La banalité du conformisme
130 pages
Français

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La banalité du conformisme , livre ebook

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Description



Le conformisme est l'état qui nous pousse à parler ou agir toujours comme ceux qui nous entourent. Homogénéité, unanimisme, autocensure sont les facettes les plus évidentes du conformisme.



Nul n'adopte volontiers une étiquette qui nie notre individualité... pourtant chacun d'entre nous est bel et bien concerné.



Nous sommes en fait tous des hommes et des femmes ordinaires, formatés par le conformisme. Les parcours, les privilèges, les évènements de vie des uns et des autres nous paraissent néanmoins toujours si différents. Mais nos différences ne sont-elles pas un leurre ?



Un simple habit qui cacherait la grande homogénéité ? Des cadres d'entreprise dont on attend dynamisme, bonne humeur et créativité aux citoyens d'Oceania sous surveillance dans "1984", nous sommes tous, à des degrés divers, sous l'influence de forces qui modèlent nos paroles et nos modes de pensée.



Retraçant l'histoire du concept de conformisme et explorant ses mécanismes, cette étude critique et transversale mobilise autant la littérature classique que la culture populaire et la sociologie.



Avec tact et érudition, l'auteur nous invite à explorer la banalité d'une idée à laquelle nul ne saurait échapper !



Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 02 mai 2019
Nombre de lectures 3
EAN13 9782378902551
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0800€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La banalité du conformisme



La banalité du conformisme
Rester libre dans ses idées - Choisir son engagement
Auteur : Jean GRIMALDI d’ESDRA
Édition 2019
© GERESO Édition 2019
Direction de collection : Catherine FOURMOND
Suivi éditorial et conception graphique intérieure : GERESO Édition
Principe de couverture : ATMOSPHÈRE COMMUNICATION
Illustration : © Vladimir Obradovic/istockphotos.com
www.gereso.com/edition
e-mail : edition@gereso.fr
Tél. 02 43 23 03 53 - Fax 02 43 28 40 67
Reproduction, traduction, adaptation interdites
Tous droits réservés pour tous pays
Loi du 11 mars 1957
Dépôt légal : Mai 2019
ISBN : 978-2-37890-160-8
EAN 13 : 9782378901608
ISBN numériques :
ISBN eBook : 978-2-37890-254-4
ISBN ePub : 978-2-37890-255-1
ISBN Kindle : 978-2-37890-256-8
GERESO SAS au capital de 160 640 euros - RCS Le MANS B 311 975 577
Siège social : 38 rue de la Teillaie - CS 81826 - 72018 Le Mans Cedex 2 - France





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« Ils ne mourraient pas tous, mais tous étaient frappés… »
Les animaux frappés de la peste - Jean de La Fontaine



