Ma tante Giron
165 pages
Français
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Description

René Bazin, né à Angers le 26 décembre 1853 et mort à Paris le 20 juillet 1932, est un écrivain français, à la fois juriste et professeur de droit, romancier, journaliste, historien, essayiste et auteur de récits de voyages. extrait : Il ramassa la bête, examina la blessure, -- une demi-douzaine de grains de plomb dans la nuque, -- et se donna le plaisir de glisser lui-même la victime dans la carnassière du garde, déjà pleine, sur laquelle s'arrondissait, luisante et glorieusement usée par endroits, une peau de sanglier. Puis il atteignit un flacon d'huile, une brosse courte, un paquet de chiffons, et s'assit sur l'herbe. Le baron Jacques, que l'ardeur de la jeunesse et le dépit d'un coup manqué poussaient en avant, s'était déjà remis en route. Il se retourna en disant : --~Mais, venez donc, il y a des perdr...

Informations

Publié par
Nombre de lectures 25
EAN13 9782824712840
Licence : Libre de droits
Langue Français

Extrait

REN É BAZI N
MA T AN T E GI RON
BI BEBO O KREN É BAZI N
MA T AN T E GI RON
1885
Un te xte du domaine public.
Une é dition libr e .
ISBN—978-2-8247-1284-0
BI BEBO OK
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– Bibliothè que Éle ctr onique du éb e c
Ont contribué à cee é dition :
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Fontes :
– P hilipp H. Poll
– Christian Spr emb er g
– Manfr e d KleinLicence
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V ous de v ez aribuer l’ o euv r e aux différ ents auteur s, y
compris à Bib eb o ok.CHAP I T RE I
— À v ous un liè v r e !
L’animal v enait, en effet, de déb ouler dans un champ de trèfle
nouv ellement fauché , sous les pie ds du g arde , qui l’avait manqué de ses deux
coups de fusil. Il ar rivait, haut sur p aes, les or eilles dr oites, au p etit g
alop , sur les tr ois autr es chasseur s qui baaient en ligne la piè ce de trèfle .
Il p assa d’ab ord à tr ente p as du bar on Jacques. Le jeune homme tira sans
viser : p an ! p an ! Le liè v r e ne br oncha p as. Seulement une fine p oussièr e ,
comme en fait un moine au qui se p oudr e , s’éle va der rièr e lui.
Ce fut le tour du comte Jules. Camp é fièr ement, le pie d dr oit sur un
sillon, le pie d g auche sur un autr e , il ép aula son fusil neuf aux fer r ur es
d’ar g ent, ajusta longuement, puis rabait l’ar me en criant :
— Hor s de p orté e !
Il faut dir e qu’il manquait souv ent, et qu’il ép ar gnait les coups p our
ép ar gner son amour-pr opr e .
À ce cri, le liè v r e fit un b ond, tour na à angle dr oit, se ramassa sur
1Ma tante Gir on Chapitr e I
lui-même , et, couchant ses or eilles, s’éloigna grand train dans le cr eux du
sillon.
Mon grand-pèr e était le der nier sur la ligne des chasseur s, un p eu en
ar rièr e du comte . Il eut un sourir e nar quois. Ses comp agnons qui l’
observaient, le vir ent mer e la main à sa p o che dr oite , en r etir er sa tabatièr e ,
humer une p etite prise , puis r entr er l’ objet dans les pr ofondeur s d’ où il
l’avait sorti. Alor s, seulement alor s mon grand-pèr e le va son fameux fusil
en fer aigr e . Il ép aula viv ement. Le chien s’abait. On entendit un br uit
de capsule et, une demi-se conde après, une détonation un p eu plus forte :
au b out du champ , tout près de la haie , le liè v r e culbutait, et tombait raide
mort entr e deux touffes de trèfle r oug e .
— V oilà , jeunes g ens, comment on tue un liè v r e ! s’é cria mon
grandpèr e .
Et, quand ils se fur ent appr o chés :
— elle distance , hein ! cent p as au moins.
— Oh ! cent p as ? dit le bar on en ho chant la tête , v ous le faites courir
encor e v otr e liè v r e .
— Il était loin, soupira le comte .
