Caravage , livre ebook

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Le Caravage (Michelangelo Merisi) (Caravaggio, 1571 – Porto Ercole, 1610)Après avoir séjourné à Milan durant son apprentissage, Michelangelo Merisi arriva à Rome en 1592. Là, il commença à peindre en faisant preuve de réalisme et de psychologie dans la représentation de ses modèles. Le Caravage était aussi versatile dans sa peinture que dans sa vie. Lorsqu'il répondait à de prestigieuses commandes de l'Eglise, son style dramatique et son réalisme étaient considérés comme inacceptables. Le clair-obscur existait bien avant que le Caravage n'arrive sur scène, mais ce fut lui qui établit définitivement cette technique, obscurcissant les ombres et rivant son sujet à la toile par un rayon de lumière aveuglant. Son influence fut immense, et se propagea d'abord grâce à ses disciples plus ou moins directs. Célèbre de son vivant, le Caravage exerça une immense influence sur l'art baroque. Les écoles génoise et napolitaine s'inspirèrent de son style, et le grand développement de la peinture espagnole au XVIIe siècle était en liaison directe avec ces écoles. Dans les générations ultérieures, les peintres les plus doués oscillèrent toujours entre la vision du Caravage et celle de Carracci.
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Date de parution

04 juillet 2023

Nombre de lectures

2

EAN13

9781781607015

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

2 Mo

Auteur : Victoria Charles
Texte : Professeur M. L. Patrizi (adaptation)
Traduction : Marie-Alix Boisseau

Mise en page :
Baseline Co. Ltd
61A-63A Vo Van Tan Street
4 ème étage
District 3, Hô Chi Minh-Ville
Vietnam

© Confidential Concepts, worldwide, USA
© Parkstone Press International, New York, USA

Tous droits d’adaptation et de reproduction réservés pour tous pays. Sauf mention contraire, le copyright des oeuvres reproduites se trouve chez les photographes qui en sont les auteurs. En dépit de nos recherches, il nous a été impossible d’établir les droits d’auteur dans certains cas. En cas de réclamation, nous vous prions de bien vouloir vous adresser à la maison d’édition.

