Francisco Goya
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Francisco Goya , livre ebook

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Description

Francisco Goya (1746-1828), grâce à son talent, est très vite reconnu comme un grand peintre espagnol. Il devient le portraitiste officiel de la Cour d’Espagne. Réputé pour la qualité et la rapidité d’exécution de ses dessins, ses eaux-fortes sont d’une finesse rare. Le clair-obscur de ses toiles violentes et sombres influenceront de nombreux artistes, dont Manet. Cet ouvrage propose les œuvres incontournables de ce précurseur, considéré aujourd’hui comme le maître des Modernes.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 04 juillet 2023
Nombre de lectures 2
EAN13 9781644618479
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Sarah Carr-Gomm





Francisco de Goya
(1746-1828)
Auteur : Sarah Carr-Gomm
ISBN : 978-1-64461-847-9
© Confidential Concepts, Worldwide, USA
© Parkstone Press USA, New York
© Image Bar www.image-bar.com
Tous droits d’adaptation et de reproduction réservés pour tous pays.
Sauf mention contraire, le copyright des œuvres reproduites se trouve chez les photographes qui en sont les auteurs. En dépit de nos recherches, il nous a été impossible d’établir les droits d’auteur dans certains cas. En cas de réclamation, nous vous prions de bien vouloir vous adresser à la maison d’édition.
Sommaire
Introduction
Portraits
Peintures religieuses
La vie espagnole
Témoin de son temps
Les visions magnifiques
Conclusion
Biographie
Bibliographie
Index
I
Introduction
«Il n’y a pas de règles en peinture », voilà ce que déclara Goya lors d’un discours qu’il tint en 1792 devant l’Académie royale San Fernando à Madrid. Il suggéra que l’on permît aux étudiants de développer librement leurs dons artistiques et de s’inspirer de maîtres de leur propre choix, plutôt que d’adhérer aux doctrines de l’école néo-classique. On sait que Goya se réclamait toujours de Vélasquez, de Rembrandt et de la nature comme étant ses maîtres. Néanmoins, son œuvre ne se prête pas à une classification simple, et la variété de son style est remarquable.
Francisco de Goya vécut quatre-vingt-deux ans (1746-1828) et, durant cette période, il produisit une œuvre colossale : environ 500 peintures à l’huile et fresques, près de 300 eaux-fortes et lithographies ainsi que quelques centaines de dessins. Il fit preuve d’une égale virtuosité, tant comme peintre que comme dessinateur, et expérimenta des techniques diverses. Ainsi, il fut l’un des pionniers d’un nouveau procédé d’impression, la lithographie, qu’il utilisa à la fin de sa vie.
Essentiellement peintre figuratif, Goya traita des sujets extrêmement variés. Il devint le portraitiste le plus éminent d’Espagne, décora les églises de Saragosse et de Madrid de tableaux d’autel et de fresques, et conçut des tapisseries illustrant la vie madrilène. Ses observations personnelles sont consignées dans ses nombreux carnets de croquis, saisissant au vol un regard fugace, un geste ou une attitude ayant accroché son œil d’artiste.
Deux événements catastrophiques bouleversèrent dramatiquement la vie de Goya et sa conception du monde. Le premier survint en 1792, lorsque, âgé de quarante-six ans, il fut atteint par une maladie, probablement une infection de l’oreille interne, qui le laissa complètement sourd. En conséquence, il se renferma de plus en plus sur lui-même, comme si la surdité le forçait à se retirer dans la solitude, à comprendre plus clairement que tout homme est seul face à lui-même. L’invasion de l’Espagne par Napoléon en 1808, suivie de six années de combats pour l’indépendance espagnole, constitua le second cataclysme. Durant la guerre, de terribles atrocités furent perpétrées de part et d’autre, dont un grand nombre furent illustrées par Goya dans une série de gravures qui témoignent de la cruauté du genre humain. A la fin de sa vie, Goya peignit dans sa propre maison une série de fresques qui semblent refléter le nuage noir obscurcissant le ciel de l’Europe durant les premières décennies du XIX e siècle.


Portrait de Martin Zapater, 1797 . Huile sur toile, 83 x 64 cm. Museo de Bellas Artes, Bilbao.


Autoportrait, 1815 . Huile sur bois, 51 x 46 cm. Académie Royale San Fernando, Madrid.


