Glucides et santé : Etat des lieux, évaluation et recommandations

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L'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) a réuni un groupe de travail ayant pour objectif de dégager, dans une approche de santé publique, les relations entre la consommation de glucides et les différentes pathologies nutritionnelles. En France, le surpoids et l'obésité concernent 19 % des enfants et 41 % des adultes. Obésité, diabète, dyslipidémie concourent au développement des maladies cardiovasculaires qui sont actuellement la première cause de mortalité en France. En dehors de leurs conséquences humaines, ces pathologies ont un coût économique considérable et contribuent massivement au déficit grandissant de l'assurance maladie. L'augmentation de la prévalence du surpoids, de l'obésité, du diabète de type 2 est, selon le rapport, multifactorielle, liée à une alimentation déséquilibrée trop riche en énergie, à la sédentarité en atmosphère « thermostatée » : l'influence de ces différents facteurs est modulée par le patrimoine génétique.
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01 octobre 2004

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Français

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Glucides et santé : Etat des lieux, évaluation et recommandations Octobre 2004
Coordination scientifique et rédactionnelle Raphaëlle Ancellin Appui à la documentation Carine Saul Coordination éditoriale Carole Thomann Secrétariat administratif Muriel Coipel
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Préface L’agence poursuit sa contribution à la politique de nutrition par l’élaboration d’un rapport sur les liens entre la consommation de glucides et la santé. Celuici s’inscrit dans une série de travaux destinés à permettre la meilleure utilisation des données scientifiques à l’orientation de la politique nutritionnelle, à l’évaluation de son efficacité, ainsi qu’à montrer dans quels domaines il est impératif d’acquérir des données supplémentaires. Ce rapport a été conçu pour répondre aux objectifs qui guident l’ensemble des travaux de l’Afssa : l’indépendance, la transparence, la compétence, la pertinence. L’indépendance, d’abord. Je tiens à remercier le Professeur Philippe Passa d’avoir accepté de présider ce groupe de travail. Il doit cette proposition à sa réputation d’indépendance et de liberté de pensée, comme à ses compétences scientifiques et médicales. Ces qualités ont été précieuses pour le bon déroulement des travaux du groupe. Conformément aux règles applicables à l’Afssa, chacun des membres du groupe a préalablement à sa nomination fait connaître d’éventuels conflits d’intérêt, dans une déclaration destinée à être publique. Ceci permet de détecter, avant la composition du groupe, d’éventuelles incompatibilités. Ainsi, certains experts sollicités ont fait connaître, à leur initiative, qu’ils préféraient ne pas faire partie du groupe de travail dès lors qu’ils avaient pu contribuer récemment à des travaux pour tel ou tel organisme professionnel. Dans d’autres cas, il a été estimé conjointement que, dès lors qu’ils étaient déclarés et pris en compte dans le déroulement des travaux, des liens passés ou présents, mais ponctuels avec l’industrie étaient compatibles avec la participation au groupe de travail. Cette question est toujours délicate, les experts étant régulièrement sollicités pour réaliser des travaux en partenariat avec l’industrie. C’était particulièrement vrai pour le sujet à traiter puisque l’un des organismes professionnels dans le secteur du sucre a été jusque récemment l’un des seuls à produire des documents d’information, pour lesquels il s’appuyait sur des contributions d’experts universitaires ou de chercheurs. Cette question a été à plusieurs reprises abordée dans ce groupe de travail – notamment à la suite d’interrogations dans la presse sur la question de l’indépendance – et j’ai pleinement confiance dans la capacité du groupe à avoir pris en compte comme facteur primordial les questions de santé publique, en gardant la distance nécessaire avec les préoccupations industrielles et économiques.Distance ne veut pas dire absence d’échanges. Si nous n’avons pas accepté – compte tenu du mandat du groupe – que des représentants d’organismes professionnels soient inclus dans le groupe de travail, des auditions ont été organisées et leurs contributions écrites examinées.La transparence, ensuite. Elle porte sur les éventuels conflits d’intérêt bien sûr, mais plus largement sur les méthodes de travail d’un tel groupe de travail, les sources sur lesquelles il s’appuie. Ce rapport est d’abord une somme de l’ensemble des dernières informations disponibles sur le plan international dans le domaine des liens entre glucides et santé. Sur les différents aspects étudiés, les toutes dernières publications ont été analysées et mises en regard des études précédentes. La compétence. Sur un tel sujet, il était indispensable de réunir des compétences complémentaires pour pouvoir aborder l’ensemble des dimensions de santé publique de ce problème. Le groupe de travail réunit des scientifiques comme des cliniciens et a pu faire appel à des spécialistes des différentes disciplines qui concernent le diabète, les maladies cardiovasculaires, la santé dentaire, la nutrition, la santé de l’enfant et de l’adolescent, l’observation des comportements alimentaires, la santé publique, etc. C’est la première fois,