ISBN : 978-1-78160-701-5
Victoria Charles




Caravage
SOMMAIRE


1. Bacchus malade ou Satyre aux raisins, vers 1593

2. Garçon mordu par un lézard, 1593.

3. Garçon à la corbeille de fruits, vers 1593

BIOGRAPHIE

LISTE DES ILLUSTRATIONS
1. Bacchus malade ou Satyre aux raisins , vers 1593.
Huile sur toile, 67 x 53 cm.
Museo e Galleria Borghese, Rome.
La vie de Caravage a donné naissance à de nombreuses interprétations biographiques toutes dominées par la personnalité violente et extravagante du peintre. L’une de celles-ci, composée sous forme d’un poème, est la fameuse « Notizia » écrite par Mancini qui relate les événements majeurs de la vie de Caravage. Selon ce poème et diverses autres sources historiques, Michelangelo Merisi vit le jour en septembre 1571 probablement à Milan où travaillait son père comme contremaître et architecte du marquis de Caravaggio . Ses parents étaient d’honorables membres de la cité. Son père mourut six ans après sa naissance. La famille s’installa alors dans la petite ville de Caravaggio où Michelangelo passa son enfance. A l’âge de treize ans, il entra en apprentissage chez le peintre Simone Peterzano à Milan, où il étudia avec assiduité pendant quatre ou cinq ans, quoique se livrant déjà de temps à autre à quelques extravagances causées, dit-on, par son tempérament excessif et emporté. Quelques années plus tard, âgé d’une vingtaine d’années, il se rendit à Rome où il fut hébergé chez un maître de maison au train de vie modeste, le révérend Pandolfo Pucci de Recanati , un proche de monseigneur Pucci , bénéficiaire de la basilique de Saint-Pierre de Rome. Un document laissé par l’historien W. Kallab indique qu’il vécut là dans des conditions confortables, mais il se plaignait de certains aspects de la vie domestique, en particulier des repas pour lesquels de la salade et de la chicorée lui tenaient lieu de hors-d’œuvre, de plat et de dessert. C’est en partie pour cela qu’il quitta, après quelques mois, la demeure de Pandolfo Pucci qu’il surnomma par dérision « Monseigneur Salade ». A la lecture de ce même document, il apparaît que l’hôte commanda au jeune auteur quelques toiles de sujets religieux qu’il destinait à sa ville natale.
Lorsque Caravage entra, en 1593, dans l’atelier florissant du peintre Giuseppe Cesari d’ Arpino , dit le cavalier d’ Arpin , il fut employé pour « peindre des fleurs et des fruits ». La nature morte très à la mode en Lombardie commençait à évoluer vers une figuration très réaliste où chaque détail était mis en relief comme s’il avait été grossi par une lentille optique. La représentation d’éléments naturels prédomine, il est vrai, dans les premières œuvres de Caravage : Garçon à la corbeille de fruits , Jeune Garçon pelant un fruit , Corbeille de fruits . Cependant, la nature pour lui n’était pas l’être supérieur protecteur et dominateur. La nature ne lui procurait aucun sentiment d’exaltation ni de dépression lyrique, elle n’envahissait pas son âme de joie ou de peur, elle ne lui inspirait ni adoration ni méditation, mais lui offrait seulement un cadre, une scène théâtrale pour le jeu de ses personnages ou pour une série d’objets à reproduire fidèlement sur la toile, conformément aux principes fondamentaux des naturalistes, cherchant selon ses propres termes à « imiter les choses de la nature ».
2. Garçon mordu par un lézard , 1593.
Huile sur toile, 65,8 x 52,3 cm.
Collection Longhi, Florence.
3. Garçon à la corbeille de fruits , vers 1593.
Huile sur toile, 70 x 67 cm.
Museo e Galleria Borghese, Rome.
Toutefois, son premier chef-d’œuvre le doux et lumineux paysage du Repos pendant la fuite en Egypte – où transparaît assez clairement le style de Giorgione dont le peintre aurait vu les œuvres lors d’un voyage à Venise – évoque plus que les simples impressions sensorielles du monde externe. Ce ciel serein se reflétant dans les eaux calmes, ces caresses de lumières sur les troncs et les branches du chêne chevelu et du laurier-cerise, sur les peupliers blancs ; ces tendres panaches de roseaux des marais avec ces feuilles effilées entourant les feuilles trilobées des ronces ont été réunis en vue de créer une harmonie, source de beauté, à laquelle était sensible le jeune artiste. Par ailleurs, Caravage accordait une attention particulière à l’expression des visages, comme en témoigne l’apparente douleur de l’enfant dans sa toile Garçon mordu par un lézard .
C’est à cette époque qu’il tomba malade et, ne disposant d’aucun argent, il fut accueilli à l’hôpital de la Consolation où, pendant sa convalescence, il peignit de nombreux tableaux pour le prieur. Par la suite, le cours de sa vie l’aurait amené à résider chez le chevalier Giuseppe et chez monseigneur Fantin Petrignani , qui mit à sa disposition une pièce pour lui permettre de peindre. Plus tard, vers 1597, il fut accueilli chez le cardinal del Monte, où il bénéficia d’un environnement nouveau. Son entrée au palais où se côtoyaient des scientifiques, en particulier Galilée, des musiciens et des artistes en quête d’innovations, permit au peintre de développer de nouvelles formes d’expression.
Au fil des ans, la figuration de la nature dans laquelle Caravage excellait commença à laisser place à d’autres thèmes, des affects de violence et de combativité envahissant sa vie et son Œuvre. Aucun océan ou ciel déchaîné par la tempête, aucun rocher rugueux, aucun arbre tourmenté, aucun torrent tumultueux ne forme le décor des drames et des tragédies représentées par Caravage. Mais, loin de la terre et du soleil, dans les ténèbres déchirées par l’éclair, réduits à des symboles abstraits hors de l’espace et du temps, le peintre s’attacha essentiellement à rendre les émotions et les passions des êtres vivants comme le vice, le délit ou la douleur humaine au-delà de tout effet esthétique.
Durant ces années décisives pour son art, il réalisa de nombreuses toiles. Les travaux réalisés pour la chapelle Contarelli établirent notamment sa réputation et décidèrent les prélats romains à lui confier la réalisation de grands tableaux religieux. A partir de 1599, Caravage reçut ainsi les premières commandes de la congrégation de San Luigi dei Francesi pour laquelle il peignit La Vocation de saint Matthieu , Le Martyre de saint Matthieu et le fameux Saint Matthieu et l’ange . C’est de cette époque que datent également de nombreux tableaux remarquables dont La Diseuse de bonne aventure , Le Repos pendant la fuite en Egypte , Marie-Madeleine , Marthe et Marie-Madeleine . Ses premiers succès furent cependant assombris par le refus qu’opposèrent ses commanditaires à plusieurs de ses œuvres majeures.
4. Extase de saint François , vers 1594 - 1595.
Huile sur toile, 92,5 x 128 cm.
Wadsworth Atheneum,
Hartford (Connecticut).
5. Les Tricheurs , vers 1594.
Huile sur toile, 94,2 x 130,9 cm.
Kimbell Art Museum, Fort Worth.
6. Marie-Madeleine , 1596 - 1597.
Huile sur toile, 122,5 x 98,5 cm.
Galleria Doria Pamphilj, Rome.
7. Sainte Catherine d’Alexandrie , vers 1597.
Huile sur toile, 173 x 133 cm.
Museo Thyssen-Bornemisza, Madrid.


Ce fut le cas des saint Matthieu de San Luigi dei Francesi et de La Madone des palfreniers . Il fut aussi contraint de reprendre La Conversion de saint Paul et La Crucifixion de saint Pierre destinée à la chapelle Cerasi ainsi que La Madone de Lorette à Sant’Agostino . Les frères de la Scala lui refusèrent également La Mort de la Vierge car, sous les traits de la Madone, le peintre aurait peint le portrait d’une courtisane. Pourtant, à aucun moment, Caravage n’accepta de renier la manière de peindre qu’il avait élaborée et poursuivit avec persévérance sa démarche à la recherche de conceptions esthétiques originales. Malgré l’obligation qui lui était faite de remanier tous ses tableaux au nom de la pudeur religieuse de ses commanditaires, il conserva inaltérée sa foi artistique et son pinceau ne se soumit qu’en apparence. Si Caravage se résolut à retravailler certaines de ses œuvres, il le fit à la manière de celui qui, contraint de renier le principe de la rotation terrestre, affirmait en même temps « et pourtant elle tourne ».
Ce naturaliste positif ne semblait pas plus ému par les mystères et les miracles du christianisme que d’autres l’avaient été devant les dieux du classicisme païen. Jamais dans ses tableaux ne figure un ciel théologique ni une voûte parsemée d’étoiles. A la différence des compositions figuratives décadentes, les tableaux de Caravage ne représentent jamais un dieu entouré de nuages, ni un œil divin à la vision toute puissante inscrit dans le classique triangle radieux.

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