Diego Rivera , livre ebook

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« Je connaissais Diego Rivera, le muraliste mexicain, bien avant de découvrir les nombreux autres « Diego Rivera » qui hantèrent le monde du début du XXe siècle à la fin des années 1950. […] Si ses peintures de chevalet et ses dessins forment une grande part de ses œuvres de jeunesse comme de la maturité, ses peintures murales uniques font exploser les murs par la virtuosité de leur composition époustouflante. Sur ces murs s’exposent tout à la fois l’homme, sa légende et ses mythes, son talent technique, son intensité narrative et les convictions idéologiques qu’il aimait afficher. » (Gerry Souter) Dépassant son admiration, Gerry Souter, auteur du remarquable Frida Kahlo, n’hésite pas à ramener Diego Rivera à une dimension humaine, en constatant ses choix politiques, ses amours, et « qu’au fond de lui bouillonnait le Mexique, langue de ses pensées, sang de ses veines, azur du ciel au-dessus de sa tombe. »
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Date de parution

04 juillet 2023

Nombre de lectures

1

EAN13

9781781607138

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

1 Mo

Auteur : Gerry Souter
Traduction : Karin Py

Mise en page :
Baseline Co. Ltd
61A-63A Vo Van Tan Street
4 ème étage
District 3, Hô-Chi-Minh-Ville
Vietnam

© Confidential Concepts, worldwide, USA
© Parkstone Press International, New York, USA
© Banco de México Diego Rivera & Frida Kahlo Museums Trust. Av. Cinco de Mayo n°2, Col. Centro, Del. Cuauhtémoc 06059, México, D.F.

Tous droits réservés
Sauf mention contraire, le copyright des œuvres reproduites se trouve chez les photographes qui en sont les auteurs. En dépit de nos recherches, il nous a été impossible d’établir les droits d’auteur dans certains cas. En cas de réclamation, nous vous prions de bien vouloir vous adresser à la maison d’édition.

ISBN : 978-1-78160-713-8
Gerry Souter




Diego Rivera
SOMMAIRE



SES PREMIERS PAS
À LA DÉCOUVERTE DE L’EUROPE
LE RETOUR AU PAYS
SON NOUVEL EXIL EN EUROPE
LES MURALISTES MEXICAINS
UN COMMUNISTE CHEZ LES AMÉRICAINS
LES DERNIÈRES DÉCENNIES
BIOGRAPHIE
LISTE DES ILLUSTRATIONS
1. Autoportrait , 1907.
Huile sur toile, 82 x 61 cm.
Museo Dolores Olmedo, Mexico.
SES PREMIERS PAS

