L art caché
246 pages
Français

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Description



"L'Art contemporain" (AC) n'est pas l'art d'aujourd'hui.

C'est un label qui estampille une production particulière : l'art conceptuel, promu par le réseau international des grandes institutions financières et, en France, par l'Etat.



Apparu dans les années 60, il s'impose à partir des années 80 comme seule pratique légitime à la place de l'art. A partir des années 90, il devient un "Financial art" planétaire dont les cotes sont fabriquées par les réseaux des collectionneurs. L'hypervisibilité de l'AC, fruit du marketing, rend invisible l'art. Celui-ci foisonne cependant, divers et méconnu, derrière les écrans médiatiques.



Cet essai très documenté, mis à jour et augmenté pour la présente édition, explicite l'histoire et la nature de "l'Art contemporain". Il retrace les péripéties de la controverse, le plus souvent souterraine, qui agite le milieu de l'art depuis plusieurs décennies, jusqu'à ses tout derniers épisodes. Il dévoile l'art dissident, que l'art officiel cache.






  • Un peu d'histoire récente


    • L'art en révolutions : 1905-2013


    • La toile de fond américaine


    • Les mystères de la valeur


    • La pensée implicite de l'AC : la philosophie analytique


    • L'ultime gnose




  • Les ressorts de l' "art contemporain"


    • L'essence de la rupture entre modernité et postmodernité


    • Aliénations réciproques




  • Les utilités de l' "art contemporain"


  • La controverse silencieuse


    • Le schisme en l'état...


    • Les théoriciens contre les historiens d'art


    • L'impossible controverse


    • Les questions inaudibles


    • L'expérience inverse des peintres




  • La permanence de l'art


    • Le bruit court qu'il ne se passe plus rien à Paris


    • La suppression organisée des savoirs


    • L'art caché


    • Les marchés cachés de l'art d'aujourd'hui


    • Les perspectives du temps long


    • Signes des temps




Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 26 octobre 2013
Nombre de lectures 89
EAN13 9782212244267
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0450€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

