Nouvelles ruralités en Lorraine : un «désir de campagne» limité à quelques espaces résidentiels et récréatifs

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www.insee.fr/lorraine ° 205-206N Nouvelles ruralités en Lorraine : Les espaces ruraux lorrains couvrent la moitié de la région et abritent, comme en France métropolitaine, près d’un habitant sur six autour de 21 pôles d’emploi majeurs. L’industrie, notamment l’agroalimentaire, la santé-action sociale, mais aussi l’armée, l’agriculture et l’artisanat, constituent leur armature économique. Un certain renouveau démographique s’y observe depuis 1999, à l’instar du mouvement initié dix ans plus tôt en France, mais en Lorraine, celui-ci reste limité à quelques cantons proches des villes, dont il prolonge l’étalement urbain dans des campagnes qui bénéficient désormais des revenus tirés de l’économie résidentielle. Le tourisme, à travers les résidences secondaires, la fréquentation de sites naturels, musées et manifestations, parvient à capter d’autres sources financières pour irriguer l’économie rurale. Mais ceci reste insuffisant pour combler les écarts de niveau de vie et de développement dont souffrent nombre de pôles d’emploi et les franges rurales de l’ouest de la région entrées en phase de marginalisation démographique.
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www.insee.fr/lorraine
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205-206N Nouvelles ruralités en Lorraine :
Les espaces ruraux lorrains couvrent la moitié de la région et abritent, comme
en France métropolitaine, près d’un habitant sur six autour de 21 pôles d’emploi
majeurs. L’industrie, notamment l’agroalimentaire, la santé-action sociale, mais aussi
l’armée, l’agriculture et l’artisanat, constituent leur armature économique.
Un certain renouveau démographique s’y observe depuis 1999, à l’instar
du mouvement initié dix ans plus tôt en France, mais en Lorraine, celui-ci reste limité
à quelques cantons proches des villes, dont il prolonge l’étalement urbain dans
des campagnes qui bénéficient désormais des revenus tirés de l’économie
résidentielle. Le tourisme, à travers les résidences secondaires, la fréquentation
de sites naturels, musées et manifestations, parvient à capter d’autres sources
financières pour irriguer l’économie rurale. Mais ceci reste insuffisant pour combler
les écarts de niveau de vie et de développement dont souffrent nombre de pôles
d’emploi et les franges rurales de l’ouest de la région entrées en phase
de marginalisation démographique. Le maintien d’équipements de proximité et
de services à la population, notamment dans le domaine de la santé, appuyé
au besoin sur les projets de territoire portés par les intercommunalités, demeure
un objectif prioritaire pour les espaces ruraux qui espérent rester attractifs ou
le devenir, à l’heure où se profilent un vieillissement de la population et un recul
de l’emploi sur fond de repli de l’emploi industriel, de crise économique et
de restructurations militaires.
Les campagnes françaises ont connu un s’interroger sur la présence ou non du même
exode rural important jusqu’au milieu des années phénomène en Lorraine. Il se double d’une in-
soixante-dix puis une stagnation jusqu’au début terrogation quant à leur dynamique de déve-
des années 1990, qui semblaient les condamner loppement à l’heure où leur capacité
au déclin démographique et économique. Éloi- productive ne semble pas suffisante pour ex-
gnées des métropoles et de leur périphérie, pliquer ce phénomène.
considérées jusqu’il y a peu comme les seuls es- Dans une première partie, on examinera l’em-
paces de croissance possible, elles bénéficient ploi et sa dynamique, puis les évolutions démo-
pourtant aujourd’hui d’un nouvel attrait. graphiques. La “théorie de la base économique”
Le regain démographique des espaces ruraux donnera un fondement au bouclage de la dyna-
observé au niveau national depuis 1999, véri- mique croisée emploi/population sur l’espace
table rupture de tendance avec l’entrée dans de référence et sur ses dérivées en termes de
un lent processus de repeuplement, incite à construction de logements.
VDans une seconde partie, sur les mê- Enfin, au travers d’une analyse décideurs publics et les interac-
mes bases théoriques, la déclinaison atouts/faiblesses, opportuni- tions sur lesquelles ils appuieront
de l’économie présentielle s’articulera tés/menaces (Afom), où le leurs choix. On tracera également
sur la question des revenus, des contexte récent de la crise sera les pistes d’avenir du développe-
équipements et des aménités qui fon- tout particulièrement documenté, ment du rural pour des projets in-
dent l’attractivité des territoires. on identifiera les enjeux pour les novants et durables.
