
2. Les Albums de dessins
3. Les Planches séparées (impressions)
4. Les Kakemonos et les makimonos
5. Les Éventails, les écrans et les paravents
Les Éventails :
Les Écrans :
Les Paravents :
6. Les Albums de premières pensées
7. Les Shungas
8. Les Ouvrages divers illustrés par Hokusai
9. Les Ouvrages divers renfermant des dessins de Hokusai
Bibliographie
Glossaire
Liste des illustrations
Sept Dieux de la fortune, 1810.
Encre, couleur et or sur soie, 67,5 x 82,5 cm .
Museo d ’ Arte Orientale Edoardo Chiossone, Gênes.
Avant-Propos
Le talent de Hokusai a traversé depuis longtemps terres et mers, jusqu’en Europe. Mais son travail, si original, si divers et d’une telle profusion reste encore trop méconnu. Il est vrai que, dans la patrie même de l’artiste, si la popularité de ce dernier a toujours été immense, ses œuvres n’ont pas été accueillies avec la même ferveur par l’académie et par les lettrés, que par le peuple japonais. Ne lui a-t-on pas reproché, de son temps, de ne faire que de la « peinture vulgaire » ? Alors que peu d’artistes ont su puiser dans le potentiel des techniques et des méthodes du dessin, comme il l’a fait. Quel artiste peut se targuer de savoir faire un dessin avec les ongles ou avec les pieds ou encore de la main gauche (lorsque l’on est droitier) ou à l’envers, d’une virtuosité telle, qu’il semble avoir été tracé de la manière la plus conventionnelle ?
Hokusai illustra seul plus de cent vingt ouvrages, dont l’un, le Suiko-Gaden, compte quatre-vingt-dix tomes ; il a collaboré à une trentaine de volumes : les livres jaunes, des livres populaires, d’abord ; des promenades orientales et occidentales, des coups d’œil aux lieux célèbres, des manuels pratiques pour décorateurs et artisans, une vie de Sakyamuni, une conquête de la Corée, des contes, des légendes, des romans, des biographies de héros, d’héroïnes, des trente-six et des cent poètes, avec des recueils de chansons et de multiples albums d’oiseaux, de plantes, de patrons à la mode nouvelle, par des livres d’éducation, de morale, d’anecdotes et de croquis fantaisistes ou d’après nature.
Hokusai a tout abordé, tout réussi. Il fut prolixe, varié, génial. Il accumula dessins sur dessins, estampes sur estampes, décrivant avec précision les travaux et les plaisirs de ses compatriotes, le peuple de la rue, celui des champs et de la mer. Il ouvre les portes des enceintes qui cachent de brillantes courtisanes, leurs soieries et broderies, le large nœud de ceinture étalé contre la poitrine et le ventre. Il épouvante l’observateur avec ses apparitions, ses imaginations fantastiques, les plus terribles et les plus émouvantes.
Pour comprendre l’art d’un peuple lointain, très particulier, il ne suffit pas d’apprendre, plus ou moins bien, sa langue, il faut avoir pénétré son âme, son goût, il faut s’être fait l’écolier docile de cette âme et de ce goût. Celui-ci est, avant tout, fondé sur l’amour, l’extase profonde que ressentirent les artistes à exprimer leur pays. Ils l’ont aimée passionnément ; ils ont chéri sa beauté, sa clarté, ils se sont ingéniés à reproduire sa vie par le cœur. Affection heureuse, travail incessant dont Hokusai est l’un des éminents représentants.
– Léon Hénnique
Kongō bleu (Seimen Kongō), 1780-1790.
Nishiki-e, 37,3 x 13,7 cm .
Honolulu Academy of Arts,
don de James A. Michener, Honolulu.
I. La Vie de Hokusai
Hokusai est né en 1760 à Edo, (octobre ou novembre, selon certains, mars, selon d’autres) dans le quartier Honjô, proche de la rivière de la Sumida et de la campagne, un quartier affectionné par le peintre. Il signe même, pendant un temps, ses dessins : « le paysan de Katsushika », Katsushika étant le district de la province où se trouve le quartier Honjô. D’après le testament de sa petite fille, Shiraï Tati, il serait le troisième fils de Kawamura Itiroyemon – connu sous le nom de Bunsei – un artiste dont on ne connait pas la profession. Vers l’âge de quatre ans, Hokusai, dont le premier nom était Tokitaro, fut adopté par Nakajima Isse, fabricant de miroirs de la famille princière de Tokugawa.
