Frida Kahlo & Diego Rivera
188 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Frida Kahlo & Diego Rivera , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
188 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Leur rencontre eut lieu en 1928, Frida Kalho avait vingt-et-un ans et Diego Rivera le double. Lui était déjà une référence internationale, elle n’aspirait qu’à l’être. De leur union tumultueuse naquit certes une création artistique intense, en particulier pour Frida, mais aussi de la souffrance. Toujours dans l’ombre de son époux, supportant ses infidélités, la jalousie, Frida exorcise sa douleur sur la toile et gagne peu à peu l’intérêt du public. Sur les deux continents, les Amériques et l’Europe, ces artistes engagés proclameront leur liberté et laisseront derrière eux des traces de leur immense talent. Dans ce coffret, Gerry Souter réunit les biographies de l’un et de l’autre, et souligne avec passion le lien ténu qui existait entre les deux plus grands artistes mexicains du XXe siècle.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 04 juillet 2023
Nombre de lectures 1
EAN13 9781644618332
Langue Français
Poids de l'ouvrage 13 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Auteur : Gerry Souter
Traduction : Karin Py
Mise en page :
Baseline Co. Ltd.
Vietnam
© Confidential Concepts, Worldwide, USA
© Parkstone Press International, New York, USA
© Victor Arnautoff
© Georges Braque, Artists Rights Society (ARS), New York, USA/ADAGP, Paris
© José Clemente Orozco, Artists Rights Society (ARS), New York, USA/SOMAAP, Mexico
© Estate of Pablo Picasso/Artists Rights Society (ARS), New York, USA
© David Alfaro Siqueiros, Artists Rights Society (ARS), New York, USA/SOMAAP, Mexico
© Banco de Mexico Diego Rivera & Frida Kahlo Museums Trust. Av. Cinco de Mayo n° 2, Col. Centro, Del. Cuauhtémoc 06059, Mexico, D.F.
Image Bar www.image-bar.com
Tous droits d’adaptation et de reproduction réservés pour tous pays.
Sauf mention contraire, le copyright des œuvres reproduites se trouve chez les photographes qui en sont les auteurs. En dépit de nos recherches, il nous a été impossible d’établir les droits d’auteur dans certains cas. En cas de réclamation, nous vous prions de bien vouloir vous adresser à la maison d’édition.
ISBN : 978-1-64461-833-2
Gerry Souter



