Pensées soufies
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Quelques pensées banales et simples pour décrire le souffle soufi.

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Publié le 24 avril 2012
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Paternité, pas d'utilisation commerciale
Langue Français

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 Pensées Soufies
Oui le soufisme est le secret de l 'autre Maroc.Depuis toujours les grands maitres soufis, Moulay Abdsalam Benmachich, Moulay Sidi Arbi Derkaoui, SidiHassan Shadili, Sidi Ahmed Ben Driss, Sidi Mohamed Al Kettani, Moulay Bousselham ...et bien d'autres sonttoujours vivants du haut de leurs mausolées, ici ou ailleurs, pour rappeler l 'esprit qui prédomine dans la culturedu monde musulman marocain.Leurs enseignements restent éternels.Une éducation qui touche l 'intérieur voire l 'essence du citoyen qui se veut un fervent patriote du pays et de l'humanité.Comme une eau de source qui coule calme,pure et transparente.Les disciples sont peut être de différentes "tarékas" ou écoles soufies mais la finalité est de retrouver cettesérénité profonde et combien sage de nos jours.Des chants, des danses, des exercices de méditations, du silence, autant de prouesses de bonne disciplineintérieure pour comprendre le véritable message de l 'islam.Tous les prophètes, depuis Adam jusqu'au prophète Mohammed(slpb), ont prêché et transmis l 'Amour humanisteet humain dans les règles de l 'art soufi.Un seul but: Aimer son prochain quel qu’il soit ! Car c'est Son créateur qui s'y cache.Sans préjugé, sans complexe de supériorité de confession.Et s'ils sont rares c'est qu'ils sont effacés.C'est qu 'ils sont orientés vers Lui.Leurs coeur est pris dans une danse qui ne fait pas dans le détail. Un disciple soufi est un homme accompli dans un sens bien précis.Un citoyen du monde qui fait honneur à Celui pour lequel il a sacrifié sa vie sans ostentation ni maniérisme.Il est aspiré par une énergie qui vient du ciel pour le convertir en un serviteur humble et courtois, respectantautrui dans le sens large du terme, il danse au rythme des forces occultes ou divines, comme vous voulez, sur uneterre qui l 'aime et qui le lui dit .Alors il danse de joie ou d'extase.. encore et encore, rien que pour Lui.C 'est sa raison de vie.Un nouveau souffle. Une renaissance !   Bonheur d’un balayeurDe bon matin un balayeur des rues d’El Jadida, comme un soldat, travaille avec ardeur.Il suit, indolent compagnon des vagues de la mer , le sillon des chaussées et des trottoirs.Rares sont ceux qui le remarquent.
 Pensées Soufies
Pourtant son geste est manifeste, remarquable et bien divin.Rien n ‘est laissé au hasard. Lentement il balaie, amasse et décharge la ville de sa corbeille.Il apporte une nouvelle lumière. Un nouvel esprit.Peu bavard , la tête bien droite sur les épaules, le balayeur des rues d’El Jadida est un grand monsieur.A l ‘image d’une silhouette qui vient et qui disparaît comme par enchantement.Quel est son secret ?Je viens lui rendre hommage.Je viens chanter sa joie de faire celle des autres.Sa bravoure danse au milieu de toutes ses préoccupations.Il salue à sa manière, l ‘espace d’une éternité, l ‘humanité engloutie par des rêves sans fin.Cet homme habille avec coquetterie la cité de Mazagan d’une robe blanche et pure.Jusqu’à la fin de ses jours, El Jadida lui sourira et lui contera sa plus belle histoire.Histoire de connaitre ses hommes et ses femmes qui l 'ont tant aimée.Miroir et couleur de sa mémoire.Un souffle d’air marin se fait sentir.Les oiseaux battent des ailes au rythme des petits coups de balaie.Un soleil rouge pointe de l ‘autre coté d'un océan bleu d’azur.Le ciel s’ éclaircit.Tout le monde est ravi !
 La Baraka de lala KhadijaJe reçois une amie, Catherine, qui me fait la surprise et me vient tout droit de Seignosse , charmante ville du SudOuest de la France .Elle se fait plaisir et vient donc passer une semaine au Maroc .Elle souhaite visiter la grande mosquée de Casa , voir les Habous , ancien quartier du protectorat qui garde lesouvenir vivant de quelques ruelles , places publiques , palais royal et échoppes qui enchantent tant les amoureuxdu Maroc , et pourquoi pas aussi , à ma grande surprise, une petite visite aux mausolées de quelques saints dupays . Catherine m’explique qu’elle a toujours voulu découvrir non pas la ville de Fès qu’ elle a dû visité auparavant , mais bien plutôt les environs , Moulay Yacoub , Sidi Harazem ……Ce que femme veut... , deux jours plus tard ,c’est parti pour le royaume de Volubilis .
