Le Sphinx foudroyé de Jocelyne Godard
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RÉSUMÉ DE L'ÉPISODE Bâ, l’oiseau immortel, a trouvé Lillith en plein désert d’Égypte, enfouie sous le sable accumulé par le khamsin, ce vent venu du fin fond de l’Orient. Bâ la pousse vers des intrigues auxquelles elle doit faire face. Un jeune prince de Memphis, déchu de son trône de Pharaon et à qui elle doit rendre la couronne, l’attend près du Grand Sphinx. Amour, suspense, sortilège, divination au plus profond de l’Histoire ! Lillith ne pense plus qu’à vivre les existences qui l’attendent. Le temps défile, la magie s’installe et lui fera découvrir les émotions les plus fortes en même temps que les grandes reines égyptiennes qui ont traversé les siècles, Nitocris, Hatchepsout, Néfertiti, Cléopâtre. Chacune à sa manière lui apportera les éléments pour suivre son enquête, découvrir les complots, entretenir les frissons et dénouer les intrigues. Découvrez tous nos titres SF et Fantasy sur numeriklire.net Jocelyne Godard LE SPHINX FOUDROYÉ LILLITH À LA RECHERCHE DES ÉPOQUES ISBN : 978-2-89717-578-8 numeriklire.net LES ÉPOQUES 4 000 ans avant J.-C. MEMPHIS Les pyramides et le Sphinx Le temple d’Héliopolis Ancien Empire e e e4 , 5 , 6 dynastie Reine Nitocris *** 1 400 ans avant J.-C. THÈBES Les obélisques Le temple de Karnak e e eNouvel Empire 18 , 19 , 20 dynastie Reine Hatchepsout *** 1 300 ans avant J.-C. TELL-EL-AMARNA Le temple du Soleil Tell-el-Amarna Nouvel Empire Reine Néfertiti *** 1 000 ans avant J.-C. PI-RAMSES Reine Taousert *** 100 ans avant J.-C.

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Publié le 24 mai 2014
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Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

RÉSUMÉ DE L'ÉPISODE
Bâ, l’oiseau immortel, a trouvé Lillith en plein désert d’Égypte, enfouie sous le sable accumulé par le khamsin, ce vent venu du fin fond de l’Orient. Bâ la pousse vers des intrigues auxquelles elle doit faire face. Un jeune prince de Memphis, déchu de son trône de Pharaon et à qui elle doit rendre la couronne, l’attend près du Grand Sphinx. Amour, suspense, sortilège, divination au plus profond de l’Histoire ! Lillith ne pense plus qu’à vivre les existences qui l’attendent. Le temps défile, la magie s’installe et lui fera découvrir les émotions les plus fortes en même temps que les grandes reines égyptiennes qui ont traversé les siècles, Nitocris, Hatchepsout, Néfertiti, Cléopâtre. Chacune à sa manière lui apportera les éléments pour suivre son enquête, découvrir les complots, entretenir les frissons et dénouer les intrigues.
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Jocelyne Godard
LE SPHINX FOUDROYÉ
LILLITH À LA RECHERCHE DES ÉPOQUES
ISBN : 978-2-89717-578-8
numeriklire.net
LES POQUES
4 000 ans avant J.-C. MEMPHIS Les pyramides et le Sphinx
 Le temple d’Héliopolis Ancien Empire e e e 4 ,5 ,6 dynastie Reine Nitocris *** 1 400 ans avant J.-C. THÈBES Les obélisques
 Le temple de Karnak e e e Nouvel Empire 18, 19, 20dynastie Reine Hatchepsout *** 1 300 ans avant J.-C. TELL-EL-AMARNA Le temple du Soleil Tell-el-Amarna Nouvel Empire Reine Néfertiti *** 1 000 ans avant J.-C. PI-RAMSES Reine Taousert *** 100 ans avant J.-C. ALEXANDRIE Le phare d’Alexandrie Dynastie des Ptolémées Reine Cléopâtre
LES PERSONNAGES
Amten : Sculpteur Ankhaf : Grand Prêtre du temple de Memphis Houri : Grand Trésorier de la reine Nitocris Kaouab : Jeune archer, camarade du prince Siptah Keptah : Grand Architecte Royal Khamer-Nebti : Princesse, sœur du prince Siptah Kya : Vieille guérisseuse d’Illahoun Memtou : Paysan d’Illahoun Menkhef : Grand Scribe Royal Meresankh : Grand Prêtre du temple d’Héliopolis Mouthep : Ciseleur Néset : Paysanne d’Illahoun. Ouamosis : Grande Nourrice Royale Oujda : Servante de la reine Nitocris Ouser : Grand Intendant du harem Paousert : Scribe du temple d’Héliopolis Pérouhé : Grand Chambellan Penkhit : Jeune scribe au service du prince Siptah Sahouré : Prince, oncle du prince Siptah Senen : Chef de chantier à la pyramide Mykérinos Siptah-Netjerkarê : Prince, fils de feu le pharaon Pépi II Souphis : Danseuse du temple de Philaë Temsou : Paysan d’Illahoun Thoutt : Ouvrier carrier La reine Nitocris La reine Hatchepsout La reine Néfertiti La reine Taousert La reine Cléopâtre
