Pas de bile !
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Description

Extrait : Mais le monsieur riche leur indique le travail : une porte à murer. Un louis tout de suite, l'autre, la besogne terminée. Au moment précis où ils posaient le dernier moellon, la nuit commençait à tomber. De la manche, les maçons essuient la sueur de leur front, avec la satisfaction de la bonne ouvrage faite. Mais une lividité soudaine envahit leur face. La porte... cette porte qu'ils ont mis tant de conscience (et d'inconscience) à murer, cette porte est la seule issue de la chambre !

Informations

Publié par
Nombre de lectures 48
EAN13 9782824712239
Licence : Libre de droits
Langue Français

Extrait

ALPHONSE ALLAIS
PAS DE BILE  !
BI BEBO O KALPHONSE ALLAIS
PAS DE BILE  !
0101
Un texte du domaine public.
Une édition libre.
ISBN—978-2-8247-1223-9
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Sources :
– Bibliothèque Électronique du ébec
Ont contribué à cee édition :
– Gabriel Cabos
Fontes :
– Philipp H. Poll
– Christian Spremberg
– Manfred KleinLicence
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A
n
1CHAPITRE I
Le pauvre Bougre et le bon
Génie
   une fois un pauvre Bougre... Tout ce qu’il y avait de plus
calamiteux en fait de pauvres Bougres.I Sans relâche ni trêve, la guigne, une guigne affreusement
verdâtre, s’était acharnée sur lui, une de ces guignes comme on n’en compte
pas trois dans le siècle le plus fertile en guignes.

Ce matin-là, il avait réuni les sommes éparses dans les poches de son
gilet.
Le tout constituait un capital de 1 fr. 90 (un franc quatre-vingt-dix).
C’était la vie aujourd’hui. Mais demain ? Pauvre Bougre !
Alors, ayant passé un peu d’encre sur les blanches coutures de sa
redingote, il sortit, dans la fallacieuse espérance de trouver de l’ouvrage.
Cee redingote, jadis noire, avait été peu à peu transformée par le
2Pas de bile  ! Chapitre I
Temps, ce grand teinturier, en redingote verte, et le pauvre Bougre, de la
meilleure foi du monde, disait maintenant : Ma redingote verte.
Son chapeau, qui lui aussi avait été noir, était devenu rouge (apparente
contradiction des choses de la Nature !).
Cee redingote verte et ce chapeau rouge se faisaient habilement
valoir.
Ainsi rapprochés complémentairement, le vert était plus vert, le rouge
plus rouge, et, aux yeux de bien des gens, le pauvre Bougre passait pour
un original chromomaniaque.

Toute la journée du pauvre Bougre se passa en chasses folles, en
escaliers mille fois montés et descendus, en antichambres longuement
hantées, en courses qui n’en finiront jamais. Et tout cela pour pas le moindre
résultat.
Pauvre Bougre !
Afin d’économiser son temps et son argent, il n’avait pas déjeuné !
(Ne vous apitoyez pas, c’était son habitude).
Sur les six heures, n’en pouvant plus, le pauvre Bougre s’affala devant
un guéridon de mastroquet des boulevards extérieurs.
Un bon caboulot qu’il connaissait bien, où pour quatre sous on a la
meilleure absinthe du quartier.
Pour quatre sous, pouvoir se coller un peu de paradis dans la peau,
comme disait feu Scribe(1), ô joie pour les pauvres Bougres !
Le nôtre avait à peine trempé ses lèvres dans le béatifiant liquide,
qu’un étranger vint s’asseoir à la table voisine.
Le nouveau venu, d’une beauté surhumaine, contemplait avec une
bienveillance infinie le pauvre Bougre en train d’engourdir sa peine à
petites gorgées.
— Tu ne parais pas heureux, pauvre Bougre ? fit l’étranger d’une voix
si douce qu’elle semblait une musique d’anges.
— Oh non... pas des tas !
— Tu me plais beaucoup, pauvre Bougre, et je veux faire ta félicité. Je
suis un bon Génie. Parle... e te faut-il pour être parfaitement heureux ?
— Je ne souhaiterais qu’une chose, bon Génie, c’est d’être assuré
d’avoir cent sous par jour jusqu’à la fin de mon existence.
3Pas de bile  ! Chapitre I
— Tu n’es vraiment pas exigeant, pauvre Bougre ! Aussi ton souhait
va-t-il être immédiatement exaucé.

Être assuré de cent sous par jour ! Le pauvre Bougre rayonnait.
Le bon Génie continua :
— Seulement, comme j’ai autre chose à faire que de t’apporter tes cent
sous tous les matins et que je connais le compte exact de ton existence, je
vais te donner tout ça... en bloc.

Tout ça en bloc !
Apercevez-vous d’ici la tête du pauvre Bougre !
Tout ça en bloc !
Non seulement il était assuré de cent sous par jour, mais dès
maintenant il allait toucher tout ça. .. en bloc !

Le bon Génie avait terminé son calcul mental.
— Tiens, voilà ton compte, pauvre Bougre !
Et il allongea sur la table 7 fr. 50 (sept francs cinquante).
Le pauvre Bougre, à son tour, calcula le laps que représentait cee
somme.
Un jour et demi !
N’avoir plus qu’un jour et demi à vivre ! Pauvre Bougre !
— Bah ! murmura-t-il, j’en ai vu bien d’autres !
Et, prenant gaiement son parti, il alla manger ses 7 francs 50 avec des
danseuses.
n
4CHAPITRE II
Blagues
’   un peintre norvégien qui s’appelle Axelsen et qui est
bien l’être le plus rigolo que la terre ait jamais porté.J
(C’est à ce même Axelsen qu’arriva la douloureuse aventure que je contai
naguère.
Axelsen avait offert à sa fiancée une aquarelle peinte à l’eau de mer,
laquelle aquarelle était, de par sa composition, sujee aux influences de
la lune. Une nuit, par une terrible marée d’équinoxe où il ventait très fort,
l’aquarelle déborda du cadre et noya la jeune fille dans son lit).
Bien qu’arrivé depuis peu de temps à Paris, Axelsen a su conquérir un
grand nombre de sympathies.
J’ajouterai, pour être juste, que ces sentiments bienveillants émanent
principalement des mastroquets du boulevard Rochechouart, des
marchands de vin du boulevard de Clichy, des limonadiers de l’avenue
Trudaine, et, pour clore cee humide série, du gentilhomme-cabaretier de la
5

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