L’homme qui nourrit des papillons
17 pages
Français

L’homme qui nourrit des papillons

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Description

Extrait : Son chapeau en soie, roux de vieillesse, était moucheté de papillons qui y étaient fixés à l'aide d'épingles noires. Les petites bêtes étaient à l'agonie. Serrant comme un livre, sous son bras, une boîte oblongue, garnie, sur une face, d'une grille en fil de fer très-ténu, il cheminait le long des plates-bandes, sans remarquer les curieux. Je le voyais de temps à autre plonger le pouce et l'index dans le calice des fleurs, et en retirer un objet qu'il emprisonnait dans sa boîte, par une petite porte qui y était pratiquée. Il fut bientôt évident pour moi, que, dans cette boîte, grouillait une multitude d'insectes vivants, auxquels mon homme faisait la chasse.

Informations

Publié par
Nombre de lectures 34
EAN13 9782824711911
Licence : Libre de droits
Langue Français

Extrait

CHARLES BARBARA
L’HOMME QU I
NOU RRI T DES
P AP I LLONS
BI BEBO O KCHARLES BARBARA
L’HOMME QU I
NOU RRI T DES
P AP I LLONS
1860
Un te xte du domaine public.
Une é dition libr e .
ISBN—978-2-8247-1191-1
BI BEBO OK
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Sour ces :
– B.N.F .
– Éfélé
Ont contribué à cee é dition :
– Gabriel Cab os
Fontes :
– P hilipp H. Poll
– Christian Spr emb er g
– Manfr e d KleinLicence
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V ous de v ez aribuer l’ o euv r e aux différ ents auteur s, y
compris à Bib eb o ok.    note  :
J «  V er s le milieu de la r ue des Gravillier s, en face d’un fondeur
en cuiv r e , et dans la maison d’un mar chand de pince aux, on
v oit, à la p orte , une p etite montr e en for me de cadr e , où sont
fix és quelques p apillons. Elle est étiqueté e du nom de
Pichonnier , et à la suite  : fabricant de coupe-julienne, invite les
amateurs à monter chez lui, au deuxième, au fond de la cour, pour
voir plus de trois mille papillons vivants, qu’il nourrit depuis
plusieurs années . »
En v ue de plair e à la p er sonne qui se flaait sans doute d’aiguillonner
viv ement ma curiosité , j’allai à cee adr esse . Mais la r ue des Gravillier s
n’ est pleine que de fondeur s en cuiv r e et de mar chands de pince aux.
L’indication qu’ on me donnait était donc imp arfaite . J’allai de montr e en
montr e , de fondeur en fondeur , et je ne tr ouvai trace de p apillon ni de
Pichonnier .
elques jour s plus tard, l’auteur de la note m’affir ma v erbalement
av oir v u le cadr e pré cité , êtr e monté au deuxième , chez le dit Pichonnier ,
et av oir v u de ses y eux é v oluer des centaines de b e aux p apillons dans des
1L’homme qui nour rit des p apillons
cag es en g aze .
Un homme qui éle vait des p apillons était au moins chose nouv elle .
D es connaissances bien pr ofondes en histoir e natur elle ne sont p as
nécessair es p our sav oir que cet inse cte aime l’air , la chaleur , le soleil et les
fleur s. Il ne fait qu’app araîtr e et disp araîtr e . On n’ en v oit p oint, que nous
sachions, en hiv er . Même en été , qu’un ride au de nuag es inter cepte le
soleil, et il se cache . Et il viv rait dans une chambr e de la r ue humide des
Gravillier s, à l’ ombr e d’une cag e , à l’ég al d’un linot ou d’un
chardonner et  !. . .. Se p ouvait-il, d’ailleur s, que la p assion des animaux vivants
descendît chez l’homme jusqu’aux inse ctes les plus frêles  ?
D ans cee pré o ccup ation, je r encontrai, en visitant les p arter r es du
Jardin des plantes, un homme qui frapp a mon aention. C’était un grand
vieillard, vêtu d’une longue r e ding ote bleue . Son chap e au en soie , r oux
