Le billet de mille francs
19 pages
Français

Le billet de mille francs

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Description

Extrait : Il n'y a qu'un instant, je m'étais dit : « Si je pouvais trouver un billet de banque ! » et j'avais, pendant quelques minutes, cherché minutieusement sur le trottoir, ramassant tous les chiffons de papier que j'apercevais. J'avais bientôt rougi de ma sottise et délaissé cette besogne pour revenir à des idées qui cadrassent mieux avec le sens commun. Or, c'était précisément à l'instant où je songeais d'autant moins à trouver quelque chose que tout à l'heure l'idée m'en avait paru plus absurde, que je touchais un portefeuille de la main. Ce que j'éprouvai est impossible à dire.

Informations

Publié par
Nombre de lectures 24
EAN13 9782824711843
Licence : Libre de droits
Langue Français

Extrait

CHARLES BARBARA
LE BI LLET DE MI LLE
F RANCS
BI BEBO O KCHARLES BARBARA
LE BI LLET DE MI LLE
F RANCS
1857
Un te xte du domaine public.
Une é dition libr e .
ISBN—978-2-8247-1184-3
BI BEBO OK
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hp ://w w w .bib eb o ok.com/se ar ch/978-2-8247-1184-3Cr e dits
Sour ces :
– B.N.F .
– Éfélé
Ont contribué à cee é dition :
– Gabriel Cab os
Fontes :
– P hilipp H. Poll
– Christian Spr emb er g
– Manfr e d KleinLicence
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compris à Bib eb o ok.LE BI LLET DE MI LLE F RANCS
    fort avancé e , plus de v oitur es et plus de p assants,
tout dor mait. Je montais lentement mon quartier , abîmé dansL les réfle xions les plus tristes. J’étais à b out de r essour ces,
j’avais lassé la b onne v olonté de mes amis, j’ en étais à ce degré de misèr e
qu’ on cache comme une honte ou qu’ on n’av oue qu’à for ce d’humilité , à
moins que ce ne soit à for ce d’ or gueil, et je r entrais désesp éré après une
jour né e de démar ches vaines. Je n’ esp érais plus qu’ en un miracle . J’avais
la tête p enché e , mes y eux ne se fix aient sur rien. . . Ils fur ent airés dans
l’ enfoncement de deux de vantur es p ar un p etit objet noir . Je me baissai.
C’était un p ortefeuille , à p eu près de la grandeur d’un p orte-monnaie .
Il n’y a qu’un instant, je m’étais dit  : « Si je p ouvais tr ouv er un billet de
banque  ! » et j’avais, p endant quelques minutes, cher ché minutieusement
sur le tr ooir , ramassant tous les chiffons de p apier que j’ap er ce vais.
J’avais bientôt r ougi de ma soise et délaissé cee b esogne p our r e v enir à
des idé es qui cadrassent mieux av e c le sens commun. Or , c’était pré
cisément à l’instant où je song e ais d’autant moins à tr ouv er quelque chose
que tout à l’heur e l’idé e m’ en avait p ar u plus absurde , que je touchais un
p ortefeuille de la main. Ce que j’épr ouvai est imp ossible à dir e .
Bien des fois j’avais réflé chi à une situation analogue , mais je ne
m’é1Le billet de mille francs
tais fait qu’une idé e très-incomplète de l’émotion que je r essentais alor s.
J’ eus une faiblesse qui se traduisit en fr oid dans la mo elle , en sueur sur
le fr ont, en tr emblement ner v eux, en tourbillons dans la tête et en
baements de cœur à m’étouffer .
La réfle xion me r endit subitement calme . J’avais si p eu foi en u n
hasard heur eux, que je fus convaincu de ne tr ouv er q ue des p apier s
insignifiants dans le p ortefeuille . Je le mis dans ma p o che et continuai mon
chemin, fort pré o ccup é du r este .
Je n’ eus p as fait quelques p as, que je vis au loin, à la lumièr e du g az,