Diego Rivera romança tellement sa vie que même sa date de naissance tient du mythe. Sa mère María, sa tante Cesarea et le registre municipal font remonter sa naissance à 7h30 le soir du 8 décembre 1886, le jour, très prometteur, de la fête de l’Immaculée Conception. Néanmoins, le registre ecclésiastique de Guanajuato et les données concernant les baptêmes affirment qu’en réalité, le petit Diego María Concepción Juan Nepomuceno Estanislao de la Rivera y Barrientos Acosta y Rodríguez et son frère jumeau virent le jour un 13 décembre. Ce dernier, Carlos, mourut un an et demi plus tard tandis que le chétif Diego, souffrant de rachitisme et d’une faible constitution, fut placé en nourrice auprès d’une Indienne, Antonia, qui vivait dans la Sierra Tarasca. C’est là, d’après Diego, qu’elle le soigna avec des herbes et pratiqua des rites sacrés, l’enfant se nourrissant de lait de chèvre frais et vivant une existence sauvage dans les bois en compagnie de toutes sortes de créatures.
Quelle que soit la réalité au sujet de sa naissance et de sa prime enfance, Diego hérita d’un esprit analytique d’une grande concision, grâce, sans doute, aux complexes ramifications de sa lignée, ayant des origines mexicaines, espagnoles, indiennes, africaines, italiennes, juives, russes et portugaises.
Le jeune Diego fut un enfant choyé. Il fut capable de lire et dessiner sur les murs dès l’âge de quatre ans. L’installation à Mexico lui ouvrit tout un monde de merveilles. La cité s’élevait sur un haut plateau, sur un lac asséché depuis des siècles au pied de deux volcans jumeaux couronnés de neiges éternelles, l’Iztaccíhuatl et le Popocatepetl. Après les chemins poussiéreux de la campagne et les maisons aux toits plats de Guanajuato, Rivera connut les routes pavées de la capitale avec son élégante architecture à la française et le Paseo de la Reforma rivalisant avec les plus beaux boulevards d’Europe ; il était comblé. À huit ans, il entra au Colegio del Padre Antonio. Il y resta trois mois, essaya le Colegio Católico Carpentier et le quitta pour le lycée catholique hispano-mexicain.
Ayant expulsé les Français hors du Mexique en 1867, le président Díaz passa les années suivantes de son administration à effacer toutes traces de la démocratie instaurée par Benito Juárez et à rétablir les cultures françaises et internationales comme des exemples du progrès et de la civilisation pour le peuple mexicain. Le revers de cette importation culturelle était le dénigrement de la société indigène, de son art, de sa langue et de ses représentants politiques. Les pauvres étaient condamnés à dépérir, tandis que les riches et la classe moyenne étaient courtisés pour leur argent et appréciaient le fait de pouvoir le conserver. L’année même où Díaz et Juárez chassèrent les Français du Mexique, un livre fut publié, Le Capital – Une Critique de l’économie politique, Volume 1 représentant le travail de toute une vie passée à étudier l’économie politique de la classe laborieuse d’une manière scientifique. Cette œuvre évitait les habituelles exigences provocatrices des ouvriers réprimés, y substituant des conclusions très élaborées, posant ainsi les fondements socialistes de son auteur, Karl Marx. S’il y eut jamais de gouvernement autocratique prêt à vaciller sous les coups puissants d’une révolution souterraine soutenue par les piliers intellectuels de l’idéologie socialiste, c’était le Mexique. La philosophie culturelle et économique du gouvernement de Díaz était entièrement dévolue au désir de créer de la richesse avant même de s’atteler aux problèmes des pauvres, qui, malheureusement pour les Científicos mexicains défendant cette idéologie, ne disparaissaient pas assez vite pour faire baisser leur taux de natalité. Arrivé à l’âge de dix ans, Rivera avait déjà connu les conséquences du despotisme mexicain. Mettre à profit son don et sa passion pour le dessin était désormais la première préoccupation de ses parents.
Diego aimait dessiner des soldats, son père envisagea donc une carrière militaire, mais le garçon passait aussi le plus clair de son temps libre à la gare pour y dessiner des trains – alors pourquoi pas un poste de conducteur de train ? Pour autant, la mère de Diego s’opposa aux souhaits de son époux désireux d’envoyer son fils au collège militaire et l’inscrivit à la place aux cours du soir de l’Académie des beaux-arts de San Carlos.
Pendant un an, Diego se débrouilla tant bien que mal avec cette formation scolaire diurne et nocturne jusqu’à ce qu’en 1898, à l’âge de onze ans, il se voit gratifié d’une bourse lui permettant de poursuivre des études à plein temps à l’Académie des beaux-arts de San Carlos. Bien qu’elle fût considérée comme la meilleure de Mexico, le programme d’études de l’école était assujetti à une dictature artistique européenne bien poussiéreuse, empreinte de la vision sociétale des Científicos du gouvernement privilégiant la force sur la faiblesse dans tous les aspects de la vie.
En 1906, Rivera était arrivé au bout de ses huit années d’études à San Carlos et avait obtenu son diplôme avec les honneurs, présentant, lors de l’exposition de clôture, un total de vingt-six œuvres. Ses efforts lui avaient valu une excellente réputation parmi les membres du gouvernement qu’il devait impressionner pour que sa bourse soit maintenue. Ceci était acquis, pour autant, l’argent destiné à la poursuite de ses études en Europe n’arriva pas avant six mois, permettant au jeune Diego de mener la vie d’un artiste bohême parmi ses copains d’école. Cette bande d’ « intellectuels, d’artistes et d’architectes » – El Grupo Bohemio – qui avaient lutté pour achever le collège, s’évertuait à mener un style de vie dissolue.
À cette époque, il entra également en contact avec le curieux personnage de Gerardo Murillo, un membre de la faculté et un anarchiste incitant à la révolte contre Díaz. Murillo avait choisi le nom de « Dr Atl » lorsqu’il vivait à Mexico. En dialecte indien, Atl est le nom du quatrième soleil – Nahui Atl – et signifie Soleil de l’eau , mais Murillo était en réalité un agitateur criollo , comme le reste de la classe gouvernante.
2. Portrait d’Angelina Beloff , 1909.
Huile sur toile, 59 x 45 cm.
Collection du gouvernement de
l’état de Veracruz, Veracruz.
3. Les Anciens , 1912.
Huile sur toile, 210 x 184 cm.
Museo Dolores Olmedo, Mexico.
4. Esquisse pour La Cruche , 1912.
Gouache sur papier, 28,5 x 23 cm.
Collection María Rodríguez
de Reyero, New York.
5. La Tour Eiffel , 1914.
Huile sur toile, 115 x 92 cm.
Collection privée.
À LA DÉCOUVERTE DE L’EUROPE