Avant-propos
Le conformisme est l’état qui nous pousse à parler ou agir toujours comme ceux qui nous entourent. Parfois, quand nous voudrions présenter ou proclamer une vision personnelle, il nous incite à taire notre pensée. Homogénéité, unanimisme, autocensure sont les facettes les plus évidentes du conformisme.
En règle générale, ce mot gêne : on ne sait le définir spontanément, on préfère parler des anticonformistes ou des non-conformistes qui sont en opposition avec leur communauté ou la société. La réalité se définit par l’exception… Mais le phénomène principal est ignoré. Toujours. Peut-être parce qu’il nous touche. Nous ne pouvons, ni ne voulons nous l’avouer.
Nous sommes en fait tous des hommes ordinaires, formatés par le conformisme. Les parcours, les privilèges, les évènements de vie des uns et des autres nous paraissent néanmoins toujours si différents. Mais nos différences ne sont-elles pas un leurre ? Un simple habit qui cacherait la grande homogénéité ? Ordinaires ? Par l’esprit, par la volonté, par le langage, par l’action. Et tous ces hommes ordinaires se ressemblent. Ils vivent d’une pensée toute faite, nullement d’une pensée personnelle. Comment cela est-il donc possible ?
Nous avons mené notre enquête sur l’homme ordinaire, (vous, moi), immergé dans de grandes organisations et dans la société moderne : sa naissance, sa vie, son action, sa pensée. Il nous faut comprendre ce qu’il est, comment il fonctionne. La focalisation sur ce thème peut laisser penser au lecteur que le sujet abordé est la cause explicative de tout phénomène, de tous les maux de notre société. Loin de nous cette volonté. Simplement, l’étude de ce sujet marque la forte direction que prend la vie contemporaine.
Certains de nos développements s’appuient tout autant sur des romans de science-fiction que sur la vie quotidienne, des films que sur l’histoire, sur la sociologie, sur les pratiques des régimes totalitaires où le conformisme était une chape de plomb bien visible, bien réelle. Pour lever le voile sur ce que nous ne voyions pas, il faut imaginer, transposer. Chausser les bonnes lunettes qui montrent la réalité de ce qui est peut-être notre univers d’aujourd’hui ou ce que sera celui de demain. Ces lectures, ces comparaisons pourraient laisser supposer que nous sommes déjà complètement broyés dans un monde conforme sans aucune possibilité de nous échapper, de vivre ou travailler dans un environnement à notre goût, à notre mesure, selon nos conceptions de la liberté et de l’épanouissement. Le pire n’est jamais certain. Mais nous sommes sans doute déjà des hommes « ordinaires » si aucun des symptômes du conformisme ne nous apparaît clairement.
L’analyse requiert aussi de pousser à leur stade ultime les prémisses que l’on peut recueillir avec objectivité dans la vie habituelle de nombre de nos contemporains. Le meilleur moyen de se défendre du conformisme est de dévoiler son mécanisme caché sur lequel nous n’aurons pas de prise s’il n’apparaît pas clairement. C’est un mécanisme dont la pratique modifie notre personnalité, par petites touches, insensiblement, subrepticement.
Des époques passées et des régimes abolis avaient déjà créé de tels processus. Sommes-nous assez inconscients pour nous imaginer totalement protégés de nouveaux risques ? Notre esprit rejette cette éventualité. Les signes annonciateurs seraient trop limpides, trop forts ; nous saurions réagir, condamner, dénoncer des tels agissements. Or dans notre vie ordinaire, des outils, des pratiques, des ressorts de la vie sociale se modifient insidieusement, se transforment, mutent, pour progressivement nous amener à des situations que nous ne voulons accepter pour rien au monde. Des successions de petits et grands ajustements dans nos styles de vie, dans notre travail, dessinent de nouvelles pratiques sociales. Phénomène plus subtil et pernicieux : et si nous-mêmes, sans nous en rendre compte, nous jouions un rôle majeur dans la création d’un nouveau conformisme ? Aucun d’entre nous n’accepte d’être traité de conformiste. Cela sonne comme une perte de liberté, comme une absence de pensée personnelle, comme une dévaluation de notre capacité supposée à apposer notre marque sur notre environnement. Et si nous avions malgré tout enclenché ces mécanismes ?
Se conformer au milieu ambiant pour créer des relations est pour beaucoup une action spontanée. Se mouler sur ce que pensent tous ceux qui nous entourent est une autre étape. En quelque sorte, la mise en conformité d’une personne avec un milieu se réalise par les règles en usage, les comportements attendus et les pensées banalisées.
Jacques Ellul, penseur très atypique, n’était pas loin de penser que le conformisme allait devenir un nouveau totalitarisme 1 . Qu’un esprit libre, de haute culture, nous alerte déjà dans le XX e siècle finissant, devrait susciter notre réflexion. L’expression « nouveau totalitarisme » est forte. Jacques Ellul y voit le risque d’une société où la liberté s’amenuise, puis disparaît.
Nous définirons ce qu’est le conformisme, ses formes atténuées, supportables, normales. Puis nous explorerons ce que signifie le conformisme universel, plus dangereux, plus envahissant.
La première sorte de conformisme ne nous paraît pas choquante, elle n’est pas condamnable, elle est nécessaire au fonctionnement de toute société. C’est plus ou moins le respect des convenances sociales qui sont la base d’une indispensable sociabilité. Communiquer avec nos proches, tisser des liens, se découvrir, trouver des points communs pour parler, vivre, agir ensemble.
La deuxième sorte de conformisme est une mise au pas, un abandon de notre individualité, de notre personnalité. Les pensées personnelles peuvent résister un certain temps dans le silence, la réserve. Mais à la fin, tout s’épuise, se disloque. On ne signifie plus aux autres, à nos voisins proches comme à l’institution ou l’organisation pour laquelle on travaille, notre perception, nos croyances, nos positions. On adopte, volontairement ou non, une manière de penser homogène qui préserve un consensus conforme à ce qui est véhiculé ordinairement autour de nous.
La troisième sorte enfin est le conformisme universel. Aucun secteur ne lui est étranger ou fermé. Il envahit tous les cercles de la vie sociale, il s’infiltre comme un gaz dans toutes les relations humaines. Il est suggéré, provoqué, contrôlé, imposé. Ce conformisme universel n’a pas atteint sa pleine diffusion, pour l’instant. Seules les sociétés totalitaires l’ont expérimenté dans le passé…
Nous nous proposons de décortiquer ce phénomène conformiste qui touche toutes les organisations de taille relativement importantes. Nous voulons comprendre où il prend naissance, comment il se généralise. Il nous faut mesurer ses impacts et ses conséquences, identifier des voies de sauvegarde, définir d’autres approches dans les organisations, dans la société, pour retrouver un climat plus sain, susciter la créativité en abandonnant une pensée toute faite.

. Jacques Ellul, historien du droit, sociologue a analysé tous les phénomènes d’évolution de nos sociétés. Il s’est penché sur le berceau de l’écologie. Une partie de son œuvre a notamment étudié les impacts de la technique sur nos vies, sur la Cité. Pour l’expression « conformisme et totalitarisme » cf. le film de Serge Steyer, Jacques Ellul, L’homme entier .


Chapitre 1
Les origines du conformisme
Choses vues dans la vie ordinaire
L’idée de ce livre s’est imposée lors d’une réunion dans une grande entreprise. Jamais la réalité du conformisme ne m’était apparue avec autant de force.
Que veulent les entreprises ? Rep

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