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en France, qu’un tel travail a été réalisé par un groupe de travail aussi multidisciplinaire, dans le cadre d’une démarche de santé publique. La pertinence. Un rapport est sans vertu s’il ne sert pas à quelque chose. C’est pourquoi je suis reconnaissant aux experts de ce groupe, comme à tous ceux du comité d’experts spécialisés en nutrition humaine ainsi qu’aux équipes de l’Afssa d’avoir eu comme souci constant d’assortir les constats d’argumentations aussi complètes que possible, de formuler des recommandations qui résultent de ces constats, de faire en sorte que ce rapport s’adresse à l’ensemble des acteurs concernés : les pouvoirs publics, les organismes de recherche, les consommateurs, les industriels, les membres du corps médical. Ces recommandations portent sur l’offre alimentaire, son contenu en glucides, sur l’information du consommateur, sur les recherches et les études nécessaires. Il est frappant de constater qu’il a fallu se fonder sur des travaux menés dans d’autres pays que la France pour trouver des données fiables sur le lien entre consommation de boissons sucrées et surpoids. La politique nutritionnelle ne pourra valablement s’ancrer dans notre pays que si les moyens donnés à une recherche et des études indépendantes de l’industrie, sont suffisants pour pouvoir comprendre, convaincre, agir. J’espère que ce rapport y contribuera. Martin Hirsch Directeur général de l’Afssa
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Sommaire Avant propos...................................................................................................................................7Liste des sigles utilisés ...................................................................................................................... 8 1. INTRODUCTION......................................................................................................................... 91.1.Contexte.....................................................................................................................................91.2. Objectifs du groupe de travail .................................................................................................. 10 1.3. Composition du groupe de travail ............................................................................................ 11 2. DEFINITIONS........................................................................................................................... 122.1. Définition des glucides ............................................................................................................. 12 2.2. Classification des glucides ....................................................................................................... 12 2.3. Biochimie des glucides ............................................................................................................ 13 2.4. Sources de confusion des termes utilisés ............................................................................... 15 2.4.1. Sucres.................................................................................................................................152.4.2. Glucides simples et glucides complexes ............................................................................152.4.3. Glucides rapides et glucides lents .....................................................................................162.5. Définitions réglementaires et étiquetage nutritionnel ............................................................... 17 2.6. Index glycémique ..................................................................................................................... 20 2.6.1. Définition et calcul de l’index glycémique ...........................................................................202.6.2. Facteurs intrinsèques aux glucides et aliments glucidiques influençant leur index glycémique .........................................................................................................212.6.3. Autres facteurs susceptibles d’influencer la réponse glycémique d’un aliment .................212.6.4. Les avantages, les limites et les dangers potentiels de la notion d’index glycémique dans un contexte d’alimentation « normale ».....................................................................222.6.5. Les notions dérivées : index insulinique, charge glycémique ............................................233. DONNEES DE COMPOSITION................................................................................................253.1. Composition des aliments en glucides .................................................................................... 25 3.2. Limites des données ................................................................................................................ 26 4. FONCTIONS TECHNOLOGIQUES DES GLUCIDES .............................................................274.1. Fonctions technologiques des amidons ................................................................................... 27 4.2. Fonctions technologiques des sucres et autres édulcorants de nature glucidi que.................. 28 5. CONSOMMATION APPARENTE ET EVOLUTION DU MARCHE DES PRODUITS CONTENANT DES GLUCIDES ...............................................................................................306. CONSOMMATION DE GLUCIDES MESUREE PAR LES ENQUETES NUTRITIONNELLES................................................................................................................ 34 6.1. Consommations des différents types de glucides ................................................................... 34 6.1.1. Les enfants de moins de 30 mois ..........................................................................................346.1.2. Les enfants de 3 à 18 ans .....................................................................................................346.1.3. Les adultes ............................................................................................................................356.1.4. La consommation des différents types de glucides simples .................................................366.2. Déterminants de la consommation de glucides ....................................................................... 