Dictionnaire des mots manquants
216 pages
Français

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Description

Un enfant qui perd ses parents ? C’est un orphelin. Mais un parent qui perd son enfant ? Il n’existe pas de mot pour le désigner.


Toute langue a des lacunes lexicales, des zones de sens auxquelles ne correspond aucun terme précis. Ce dictionnaire littéraire donne la parole à quarante-quatre écrivains qui tentent, non pas de fabriquer des néologismes, mais simplement de décrire et d’interroger quelques manques éprouvés dans leur pratique de la langue.


Nul souci d’exhaustivité, nulle possibilité même. Mais l’esquisse d’une cartographie des absences, dans un certain paysage de la littérature française contemporaine.


Belinda Cannone et Christian Doumet ont également dirigé, chez le même éditeur, le Dictionnaire des mots en trop (TM, 2017) et le Dictionnaire des mots parfaits (TM, 2019).


AVEC : Élisabeth Barillé, Pierre Bergounioux, Stéphane Bouquet, Belinda Cannone, Pierre Cleitman, Pascal Commère, François Debluë, Michel Deguy, Jean-Michel Delacomptée, Gérard Dessons, Jean-Philippe Domecq, Max Dorra, Christian Doumet, Anne Dufourmantelle, Renaud Ego, Denis Grozdanovitch, Jacques Jouet, Pierre Jourde, Cécile Ladjali, Pierre Lafargue, Frank Lanot, Alain Leygonie, Diane De Margerie, Jean-Pierre Martin, Isabelle Minière, Dominique Noguez, Gilles Ortlieb, Véronique Ovaldé, Alexis Pelletier, Pia Petersen, Didier Pourquery, Philippe Raymond-Thimonga, Henri Raynal, Philippe Renonçay, Jean Rouaud, James Sacré, Marlène Soreda, Morgan Sportes, Brina Svit, François Taillandier, Claire Tencin, Gérard Titus-Carmel, Patrick Tudoret, Julie Wolkenstein.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 20
EAN13 9782362800955
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Présentation du livre
 
Un enfant qui perd ses parents ? C’est un orphelin . Mais un parent qui perd son enfant ? Il n’existe pas de mot pour le désigner.
Toute langue a des lacunes lexicales, des zones de sens auxquelles ne correspond aucun terme précis. Ce dictionnaire littéraire donne la parole à quarante-quatre écrivains qui tentent, non pas de fabriquer des néologismes, mais simplement de décrire et d’interroger quelques manques éprouvés dans leur pratique de la langue.
Nul souci d’exhaustivité, nulle possibilité même. Mais l’esquisse d’une cartographie des absences, dans un certain paysage de la littérature française contemporaine.
 
Avec Élisabeth BARILLÉ, Pierre BERGOUNIOUX, Stéphane BOUQUET, Belinda CANNONE, Pierre CLEITMAN, Pascal COMMÈRE, François DEBLUË, Michel DEGUY, Jean-Michel DELACOMPTÉE, Gérard DESSONS, Jean-Philippe DOMECQ, Max DORRA, Christian DOUMET, Anne DUFOURMANTELLE, Renaud EGO, Denis GROZDANOVITCH, Jacques JOUET, Pierre JOURDE, Cécile LADJALI, Pierre LAFARGUE, Frank LANOT, Alain LEYGONIE, Diane de MARGERIE, Jean-Pierre MARTIN, Isabelle MINIÈRE, Dominique NOGUEZ, Gilles ORTLIEB, Véronique OVALDÉ, Alexis PELLETIER, Pia PETERSEN, Didier POURQUERY, Philippe RAYMOND-THIMONGA, Henri RAYNAL, Philippe RENONÇAY, Jean ROUAUD, James SACRÉ, Marlène SOREDA, Morgan SPORTES, Brina SVIT, François TAILLANDIER, Claire TENCIN, Gérard TITUS-CARMEL, Patrick TUDORET, Julie WOLKENSTEIN.


