Diego Rivera
231 pages
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Diego Rivera , livre ebook

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Description

« Je connaissais Diego Rivera, le muraliste mexicain, bien avant de découvrir les nombreux autres « Diego Rivera » qui hantèrent le monde du début du XXe siècle à la fin des années 1950. […] Si ses peintures de chevalet et ses dessins forment une grande part de ses œuvres de jeunesse comme de la maturité, ses peintures murales uniques font exploser les murs par la virtuosité de leur composition époustouflante. Sur ces murs s’exposent tout à la fois l’homme, sa légende et ses mythes, son talent technique, son intensité narrative et les convictions idéologiques qu’il aimait afficher. » (Gerry Souter) Dépassant son admiration, Gerry Souter, auteur du remarquable Frida Kahlo, n’hésite pas à ramener Diego Rivera à une dimension humaine, en constatant ses choix politiques, ses amours, et « qu’au fond de lui bouillonnait le Mexique, langue de ses pensées, sang de ses veines, azur du ciel au-dessus de sa tombe. »

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 04 juillet 2023
Nombre de lectures 0
EAN13 9781783108725
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0800€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Auteur : Gerry Souter

Mise en page :
Baseline Co. Ltd
61A-63A Vo Van Tan Street
Nam Minh Long, 4 ème étage
District 3, Hô Chi Minh-Ville
Vietnam

© Confidential Concepts, worldwide, USA
© Parkstone Press International, New York, USA
Image-Bar www.image-bar.com
© Victor Arnautoff
© Georges Braque, Artists Rights Society (ARS), New York, USA/ ADAGP, Paris
© José Clemente Orozco, Artists Rights Society (ARS), New York, USA/ SOMAAP, México
© Estate of Pablo Picasso/ Artists Rights Society (ARS), New York, USA
© Banco de México Diego Rivera & Frida Kahlo Museums Trust. Av. Cinco de Mayo n°2, Col. Centro, Del. Cuauhtémoc 06059, México, D.F.
© David Alfaro Siqueiros, Artists Rights Society (ARS), New York, USA/ SOMAAP, México

Tous droits réservés.
Aucune partie de cette publication ne peut être reproduite ni utilisée sans autorisation préalable du détenteur des droits d’auteur et ce dans tous les pays. Sauf avis contraire, la propriété intellectuelle des reproductions qui figurent dans cet ouvrage appartient à leurs photographes respectifs. Malgré une recherche soutenue il n’a pas toujours été possible de connaître les détenteurs ou détentrices de la propriété intellectuelle des images. Lorsque la mention des photographes fait défaut nous serions reconnaissants à ceux qui voudraient bien nous envoyer des notifications à leur sujet.

Note de l ’ éditeur :
Par respect pour le travail originel de l’auteur, l’accent a été laissé sur la ville de Mexico dans le texte, mais francisé dans les légendes.

ISBN : 978-1-78310-872-5
Gerry Souter



Diego Rivera
Son Art et ses passions
1. Diego Rivera , L ’ Elaboration d ’ une fresque montrant la construction d ’ une ville , 1931. Fresque,
568 x 991 cm. San Francisco Art Institute, San Francisco.
Sommarie


Préface
De l ’ Apprentissage à la maîtrise artistique
Ses Premiers Pas
A la Découverte de l ’ Europe
¡ Vuelva a México ! : le retour au pays
Son Nouvel Exil en Europe ou sa quête artistique
Huit Années de quête – 1911-1919
La Révélation des fresques italiennes – 1920-1921
Entre Peinture et politique
Les Muralistes mexicains
La Renommée, Diego et Frida
Un Communiste chez les Américains
Les Dernières Années ou le retour au pays
De Retour à México
Adiós Frida, Vaya Con Dios Adiós Diego, Larga vida al artista de la gente
Index
Notes
2. Diego Rivera , Autoportrait , 1916.
Huile sur toile, 82 x 61 cm.
Museo Dolores Olmedo, Mexico.