36 6.2.1.Lesexe..................................................................................................................................366.2.2.Lâge......................................................................................................................................376.2.3. Le statut socioéconomique et les régions ............................................................................376.2.4. Le type de repas ....................................................................................................................376.3. Aliments vecteurs de glucides ................................................................................................. 38 6.3.1. Chez les enfants .................................................................................................................386.3.2. Chez les adultes .................................................................................................................396.3.3. Évolution avec l’âge............................................................................................................406.3.4. Moments et lieux de consommation ...................................................................................406.4. Évolution des consommations ................................................................................................. 42 6.5. Comparaison avec des études internationales ........................................................................ 42
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7. PLAISIR DU SUCRE ET INFLUENCE SUR LE COMPORTEMENT ALIMENTAIRE............ 458. METABOLISME DES GLUCIDES : LA PHYSIOLOGIE......................................................... 488.1. Effets métaboliques à court terme ........................................................................................... 48 8.1.1. Digestion et absorption .......................................................................................................488.1.2. Métabolisme intracellulaire du fructose et du glucose ......................................................498.1.3. Réponses glycémiques et insulinémiques après une charge orale de fructose, de glucose et de saccharose..............................................................................................518.1.4. Devenir oxydatif du fructose, du glucose et du saccharose ...............................................528.1.5. Effets sur le métabolisme lipidique .....................................................................................538.1.6. FructoseGlucose et lipogénèse de novo ...........................................................................548.1.7.Glucides simples et hypoglycémies postprandiales..........................................................55 8.2. Conséquences possibles à long terme .................................................................................... 56 8.2.1. Glucides alimentaires et lipides circulants..........................................................................568.2.2. Effets sur le métabolisme énergétique ...............................................................................598.3. Glucides et contexte alimentaire .............................................................................................. 63 8.3.1. Interactions .........................................................................................................................638.3.2. Glucides ajoutés et diminution de la densité nutritionnelle de la rat ion .............................658.3.3. Effet satiétogène de l’ingestion de glucides .......................................................................668.4. Conclusions générales sur le métabolisme ............................................................................. 67 9. RELATION ENTRE GLUCIDES ET ETAT DE SANTE........................................................... 689.1. Limites de l’estimation des glucides et impacts en épidémiologie analytique ......................... 68 9.2. Relation entre glucides et obésité chez l’enfant ...................................................................... 69 9.3. Relation entre glucides et état de santé chez l’adulte ............................................................. 71 9.3.1. Sélection et évaluation des études.....................................................................................719.3.2. Surpoids et obésité .............................................................................................................729.3.3. Résistance à l’insuline, contrôle de la glycémie et diabète ................................................739.3.4. Lipoprotéines plasmatiques et syndrome métabolique ......................................................769.3.5. Maladies cardiovasculaires ................................................................................................789.3.6.Cancers..............................................................................................................................799.3.7. Conclusions générales sur la relation entre glucides et état de santé chez l’adulte ..........829.4. Influence des glucides sur la carie dentaire et les parodontopathies ...................................... 83 9.4.1. La carie dentaire .................................................................................................................839.4.2. Les parodontopathies .........................................................................................................869.4.3.Conclusions ........................................................................................................................86 10. GLUCIDES ET FONCTIONS COGNITIVES............................................................................ 87