un homme v enir de mon côté . L’agitation me tr oublait les y eux. Il me
sembla que cet homme se baissait et cher chait quelque chose . Je suis p
ersuadé actuellement que cela n’était p as. Mais alor s l’illusion fut telle que
j’ en eus une p eur e x cessiv e . Je m’imaginai tout d’un coup et que j’avais
affair e au maîtr e du p ortefeuille , et que ce p ortefeuille contenait des
valeur s imp ortantes. Je v eux êtr e sincèr e  : un sentiment très-malhonnête
me p oussa sp ontanément dans l’ esprit. Je fis v olte-face et me mis à
courir de toutes mes jamb es sans sav oir où j’allais. D ans mon v ertig e , les
or eilles me tintaient, ma r espiration faisait un br uit analogue à celui d’un
soufflet de for g e , ce qui me fit p enser un moment qu’ on me p our suivait,
et je faillis me tr ouv er mal. Ces cauchemar s où l’ on essay e de se sauv er
malgré l’inertie des membr es, ne font certes p as tant souffrir . Après une
cour se folle à trav er s vingt r ues, j’ar rivai enfin à ma maison, dont j’ar
rachai la sonnee . Je me jetai dans la p orte et la fer mai der rièr e moi av e c
une violence fébrile  ; là , je m’ar rêtai un p eu p our r espir er .
Mes jamb es pliaient sous moi. Je m’accr o chai à la ramp e et montai
les mar ches une à une . Le sang de mon cœur sautait comme une chè v r e
et semblait me fair e sur la p oitrine de gr osses cloques , analogues à celles
d’une pâte qui b out. La même réfle xion qui m’avait déjà calmé me calma
une se conde fois. « Je suis fou, il n’y a rien de dans, » me dis-je . J’ entrai
chez moi plus tranquille . Je m’assis de vant une table et tirai le p
ortefeuille de ma p o che . Je r emar quai que , quoi que j’ en eusse , mes mains
tr emblaient comme aaqué es subitement de p araly sie . . .
C’était un p etit p ortefeuille en p e au chagriné e , couleur v ert de b
outeille , sans fer r ur e . Jamais le ctur e du meilleur r oman ne me causa un
intérêt plus vif. Il y avait quatr e p o ches, dont une fer mé e p ar une languee .
2Le billet de mille francs
Je ne r espirais qu’av e c p eine . Je vidai les tr ois p o ches ouv ertes, qui
contenaient simplement  : 1 ᵒ une quiance de lo y er  ; 2 ᵒ deux ler es  ; 3 ᵒ
la r e connaissance d’une somme de tr ois cents francs prêté e  ; 4 ᵒ un b out
de taffetas p our les coupur es  ; 5 ᵒ un doigt de très-vieille dentelle  ; 6 ᵒ la
r e cee d’une tisane rafraîchissante  ; 7 ᵒ le mémoir e d’un artiste en
chev eux. Restait la p o che fer mé e . Je l’ ouv ris, singulièr ement r efr oidi p ar la
tr ouvaille des piè ces ci-jointes. J’avais tort, car j’ en tirai, et une émotion
puissante trav er sa ma chair comme un courant d’éle ctricité , un billet de
mille francs plié en quatr e .
Oh  ! quelle sensation  ! Je ne sais plus combien de temps je r estai en e
xtase de vant ce p etit p apier so y eux, v einé , satiné , dont les ler es M,I,L,L,E,
F ,R,A,N, C,S, m’ entraient p ar les y eux comme des lames de rasoir . Une joie
immense m’ envahit. C’ est à p eine si d’ab ord il me vint à l’ esprit que ce
billet pût ne p as m’app artenir . Je délirai. « Mille francs  ! mais c’ est la
fortune  ! O Pr o vidence  ! c’ est incr o yable  ! mille francs  ! Comment, j’ai mille
francs  ! Oh  ! là là . » Ces élans sur pr ennent. Mais sait-on ce que la p
ossession impré v ue d’une somme d’ar g ent p eut souffler de plat et de dég oûtant
à un malheur eux dont la mis

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