Les modalités de mise en place d'une imposition minimale sur le revenudes personnes physiques en application de l'article 15 de la loi n° 2007-1223 du 21 août 2007 en faveur du travail, de l'emploi et du pouvoir d'achat

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L'article 15 de la loi n° 2007-1223 du 21 août 2007 en faveur du travail, de l'emploi et du pouvoir d'achat, prévoit la présentation au Parlement, le 15 octobre 2007, d'un rapport sur les modalités de mise en place d'une imposition minimale sur le revenu des personnes physiques. Ce rapport établi par le ministère de l'économie, des finances et de l'emploi, présente une simulation de la mise en place de cet impôt minimal qui concernerait les Français aux revenus les plus élevés. Dans une première partie, il décrit la situation de l'impôt sur le revenu en 2007 (caractéristiques, comparaison avec la CSG, expériences de limitation du cumul des avantages fiscaux et description des expériences étrangères). Dans la deuxième partie il indique quelle serait la nature d'un impôt minimal français (choix de l'objectif et contraintes de l'exercice). Dans la troisième partie, il présente les options étudiées, le mécanisme de pondération et en fait l'analyse. En conclusion, le gouvernement n'est pas favorable à un tel impôt minimal, celui-ci pouvant notamment se trouver en contradiction avec le choix de baisse des prélèvements obligatoires et risquant de toucher des contribuables ne bénéficiant pas de niches fiscales (exonérations, abattements, déductions, réductions et crédits d'impôt).
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01 octobre 2007

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Français

RAPPORT PRESENTANT LES MODALITES DE MISE EN PLACE D’UNE IMPOSITION MINIMALE SUR LE REVENU DES PERSONNES PHYSIQUES REMIS AU PARLEMENT EN APPLICATION DE L’ARTICLE 15 DE LA LOI N° 2007-1223 DU 21 AOUT 2007 EN FAVEUR DU TRAVAIL, DE L'EMPLOI ET DU POUVOIR D'ACHAT. OCTOBRE 2007
Rapport sur les modalités de mise en place d’une imposition minimale sur le revenu des personnes physiques en application de l’article 15 de la loi n° 2007-1223 du 21 août 2007 en faveur du travail, de l'emploi et du pouvoir d'achat.
Introduction
I. – La situation actuelle de l’impôt sur le revenu
1) Les caractéristiques de l’impôt sur le revenu français
a) Un impôt fortement « personnalisé » b) Un barème récemment resserré c) Un impôt dont le poids relatif est en diminution d) Un impôt concentré e) Un impôt rendu complexe par la multiplication des dispositifs dérogatoires f) Un impôt progressif parfois éludé
2) Comparaison avec la CSG
3) Les expériences de limitation du cumul des avantages fiscaux
a) Les tentatives précédentes de réforme 1°) La suppression de certaines niches fiscales 2°) Le plafonnement des niches fiscales b) L’apport des exemples étrangers 1°) Exemple des Etats-Unis 2°) Exemple du Canada 3°) Portée de chaque solution
II. – La nature d’un impôt minimal français
1) Le choix de l’objectif
a) Impôt minimal universel b) Impôt minimal de remplacement
2) Les contraintes de l’exercice
a) Les difficultés d’élaboration d’un dispositif alternatif b) Les contraintes constitutionnelles et juridiques - le principe d’égalité et la contribution proportionnée aux charges publiques - l’intelligibilité du dispositif - l’absence de rétroactivité
III. Les options étudiées
1) Typologie
2
a) Imposition minimale forfaitaire sur les recettes brutes
b) Plancher d’imposition inspiré du plafonnement des impositions directes
c) Imposition minimale proportionnelle au revenu
d) Imposition minimale proportionnelle à une cotisation d’impôt de référence
2) Mécanisme de pondération
- « Franchise » d’impôt minimal
3) Analyse
a) Imposition minimale forfaitaire sur les recettes brutes
b) Plancher d’imposition inspiré du plafonnement des impositions directes
c) Imposition minimale proportionnelle au revenu d) Imposition minimale proportionnelle à une cotisation d’impôt de référence
Liste des annexes -1 et 2. Données fondamentales de l’impôt sur le revenu Annexes -3. Phases de calcul de l’impôt sur le revenu Annexe -4. Graphique de l’évolution des taux d’imposition moyens par déciles de revenus Annexe - Annexe 5. Tableau récapitulatif des avantages fiscaux par nature - Annexe 6. Exposé des exemples, américain et canadien, de mise en place d’une imposition minimale - Annexe 7. Fiche de chiffrage - Annexe 8. Exposé du principe de retraitement pour le calcul de l’imposition minimale des charges déductibles des revenus fonciers au titre des régimes spéciaux
3
Introduction
L’article 15 de la loi n° 2007-1223 du 21 août 2007 en faveur du travail, de l'emploi et du pouvoir d'achat, prévoit la présentation au Parlement, le 15 octobre 2007, d’un rapport sur les modalités de mise en place d’une imposition minimale sur le revenu des personnes physiques.
