47
pages
Français
Documents
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe Tout savoir sur nos offres
47
pages
Français
Ebook
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe Tout savoir sur nos offres
Publié par
Nombre de lectures
24
EAN13
9782824711928
Licence :
Libre de droits
Langue
Français
Publié par
Nombre de lectures
24
EAN13
9782824711928
Licence :
Libre de droits
Langue
Français
CHARLES BARBARA
ROMANZOF F
BI BEBO O KCHARLES BARBARA
ROMANZOF F
1860
Un te xte du domaine public.
Une é dition libr e .
ISBN—978-2-8247-1192-8
BI BEBO OK
w w w .bib eb o ok.comA pr op os de Bib eb o ok :
V ous av ez la certitude , en télé char g e ant un liv r e sur Bib eb o ok.com de
lir e un liv r e de qualité :
Nous app ortons un soin p articulier à la qualité des te xtes, à la mise
en p ag e , à la ty p ographie , à la navig ation à l’intérieur du liv r e , et à la
cohér ence à trav er s toute la colle ction.
Les eb o oks distribués p ar Bib eb o ok sont ré alisés p ar des béné v oles
de l’ Asso ciation de Pr omotion de l’Ecritur e et de la Le ctur e , qui a comme
obje ctif : la promotion de l’écriture et de la lecture, la diffusion, la protection,
la conservation et la restauration de l’écrit.
Aidez nous :
V os p ouv ez nous r ejoindr e et nous aider , sur le site de Bib eb o ok.
hp ://w w w .bib eb o ok.com/joinus
V otr e aide est la bienv enue .
Er r eur s :
Si v ous tr ouv ez des er r eur s dans cee é dition, mer ci de les signaler à :
er r or@bib eb o ok.com
T élé char g er cet eb o ok :
hp ://w w w .bib eb o ok.com/se ar ch/978-2-8247-1192-8Cr e dits
Sour ces :
– B.N.F .
– Éfélé
Ont contribué à cee é dition :
– Gabriel Cab os
Fontes :
– P hilipp H. Poll
– Christian Spr emb er g
– Manfr e d KleinLicence
Le te xte suivant est une œuv r e du domaine public é dité
sous la licence Cr e ativ es Commons BY -SA
Except where otherwise noted, this work is licensed under
h tt p : / / c r e a ti v e c o m m on s . or g / l i c e n s e s / b y - s a / 3 . 0 /
Lir e la licence
Cee œuv r e est publié e sous la licence CC-BY -SA, ce qui
signifie que v ous p ouv ez lég alement la copier , la r e
distribuer , l’ env o y er à v os amis. V ous êtes d’ailleur s
encourag é à le fair e .
V ous de v ez aribuer l’ o euv r e aux différ ents auteur s, y
compris à Bib eb o ok.CHAP I T RE I
jour né e de no v embr e de l’anné e 1841, v er s une
heur e de l’après-midi, un homme , env elopp é d’un mante au àP capuchon, s’ar rêtait de vant une maison de la r ue
Monsieur-lePrince , et jetait un coup d’ œil rapide sur les é crite aux de lo cation qui se
balançaient au-dessus de la p orte .
Il entra dans la log e du concier g e .
« Madame , dit-il à la femme qui s’y tr ouvait, v ous av ez des app
artements à louer ?
― Oui, monsieur ; un au tr oisième et un autr e au pr emier .
― V oudriez-v ous me fair e v oir celui du pr emier ? »
La concier g e , sé duite tout d’ab ord p ar la v oix, les manièr es, la figur e
de ce jeune homme , prit des clefs av e c empr essement et monta de vant lui.
Il était de taille ordinair e ; son visag e pâle avait de la distinction ; son
œil bleu était d’une grande douceur ; une longue barb e blonde cachait le
bas de son visag e ; son accent trahissait un homme du Nord.
1Romanzoff Chapitr e I
Il p ar cour ut, sans y fair e b e aucoup d’aention, les div er ses piè ces de
l’app artement, s’infor ma du prix et loua.
L’app artement étant vide , il p ouvait v enir l’habiter immé diatement.
« Je m’app elle Romanzoff, dit-il au moment de p artir . Si v ous v oulez
av oir des r enseignements, allez chez M. H. . ., mon notair e , r ue ,.., n ᵒ . . .. »
Le nom du notair e , la r ue , le numér o , tout y était.
Mais à quoi b on ? D ans le courant de la jour né e ar riva de l’hôtel des
commissair es-priseur s, p our M. Romanzoff, une grande tapissièr e r
emplie de fort b e aux meubles qui valaient b e aucoup mieux que les meilleur s
r enseignements.