Préface


Je connaissais Diego Rivera, le muraliste mexicain, bien avant de découvrir les nombreux autres « Diego Rivera » qui hantèrent le monde du début du XX e siècle à la fin des années 1950. En tant que reporter d’images et diplômé du Chicago Art Institute, je profitais de mes déplacements professionnels pour rendre visite aux grandes œuvres d’art chaque fois que cela m’était possible. A Paris, j’admirais les trésors du Louvre et du centre Pompidou. A México, c’était Diego Rivera – partout. De chez moi, j’ai la chance de n’être qu’à cinq heures de route du Detroit Institute of Arts et des incroyables peintures murales que Rivera réalisa pour ce centre industriel américain.
Si ses peintures de chevalet et ses dessins forment une grande part de ses œuvres de jeunesse comme de la maturité, ses peintures murales uniques font exploser les murs par la virtuosité de leur composition époustouflante. Sur ces murs s’exposent tout à la fois l’homme, sa légende et ses mythes, son talent technique, son intensité narrative et les convictions idéologiques qu’il aimait afficher.
En faisant des recherches pour mon livre Frida Kahlo – Au-delà du miroir je découvris de nombreuses photographies de Diego, montrant d’abord l’artiste souriant, fort de son succès, aux côtés de sa fiancée menue, et plus tard le vieil homme las, suivant le cercueil de Frida vers le crématorium. Bien que leur union ait été exaltante, je n’arrivais pas à accepter sa fin, à la fois physique et intellectuelle, et encore moins l’attirance qu’éprouvaient les belles femmes et les hommes puissants pour ce qui ne semblait être qu’une caricature au bord de l’effondrement. Repassant son œuvre en revue et me tenant devant elle tandis qu’irradiait des murs la puissance fantasmagorique de son imagination, le charisme du personnage et du créateur remplaça rapidement la première impression que l’on se fait de cet homme placide.
Ses grands yeux lunaires et larmoyants, protubérants dans un visage rond à la bouche faite pour exprimer l’autosatisfaction, nous fixaient avec patience sous de lourdes paupières, tel un crapaud posé sur un corps oblong, enrobé de multiples couches de chair protectrice. Mais ce géant, qui remplissait les cadres des portes et faisait grincer sinistrement les chaises, possédait de petites mains d’un enfant. Il semblait mou et paresseux, mais son endurance le faisait parfois rester jusqu’à dix-huit heures par jour sur un échafaudage, le pinceau à la main, devant ses fresques. Sa vie personnelle était un chaos de politique, de séduction, de fêtes, de voyages, de mariages et d’instants passés à créer son propre mythe. Pourtant son travail mural était, par nécessité, chorégraphié avec précision pour coordonner la créativité de son exécution avec les exigences temporelles de la fresque.
3. Frida Kahlo , Xochítl, Fleur de vie , 1938.
Huile sur métal, 18 x 9,5 cm. Collection privée.