Prologue
Surgie de la nuit des temps, Lillith est dotée du pouvoir d’explorer les époques et de traverser les siècles en franchissant les frontières, poussée par sa faculté de naviguer dans l’espace avec Satane, sa jument robotisée aux ailes articulées, que lui a donnée son maître, le Seigneur des Ténèbres. Mais Lillith est une rebelle et n’accepte aucune mission qui ne porte pas secours à celles et à ceux qui ont besoin de son aide. Sur la Planète de la Terre, elle s’y plaît, y respire, s’y trouve à l’aise. Elle y rencontre des personnages qui ont fait la Grande Histoire des Terriens et les consulte pour réussir les tâches que ses missions exigent. Ses intuitions sont fortes et ses pressentiments d’une exactitude rigoureuse. Quand elle doute de la cause qu’elle défend, elle fait intervenir ses visions qui la guident et lui expliquent ce qu’elle ne comprend pas. Lillith est de tous les temps, tous les lieux et se glisse dans la peau de tous les personnages. Au fil des dix mille ans qui la transportent, chacun de ses parcours est un apprentissage d’où elle ressort plus forte et plus habile. Magie, sortilèges, voyances, amour, suspense, divination au plus profond de l’Histoire des Époques, tout lui sert pour débrouiller les situations les plus complexes, délivrer des messages, mener des enquêtes, éclaircir des mystères dans les lointains pays où le destin la pousse.
Extrait
Le plateau désertique de Gizeh et ses carrières de pierre étaient encore loin, très loin ! Lillith aperçut pourtant la pointe de la plus grande pyramide, celle de Khéops. Elle perçait le ciel dans un nuage de poussière jaune. Hélas, cela ne l’apaisa guère. Elle était sans force, à bout de souffle. Elle avait soif. Ses jambes ne portaient plus son corps et ses yeux ne distinguaient que l’immensité d’un sol ocré, presque blanc tant il était clair. Comment pouvait-elle réagir alors qu’elle ne pouvait plus avancer et que tous ses pouvoirs semblaient avoir disparu ? Qu’avait-elle fait précédemment pour que l’impuissance la gagnât d’une façon aussi inextricable ? La pyramide de Khéops dont elle avait aperçu le sommet tout à l’heure aurait dû annoncer celle de Khephren et celle de Mykérinos, la plus petite. Elles se côtoyaient. Elle se souvenait pourtant qu’hier encore, elle les avait aperçues toutes les trois triompher dans la clarté de l’espace. Mais tandis qu’elle levait les yeux, tout s’effaça et s’obscurcit. Elle s’efforça de respirer à pleins poumons comme à chaque fois qu’elle arrivait sur la planète de la Terre, consciente qu’elle laissait derrière elle la galaxie qui avait vu le jour de sa naissance. Mais oui, sa naissance ! Avait-elle perdu à ce point la raison pour ne plus se souvenir de ce jour-là alors que, surgie de la Nuit des Temps, elle était dotée de tous les pouvoirs, celui de voyager à travers les siècles en franchissant les frontières ? Courbée, anéantie, les yeux brûlés, elle se mit à chercher désespérément de son regard vacillant le Sphinx qu’elle avait aperçu la veille, mais lui aussi était invisible. Ni sa tête humaine avec son regard tourné vers le levant, ni son corps de lion taillé dans le roc poli au fil du temps, ne surgissaient. Ses multiples pouvoirs avaient-ils disparu ? Son corps dans l’espace avait pourtant sillonné la planète. Même les sabots de Satane s’étaient posés en douceur sur le sol de ce pays vieux de plusieurs millénaires. Elle se souvenait qu’elle avait aussitôt replié ses ailes et secoué sa crinière brune en poussant