151
pages
Français
Documents
1999
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne En savoir plus
Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement
Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement
151
pages
Français
Ebook
1999
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne En savoir plus
Publié par
Publié le
01 décembre 1999
Nombre de lectures
34
Licence :
Langue
Français
Publié par
Publié le
01 décembre 1999
Nombre de lectures
34
Licence :
Langue
Français
Agriculture
et
négociations
commerciales
Rapport
Dominique Bureau
Jean Christophe Bureau
Commentaires
Paul Champsaur
Pierre Jacquet
Compléments
Vincent Chatellier, François Colson,
la Direction de la Prévision
et Sylvie Hel ThelierRéalisé en PAO au Conseil d’Analyse Économique
par Christine Carl
© La Documentation française. Paris, 1999 ISBN : 2 11 004247 8
« En application de la loi du 11 mars 1957 (article 41) et du Code de la propriété intellectuelle du 1er juillet 1992, toute
reproduction partielle ou totale à usage collectif de la présente publication est strictement interdite sans l’autorisation
expresse de l’éditeur.
Il est rappelé à cet égard que l’usage abusif de la photocopie met en danger l’équilibre économique
des circuits du livre. »La création du Conseil d’Analyse Économique « répond à la nécessité
pour un gouvernement trop souvent confronté à l’urgence, de pouvoir se
référer à une structure de réflexion qui lui permette d’éclairer ses choix
dans le domaine économique. J’ai souhaité aussi créer un lien entre deux
mondes qui trop souvent s’ignorent, celui de la décision économique publi
que et celui de la réflexion économique, universitaire ou non.
J’ai pris soin de composer ce Conseil de façon à tenir compte de toutes
les sensibilités. Le Conseil d’Analyse Économique est pluraliste. C’est là
un de ses atouts principaux, auquel je suis très attaché. Il doit être un lieu
de confrontations sans a priori et les personnes qui le composent doivent
pouvoir s’exprimer en toute indépendance. Cette indépendance — je le
sais — vous y tenez, mais surtout je la souhaite moi même.
Ces délibérations n’aboutiront pas toujours à des conclusions parta
gées par tous les membres ; l’essentiel à mes yeux est que tous les avis
puissent s’exprimer, sans qu’il y ait nécessairement consensus.
...
La mission de ce Conseil est essentielle : il s’agit, par vos débats, d’ana
lyser les problèmes économiques du pays et d’exposer les différentes op
tions envisageables. »
Lionel Jospin, Premier Ministre
Discours d’ouverture de la séance d’installation du
Conseil d’Analyse Économique, le 24 juillet 1997.
Salle du Conseil, Hôtel de Matignon.Sommaire
Introduction ............................................................................................... 7
Pierre Alain Muet
Agriculture et négociations commerciales ................................................... 9
Dominique Bureau et Jean Christophe Bureau
Commentaires
Paul Champsaur ......................................................................................75
Pierre Jacquet .........................................................................................79
Compléments
Complément A. « Agenda 2000 » et modulation des aides directes ....... 85
François Colson et Vincent Chatellier
Complément B. La rémunération des effets externes de l’agriculture .. 107
Vincent Richard
Complément C. Tendances des politiques agricoles ............................. 121
Sylvie Hel Thelier
Résumé ..................................................................................................141
Summary ............................................................................................... 145
AGRICULTURE ET NÉGOCIATIONS COMMERCIALES 5Introduction
Le principe d’un nouveau cycle de négociations commerciales com
mençant en 1999 avait été établi par l’accord final de l’Uruguay Round, qui
précisait que celui ci devrait viser des réductions progressives et substan
tielles du soutien et de la protection de l’agriculture. La négociation qui va
s’amorcer apparaît donc comme un élément déterminant du cadre de ré
flexion sur la réforme agricole, confrontée par ailleurs, à l’échelle euro
péenne, aux déséquilibres prévisibles des marchés agricoles, aux contrain
tes budgétaires communautaires, et aux perspectives d’adhésion des pays
d’Europe centrale et orientale. L’agriculture a en outre un rôle fondamental
à jouer pour la préservation et l’équilibre de l’espace naturel et l’aménage
ment du territoire.