« L’Art contemporain » (AC) n’est pas l’art d’aujourd’hui. C’est un label qui estampille une production particulière : l’art conceptuel, promu par le réseau international des grandes institutions financières et, en France, par l’État.
Apparu dans les années 60, il s’impose à partir des années 80 comme seule pratique légitime à la place de l’art. À partir des années 90, il devient un « Financial art » planétaire dont les cotes sont fabriquées par les réseaux des collectionneurs. L’hypervisibilité de l’AC, fruit du marketing, rend invisible l’art. Celui-ci foisonne cependant, divers et méconnu, derrière les écrans médiatiques.
Cet essai très documenté, mis à jour et augmenté pour la présente édition, explicite l’histoire et la nature de « l’Art contemporain ». Il retrace les péripéties de la controverse, le plus souvent souterraine, qui agite le milieu de l’art depuis plusieurs décennies, jusqu’à ses tout derniers épisodes. Il dévoile l’art dissident, que l’art officiel cache.
Aude de Kerros est graveur et peintre. Elle a présenté plus de 80 expositions en France et en Europe. Elle a été pensionnée par la Fondation Konrad Adenauer, et lauréate de l’Institut (Prix Paul Louis Weiller 1988). Ses œuvres sont, entre autres, dans les collections du National Museum of Women in the Arts de Washington, au cabinet des estampes de la Bibliothèque nationale, et dans des collections privées. Lauréate de l’Institut, Prix Adolphe Boschot de la critique d’art 2012 , elle publie régulièrement des articles d’analyse sur « l’Art contemporain » et l’art, dans de nombreuses revues.
A UDE DE K ERROS
L’art caché
Les dissidents de l’art contemporain
Deuxième édition
Groupe Eyrolles
61, bd Saint-Germain 75240 Paris Cedex 05
www.editions-eyrolles.com
En application de la loi du 11 mars 1957, il est interdit de reproduire intégralement ou partiellement le présent ouvrage, sur quelque support que ce soit, sans autorisation de l’éditeur ou du Centre français d’exploitation du droit de copie, 20, rue des Grands-Augustins, 75006 Paris.
© Groupe Eyrolles, 2007, 2013
ISBN : 978-2-212-55783-1
À Henri Josseran
Table des matières
Préface Hors champ
Avant-propos
Glossaire
Partie I Un peu d’histoire récente
1. L’art en révolutions : 1905-2007
2. La toile de fond américaine
3. Les mystères de la valeur
4. La pensée implicite de l’AC : la philosophie analytique
5. L’ultime gnose
Partie II Les ressorts de l’« art contemporain »
6. L’essence de la rupture entre modernité et postmodernité
7. Aliénations réciproques
8. Les utilités de l’« art contemporain »
Partie III La controverse silencieuse
9. Le schisme en l’état...
10. Les théoriciens contre les historiens d’art
11. L’impossible controverse
12. Les questions inaudibles
13. L’expérience inverse des peintres
Partie IV La permanence de l’art
14. Le bruit court qu’il ne se passe plus rien à Paris
15. La suppression organisée des savoirs
16. L’art caché
17. Les marchés cachés de l’art d’aujourd’hui
18. Les perspectives du temps long
19. Signes des temps
Bibliographie
Index des noms propres
Préface Hors champ
L’Art caché , paru en 2007, décrit une période de la vie artistique en France qui s’achève avec la catastrophe financière qui a lieu un an plus tard en 2008. Celle-ci a déclenché une multitude d’effondrements matériels et immatériels qui ont entraîné de réels changements dans le monde des arts et de la création en France. Cet événement, qui s’est produit à l’échelle du monde, a déchiré au passage quelques voiles qui recouvraient pudiquement des trafics concernant le marché de l’art. À la faveur du krach financier, les Français, jusque-là assez à l’écart de ces réalités en raison d’un art fortement étatisé, ont découvert les nouveaux mécanismes de la fabrication des cotes. Ils ont constaté l’impensable : les œuvres ne sont que des produits financiers dérivés, très sécurisés... La crise a révélé que la valeur et le prix sont deux notions qui ne coïncident pas forcément. Ce constat a entraîné à son tour la mise en lumière d’un aspect difficile à appréhender et à admettre de l’histoire de l’art de ces cinquante dernières années : l’existence de deux définitions contradictoires et simultanées de la notion d’art. Deux pratiques contraires coexistaient sous la couverture d’un même mot : « art contemporain » et « art ».
L’« art » était lié aux lieux où il apparaissait. Confidentiel, il naissait d’une nécessité intérieure de l’artiste et d’une relation forte avec ses amateurs. L’œuvre dite d’« art contemporain », en se métamorphosant en concept, devenait un produit financier. Sa nature est si immatérielle qu’elle peut se négocier par-dessus les frontières, se concrétiser n’importe où. Elle est reproductible, fabricable sur commande en « factory », dans la quantité et les formats adaptés à sa monstration partout dans le monde. L’effet révélateur de la « très grande crise » rend cette double réalité enfin perceptible en dehors du cercle des initiés et c’est ce qui change le cours de l’histoire après 2008. Il faut cependant surmonter une difficulté majeure : l’extrême visibilité de « l’art contemporain » cache « l’art », devenu si invisible qu’il faut prouver qu’il existe !