un hennissement de gratitude pour sa jeune maîtresse qui, enfin, avait trouvé son point d’attache. Et Satane ! Où se trouvait-elle ? Lillith ne la voyait plus. Satane, sa belle et fidèle jument aux ailes aussi bleues qu’un ciel d’été et au brillant pelage d’un brun fauve qui, dans le soleil, prenait des lueurs si flamboyantes qu’elles éclairaient là où elle passait sur son chemin cosmique avant d’atterrir sur un sol ferme. Lillith était consciente que sans Satane, ses pouvoirs seraient amoindris, car seules ses visions serviraient aux causes qu’elle défendait, n’ayant plus la liberté de se déplacer autant que ses besoins s’en ressentiraient. Oui ! Satane, sa belle et fière jument ailée que lui avait offerte le Seigneur des Ténèbres le jour de sa première mission sur la planète de la Terre ! Et, ce jour-là où il lui avait donné tous les pouvoirs dont elle était investie, il lui avait expliqué pourquoi il fallait qu’elle lui donne le nom de Satane. C’était sa signature en quelque sorte, son identité, son nom, enfin presque ! Avec une voyelle en moins. Voilà comment ce jour-là Lillith avait aussi appris que le Seigneur des Ténèbres, à une époque où il vivait sur la Terre, s’était battu avec le Seigneur des Lumières pour lui être supérieur. Mais de ce combat vieux comme le monde, Lillith n’en avait cure et, bien que farouche, combative, un peu rebelle, et surtout ivre de liberté, elle n’avait qu’un seul désir : bien mener ses missions dès qu’elle en signait le contrat. Satane et Lillith étaient indissociables. Leurs pouvoirs se conjuguaient. L’une pouvait franchir les océans, les montagnes, les déserts, toutes les frontières sans que la valeur du temps n’intervienne. L’autre pouvait sauter de siècle en siècle avec des visions si précises à l’esprit qu’elle pouvait tout comprendre. Lillith avançait pesamment, aussi lourde qu’une pierre, terriblement inquiète de ne plus voir sa jument. Comme elle n’avait plus la force de lever les yeux, peut-être la suivait-elle dans un sillon solaire, du moins ce fut la vision qu’elle préféra imaginer pour ne pas perdre complètement courage. L’astre solaire était si aveuglant, si brûlant, si violent ! Leur navigation dans l’espace s’était pourtant agréablement passée. Comme à chaque fois qu’elle changeait de galaxie, Lillith avait dû se méfier de la disposition des étoiles, de l’ordonnancement des planètes, du passage fulgurant des comètes, des nappes opaques qui occultaient parfois le chemin spatial et même du fracas des météorites qui voltigeaient inconsidérément sans même savoir où elles chuteraient. Car tout changeait à vue d’œil et Lillith s’attachait scrupuleusement à tout observer pour que Satane ne fasse aucune erreur de
parcours. Mais rien n’avait perturbé leur voyage. Ce grand désert inconnu les avait accueillies plutôt bien. Puis subitement tout avait changé. Un vent furieux, indomptable, mortel, avait métamorphosé les lieux. *** Ne pouvant plus avancer, Lillith faisait un effort pour se tenir debout. La tempête soufflait si fort que le sable du désert la frappait avec violence, sans plus s’arrêter. Elle chuta plusieurs fois, mais rien ne pouvait l’aider. Sa bouche était sèche, comme sa tête et tout son corps. Elle avait dépassé depuis longtemps le dernier point d’eau où elle aurait pu trouver un arbre pour s’agripper. Sans Satane, elle se sentait perdue. Pas un seul de ses pouvoirs ne l’aiderait à se sortir de cet infernal piège qui l’engluait dans le sable jusqu’à ne plus pouvoir respirer. Sa… a… ta… a… ne ! cria-t-elle sans que le son de sa voix ne retentisse, car même le vent l’absorbait. Elle tomba sans plus respirer, les yeux fermés, le nez dans le sable qui la recouvrit rapidement. Recroquevillée, la tête enfouie dans ses bras repliés, elle sentit le dernier souffle quitter son corps. Elle n’existait plus, du moins le crut-elle. Lillith, à qui la vie n’avait jamais été prise, à