Dans ses mémoires, Rivera, le jeune artiste en lutte, portait Picasso aux nues pour avoir libéré les peintres de l’emprise de la stagnation. Pourtant, devant ses amis, il accusait Picasso de lui voler des éléments de son style cubiste et bouillait de rage tandis que l’artiste espagnol progressait et que lui-même s’enlisait à Paris, toujours dépourvu de style propre. Toute sa vie, il crut en l’idéal communiste, niant en bloc sa réalité impitoyable. Qui donc pouvait bien adopter la rigoureuse idéologie du communisme et continuer à peindre pour de riches capitalistes ? Aujourd’hui, il nous suffit d’observer la Chine et les entreprises d’Europe de l’Est après la dissolution de l’Union soviétique. Face à l’instabilité des années 1920, 1930 et 1940, les idées politiques de Rivera étaient le reflet de la façon dont ses contemporains le voyaient – comme un grand enfant génial. Il se faisait des amis partout où il allait, Mexique, Espagne, France, Italie, Allemagne, Russie et Etats-Unis, et cependant la jalousie suscitée par ses succès et certaines insinuations politiques polémiques qu’il glissait dans son art lui valurent d’âpres hostilités, ne laissant que le chaos derrière lui. Pendant des années, il ne se sépara pas d’un revolver de gros calibre, apparemment pour dissuader tout attentat à sa vie.
Diego Rivera joua de nombreux rôles, certains mieux que d’autres, mais tout au fond de lui – et il lui fallut plus d’un tiers de son existence pour comprendre cette vérité – tout au fond de lui bouillonnait le Mexique, langue de ses pensées, sang de ses veines, azur du ciel au-dessus de sa tombe. Finalement, lorsque tout le Sturm und Drang de sa vie chevauchée au galop finit par s’apaiser et qu’il eut acquis la maîtrise de la technique et pleinement établi ses objectifs créatifs, il retrouva le Mexique, son passé et ses histoires. Ces histoires et la vie de Diego Rivera se mêlent en effet comme une rivière rapide charrie la terre dans son courant.
Gerry Souter
Arlington Heights, Illinois
4. Frida Kahlo , Autoportrait , vers 1938.
Huile sur métal, 12 x 7 cm. Collection privée, Paris.
5. Diego Rivera , Paysage , 1896-1897.
Huile sur toile, 70 x 55 cm.
Collection Guadalupe Rivera de Irtube.


De l’Apprentissage à la maîtrise artistique


Ses Premiers Pas

Diego Rivera romança tellement sa vie que même sa date de naissance tient du mythe. Sa mère María, sa tante Cesarea et le registre municipal font remonter sa naissance à 7h30 le soir du 8 décembre 1886, précisément le jour très prometteur de la fête de l’Immaculée Conception. Néanmoins, le registre ecclésiastique de Guanajuato et les données concernant les baptêmes affirment qu’en réalité, le petit Diego María Concepción Juan Nepomuceno Estanislao de la Rivera y Barrientos Acosta y Rodríguez vit le jour un 13 décembre.
La description que donna Rivera du jour de sa naissance, plusieurs décennies plus tard, est une reconstitution d’une grande intensité mélodramatique. Sa mère avait déjà supporté trois grossesses qui n’avaient donné que des enfants mort-nés. S’attendant à des jumeaux, elle expulsa Diego et commença à saigner violemment. Diego était fluet et léthargique et l’on ne s’attendait pas à ce qu’il vive, c’est pourquoi le docteur Arizmendi, un ami de la famille, le jeta d’abord dans un seau à fumier et s’occupa du second enfant. Le frère jumeau de Diego vint au monde, semblant arracher son dernier souffle à la petite et frêle María, qui tomba alors dans le coma.
Désespéré, Don Diego Rivera se mit à sangloter sur le corps inanimé de son épouse. Il fallait désormais préparer la dépouille. La vieille Matha, qui avait servi Doña María toute sa vie et qui assistait à sa toilette, se pencha pour embrasser son front une dernière fois. Soudain, la petite vieille recula. Le « cadavre » de María respirait ! Le docteur alluma immédiatement une allumette qu’il maintint sous le talon de María. Eloignant l’allumette, il constata qu’une ampoule s’était formée. Doña María était vivante. Par ailleurs, des braillements s’échappèrent du seau à fumier, montrant que le petit Diego avait lui aussi envie de vivre, et on le retira du seau.
Doña María finit par se rétablir et se mit à étudier l’obstétrique, devenant une sage-femme professionnelle. Quant au frère jumeau de Diego, Carlos, il mourut un an et demi plus tard tandis que le chétif Diego, souffrant de rachitisme et d’une faible constitution, fut placé en nourrice auprès d’une Indienne, Antonia, qui vivait dans la Sierra Tarasca. C’est là, d’après Diego, qu’elle le soigna avec des herbes et pratiqua des rites sacrés, l’enfant se nou

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