— Nous allons v oir , répliqua mon grand-pèr e .
Et il se mit à mar cher sur le dos du sillon, dans la dir e ction de la haie .
Il faisait les p as fort p etits, d’ab ord p ar ce qu’il n’était p as grand, et
aussi p our en compter davantag e .
— Soix ante-dix-neuf, quatr e-vingts, quatr e-vingt-un, quatr
e-vingtdeux ! dit-il en ar rivant près du liè v r e . elle distance !
Il ramassa la bête , e x amina la blessur e , – une demi-douzaine de grains
de plomb dans la nuque , – et se donna le plaisir de glisser lui-même la
victime dans la car nassièr e du g arde , déjà pleine , sur laquelle s’ar r ondissait,
luisante et glorieusement usé e p ar endr oits, une p e au de sanglier . Puis il
aeignit un flacon d’huile , une br osse courte , un p aquet de chiffons, et
s’assit sur l’herb e .
Le bar on Jacques, que l’ardeur de la jeunesse et le dépit d’un coup
manqué p oussaient en avant, s’était déjà r emis en r oute . Il se r etour na en
disant :
— Mais, v enez donc, il y a des p erdr . . .
2Ma tante Gir on Chapitr e I
La phrase e xpira sur ses lè v r es. Il v enait d’ap er ce v oir mon grand-pèr e ,
assis sur l’herb e , qui plong e ait, dans le canon dr oit de son fusil, la baguee
entouré e d’un ling e gras. Il eut un p etit haussement d’ép aules.
— C’ est juste , mur mura-t-il, le fer aigr e . . . en v oilà un instr ument !
Il continua de mar cher v er s le champ v oisin.
— Allez, allez, Jacques, criait mon grand-pèr e ; je v ous r ejoindrai tout
à l’heur e ; v ous sav ez que ce sont des gris : pr enez le v ent !
Puis, sans se pr esser , il se r emit à neo y er son fusil en fer aigr e . En
fer aigr e ! Le le cteur s’étonnera p eut-êtr e de cee e xpr ession. Il est cep
endant incontestable que mon grand-pèr e avait un fusil en fer aigr e . Je le
conser v e encor e , ce vieux fusil ennobli p ar tant d’ e xploits, au b ois
originair ement br un foncé , pr esque noir aujourd’hui, soumis qu’il a été depuis
vingt ans, sur les cr o chets d’une cheminé e , au régime des jamb ons d’Y ork.
Il n’a rien de r emar quable à l’ œil. C’ est une ar me de p etit calibr e , à courte
cr osse sur laquelle est ébauché e une tête de sanglier , à canons très longs
et très minces, for g és p ar une main qui n’était p as célèbr e et ne les a p as
signés. À v oir l’ép aisseur de ces humbles tub es d’acier , qui est, à l’ e
xtrémité , celle d’une feuille de fort p apier , un sp ortsman d’aujourd’hui
sourirait de pitié . Pourtant, ces deux mauvais canons, p endant soix ante ans,
ont supp orté l’ effort de la p oudr e , la br ume des marais, les é clab oussur es
de r osé e des champs de choux et les ardeur s des grands jour s chauds. Ils
p ortaient le plomb et la balle av e c une ég ale pré cision, sup érieur s en cela
aux cho ck-b or e d à la mo de , qui é clatent sous la pr ession d’une balle : à
quatr e-vingts p as, ils log e aient dix grains de plomb dans une p omme , –
une gr osse p omme , – à cent p as, ils abaaient un loup . Ils n’avaient qu’un
défaut, celui de s’ encrasser très vite . L’acier dont ils étaient for g és avait
une é cor ce r ugueuse , pr enante , happ ant et r etenant la fumé e au p assag e ,
aigr e en un mot. D éfaut grav e et gênant, qui oblig e ait mon grand-pèr e , –
du moins l’ e x cellent homme le cr o yait-il, – à p asser un ling e gras dans le
canon de son fusil dès qu’il avait tiré , et, tous les vingt coups, à lav er les
deux canons à grande e au.
Ce que de semblables op érations valur ent à mon grand-pèr e de r
epr o c hes et d’ e x clamations de la p art de ses comp agnons de chasse , on le
de vine sans p eine . Elles se r enouv elaient fré quemment : il y avait ta

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