qui le ciel et l’espace avaient tout donné, même les dons surnaturels qui lui permettaient, tour à tour, de deviner, de dominer, de trancher, d’offrir et même d’aimer et d’émouvoir, Lillith l’immortelle ne respirait plus qu’une infime partie de l’espace qui perçait sous le sable. La tempête dura toute la nuit et les deux jours suivants. Rien du paysage n’avait survécu. Les dunes s’étaient déplacées, les arbres n’existaient plus. Les puits creusés dans le désert s’étaient rebouchés et ne laissaient aucune empreinte si bien que les caravaniers, s’ils n’avaient pas été pris dans la tourmente, se contentaient de vider leurs gourdes du moins si elles étaient encore pleines. Quand le khamsin, ce vent du désert qui venait du fin fond de l’orient, s’arrêta, le sable la dégagea entièrement. Mais elle était inerte et son corps semblait être devenu un pauvre cadavre desséché que sa tunique écarlate enveloppait entièrement. Le soleil ardent fit tomber ses rayons, un par un, en brûlant à vif tout ce qu’il frôlait. Les oasis qui se trouvaient à proximité et qu’elle n’avait pas trouvées réapparurent et rafraîchirent l’atmosphère, laissant à nouveau la verdure respirer. Le ciel s’épura et les faucons volèrent à ras le sol pour inspecter les proies qu’ils pouvaient dépecer : quelques renards des sables et quelques antilopes prises au piège de la tempête de sable et de pauvres oiseaux n’ayant pu s’échapper du tourbillon infernal. — Je suis Bâ ! chuchota-t-on à son oreille. Elle crut un instant que Satane était revenue et voulut relever les paupières, mais elle n’y parvint pas. Collées à ses pupilles, il lui fallut un long moment pour les en dégager. C’est alors qu’elle vit l’œil de l’oiseau. Il la fixait sans broncher. — Je suis Bâ, jeta-t-il d’une voix plus forte. — Bâ ! s’étonna Lillith avec une voix d’outre-tombe. Les yeux enfin ouverts, elle distingua devant elle l’oiseau à tête humaine déployant ses grandes ailes chatoyantes de couleurs. — Oui, je suis Bâ et toi ? — Lillith ! Je suis Lillith. Et je ne cherche pas un oiseau, mais un cheval. Mon cheval. — Je sais, il était enlisé beaucoup plus loin. Je l’ai aidé à se sortir de l’épaisse couche de sable qui l’étouffait. — Ce n’est pas un cheval, c’est une jument. — Alors, elle va revenir vers toi. — Ses ailes devaient être bloquées pour qu’elle ne puisse pas s’échapper. Ce fut au tour de l’oiseau de paraître étonné. — Ah ! Elle a des ailes, je ne les ai pas vues. Les miennes ne me quittent jamais, même si je suis à terre. Lillith fit un violent effort pour se souvenir de son arrivée sur la Terre. L’oiseau la fixait avec une telle intensité qu’un éclair la recomposa tout entière comme on relie les morceaux d’un puzzle pour en admirer l’ensemble. Elle se releva doucement et, portant son regard sur sa propre image, elle vit qu’elle ne portait plus ses habits de voyage, mais une tunique longue, blanche, étroite qui moulait admirablement son corps mince et élancé. Elle s’était déchirée le long de ses cuisses lorsqu’elle était tombée épuisée, absorbée par la violence de la tempête. C’était à ce moment-là que Satane avait été
propulsée plus loin par un coup de vent si brutal et projetée au sol sans doute avec une aile cassée. — Je sais que tu as de multiples pouvoirs, lui dit l’oiseau à tête humaine et que ta force vitale est éternelle. Moi aussi je détiens ce pouvoir. — Mais tu n’as pas été enseveli dans le sable. Pourquoi ? L’oiseau multicolore se mit à rire : — Parce que mes pouvoirs ne sont pas les mêmes que les tiens. — Et pourquoi es-tu venu à mon secours et à celui de ma jument ? — Il fallait que je vous aide. Vous étiez l’une et l’autre dans un triste état. — Mais… — Mais oui ! En te sauvant, je te fais ainsi gagner du temps. — Et quels sont tes pouvoirs ? s’enquit Lillith qui commençait à se souvenir que les siens pouvaient être sans limites et que, peut-être, grâce à cet oiseau