11. GLUCIDES ET ACTIVITE PHYSIQUE..................................................................................... 8811.1. Le glucose, substrat énergétique de l’exercice ...................................................................... 88 11.2. Glycogène musculaire et alimentation ................................................................................... 88 11.3. Quels glucides pour optimiser la mise en réserve du glycogène ou l’oxydati on de glucose à l’exercice .......................................................................................................... 89 11.4. Equilibre des apports de glucides et santé chez le sportif ..................................................... 90 11.5. Besoins hydroélectrolytiques et glucidiques ......................................................................... 91 11.6. Des apports nutritionnels conseillés de glucides chez les sportifs ........................................ 91 11.7. Réglementation pour les produits glucidiques pour sportifs................................................... 92 11.8. Catégories de produits à proposer ......................................................................................... 93 11.9. Offre sur le marché ................................................................................................................. 93 12. CONCLUSIONS........................................................................................................................ 9513. RECOMMANDATIONS ET ACTIONS................................................................................... 103RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES........................................................................................ 109ANNEXES......................................................................................................................121
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AVANTPROPOS L’alimentation et l’état nutritionnel contribuent puissamment au développement de maladies qui sont à l’heure actuelle largement répandues. En France, le surpoids et l’obésité concernent 19 % des enfants et 41 % des adultes. L’augmentation rapide de leur prévalence est particulièrement préoccupante chez les jeunes. La prévalence du diabète de type 2, diagnostiqué ou méconnu est de l’ordre de 3 % de la population.Obésité, diabète, dyslipidémie concourent au développement des maladies cardiovasculaires qui sont actuellement la première cause de mortalité en France. En dehors de leurs conséquences humaines, ces pathologies ont un coût économique considérable, qui contribuent massivement au déficit grandissant de l’assurance maladie. L’augmentation de la prévalence du surpoids, de l’obésité, du diabète de type 2 est à l’évidence multifactorielle, liée à une alimentation déséquilibrée trop riche en énergie, à la sédentarité en atmosphère « thermostatée » : l’influence de ces différents facteurs est modulée par le patrimoine génétique. En raison de ce constat, en janvier 2001, a été annoncé le lancement dans notre pays du Programme National Nutrition santé (PNNS) qui comporte 9 objectifs nutritionnels prioritaires en termes de santé publique. L’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) dont le rôle comprend non seulement l’évaluation des risques sanitairesstricto sensu mais l’examen des problématiques nutritionnelles a réuni un groupe de travail ayant pour objectif de dégager, dans une approche de santé publique, les relations entre la consommation de glucides et les différentes pathologies nutritionnelles. Ce groupe de travail sur les glucides a été mis en place par le Directeur de l’Agence M. Martin Hirsch.
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Listes des sigles et abréviations AESA : Apport énergétique sans alcool AET : Apport énergétique total AETQ : Apport énergétique total quotidien AFSSA : Agence française de sécurité sanitaire des aliments AGL : Acide gras libre ANC : Apports nutritionnels conseillés ANIA : Association nationale des industries alimentaires ASPCC : Association sucre produits sucrés consommation communication ARNm : Acide ribonucléique messager ATLA : Association de la transformation laitière française ATP : Adénosine triphosphate CEDUS : Centre d’études et de documentation du sucre CHU : Centre hospitalier universitaire CIQUAL : Centre informatique sur la qualité des aliments, Afssa CRNH : Centre de Recherche en Nutrition Humaine CSHPF : Conseil supérieur d’hygiène publique de France DE : Dextrose équivalent DERNS : Direction de l’évaluation des risques nutritionnels et sanitaires, Afssa DGCCRF:DMiirnectiongéenléÉracloendelaconcurrence,delaconsommationetdelarépressiondesfraudes,istère d omie et des Finances DGS : Direction générale de la santé DHAP : Dihydroxyacétone phosphate DP : Degré de polymérisation FK : Fructokinase GC : Glucides complexes GS : Glucides simples GT : Glucides totaux HCSP : Haut comité de la santé publique HDL cholesterol : High density lipoprotein cholesterol IG : Index glycémique IMC : Indice de masse corporelle INBP : Institut national de la boulangerie pâtisserie INCA : Enquête individuelle de consommation alimentaire INSEE : Institut National de la Statistique et des Études Économiques INSERM : Institut national de la santé et de la recherche médicale INRA : Institut national de la recherche agronomique LDL cholesterol : Low density lipoprotein cholesterol NADH : Nicotinamide adénine dinucléotide NADP : Nicotinamide adénine dinucléotide phosphate OCA : Observatoire des consommations alimentaires, Afssa OR : Odds ratio PNNS : Programme national nutrition santé RR : Risque relatif SCEES : Service central des enquêtes et études statistiques SSE : Statut socioéconomique SNBR : Syndicat national des boissons rafraîchissantes TRL : Triglyceride rich lipoproteins (lipoprotéines riches en triglycérides) UENRN : Unité d’évaluation de la nutrition et des risques nutritionnels, Afssa UFCQue choisir : Union fédérale des consommateurs UNIJUS : Union Nationale Interprofessionnelle des Jus de Fruits USIPA : Union des Syndicats des Industries des Produits Amylacés et de leurs dérivés VLDL : Very low density lipoprotein