Diego Rivera avait vingt ans lorsqu’il débarqua du vapeur Roi Alphonse XIII à Santander en Espagne, le 6 janvier 1907. Lorsque Rivera arriva à Madrid, il incarnait tout ce qu’il allait être pour le restant de ses jours. Sa vie, comme le disent les Gitans, était écrite dans les lignes de sa main. Son éthique professionnelle était implacable, ses opinions politiques étaient encore informes, mais son cœur penchait vers les plus malmenés par les rouages d’une économie qui avait broyé son père. Et si son art ne possédait pas d’orientation, il était néanmoins une embarcation vide qui attendait impatiemment d’être remplie. Par ailleurs, Diego était apte à connaître les femmes, il possédait déjà une certaine sensibilité, une nature douce et une aptitude à mentir avec une grande sincérité, inventant des histoires qui allaient devenir les mythes de sa vie.
Le jour suivant, il se présenta à l’atelier de l’un des principaux portraitistes de Madrid, Eduardo Chicharro y Aguera. Diego tendit la lettre d’introduction du Dr Atl et fut conduit dans un coin de l’atelier qu’il pouvait considérer comme le sien. Les autres étudiants dévisagèrent le gros paysan mexicain sans manifester la moindre émotion. Une odeur entêtante de peinture et de térébenthine, des bidons d’huile de lin, des toiles brutes et du bois de pin destiné aux cadres, remplissait la pièce, et il se mit immédiatement au travail. Il peignit pendant des jours, arrivant tôt et partant tard. Progressivement, grâce à son extrême concentration et à sa résolution, la valeur de ses actes fut reconnue par ses coreligionnaires et il commença à s’intégrer dans leur cercle.
C’est, en outre, à Madrid que certaines lubies intéressantes se firent jour parmi les thèmes qu’il produisit. Aucune peinture religieuse de la main du jeune Diego ne fut retrouvée ou consignée. Les scènes saintes inspirées de la Bible avaient du succès et les plus astucieuses se vendaient le mieux. Diego, cependant, qui avait de mauvais souvenirs de l’Église et se rappelait l’enseignement et les écrits anticléricaux de son père, fuyait la prétendue vertu des peintres mercantiles de Madrid. Il resta ce qu’il était, un jeune homme mexicain profitant du moment et travaillant dur pour trouver une vision et un style propres.
6. Paysage

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