Dictionnaire des
mots manquants
dirigé par
Belinda Cannone & Christian Doumet
 
Élisabeth Barillé • Pierre Bergounioux • Stéphane Bouquet
Belinda Cannone • Pierre Cleitman • Pascal Commère
François Debluë • Michel Deguy • Jean-Michel Ddelacomptée
Gérard Dessons • Jean-Philippe Domecq • Max Dorra
Christian Doumet • Anne Dufourmantelle • Renaud Ego
Denis Grozdanovitch • Jacques Jouet • Pierre Jourde
Cécile Ladjali • Pierre Lafargue • Frank Lanot • Alain Leygonie
Diane de Margerie • Jean-Pierre Martin • Isabelle Minière
Dominique Noguez • Gilles Ortlieb • Véronique Ovaldé
Alexis Pelletier • Pia Petersen • Didier Pourquery
Philippe Raymond-Thimonga • Henri Raynal • Philippe Renonçay
Jean Rouaud • James Sacré • Marlène Soreda • Morgan Sportes
Brina Svit • François Taillandier • Claire Tencin
Gérard Titus-Carmel • Patrick Tudoret
Julie Wolkenstein


 
© 2016 Éditions Thierry Marchaisse

Conception visuelle et photographie de couverture : Denis Couchaux
Mise en page intérieure : Anne Fragonard-Le Guen
 
Éditions Thierry Marchaisse
221 rue Diderot
94300 Vincennes
http://www.editions-marchaisse.fr

Forum des lecteurs : http://www.editions-marchaisse.fr/forum
Marchaisse
Éditions TM

Diffusion-Distribution : Harmonia Mundi

ISBN (ePub) : 978-2-36280-095-5
ISBN (papier) : 978-2-36280-094-8


Préface
Toutes les langues ont leurs lacunes. Ce dictionnaire littéraire explore le manque au cœur de l’expression verbale et présente quelques moyens d’y remédier.
Conforme en cela à la loi du vivant, le tissu des mots répare lui-même ses propres déchirures. Il dispose, là où l’idiome fait défaut, les substituts qui rendent le manque imperceptible. Mieux : qui le magnifient et l’enchantent en rendant la couleur, le ton, le point de vue exacts qu’exige le sens. Villiers de l’Isle-Adam, orfèvre en la matière, nous livre la raison de ce pouvoir : « Étant donnés la couleur et le ton d’un sujet dans l’esprit, n’importe quel vocable peut toujours s’y adapter en un sens quelconque, dans l’éternel à peu près de l’existence et des conversations humaines. – Il est tant de mots vagues, suggestifs, d’une élasticité intellectuelle si étrange ! et dont le charme et la profondeur dépendent, simplement, de ce à quoi ils répondent  ! 1  » C’est, selon lui, l’ élasticité des mots qui leur donne cette aptitude aux réparations. C’est l’étendue vague de leur champ sémantique qui les rend capables de couvrir tant de jachères. Villiers applique au phénomène le nom de suggestion , au moment même où Mallarmé donne à ce terme toute sa force en poésie : «  Nommer un objet, c’est supprimer les trois quarts de la jouissance du poème qui est faite de deviner peu à peu : le suggérer , voilà le rêve 2 . »
 
Les auteurs qu’on va lire furent tous invités à proposer et à décrire une zone de sens qui n’est couverte par aucun mot de la langue française et exige donc un recours à l’art de suggérer. Prosateurs ou poètes, ils ont prouvé, en répondant à l’invitation, que l’élasticité n’était étrangère à aucune sorte d’écriture, si grand soit notre souci de précision. En vérité, quiconque traite avec les mots rencontre leur foncière évanescence. Non pas qu’une idée ciselée préexiste à l’entreprise d’écrire : l’idée, la chose-à-dire ne prennent sans doute forme qu’au terme d’une longue suite d’éliminations où les contours ne se dessinent que très progressivement. Tel est le travail de l’écrivain, par là comparable à celui du sculpteur. Telle est aussi sa raison d’être : ce qui se donnait d’abord sous les espèces négatives de la lacune, de la défaillance et du manque apparaît peu à peu comme l’espace à combler entre la langue et telle région du réel ou de la pensée, qu’on se propose d’atteindre. Or cette région, la langue est seule en mesure de la délimiter exactement.
 