de vieillesse , était moucheté de p apillons qui y étaient fix és à l’aide
d’épingles noir es. Les p etites bêtes étaient à l’ag onie . Ser rant comme un liv r e ,
sous son bras, une b oîte oblongue , g ar nie , sur une face , d’une grille en fil
de fer très-ténu, il cheminait le long des plates-bandes, sans r emar quer
les curieux. Je le v o yais de temps à autr e plong er le p ouce et l’inde x dans
le calice des fleur s, et en r etir er un objet qu’il emprisonnait dans sa b oîte ,
p ar une p etite p orte qui y était pratiqué e . Il fut bientôt é vident p our moi,
que , dans cee b oîte , gr ouillait une multitude d’inse ctes vivants, aux quels
mon homme faisait la chasse . Je le suivis quelque temps, ému de l’idé e
d’av oir Pichonnier sous les y eux. J’allais l’accoster . Les p apillons qui
battaient des ailes à son chap e au me donnèr ent des doutes. Un inconnu, qui
m’ obser vait obser vant, ache va de me fair e compr endr e que je me tr
omp ais.
«  C’ est un entomologiste , me dit-il, qui colle ctionne des inse ctes p our
les v endr e . . .. »
Ce mé compte , je ne sais comment, loin d’éteindr e mon désir de v oir
Pichonnier , l’accr ut au contrair e .
Je fouillai d’un b out à l’autr e la r ue des Gravillier s. Mes r e cher ches
cee fois réussir ent. Pichonnier avait chang é de domicile . A son ancienne
demeur e , le concier g e me r emit cee tête de factur e  :
ADMIS A L’EX POSI T ION DE 1849.
2L’homme qui nour rit des p apillons
( Ré comp ense obtenue .) (Mention honorable .)
Rue Vieille-du-Temple.
P ICHON N I ER,
I N V EN T EU R ET F ABRICAN T BREV ET É,
s. g. du g.
Suivait l’énumération de div er s instr uments p our tailler les légumes,
coup er le v er r e , le grav er , le p er cer , vider les p ommes et pr esser les
concombr es. A la suite de quoi était mentionné un nouv e au pr o cé dé p our
embaumer les oise aux et les p oissons. A u sujet des p apillons né anmoins
il g ardait le silence , ce qui me donna à p enser que p eut-êtr e il avait
abandonné ce p asse-temps après des essais infr uctueux.
Cep endant je ne balançai p as à l’aller v oir . La pratique d’industries
qui avaient entr e elles si p eu de rapp ort de vait, à mon sens, o ccasionner
dans un cer v e au une singulièr e confusion. Je m’aendais à tr ouv er une
figur e au moins bizar r e . Sous certains rapp orts, Pichonnier sur p assa mon
aente . Il de vait gr ossir dans ma mémoir e la liste de ces hommes qui, d’un
e xtérieur plus qu’ ordinair e , quelquefois r ebutant, sont p ourtant comme
des réser v oir s de curiosités, et fortifier cee opinion, en moi déjà vieille ,
qu’il n’ e xiste p eut-êtr e p as d’homme qui n’ait son côté intér essant.
A u r ez-de-chaussé e se v o yaient des sp é cimens d’ outils dans une p etite
montr e , av e c une tête de factur e collé e sur la vitrine . J’y cher chai
vainement quelque chose de semblable à un p apillon. A u nom de Pichonnier ,
une femme m’invita à monter au deuxième . La p orte était entr’ ouv erte .
Mes r eg ards tombèr ent tout de suite sur un homme de taille mo y enne ,
de tr ente-cinq à quarante ans, qui n’avait dans la phy sionomie rien de
notable , sinon une habitude souffrante et un œil inquiet. Il était seul, dans
l’angle d’une p etite chambr e donnant sur une cour étr oite , et pr enait un
maigr e r ep as sur le coin d’une table . Je fus aussitôt en pr oie à une grande
tristesse . Encor e que je ne fisse aention qu’à lui en p énétrant dans cee
piè ce silencieuse et mor ne , mon œil était tiraillé en tous sens p ar une
colle ction d’ objets étrang es, étalés sur un &#

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