La réalité postmoderne est celle qui apparaît sur les écrans, ce qui ne s’y voit pas est supposé ne pas être. Il est pourtant nécessaire d’évoquer ensemble ces deux versants de la réalité. Car depuis un demi-siècle leur destin est lié. Leur antagonisme a provoqué un séisme dans le monde de l’art. Il s’est produit un schisme, une guerre culturelle, un combat sourd, silencieux, secret, tragique ! Sans pareil dans l’histoire, ce conflit a mis beaucoup de temps à être perçu et élucidé par les artistes eux-mêmes et leurs amateurs... La confusion a produit un chaos où pour survivre intérieurement les artistes ont choisi divers chemins. Certains ont adopté un pur cynisme, d’autres la passivité, la schizophrénie, le double langage, le camouflage, la contrebande sur les frontières. D’autres ont pratiqué le stoïcisme, le silence, le beau métier à l’abri d’une occupation nourricière. D’autres encore se sont donné la mort. Cette crise aujourd’hui ouverte et purulente a un effet infiniment douloureux, elle a passé au crible ceux qui se disent artistes. Elle a aussi eu un effet bénéfique : pour survivre au poison du doute, au spectre de la stérilité, il fallait se dépasser, faire œuvre envers et contre tout, s’interroger sur l’essentiel, comprendre, retrouver les sources. Cet étrange combat a comme issue la mort ou la métamorphose positive. Les destins des uns et des autres sont toujours uniques.
Comment donc évoquer cette époque sans montrer l’interaction de ces deux réalités captives l’une de l’autre ? Comment les distinguer, les décrire ? L’Art caché – Les dissidents de l’art contemporain , est la première partie d’un diptyque. Il décrit les deux faces de la vie artistique entre les années 1960 et 2007 : l’installation de la pratique conceptuelle comme art officiel international et la poursuite de l’art par des chemins moins instrumentalisés et par conséquent plus libres.
Six ans plus tard, il est possible de faire un début d’histoire et de géographie, et de décrire comment se pose la question de la création artistique au cœur même d’une crise majeure qui s’avère avant tout concerner la civilisation elle-même. Le temps a passé, l’histoire s’est accélérée : on peut avoir enfin un regard rétrospectif sur le XX e siècle. On découvre avec un œil nouveau à la fois ses trésors occultés et ses cruelles utopies. On aperçoit mieux les multiples chemins de la création : voies sans issue, marche aux extrêmes, retour aux sources, voies singulières. En regardant la grande perspective, en assumant la profondeur du temps, un paysage apparaît. Il devient possible de faire la description des divers courants de l’art caché.
Ce livre décrit une réalité qui n’est ni considérée ni admise par les autorités qui dissertent sur l’art et font instance. Ils appartiennent à quatre clergés qui décident de ce qui est de l’art et de ce qui n’en est pas. Ils sont universitaires et ont un point de vue sociologique, philosophique. Ils sont fonctionnaires, « inspecteurs de la création » et se disent « experts ». Ils appartiennent même parfois au clergé catholique, apostolique et romain et consacrent eux aussi les Saintes Espèces conceptuelles sur les autels. Ils sont journalistes et maîtres de la com’. Viennent ensuite tous les professionnels du marketing et du montage financier. Dans l’évolution actuelle de la vie artistique et de sa mondialisation, les clercs jouent ainsi le rôle d’agents d’influence au service des collectionneurs qui se chargent, grâce à des techniques de spéculation en réseau fermé, de fabriquer des cotes faramineuses et de contribuer au grand spectacle médiatique, visible du monde entier.
Il manque le point de vue de l’artiste dont la pratique n’est pas conceptuelle et qui considère sa liberté et sa disponibilité comme absolument essentielles. Il fait la différence entre la création plastique et la pure élaboration intellectuelle et verbale, il fait aussi la distinction entre création et « créativité ».
Les clercs se sont fabriqué une légitimité en diabolisant ceux qui font l’analyse critique de « l’art contemporain ». C’était le seul moyen en l’absence d’arguments et de critères partageables en dehors du milieu initié. S’il s’est créé des œuvres majeures au XX e siècle malgré des systèmes d’oppression policière, pourquoi ne s’en créeraient-ils pas aujourd’hui à l’ombre d’un doux totalitarisme, financier et médiatique, fondé sur le détournement de la visibilité et de l’argent pour une spéculation sans création de biens ? L’histoire d’une création hors champ d’État ou de marchés financiers mérite d’être sortie de l’ombre. La vérité et la complexité d’une époque finit toujours par apparaître, le temps la dévoile !
À cette nouvelle édition est ajouté un chapitre : « Signes des temps ». Il

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