La concier g e , après cela, cr ut p ouv oir se disp enser d’aller pr endr e des
infor mations sur le compte de son nouv e au lo catair e . D’ailleur s, comme
de vaient en témoigner plus tard ses pr opr es p ar oles, elle eût accepté
l’homme sur sa b onne mine .
M. Romanzoff avait une manièr e de viv r e qui le fit pr endr e aussitôt
p our un original. Il vivait absolument seul, ne r e ce vait p er sonne , ne
sortait p oint ou du moins ne sortait que fort p eu, encor e n’était-ce que le
soir .
D ans les pr emier s temps, il lui ar riva deux ou tr ois fois tout au plus de
sortir le matin au p etit jour p our aller à la halle . On l’ en vit r e v enir chaque
fois suivi d’un commissionnair e qui courbait le dos sous une hoe pleine
de viande , de légumes et de vin. T outes ces pr o visions fur ent dép osé es
dans une cav e d’ où Romanzoff tirait chaque jour ce dont il avait b esoin
p our se nour rir .
A ucun de ceux dont l’ œil était sur lui ne conce vait qu’un homme bien
éle vé , qui o ccup ait un app artement de plus de deux mille francs, qui avait
un riche mobilier , des glaces, des tapis, vé cût de la sorte . C’était d’autant
plus étrang e , que loin d’êtr e avar e , il avait toujour s l’ar g ent à la main et
p ayait toutes choses sans mar chander .
La concier g e lui pr op osa un jour de lui pr o cur er quelqu’un p our fair e
son ménag e .
« Ce n’ est p as la p eine , rép ondit-il ; il y a p eu de chose à fair e chez
moi ; tout y est en ordr e , et je ne dérang e rien. D’ailleur s, ajouta-t-il,
j’attends un jeune homme qui m’aidera si cela est né cessair e . »
2Romanzoff Chapitr e I
Effe ctiv ement, quelques jour s plus tard débar qua le jeune homme
annoncé , C’était un W urtemb er g e ois nommé Pr essel, qui disait travailler en
v ue d’ obtenir le diplôme d’ar chite cte ,
A dater de ce jour , Romanzoff cessa tout à fait de sortir le matin ; le
soin d’aller aux halles et d’y fair e des pr o visions r eg arda e x clusiv ement
Pr essel.
Ce jeune homme s’ e xprimait difficilement en français ; il ne p arlait
qu’av e c r esp e ct et enthousiasme de Romanzoff, qu’il app elait son
bienfaiteur .
« oique très-riche et d’une grande famille , disait-il dans son jar g on
moitié allemand, moitié français, c’ est le plus simple et le meilleur des
hommes. Il n’a que deux p assions : étudier et fair e du bien. Je ne puis
v ous dir e tout ce que je lui dois déjà . Pour des ser vices sans imp ortance ,
il me log e , me nour rit, m’habille , m’achète des liv r es, me donne des le çons
et me fait suiv r e un cour s d’ar chite ctur e . Il ne v eut me r env o y er dans mon
p ay s que quand j’aurai entièr ement ter miné mes études. »
Ces détails e x citaient plus d’intérêt que de sur prise : ils cor r ob oraient
simplement l’idé e qu’ on se for mait déjà de Romanzoff. Sa sensibilité était
é videmment e x cessiv e ; toute misèr e la faisait vibr er et la sur e x citait. Sous
l’influence de cee sensibilité , l’aumône lui était une pratique qui
semblait né cessair e à la tranquillité de sa vie . Il lui ar rivait fré quemment
d’attir er dans son antichambr e quelques-uns de ces p etits ramoneur s,
toujour s si affamés, du moins en app ar ence , qu’il rég alait à b ouche que v
euxtu de p ain et de viande , ou encor e de p auv r es enfants en guenilles,
nupie ds, aux quels, après les av oir longuement inter r og és, il donnait du ling e ,
de vieux habits et souv ent même de l’ar g ent.
Et certes l’ ostentation, en tout cela, ne jouait qu’un rôle bien effacé : il
imp osait comme un de v oir à ceux dont il avait comp assion d’êtr e discr ets,
de ne p arler de lui à p er sonne , sous quelque préte xte que ce fût.
Sa vie ne cessait toujour s p as d’êtr e étr oitement muré e . L’intérieur
de son app artement était comme celui d’un har em ; hor mis Pr essel, p
ersonne n’y p énétrait. Il ne r e ce vait p oint de ler es ; il r estait des semaines
entièr es sans sortir ; s’il sortait, ce n’était que le soir , à la br une , p our ne
r entr er la plup art du temps que quatr e o