Hokusai, encore enfant, entra comme commis chez un grand libraire d’Edo où, tout à la contemplation des livres illustrés, il remplit si paresseusement et si dédaigneusement son métier de commis, qu’il fut mis à la porte. Le feuilletage des livres illustrés du libraire et cette vie dans l’image, pendant de longs mois ont fait naître chez le jeune homme le goût et la passion du dessin. Vers l773-1774, il travailla chez un graveur sur bois et, en 1775, sous le nom de Tetsuro, il grava les six dernières feuilles d’un roman de Santchô. Le voilà graveur, jusqu’à l’âge de dix-huit ans.
En 1778, Hokusai, alors nommé Tetsuzo, abandonne son métier de graveur. Il ne consent plus à être l’interprète, le traducteur du talent d’un autre. Il est pris du désir d’inventer, de composer, de donner une forme personnelle à ses créations. Il a l’ambition de devenir peintre. Il entre, à l’âge de dix-huit ans, dans l’atelier de Katsukawa Shunshō, où grâce à son talent naissant, on l’appele Katsukawa Shunrō. Là, il peint des acteurs et des scènes de théâtre dans le style de Tsutzumi Torin et produit beaucoup de dessins sur des feuilles volantes, appelés kyōka surimono . Le maître l’autorise à signer, sous ce nom, ses compositions représentant une série d’acteurs, dans le format en hauteur des dessins de comédiens de Shunshō, son maître. À ce moment, commence à apparaître chez le jeune Shunrō un rien du grand dessinateur que sera le grand Hokusai. Il continue à dessiner et à produire, jusqu’en 1786, avec persévérance et par un travail entêté, des compositions portant la signature de Katsukawa Shunrō ou, simplement, Shunrō.
En 1789, le jeune peintre a vingt-neuf ans, une circonstance particulière le pousse à quitter l’atelier de Katsukawa. D’ailleurs, Hokusai gardera la manie de changer perpétuellement d’habitation et de ne jamais demeurer plus d’un ou deux mois dans le même endroit. Ce départ se passa dans les circonstances suivantes : Hokusai avait peint une affiche d’un marchand d’estampes. Le marchand en avait été si satisfait qu’il le fit richement encadrer et placer devant sa boutique. Un jour, un camarade d’atelier, d’une promotion plus ancienne que lui, passe devant la boutique. Il trouve l’affiche mauvaise et la déchire pour sauver l’honneur de l’atelier Shunshō. Une dispute s’ensuit entre l’ancien et le nouvel élève, à la suite de laquelle Hokusai quitte l’atelier avec la résolution de ne plus s’inspirer que de lui-même et de devenir un peintre indépendant des écoles qui l’ont précédé. Dans ce pays où les artistes semblent changer de noms presque autant que d’habits, il abandonne la signature de Katsukawa pour prendre celle de Mugura, qui signifie buisson, en disant au public que le peintre portant ce nouveau nom n’appartenait à aucun atelier. Secouant complètement le joug du style de Katsukawa, les dessins signés Mugura sont plus libres et adoptent une optique personnelle.
Hokusai s’est marié deux fois, mais on ignore les noms de ses deux femmes. On ne sait pas non plus si la séparation avec chacune d’elles a été due à la mort ou au divorce. On a la certitude que le peintre vécut seul, à partir de cinquante-deux ou cinquante-trois ans. De sa première femme Hokusai avait eu un fils et deux filles. Le fils, Tominosuke, prit la succession de la maison du miroitier Nakajima Isse et mena une vie de désordres, causant mille ennuis à son père. Les filles, sont Omiyo, qui devint la femme de Yanagawa Shighenobu, le peintre, morte quelque temps après son divorce et qui avait mis au monde un petit-fils qui fut une source de tribulations pour son grand-père et Otetsu, douée d’un vrai talent de peintre, qui mourut très jeune. De sa seconde femme, Hokusai eut également un fils et deux filles. Le fils, Akitiro, un petit fonctionnaire de Tokugawa, un peu poète, devenu le fils adoptif de Kase Sakijiuro, éleva le tombeau de Hokusai, dont il prit le nom. Le petit-fils de Takitiro qui s’appelait Kase Tchojiro fut le camarade d’école de Hayashi, grand collectionneur d’œuvres d’art japonais. Les filles, sont Onao, qui mourut dans son enfance et Oyei, qui se maria avec un peintre nommé Tomei, mais divorça et vécut avec son père jusqu’à sa mort. C’était un artiste, qui fit l’illustration d’ Onna Chohoki, un livre d’éducation pour les femmes, qui traite de la civilité. Hokusai avait deux frères aînés et une sœur cadette, tous morts dans leur jeunesse.
Sa vie fut semée d’embûches. Ainsi, vers la fin de 1834, de graves ennuis survinrent dans la vie du vieux peintre. Hokusai avai