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1. INTRODUCTION 1.1.Contexte Après avoir travaillé sur les risques liés à une consommation excessive de sel, l’Afssa a envisagé d’évaluer l’ensemble des nutriments pouvant jouer un rôle dans la survenue d’états pathologiques. Ainsi, l’agence a publié un rapport sur les acides gras oméga 3 en juin 2003 et mis parallèlement en œuvre un groupe de travail sur les sucres ayant pour objectif de dégager les relations entre la consommation de sucres et les différentes pathologies nutritionnelles dans une approche de santé publique. Les problématiques liées à la santé en rapport avec les sucres ont très rapidement amené le groupe de travail à définir l’impact de différentes molécules n’ayant pas forcément la saveur sucrée mais représentant un apport énergétique. Il a donc été envisagé de parler de glucides plutôt que des sucres. Le groupe a décidé de focaliser son travail sur les glucides digestibles dans l’intestin grêle, les fibres alimentaires, ayant déjà fait l’objet d’un autre rapport de l’Afssa (Afssa, 2002). Les définitions et le sens des mots doivent être précisés avant d’évaluer des substances alimentaires pourtanta prioride consommation courante et connues de tous. La réflexion du groupe de travail s’est inscrite dans le contexte actuel du développement d’une véritable épidémie d’obésité dans la majorité des pays industrialisés. Quelle place pour les glucides dans une alimentation que les nutritionnistes souhaitent « équilibrée » et « variée » ? Quelle place, pour quel type d’aliments tel que le saccharose, les céréales, les féculents ? Le contexte alimentaire est à prendre en compte : en effet, le devenir métabolique d’un aliment de nature glucidique ne sera pas le même selon s’il est consommé seul ou au sein d’un repas. Après un état des lieux de la consommation de glucides et des aliments en contenant, les aspects métaboliques, comportementaux, hédoniques, épidémiologiques ont été étudiés. A été également pris en compte la place qu’occupent les glucides dans l’apport énergétique des sportifs compte tenu de leur image symbolique de vecteurs de « force » et d’énergie. Tous ces aspects ont été analysés à travers la littérature internationale pour préciser la place des glucides dans notre alimentation. Ainsi des recommandations seront émises aux consommateurs pour intégrer les divers glucides dans leur ration compte tenu des options de la politique de santé publique mise en place à travers le Programme National Nutrition Santé (PNNS).
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1.2.Objectifs du groupe de travail Les objectifs du groupe de travail sont mentionnés dans l’article premier de la décision relative à la création du groupe de travail « Glucides », datant du 1eraoût 2003 (n°200306 298) : 1. Définir les glucides :   Définition et biochimie des glucides   Définitions des notions de glucides lents et rapides, de glucides simples et complexes   Définitions réglementaires des glucides et des sucres   Teneur en glucides des aliments et densité nutritionnelle et calorique de ces aliments (utilisation des données de composition alimentaire)   Fonctions technologiques des glucides dans les aliments 2. Caractériser l’offre (données de vente et d’achat) des produits sucrés en distinguant les différents types de glucides apportés par l’alimentation. 3. Etudier l’évolution des modes de consommation des glucides au plan quantitatif comme qualitatif, en prenant en compte les principaux aliments et boissons vecteurs de glucides et les moments de consommation et évaluer la part relative des glucides simples et des glucides complexes dans l’apport total de glucides. 4. Examiner plus spécifiquement la consommation de glucides chez les enfants et les adolescents, ses caractéristiques, les typologies de consommation, les liens avec lanthropométrie.5. Etudier les effets physiologiques/métaboliques à court terme des différents types d’aliments contenant des glucides (par exemple sur l’oxydation/stockage des nutriments) et examiner les données récentes entre la consommation de glucides et le développement de l’insulinorésistance. Evaluer si les modes de consommation des produits sucrés ont une influence sur le métabolisme énergétique et sur l’absorption d’autres nutriments. 6. Etudier la relation entre glucides et états de santé (obésité, diabète, maladie cardiovasculaire, carie dentaire…) et les limites et les biais de ces études. 7. Définir et établir la validité scientifique de l’index glycémique. Réfléchir à l’utilisation de l’index glycémique pour faciliter la communication auprès du consommateur dans un objectif de santé publique. 8. Proposer des recommandations aux différentes catégories de population afin de respecter les apports optimaux des différents glucides, en valeur absolue, c’est à dire en grammes par jour, et en valeur relative, c’est à dire en pourcentage de l’apport énergétique total et en pourcentage des glucides simples dans l’ensemble des apports glucidiques. Donner des informations au consommateur pour ajuster sa consommation de glucides.
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