Autoportrait, 1773-74 . Huile sur toile, 58 x 44 cm. Collection Ibercaja, Saragosse.
Les jeunes années de Goya
Francisco Goya, fils d’un maître doreur, naquit le 30 mars 1746 à Fuendetodos, un petit village dans l’infertile province espagnole d’Aragon. Quand Goya était enfant, son père avait pour charge la surveillance des dorures des retables dans la basilique du Pilar, la grande église de Saragosse, capitale de la province d’Aragon. La famille Goya s’installa dans le quartier commerçant, quartier très animé de la ville. Goya fréquenta les cours de la fondation religieuse, les Ecoles pieuses de Saint-Antoine. C’est là qu’il rencontra Martin Zapater, qui deviendra par la suite un fidèle ami, avec lequel Goya entretint une correspondance pendant plus de vingt-cinq ans. Les lettres de Goya révèlent son humour et sa spontanéité, témoignant de sa passion pour la chasse, de son amour du chocolat et de sa constante préoccupation quant à ses affaires financières. Malheureusement, ces lettres nous apprennent peu sur ses idées politiques, et il se peut qu’elles aient été plus tard censurées par le neveu de Zapater qui les considérait comme trop libérales.
A l’âge de quatorze ans, Goya prit des leçons de dessin et de peinture chez José Luzán Martínez. Peintre religieux local, ce dernier avait pour habitude de faire recopier des gravures des grands maîtres par ses élèves, les familiarisant par là même avec leurs œuvres. Parmi les autres élèves de Luzán se trouvaient trois frères doués : Francisco, Manuel et Rámon Bayeu, qui devaient plus tard devenir les beaux-frères de Goya. En 1763, âgé de dix-sept ans, Goya soumit un dessin à l’Académie royale San Fernando à Madrid dans l’espoir d’obtenir une place, mais sa candidature ne recueillit pas une seule voix de la part du jury de l’Académie. Trois ans plus tard, il fit une nouvelle tentative, mais échoua encore et ce n’est qu’en juillet 1780 qu’il fut enfin élu à l’Académie.
On ne sait rien des faits et gestes de Goya entre 1766 et 1770. Plus tard, dans ses lettres à Zapater, il devait faire référence à sa jeunesse gâchée et il est possible qu’il entendait par là son travail avec Francisco Bayeu à Madrid. On sait que Goya fit un voyage en Italie en 1770, allant probablement à Rome et à Naples, et qu’en avril 1771, il obtint une mention favorable pour un tableau soumis à l’Académie des Beaux-Arts à Parme. En juin de la même année, il était de retour à Saragosse où il reçut sa première commande importante : la décoration du plafond du Coreto, ou « Petit Chœur », de la basilique du Pilar, la grande cathédrale de la ville.
Le mariage de Goya et son installation à Madrid
En juillet 1773, il épousa Josefa Bayeu, la sœur de ses trois condisciples. A cette époque, Francisco Bayeu travaillait à la décoration du nouveau Palais Royal à Madrid, sous la direction d’Anton Mengs, l’un des principaux représentants du style néo-classique. Sans aucun doute, Goya espérait faire avancer sa carrière en épousant la sœur d’un peintre éminent. Ce mariage devait durer trente-neuf ans jusqu’à la mort de Josefa Bayeu en 1812. Le couple eut sept enfants, dont seul un fils, Mariano, devait atteindre l’âge adulte. Chose curieuse, il n’y a apparemment aucun document, ne serait-ce que d’une seule ligne, se rapportant à Josefa. Elle semble ne s’être nullement intéressée au travail de son époux ou à sa vie sociale, et l’on pense qu’il ne l’a peinte qu’une seule fois.
Insatisfaits de rester dans la ville provinciale de Saragosse, Goya et son épouse s’installent à Madrid, en hiver 1774. Il était résolu à se faire un nom dans le capitale espagnole. Cité agitée et bouillonnante d’activité, peuplée de quelque 150 000 habitants, la capitale avait été transformée au cours du XVIII e siècle par les rois espagnols de la branche des Bourbons qui firent élargir les rues, aménager des places et construire de nombreux édifices religieux et civils. Ils agrandirent également les cinq palais des Habsbourg et édifièrent trois nouvelles résidences royales. Ils firent appel à une équipe de décorateurs pour en réaliser les intérieurs.


Portrait de Mariano Goya . vers 1815 . Huile sur bois, 59 x 47 cm. Collection du duc d’Alburquerque, Madrid.


Portrait de Josefa Bayeu . 1795-1796 . Huile sur toile, 82 x 58 cm. Musée du Prado, Madrid.
Contrairement à leurs prédécesseurs qui importaient des tapisseries des Flandres, les Bourbons fondèrent en 1721 la Manufacture royale de Tapisseries de Santa Barbara afin de promouvoir cette industrie en Espagne. En 1775, Anton Mengs (1728-1779), le premier peintre du roi Charles III, retourna à Madrid où il fut chargé de surveiller l’exécution de nombreux cartons de tapisserie. Afin de satisfaire à la demande, il engagea Francisco Bayeu ainsi que d’autres peintres espagnols. Le déménagement des époux Goya fit suite à la première commande royale d’une série de cartons de tapisserie destinées à garnir les murs de la salle à manger privée du futur roi Charles IV, au palais de l’Escurial. Goya obtint cette commande sur la proposition de Mengs qui, auparavant, avait déjà engagé Francisco Bayeu afin qu’il s’occupât des nouveaux palais royaux. Pendant plusieurs années, la conception d’autres séries de cartons pour la Manufacture royale fournit à Goya une occupation lucrative.
Durant les années 1780, la carrière de Goya prospéra. Enfin élu à l’Académie royale San Fernando en 1780, il en fut nommé directeur adjoint de la peinture en 1785. En juin 1786, il obtint le titre de peintre du roi avec un salaire annuel de 15 000 réaux (équivalent à l’époque à environ 1 500 FF) et, en 1789, il fut promu peintre de la chambre du roi. Suite à cette nomination, il se mit à fréquenter un monde scintillant où se côtoyaient membres de la famille royale, aristocrates et hommes d’Etat, et il devint un portraitiste réputé.
Cependant Goya, fils de parents de condition modeste et né loin des splendeurs de la cour, ne devint jamais, en dépit de sa position officielle, un courtisan. Il ne peignit pas seulement les membres élégants de l’élite, mais aussi les artisans, les travailleurs et les victimes de la pauvreté. Il sympathisa même avec le courant philosophique des Lumières espagnoles dont les membres étaient en profond désaccord avec tout ce que représentait la cour. Troublés par les inégalités sociales de l’époque, les adhérents au Cercle des Lumières avaient le sentiment que la monarchie, par son aveuglement et sa négligence, n’avait pas fait grand-chose pour sorti

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