Dans cette perspective, le rapport établi par Dominique Bureau et
Jean Christophe Bureau vise à identifier les instruments – et notamment
les types de soutien –, qui permettent de concilier l’ouverture au commerce
international de notre agriculture et le maintien d’un tissu rural actif sur
l’ensemble du territoire. Les auteurs considèrent que le processus de
« découplage » entre les prix agricoles et le soutien au revenu des agricul
teurs est bénéfique à long terme pour l’Europe, comme pour l’agriculture
française, dès lors que des filets de sécurité sont mis en place et que le
soutien est conçu pour favoriser la vocation territoriale de l’agriculture.
Le découplage contribue en effet à la résorption des déséquilibres des
marchés agricoles européens. Il est préférable à la réduction et au contrôle
quantitatif de l’offre qui empêchent la France d’exprimer ses avantages
comparatifs au niveau intra communautaire. Cependant sa mise en œuvre
appelle une analyse au cas par cas. Paul Champsaur souligne en effet dans
son commentaire que la référence aux marchés mondiaux est pertinente
pour les grandes cultures, mais ne l’est pas pour les productions animales.
Dans ce dernier cas, l’équilibre à rechercher se situe à l’échelle commu
nautaire et appelle, de ce fait, un degré de découplage plus faible.
Les enjeux commerciaux de l’agriculture ne se limitent pas aux ques
tions de soutien et de protection tarifaire. On assiste, en effet, à une multi
plication des différends commerciaux mettant en cause des réglementa
tions ou des politiques nationales, dans lesquelles l’agriculture tient une
place importante, qu’il s’agisse des réglementations sanitaires et phytosa
AGRICULTURE ET NÉGOCIATIONS COMMERCIALES 7nitaires, des normes environnementales ou des organismes génétiquement
modifiés. Ces différends concrétisent un conflit d’objectifs récurrent entre
la libéralisation des échanges et l’exigence accrue des consommateurs et
des citoyens vis à vis des modes de production agricole.
Le rapport s’inscrit ici dans la problématique générale des futures négo
ciations commerciales, qui devront notamment concevoir et adapter la
manière dont l’OMC appréhende l’effet de certaines réglementations na
tionales sur le commerce mondial. Sans fournir de réponse définitive, il
met en perspective les éléments à considérer en matière de normes dans le
domaine agricole. Dans son commentaire, Pierre Jacquet en souligne les
difficultés, car il faut à la fois éviter le risque d’un usage incontrôlé sur le
plan éthique et sanitaire des nouvelles technologies (OGM notamment), et
celui de créer un carcan rigide bridant l’innovation. Il insiste par ailleurs
sur le caractère global de ces négociations qui couvriront simultanément
différents secteurs et devraient conduire l’Union européenne à définir une
stratégie offensive par opposition aux stratégies « défensives » consistant
uniquement à limiter les concessions demandées par les partenaires com
merciaux.
Le rapport préliminaire à été discuté à la séance du 17 décembre 1998
du Conseil, puis, en présence du Premier ministre, le 18 février 1999.
Je remercie Claude Chéreau, Conseiller pour l’Agriculture et la Pêche au
cabinet du Premier ministre, pour l’impulsion qu’il a donné à ce travail.
Pierre Alain Muet
Conseiller auprès du Premier Ministre
Professeur à l’École Polytechnique
8 CONSEIL D’ANALYSE ÉCONOMIQUEAgriculture et
négociations commerciales
Dominique Bureau
Conseil d’Analyse Économique
Jean Christophe Bureau
INRA et INAPG
Introduction
L’agriculture est traditionnellement un secteur sensible du point de vue
commercial, puisqu’il est à l’origine d’environ 40 % des différends exami
nés dans le cadre multilatéral depuis la création du GATT. Jusqu’à l’Ac
cord Agricole de l’Uruguay