étrange, dans un instant, elle allait les reconquérir en retrouvant Satane. L’oiseau s’ébroua en déployant et repliant plusieurs fois ses ailes finement allongées dont les couleurs étaient celles de l’arc-en-ciel. — Dans l’au-delà, affirma-t-il, mon énergie spirituelle et corporelle rejoint celle des dieux. Après une lente respiration, Lillith observa silencieusement l’oiseau dont la tête était brune et bouclée et le visage finement dessiné avec de grands yeux noirs allongés bordés de khôl. L’arête du nez était droite, les narines délicates et les lèvres charnues, rouges et souriantes. — Tu filais un mauvais coton, affirma l’oiseau à tête d’homme, et sans moi, tu serais restée là aussi longtemps que le prochain souffle du vent aurait délogé l’ancien. J’ai tout de suite su que ton corps était enfoui sous le sable et j’ai volé précipitamment jusqu’à toi. Ahurie, la tête encore lourde des événements passés, Lillith essayait de comprendre pourquoi cet oiseau avait des pouvoirs plus forts que les siens. Il fallait qu’il en soit ainsi pour l’avoir ressuscitée avant que sa propre immortalité ne réagisse pour le faire. Elle sentit un vertige la saisir et s’allongea sur le sable le temps de reprendre ses forces. L’éblouissant oiseau l’observait et la subjuguait. — En quoi consiste ta puissance ? s’enquit-elle de nouveau. — En Égypte, quand le corps d’un homme est mort, l’âme subsiste. Celle de Bâ est l’oiseau à tête humaine, celle de Kâ est la force vitale et l’énergie spirituelle. Chez nous, dans notre pays, quand Bâ et Kâ se rejoignent, les dieux de l’au-delà nous donnent tous les pouvoirs. Mais ne crois pas qu’ils sont infinis. — Ainsi, ton âme a été séparée de ton corps dès ton dernier soupir. C’est une histoire aussi étrange que la mienne. Et, pour cette raison, je veux bien y croire. — Dans l’Égypte des dieux antiques, c’est l’esprit des morts qui commande. La surprise de Lillith était grande et, les sourcils relevés, le front plissé, elle arrondit les yeux et attendit que l’oiseau s’expliquât davantage. Mais auparavant, elle exposa : — J’aurais pu le comprendre bien plus tôt si je n’avais pas été absorbée, puis étouffée par le sable de ton désert. Ce sable m’a littéralement écrasée et la respiration me manque encore. Il faut que je me reprenne pour me souvenir de tout. Lillith aspira une grande bouffée d’air, mais ce fut une bouffée de chaleur, rien de plus, qui vint brûler sa poitrine. Elle s’efforça pourtant de la garder, car elle sentait des fourmillements raviver tout son corps. — D’où viens-tu ? s’enquit l’oiseau. — D’où je viens ! C’est un peu compliqué. Je suis à l’origine du monde. Hélas, je ne peux rien dire d’autre. C’est ainsi. La galaxie à laquelle j’appartiens m’a modelée pour traverser les siècles. Et me voilà ! Ah, certes en un triste état, mais je vais me recomposer. — Grâce à moi ! se mit à rire l’oiseau Bâ. Lillith eut un petit sourire équivoque et charmant : — Je veux bien l’admettre, grâce à toi. Mais tu dois me convaincre de tes autres pouvoirs. L’oiseau Bâ se mit à voleter autour d’elle avec un bruissement léger d’ailes qui agitait doucement l’espace comme le fait un éventail devant le joli visage d’une femme. De toute évidence, Bâ cherchait à séduire Lillith.
besoin s’en fait sentir. Je te l’ai prouvé puisqu’en quelque sorte je t’ai ressuscitée. Mais, je vais faire mieux. Tiens, regarde ! Au loin, un galop retentit malgré le bruit feutré des sabots du cheval sur le sable. Cependant, l’ouïe de la jeune fille n’était pas encore assez rétablie pour discerner le claquement sec des pas derrière la dune qui s’était reformée dès que le khamsin avait cessé de souffler. Elle redressa le buste et déplia ses jambes. Comme elles étaient ankylosées, elle les ramena devant elle en les allongeant sur le sable chaud, laissant cette fois la caresse solaire la revivifier.
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