Le présent rapport a pour objet de présenter différentes options pour créer, le cas échéant, une imposition minimale qui concernerait les Français aux revenus les plus élevés.
Après avoir rappelé les caractéristiques actuelles de l’impôt sur le revenu, le rapport présentera les objectifs et les contraintes qui encadrent la création d’un impôt minimal. L’étude d‘exemples étrangers permettra de compléter cette analyse.
Les pistes étudiées sont présentées et analysées dans la troisième partie.
I. - La situation actuelle de l’impôt sur le revenu
1) Les caractéristiques de l’impôt sur le revenu français
a)unimpôt fortement« personnalisé »
L’impôt sur le revenu des personnes physiques est fortement personnalisé.
En premier lieu, il repose sur la notion de foyer fiscal dont la composition est prise en compte par le système du quotient familial. Ainsi, l’impôt sur le revenu français est conçu comme un impôt dont le montant doit être proportionné aux facultés contributives de chaque contribuable, celles-ci s’appréciant en fonction de l’importance des revenus du foyer fiscal et du nombre de personnes à charge.
Le système du quotient, instauré en 1948, constitue une spécificité française. Les autres pays étrangers (à l’exception du Luxembourg) accordent plutôt des déductions forfaitaires pour compenser les charges de famille. Il s’agit tantôt d’un abattement sur le revenu imposable (Belgique, Pays-Bas, Japon) tantôt d’une réduction d’impôt (Autriche, Italie, Irlande, Royaume-Uni) ou encore d’un crédit d’impôt (Etats-Unis, Norvège). En Allemagne, les familles peuvent choisir entre un système d’abattement forfaitaire ou de crédit d’impôt, selon leur niveau de revenu.
En second lieu, la situation personnelle du contribuable est également prise en compte au travers d’avantages fiscaux spécifiques : exonérations à caractère familial ou social (allocations familiales, indemnités journalières de maladie…), abattements sur le revenu imposable (pour les personnes âgées par exemple), réductions d'impôt ou crédits d'impôt (frais de scolarité, frais de garde des jeunes enfants à l’extérieur du domicile…).
Ces différents dispositifs sont généralement cumulables entre eux.
b)Unbarème récemmentresserré
Depuis 1990, le nombre de tranches du barème et le taux de la dernière tranche d’imposition ont été plusieurs fois diminués. Ainsi le nombre de tranches du barème a été réduit de 13 tranches situées entre 0 % à 56.80 % en 1990, à 7 tranches en 1994, puis à 5 tranches en 2006 situées entre 0 % et 40 %.
4
Il est précisé que l’impôt sur le revenu net à payer ne résulte pas exclusivement de l’application du barème mais contient également une composante proportionnelle (imposition des plus-values de cession de valeurs mobilières, revenus soumis au prélèvement forfaitaire libératoire).
Resserrement du barème à 5 tranches. A compter des revenus de 2006, l'article 76 de la loi de finances pour 2006 a supprimé l'abattement de 20 % dont bénéficiaient la plupart des revenus d'activité et de remplacement, afin d'en intégrer les effets dans les taux du barème. L’article 75 de la loi précitée a, pour sa part, modifié de manière structurelle le barème en diminuant le nombre de tranches et en ajustant les taux.
Celui-ci s’établit comme suit, pour l’imposition des revenus de l’année 2006 :
- 5,5 % pour la fraction supérieure à 5 614 € et inférieure ou égale à 11 198 € ;
- 14 % pour la fraction supérieure à 11 198 € et inférieure ou égale à 24 872 € ;
- 30 % pour la fraction supérieure à 24 872 € et inférieure ou égale à 66 679 € ;
- 40 % pour la fraction supérieure à 66 679 €.
Ces nouvelles dispositions profitent à la très grande majorité des contribuables puisque les foyers fiscaux précédemment imposés au taux de 19,14 % ou de 28,26 %, et désormais imposés à un taux marginal de 14 %, sont les principaux bénéficiaires de ce nouveau barème. Suite à cette réforme, le taux marginal supérieur de l’impôt sur le revenu en France se situe désormais dans la moyenne de ce qui est pratiqué au niveau des impôts d’Etat des pays de l’OCDE.