Frida Kahlo
&
Diego Rivera
Sommaire
Frida Kahlo Au-delà du miroir
Introduction
La Sauvageonne
La Fin de l’innocence
Señora Diego Rivera
Une Palette d’aventures
« J’ai vraiment besoin de pèze de toute urgence ! »
« Vive la joie, la vie, Diego… »
Conclusion
Diego Rivera Son Art et ses passions
Préface
De l’Apprentissage à la maîtrise artistique
Son Nouvel Exil en Europe ou sa quête artistique
Entre peinture et politique
Un Communiste chez les Américains
Les Dernières Années ou le retour au pays
Liste des illustrations
Notes
Frida Kahlo Au-delà du miroir
Introduction
Son visage serein encadré d’une couronne de cheveux ardents, l’enveloppe brisée, déchirée, recousue, crevassée et flétrie qui renfermait autrefois Frida Kahlo, s’abandonnait aux flammes du crématorium. Le brasier échauffant la table d’acier qui était devenue sa couche ultime, remplaçait la chair morte par la pureté de la cendre et mettait un terme un point final au corps traître qui avait contenu son âme. Son image incandescente dans la mort n’était pas moins réelle que les portraits de son vivant.
Frida Kahlo aurait dû mourir trente ans plus tôt dans un horrible accident d’autobus, mais son corps transpercé, anéanti, résista assez longtemps pour fonder une légende et une collection d’œuvres qui refit surface trente ans après sa mort. Ses tableaux firent des étincelles dans un monde nouveau, préparé à reconnaître et comprendre ses dons. Ils constituaient un journal intime visuel, une manifestation de son dialogue intérieur qui était, bien trop souvent, un cri de douleur. Ses peintures donnaient forme aux souvenirs, aux paysages de l’imagination, à des scènes entrevues et des visages étudiés.
Le peintre et la personne sont indissociables, et pourtant elle porta de nombreux masques. Avec les intimes, Frida dominait l’espace de ses commentaires spirituels et spontanés, par sa manière singulière de s’identifier avec les paysans du Mexique tout en maintenant une certaine distance avec eux, de dénigrer les Européens et leur besoin de marcher sous une bannière : impressionnistes, post-impressionnistes, expressionnistes, surréalistes, réalistes socialistes, etc. en quête d’argent et de riches mécènes, ou d’un siège dans une académie. Et pourtant, alors que son œuvre gagnait en maturité, elle désira la reconnaissance pour elle-même et les tableaux qu’elle avait offerts en souvenir. Ce qui avait débuté comme un passe-temps prit bientôt possession de sa vie.
Une inépuisable source de joie extraordinaire dans sa vie fut Diego Rivera, son mari, son prince grenouille, un communiste ventru aux yeux globuleux, à la chevelure désordonnée et à la réputation de bourreau des cœurs. Elle supporta ses infidélités et riposta en entretenant ses propres liaisons sur trois continents, fréquentant aussi bien des hommes forts que des femmes désirables. Mais en fin de compte, Diego et Frida revenaient toujours l’un vers l’autre comme deux bêtes blessées, séparées par leur art, la politique et leurs tempéraments volcaniques, et réunis par le ténu ruban rouge de leur amour.
Ses tableaux sur métal, bois et toile sans perspective, évoquant la peinture murale avec ses contours tranchés et un recours sans vergogne à la couleur locale reflétaient son influence. Mais tandis que Diego peignait la surface des choses qu’il voyait, elle s’éviscérait elle-même et devenait ses sujets. Et dans les années 1940, alors que Frida parvenait à une plus grande maîtrise de son médium et que mûrissait en elle la conscience de son témoignage, son corps la trahit et lui ôta la capacité de réaliser toutes les images jaillissant de son esprit épuisé. Bientôt, il n’y eut plus de place que pour les narcotiques et un quart d’eau-de-vie par jour.


Frida Kahlo , Le Rêve ou Le Lit , 1940. Huile sur toile, 74 x 98,5 cm. Collection Isidore Ducasse, France.


Frida Kahlo , Autoportrait , 1930. Huile sur toile, 65 x 54 cm. Collection privée, Boston.