On a choisi de s’en tenir au français, afin d’éviter les problèmes directement liés à l’exercice de la traduction : le sentiment du mot manquant suscité par la référence à une autre langue ne concerne que la compétence relative des idiomes, non leur essentielle incomplétude. Or ce dictionnaire, partant de l’expérience la plus commune – celle des mots qui nous manquent –, incline bel et bien à réfléchir sur l’essence même de l’écriture en posant les deux questions inhérentes à tout manque : d’où vient-il, et comment peut-il être réparé ? À lire les expériences qui inspirent une telle réflexion, on comprend vite que deux cas opposés se présentent aux auteurs : des situations tellement singulières ou confuses ou complexes qu’elles ne trouvent pas d’expression ; et d’autres, au contraire, si simples et si massives qu’aucun terme ne parvient à les nommer. La langue semble alors avoir, pour ainsi dire, répondu par l’absence, comme si un interdit s’opposait à la nomination. Deux cas extrêmes du balbutiement, donc. Pascal Quignard, parlant d’une période exceptionnellement indicible de son existence, note qu’il y percevait « des choses qui n’avaient pas de nom. Tout ce qui était étranger au langage, tout ce qui était rude, brut, indivisible, tenace, solide, imperceptible 3  ».
 
Le tenace et l’imperceptible ; l’étrange et l’indivisible : voilà ce qu’ont accepté d’affronter les écrivains sollicités. Chacun tente de répondre à sa façon : de nommer ce qui ne peut l’être, et d’interroger cette impossibilité. Reflets et en même temps dépassement de ces tâtonnements, les entrées se présentent sous la forme d’une triangulation méthodique du vide : le champ du mot manquant y est délimité par trois termes proches. La diversité des réponses, jamais réduites à un simple néologisme, révèle des manières très diverses d’écouter la langue, de négocier avec elle, de la flatter, de la duper ; des renoncements aussi, voire des découragements. Toute une affectivité, en somme, bonheurs et malheurs d’expression, qui colorent notre lien aux mots, c’est-à-dire au monde.
 
On le devine aisément, nul souci, nulle possibilité même d’exhaustivité : aucun dictionnaire, comporterait-il des milliers de pages, ne saurait couvrir la totalité des lacunes lexicales. À peine peut-il, à un moment donné, pour un ensemble d’écrivains donné, esquisser une cartographie du manque.
 
Celle que dresse cet ouvrage correspond à un certain état de la langue. Les quarante-quatre auteurs qui y ont contribué, en acceptant d’évoquer, sous des formes diverses, les limites de leur pratique, dessinent ainsi un certain paysage de la littérature française contemporaine.  
 
Belinda Cannone et Christian Doumet


1 Villiers de l’Isle-Adam, L’Ève future , in Œuvres complètes , vol. 1, Bibl. de la Pléiade, Gallimard, Paris, 1986, p. 913.

2 Mallarmé, « Sur l’évolution littéraire », réponse à l’enquête de Jules Huret, in Œuvres complètes , vol. 2, Bibl. de la Pléiade, Gallimard, Paris, 2003, p. 700.

3 Pascal Quignard, Vie secrète , Gallimard, Paris, 1998, p. 71.


De l’usage de ce dictionnaire
Chaque entrée du dictionnaire est constituée par un triangle lexical qui définit approximativement l’aire dans laquelle se situe un mot manquant. Par exemple, il existe un terme qui désigne l’enfant ayant perdu ses parents : orphelin . Mais le parent ayant perdu son enfant ? Ça ne se dit pas.
À la pointe supérieure de chaque triangulation figure le mot-clé, qui domine les autres en ce qu’il suscite et oriente avec le plus d’insistance le sentiment du mot manquant. Les deux autres termes qui l’accompagnent permettent de délimiter plus finement le champ sémantique en question. Dans notre exemple, à savoir l’entrée Deuil – Parent – Enfant, le mot choisi pour indexer alphabétiquement le mot manquant en question est donc Deuil.
La table des entrées répertorie l’ensemble des triangulations par mots-clés. On s’y référera pour repérer les zones blanches de la langue.
On trouvera également en fin d’ouvrage une brève biobibliographie de chacun des contributeurs.
Belinda Cannone et Christian Doumet


Table des entrées
Adam – substance – esprit, Renaud Ego
Alliance – perception – abstraction, Jean-Philippe Domecq
Amour – autrefois – aujourd’hui, Jean-Michel Delacomptée
Association – élément réel – image onirique, Belinda Cannone
Barcarolles – affect – échec, Max Dorra (et Christian Doumet)
Bruit – silence – inquiétude, Pascal Commère
Captur

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