Evolution par pays du taux marginal supérieur de l’impôt sur le revenu (y compris impôt local)
Taux Allemagne Belgique Espagne Etats-Unis France Italie Pays-Bas Royaume-Uni Moyenne
Source Direction de la Législation fiscale
c)unimpôtdont lepoidsrelatifest en déclin
en 2007 45 % 50 % 45 % 35 % 40 % 43 % 52 % 40 % 43,75 %
L’impôt sur le revenu représente un produit de 58,2 milliards d’euros au titre des revenus de 2006 alors que son produit s’élevait à 56 milliards d’euros au titre de l’année précédente.
Années budgétaires 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007
Evolution des recettes de l’IR
Projets de lois de finances (en M€)
Evaluations proposées 57.095
Evaluations révisées 45 658 49 698 52 793 53 388 51 420 53 055 53 457 55 960 58 180
Sources: Documents budgétaires des projets de lois de finances - évaluation des voies et moyens (recettes) - tome 1. Documents budgétaires des projets de lois de finances rectificatives.
5
3 250
2 435
2004
2003
1 640
2 050
1 540
2007
2008
1 700
1 640
1 500
6
4 230
3 200
2 550
Le tableau suivant illustre, en nombre et en montant, l’évolution du poids des dépenses fiscales les plus importantes en montant.
1 600
1 560
3 600
2 350
3 240
2006
110214
2 060
1 860
120401
110227
140119
N° Impôt
140101
Ainsi, le poids de l’impôt sur le revenu français, CSG non comprise (6,5 % des prélèvements 1 2 obligatoires contre 9 % en 1990) , est sensiblement inférieur à la moyenne de celui des pays de l’Union européenne (environ 23 %).
120202
110102
2 100
1 040
1 Données 2004.Source DGTPE FIPU 2. 2 17 % des prélèvements obligatoires si on tient compte de la CSG. 3 Le nombre prévisionnel des dépenses fiscales pour l’exécution du budget 2008 est de 200 en matière d’impôt sur le revenu.
130201
1 715
1 370
1 270
e)Unimpôtrendu complexeparla multiplication desdispositifs dérogatoires
d)Unimpôtconcentré
Dépenses fiscales supérieures à 1 milliard d’euros (en millions d’euros)
1 500
2 330
1 000
900
1 100
2 800
4 230
1 600
1 100
Pris individuellement, il représente une faible part de l’ensemble des prélèvements obligatoires et son rendement est plus faible que celui de la CSG (71,7 Milliards d’euros de recettes constatées en 2005 et 76,1 milliards d’euros évaluées pour 2006).
Le Conseil des Prélèvements Obligatoires (anciennement Conseil des Impôts), dans son XXIème rapport au Président de la République, rendu en 2003, recensait pour les impôts dont les recettes sont affectées à l’Etat, 418 dispositifs dérogatoires en 2003 dont 174 pour le seul impôt sur le 3 revenu , soit globalement une centaine de plus qu’au début des années quatre-vingts.
Sur un nombre total d’environ 35 millions de foyers fiscaux, 48 % ne sont pas imposables au titre de l’imposition des revenus de 2005, tandis que les 10 % des foyers les plus aisés paient 72 % de l’impôt sur le revenu pour 36 % des revenus déclarés.
Multiplication des dépenses fiscales. L’impôt sur le revenu se caractérise par une assiette relativement étroite en raison de multiples exonérations, abattements, déductions, réductions et crédits d’impôt, plus communément désignés « niches fiscales ».
940
Non listée
1 000
1 550
1 500
1 740
1 880
1 600
1 610
Le Conseil des Prélèvements Obligatoires notait que « la multiplication de telles dispositions fiscales dérogatoires pourrait […] aller à l’encontre de l’esprit de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, dont l’article 13 prévoit que l’indispensable contribution commune doit être également répartie entre les citoyens, en raison de leurs facultés ».
2 190
2005
3 300
2 700
Nature de la dépense fiscale 2002 Exonération des produits attachés aux bons ou contrats de 3 680 capitalisation Prime pour l'emploi en faveur des contribuables modestes 2 145 déclarant des revenus d'activité Abattement de 10 % sur le montant des pensions et retraites 1 995 Exonération des intérêts et primes versés dans le cadre de 1 780 l'épargne logement Demi-part supplémentaire pour les contribuables seuls ayant eu un ou plusieurs enfants à charge (plafonnée lorsque le dernier 1 520 enfant a plus de 26 ans) Exonération des prestations familiales, de l'allocation aux adultes handicapés ou des pensions d'orphelin, de l'aide à la famille pour l'emploi d'une assistante maternelle agréée, de 1 570 l'allocation de garde d'enfant à domicile et de l'aide à la scolarité Revenus fonciers : déduction des dépenses de grosses Non réparations et d’amélioration listée Réduction d'impôt au titre de l'emploi, par les particuliers, d'un 1 360 salarié à domicile
1 700
2 145
2 130
3 950
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