 Pensées Soufies
 Quelques heures de route et on se retrouve proche de Sidi Harazem 30 km de Fés à l’Est , une oasis célèbredepuis le XVIème siècle pour sa source d'eau minérale . Cette eau minérale est réputée posséder des vertus curatives pour les maladies du foie et des reins.
Nombreux sont les curistes qui viennent boire l'eau salvatrice tout en priant, Sidi Harazem, le Saint Patron desSources.
 Il s'agit d'une eau plate bicarbonatée magnésienne et peu minéralisée. On arrive dans un douar Sidi Skhinat . juste à quelques mètres de l’entrée du village , au sommet de la première ruelle à droite , se trouve une queue de gens qui attendent impatiemment leur tour de rôle devant une petiteporte en bois.
Il n’y a pas de mystère .Une jeune femme s’approche et explique qu’il s’agit de Lalla Khadija qui a la baraka de ses ancêtres ,notamment de Moulay Abdsalam Benmchich, père du soufisme maghrébin .
Elle a la réputation de guérir certaines maladies.Catherine manifeste sa curiosité et explique qu’elle soupçonne un début de rhumatisme sur le bas du dos.On lui précise, contre toute attente , que seuls les musulmans sont reçus par Lalla Khadija. Aprés un brefdialogue , le mot passe et l’on accepte de la consulter .A peine entrée dans une pièce sombre , parfumée d’encens de bois de santal que Catherine est courtoisementsaluée , écoutée avec attention puis traitée selon les rites de la cautérisation ( autorisée par l’islam ) spécifique à cette fameuse guérisseuse du village.Comment procéde - elle ?Elle brûle un long poignard qu’elle applique ensuite sur la plante de ses propres pieds ou la paume de ses mainsbénies par la providence.Puis elle pose ces derniers à l’endroit où la douleur se manifeste , sur le bas du dos en l’occurrence .
Plus tard Catherine , me dira qu’elle pensait sentir la brûlure d’un métal incandescent sur sa peau .Tellement c’est brûlant .Il faut dire que les nombreux témoignages du village , attestant de l’ efficacitéthérapeutique , ont joué apparemment un rôle immédiat dans sa prise de décision .
Avec modestie elle accepte ce qu’on lui donne et fait une prière en guise d’au revoir .Bref , tout s’est déroulédans une ambiance feutrée , silencieuse et admirablement orchestrée par les gestes de la maitresse des lieux .Un soleil radieux accueille notre sortie du village.Après toute les étapes prévues par le voyage et suivant son cours normal , le périple se termine par une dernièrehalte au mausolée du saint Moulay Idriss (fondateur de la cité de Fès) situé dans l’ancienne médina qui plongeses racines dans un passé millénaire . Elle arbore avec fierté aussi le statut de « capitale spirituelle ».
 Pensées Soufies
 Pourquoi le soufi danse ?
 Aujourd'hui, elle rattrape son glorieux passé qui a toujours fait son authenticité proclamée il y a 1200 ans parMoulay Idriss al Azhar qui formula alors cette prière : « O Mon Dieu, fais que cette ville soit la demeure de lascience divine ! ».
Une phrase me revient en mémoire.
Une phrase de Dominique Villepin qui disait : tout le monde se rappelle de "cette Andalousie heureuse, ce tempsoù nous étions capables de vivre en paix ensemble, en utilisant ce qui était le meilleur de nos civilisations, enfaisant parler nos cultures, en faisant parler nos religions respectives et tout ceci dans un esprit de respect et detolérance.
 C’est à cela qu’il faut travailler aujourd’hui, du fait que sur les deux rives de la Méditerranée, nous avons tant decomplémentarité entre nous, nous avons tant de choses à faire ensemble, et puis nous avons aussi tant àapprendre les uns des autres.
 Il faut que nous soyons tous à la hauteur de ce message de paix et d’espoir.
De retour enfin à Casablanca , Catherine m’explique qu’en effet elle ne ressentez plus les douleurs et qu’ellegardait un bien sacré sentiment de sa rencontre avec une telle dame .
Je lui dis tout bonnement : le remède a toujours été en nous , certains ont simplement cultivé l’art de le réveiller !
Nasrallah Belkhayate 
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