1 089 communes, dont 21 pôles d'emploi ruraux
Stttenaytt
ÉtÉtÉtainainainÉtÉtÉtainainainÉtÉtÉtainainain
Bitche
Morhange
Saint-MihielSaint-MihielSaint-MihielSaint-MihielSaint-MihielSaint-MihielSaint-MihielSaint-MihielSaint-Mihiel DieuzeDieuzeDieuzeDieuzeDieuzeDieuzeDieuzeDieuzeDieuze
Commercy
Ligny-en-Barrois
BaccaratBaccaratBaccaratBaccaratBaccaratBaccaratBaccaratBaccaratBaccarat
Raon-l'Étape
Charmes MoyenmoutierRambervillersNeufchâteau
Mirecourt
BruyèresViitteliii
AnouldContrexéville
GérardmerGérardmerGérardmerGérardmerGérardmerGérardmerGérardmerGérardmerGérardmer
LeThillot
Rural
Pôles d'emploi ruraux
Petites communes rurales
Source : Insee, recensement de la population 1999
2
©IGN - Insee 2010Première partie :
dynamique de l’emploi, de la population et des logements
Une croissance démographique plus tardive, moins forte et limitée aux espaces ruraux proches
des villes
416 000 habitants, Les plus nombreux et les plus im- lès-Hattonchâtel et Void-Vacon (55),
portants, par le nombre d’emplois Abreschviller et Lorquin (57), Bul-essentiellement
proposés, se trouvent dans les Vos- gnéville, Corcieux, Darney, Gran-meusiens ou vosgiens
ges où ils assurent un fort maillage ges-sur-Vologne, Plombières-les-
Début 2007, la Lorraine compte
du territoire relayant les aggloméra- Bains et Vincey (88) qui offrent cha-
416 000 habitants dans ses espa-
tions d’Épinal, Remiremont et cun de 500 à 1 000 emplois.
ces ruraux (soit, comme la France mé-
Saint-Dié-des-Vosges. Gérardmer,
tropolitaine, 18% de sa population)ce
Le Thillot, Mirecourt, Neufchâteau,
ème L’agriculture dansqui la classe au 16 rang national
Vittel comptent de 4 600 à 5 400 la Meuse, l’ouestcar elle affiche toujours un profil
emplois chacun. Ils sont suivis par
marqué par l’importance des popu- vosgien et le Saulnois
Commercy et Ligny-en-Barrois (55),
lations urbaines et périurbaines.
Bitche et Dieuze (57), 3 000 à 4 400 La présence d’agriculteurs a long-
Les ruraux sont très peu présents emplois chacun. Enfin, Baccarat temps été, avec une faible densité
en Meurthe-et-Moselle et en Mo- (54), Étain, Saint-Mihiel et Stenay de population, une des variables
selle où ils représentent seulement (55), Morhange (57), Anould, Bruyè- clés pour retenir qu’un territoire est
3% et 7% de la population, à l’ex- res, Charmes, Contrexéville, rural ou non. Mais la mécanisation
ception toutefois de l’est du Lunévil- Moyenmoutier, Rambervillers et et l’agriculture extensive sont ve-
lois (54) et de son voisin le Saulnois, Raon-l’Étape (88) complètent cette nues bousculer cette définition tradi-
des cantons de Bitche et Lorquin liste principale. tionnelle : en 2006, l’agriculture
(57). Plus des trois quarts des ru- représente à peine plus de 2% desCelle-ci est renforcée par une tren-
raux lorrains résident donc dans la emplois lorrains, et depuis 1990 cetaine de pôles d’emploi secondaires
Meuse et les Vosges où ils compo- sont plus de 8 000 emplois qui ontdans les petites communes rurales :
sent encore plus de la moitié de la disparu dans ce secteur d’activité.Château-Salins (57), Châtenois,
population et occupent l’essentiel du
Fraize, Le Val-d’Ajol, Liffol-le-Grand, Dans les espaces ruraux lorrains,
territoire, hors les espaces urbains
Rupt-sur-Moselle et Xertigny (88) si le nombre d’exploitants a été for-
autour de Bar-le-Duc et Verdun (55),
qui offrent plus de 1 000 emplois ; tement réduit (moins de 6 000 exploi-
Épinal, La Bresse, Remiremont et
Blâmont et Cirey-sur-Vezouze (54), tations professionnelles estimées
Saint-Dié-des-Vosges (88).
Clermont-en-Argonne, Dieue-sur- aujourd’hui), l’agriculture dessine
Le zonage en aires urbaines et en Meuse, Gironcourt-sur-Vraine, Gon- toutefois encore une large partie
aires d’emploi de l’espace rural (voir drecourt-le-Château, Montmédy, du paysage, tout comme la forêt,
encadré) permet de répartir le millier Pagny-sur-Meuse, Tronville-en-Bar- en occupant environ 575 000 hec-
de communes rurales lorraines en rois, Vaucouleurs, Vigneulles- tares, soit 48% des terres. Elle
deux catégories : 152 appartiennent
àun“pôled’emploirural”ouàsa
Population lorraine par département en 2007couronne, 937 constituent les autres
communes rurales qu’on appellera Nombre d’habitants
ici “petites communes rurales”, l’en-
Meurthe-et-
Meuse Moselle Vosges Lorrainesemble correspondant à 58 cantons. Moselle
Pôles d’emploi ruraux 6 300 30 300 17 500 97 200 151 300
21 pôles d’emploi majeurs, Petites communes rurales 16 500 86 700 53 700 108 200 265 100
dont 12 dans les Vosges Total du rural 22 800 117 000 71 200 205 400 416 400
Ensemble de la population 726 600 194 000 1 039 000 380 300 2 339 900Avec

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