Frida Kahlo , Pancho Villa et Adelita , vers 1927. Huile sur toile, 65 x 45 cm. Gobierno del Estado de Tlaxcala, Instituto Tlaxcalteca de la Cultura, Museo de Arte de Tlaxcala, Tlaxcala.
La Sauvageonne
Enfant, partout où elle allait, elle courait comme s’il lui restait peu de temps et tant de choses à accomplir. Magdalena Carmen Frieda Kahlo y Calderón naquit le 6 juillet 1907 à Coyoacán, au Mexique. En ce temps-là, courir, se cacher et apprendre à identifier rapidement quelle armée s’approchait du village, étaient des aptitudes quotidiennement requises pour la survie des civils mexicains. Excepté pour quelques lettres intimes, Frida finit par abandonner l’orthographe allemande de son nom, hérité de son père, Wilhelm (transformé en Guillermo), un Hongrois élevé à Nuremberg. Sa mère, anciennement Matilde Calderón, dévote catholique et métisse d’ascendance indienne et européenne, possédait une vision profondément conservatrice et religieuse de la place d’une femme dans le monde.
De l’autre côté, le père de Frida était un artiste, un photographe d’un certain renom qui l’encourageait à penser par elle-même. Guillermo était entouré par ses filles dans la Casa Azul (la maison bleue) située à l’angle des rues de Londres et Allende à Coyoacán. Au cœur de cette vie de famille traditionnelle, il s’accrocha à Frida comme à un succédané de fils, destiné à suivre ses pas dans le domaine des arts. Il devint son premier mentor en l’éloignant des rôles traditionnels acceptés par la majorité des femmes mexicaines. Elle lui servit d’assistante dans son laboratoire et commença à apprendre le métier, bien que sans grand enthousiasme pour le médium photographique. Elle voyageait à ses côtés pour être présente au cas où il aurait été saisi d’une crise d’épilepsie.
Guillermo Kahlo était un homme fier et exigeant, ayant ses habitudes et s’adonnant à de nombreuses activités intellectuelles, allant du goût pour la belle musique classique il jouait presque quotidiennement sur un piano allemand à sa propre peinture et son admiration pour l’art. Son travail à l’huile et à l’aquarelle était quelconque, mais cela fascinait Frida de le voir réaliser des tableaux sur une simple toile en utilisant les petits coups de pinceau d’un retoucheur de photo au lieu de se contenter de dissimuler les doubles mentons sur les portraits de clients suffisants.
Il entretenait avec rigidité sa propre dualité : extérieurement actif, mais prisonnier de son épilepsie lorsqu’il reprenait conscience, étendu dans la rue, terrassé par une attaque du grand mal, Frida agenouillée à ses côtés, tenant le flacon d’éther sous son nez et s’assurant que son appareil photographique n’avait pas été dérobé. Il jouait sa musique et lisait les ouvrages de sa grande bibliothèque, mais intérieurement, il était en proie à une constante agitation due à son besoin d’argent pour soutenir sa famille. Il portait ce que Frida décrivait comme un masque « serein ». Elle adopta ce self-control ou du moins son apparence, dans les plus sombres moments de son existence, refusant de laisser transparaître en public les émotions que cachait cette image stoïque.
Frida Kahlo était gâtée, choyée et sensible. Le succès de son père lui valut de travailler pour le gouvernement de Porfirio Díaz, photographiant l’architecture mexicaine sous un jour alléchant censé attirer les investissements étrangers. Depuis 1876, Díaz jouissait de trente ans de règne en tant que président du Mexique et appliquait une philosophie darwinienne dans sa manière de gouverner le peuple mexicain. Ce concept « le meilleur survivra » signifiait pratiquement que tout l’argent et les projets du gouvernement étaient destinés à favoriser les riches et les puissants en délaissant les paysans moins productifs. Le Mexique devint le chéri économique du commerce international, les pays étrangers tirant profit de ses richesses minières et de sa main d’œuvre bon marché. Les coutumes et la culture européennes dominaient, tandis que les traditions mexicaines et indiennes dépérissaient. Díaz avait personnellement choisi Guillermo Kahlo pour montrer les meilleurs aspects du Mexique aux investisseurs étrangers, promouvant le photographe du statut de portraitiste itinérant au rang de membre d’une classe moyenne ardemment convoitée.


Diego Rivera , Nu de Frida Kahlo , 1930. Lithographie, 44 x 30 cm. Museo Dolores Olmedo, Mexico.


Diego Rivera , Nu de Frida Kahlo , 1930. Lithographie, 44 x 30 cm. Signé et daté en bas, à droite : D.R. 30. Museo Dolores Olmedo, Mexico.
Poème publié par El Universal Illustrado
30 novembre 1922
SOUVENIR
J’avais souri. Rien d’autre. Mais soudain j’ai su
Au tréfonds de mon silence
Il me suivait. Comme mon ombre, innocent et léger.
Dans la nuit, une chanson sanglota...
La foule des Indiens s’éloignait, se répandant à travers les rues de la ville.
Ils allaient drapés dans leurs sarapes, se livrer à la danse,

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents