American Graffiti
261 pages
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American Graffiti , livre ebook

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Description

Depuis le début des années 1970, les graffeurs décorent l’extérieur des rames de métro avec des tags toujours plus grands et toujours plus élaborés.Dans le schéma primitiviste, les graffeurs, en tant qu’artistes en marge, offraient de nouvelles perspectives à la société américaine. Ils tendaient un miroir à la culture hégémonique.Les références aux médias ou à des elements culturels que les artistes intégraient dans leurs créations revêtent aujourd’hui une importance toute particulière, parce qu’elles représentent un point de contact entre les cultures et ont rendu cette « sousculture » plus accessible à son nouveau public.Cette forme d’expression résolument rebelle est ici analysée par Margo Thompson qui met en relation l’art du graffiti avec l’art contemporain. Tout comme les graffeurs apportaient une voix à une classe ethnique sous-représentée, l’auteur, grâce à une thèse originale, tend à servir d’ambassadrice à cette forme d’art souvent méconnue.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 04 juillet 2023
Nombre de lectures 0
EAN13 9781783108626
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0800€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Auteur : Margo Thompson

Mise en page :
BASELINE CO. LTD
61A-63A Vo Van Tan St.
4 e étage
District 3, Hô-Chi-Minh-Ville
Vietnam

© Parkstone Press International, New York, USA
© Confidential Concepts, Worldwide, USA

© A-One
© Cey Adams
© Blade
© Henry Chalfant
© ChrisDazeEllis
© CRASH
© DASH
© DEZ
© DONDI, Estate of Dondi White
© Eric Drooker
© Evil 136
© The Famous Artists
© All images created by Lin « QUIK » Felton; used with express permission only
© Futura 2000
© ‘Gothic futurism,’ rocks the galaxy!!!
© Jenny Holzer
© Lady Pink
© Lask
© Mitch 77
© NOC 167
© Phase 2
© Lee Quinones
© Kenny Scharf
© SEEN
© Taki 183
© TATS CRU
© Toxic
© West One
© Andrew « Zephyr » Witten

Tous droits d’adaptation et de reproduction réservés pour tous pays.
Sauf mention contraire, le copyright des oeuvres reproduites se trouve chez les photographes qui en sont les auteurs. En dépit de nos recherches, il nous a été impossible d’établir les droits d’auteur dans certains cas. En cas de réclamation, nous vous prions de bien vouloir vous adresser à la maison d’édition.

ISBN: 978-1-78310-862-6
Margo Thompson


American Graffiti
Sommaire


Introduction
Authenticité
Primitivisme
L ’ Avant-Garde
Remerciements
Les Artistes du métro
La Culture graffiti : réseaux sociaux et transmission des savoirs
Thèmes
Lettrage et style
Évaluation de la qualité
BLADE
RAMMELLZEE
NOC 167
QUIK et SEEN
DONDI, FUTURA 2000, ZEPHYR et LEE
DONDI
FUTURA 2000
ZEPHYR
Graffiti 1980
LEE
LEE et FAB 5 FREDDY à la galerie la Medusa
FAB FIVE FREDDY
La Fashion Moda
CRASH
DAZE
LADY PINK
« Graffiti Art : Success for America »
L ’ Art du graffiti et la scène artistique d ’ East Village, 1980-1981
Le « Times Square Show »
« Events : Fashion Moda » au New Museum
« The Fire Down Below »
« New York/ New Wave »
Le « Lower Manhattan Drawing Show »
« Beyond Words : Graffiti-Based, -Rooted, and -Inspired Work »
Graphiti Productions and Graffiti : Aboveground
L ’ Ouverture de la Fun Gallery
« The Radiant Child »
Le Graffiti dans les galeries
Expositions en solo à la Fun Gallery et à 51X
L ’ Art du graffiti à la Fashion Moda
L ’ Art du graffiti et le phénomène d ’ East Village
L ’ Art du graffiti dans Art in America et Art News
L ’ Exposition consacrée à Basquiat à la Fun Gallery
Le Serment d ’ allégeance
Harold et Dolores Neumann
« Post-Graffiti »
Le Graffiti après « Post-Graffiti »
L ’ Art du graffiti, 1984-1988
Évaluation du travail des artistes du graffiti au milieu des années 1980
Basquiat, Haring et Scharf après « Post-Graffiti »
East Village : état des lieux
La Hype et le commerce de l ’ art contemporain
La Fin d ’ East Village
Le Graffiti américain en Europe
Le Graffiti dans les galeries et les musées en Europe
Bibliographie
Index
Notes
EVIL 136 , Tag , date inconnue.
Aérosol peint sur mur de briques. New York .
MITCH 77 , Tag sur un wagon entier , 1981.
Aérosol peint sur wagon de métro. New York .



Introduction


Selon les historiens de l’art et les critiques, Jean-Michel Basquiat, Keith Haring, et Kenny Scharf sont tous des artistes graffeurs subséquemment représentés dans les galeries, à l’instar les peintres, qui commencèrent leurs carrières en « écrivant » ou en « taguant » sur les wagons de métro à New York. Le mouvement graffiti commença avec les expositions à la galerie Fashion Moda, à la Fun Gallery, au Mudd Club, et autres espaces ouverts au début des années 1980. Puis il s’étendit aux galeries établies de SoHo, de la 57 e Rue, et du Salon de l’Art de Bâle. Le mouvement prit fin, quelques années plus tard, quand l’attention des critiques, des marchands d’art et des collectionneurs se porta vers de nouveaux engouements. Au cours des décennies qui suivirent l’apogée du graffiti art , des expositions rétrospectives de Basquiat eurent lieu ; une fondation dévouée à l’héritage de Haring fut établie ; et Scharf continua de tester les limites entre l’art et la culture populaire. Cependant, en général, les écrivains du métro ne reçurent pas cette attention prolongée des critiques ou des historiens de l’art des années 1980. En les considérant comme un groupe distinct, composé des graffeurs qui donnèrent leur nom à ce mouvement et lui apportèrent du « street cred », on peut voir comment le marché de l’art, à New York, assimila un moyen d’expression subculturel et vernaculaire, produit en grande partie par les minorités ethniques et raciales, et à quelles conditions cet art fut accepté.
Il est vrai que Haring est connu pour ses dessins de personnages à la craie blanche sur le papier noir de vieilles affiches publicitaires dans les stations de métro. Et Scharf a bel et bien réalisé des peintures à la bombe sur une ou deux rames de métro, après avoir fait la connaissance de graffeurs via la scène underground new-yorkaise. Cependant, tous deux concédèrent qu’ils vinrent au graffiti « en venant de la direction opposée », comme le déclara Haring. [1] En effet, ils suivaient alors des études d’art relativement conventionnelles à la School for Visual Arts (École des Arts Visuels) de New York, fraîchement débarqués, respectivement, des alentours de Kutztown, en Pennsylvanie, et de Los Angeles, et furent tellement intrigués – voire « hypnotisés » selon les propres termes de Scharf – par l’art spontané qu’ils découvrirent sur les rames de métro, qu’ils décidèrent de s’essayer à cette pratique. [2] Pour parvenir jusqu’à la sphère artistique new-yorkaise, Basquiat, en revanche, emprunta le même chemin que les graffeurs, allant des lieux publics aux lieux commerciaux. Il gagna sa réputation en écrivant des phrases gnomiques sous le nom de « SAMO » en 1979. On trouvait SAMO dans des quartiers spécifiques, surtout près des galeries d’art.
Il existe nombre de raisons qui expliquent que les graffeurs du métro n’ont jamais reçu l’attention sérieuse donnée à leurs pairs. Tout d’abord, les compositions sur lesquelles ils basèrent leurs carrières, les voitures entières qui monopolisèrent l’attention, soit positive, soit négative du public, ont toutes été détruites. Aussi, ces artistes furent souvent oubliés parce que le graffiti fut fermement associé avec la culture hip-hop, qui le liait au marché de masse, et non de l’art établi. Quand l’intérêt du public pour le graffiti diminua, quelques-uns des anciens graffeurs du métro développèrent des carrières de graffeurs tandis que Basquiat, Haring et Scharf réussirent à transcender les multiples références à la culture de masse dans leurs œuvres, accédant ainsi au rang de vrais artistes… Ces trajectoires professionnelles distinctes furent, depuis le début du mouvement, établies par les critiques pour analyser l’art des graffeurs. Basquiat, Haring et Scharf furent considérés comme parties intégrantes de l’histoire de l’art, tandis les graffeurs du métro ne bénéficièrent pas de cette reconnaissance. On ne peut nier que les graffeurs reçurent une attention positive dans les publications estimables d’art, mais leurs peintures restèrent bizarres et exotiques, même aux yeux de leurs admirateurs. Comme l’énonça DAZE, un graffeur de métro, « le graffiti était une langue que les critiques voulaient apprendre au niveau superficiel ; ils ne voulaient pas la parler couramment. » C’est pourquoi, dans cet ouvrage, je chercherai donc à corriger cette perspective-là en prenant au sérieux les ambitions et les accomplissements des graffeurs du métro.
STAR III et divers artistes, Tags , date inconnue.
Aérosol peint sur wagon de métro. New York .


Il est possible de retracer l’histoire de l’art du graffiti jusqu’aux peintures de la grotte de Lascaux, de la lier à l’écriture dans les latrines à Rome, aux images qui apparurent après la Seconde Guerre mondiale avec la phrase « Kilroy was here [Kilroy était ici] » ou à tout autre moyen anonyme de laisser une marque. Cette généalogie suggère une esthétique des lettres et des images grattées sur les murs publics, liée au travail calligraphique des peintres du milieu du XX e siècle, comme celui de Cy Twombly, ou aux figures brutes et naturelles, comme celles de Jean Dubuffet. Le palimpseste construit par le graffiti avec le temps évoque l’Œuvre de Robert Rauschenberg et ses accumulations riches et complexes d’images de la culture de masse. Cependant, l’art du graffiti tiré des pièces du métro fut indépendant de ces influences, du moins avant que les graffeurs ne les découvrent ; Basquiat, par exemple, s’appropria ces influences délibérément. Dans la première étude sérieuse sur l’écriture du métro, l’historien de l’art Jack Stewart argumente, de façon convaincante, que les tags et les pièces qui apparurent à New York entre 1970 et 1978 furent une efflorescence unique, sans lien à aucune source de l’art établi. Les graffeurs du métro reconnaissent que même ceux d’entre eux qui nourrissaient des ambitions artistiques depuis qu’ils étaient petits avaient affiné leurs techniques dans la subculture d’écriture strictement organisée. En outre, ils rejetaient l’appellation de ce qu’ils faisaient « graffiti », terme imposé par la culture officielle de l’état qui voulait le supprimer. « Le graffiti » qualifiait leurs créations de vandalisme criminel. Ils préféreraient appeler leur activité « écriture » ; c’est pourquoi nous utiliserons cette terminologie qui permet de faire la distinction entre ce qui était écrit sur les trains et ce qui était peint sur la toile. Les graffeurs insistaient pour qu’on ne parle pas de leurs peintures comme du « graffiti » parce que ces œuvres étaient créées légalement, et pour un public différent de celui qui voyait les tags et les pièces du métro. Quelques graffeurs se sont rendu compte que l’application du terme « graffiti » à leurs peintures suggérait une limite à leur avancement iconographique et stylistique : comment les peintures pouvaient-elles évoluer tout en correspondant toujours à cette désignation ? Néanmoin

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