La "cote" d'Adam

FloretteM

Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

5 pages

Français

Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Informations
Extrait

Informations

Publié par	FloretteM
Publié le	08 mars 2013
Nombre de lectures	30
Licence :	Tous droits réservés
Langue	Français

Extrait

La « cote » d'Adam. C'est un cadeau fait à l'Homme. Directement sortie modelée de sa côte. Créée à partir de sa chair. Une connexion. Un objet. Utile à l'homme pour se reproduire. Oui, car en fait si l'extraction de par sa côte avait perduré, que serait devenu l'humanité ? Un chant d'hommes estropiés ? A chaque reproduction de lui même, une ablation de côte... Une décote. Abaissement du taux de productivité. Crise. Extinction. Non, grâce à Dieu, loué soit-il, la femme est née. Elle est arrivée auréolée de sa grande capacité à permettre la reproduction.

Une reproduction d'autant plus satisfaisante, qu'elle n'atteignait pas l'intégrité physique de l'homme. Terminé, la décote. Évidemment en tant que pendant de l'homme, elle fut dévolue aux taches subalternes, serviles, accessoires. Nul besoin d'en établir une liste, il suffit d'observer ses lignes physiques. Des rondeurs et une cavité. Pas de grande lance pointée vers l'extérieur. Non, toute tournée vers l'intérieur. Le cocon. L'intime. C'est terriblement sérieux, cette observation. Si, si... c'est elle qui avouée la femme pendant des millénaires au pôle domestique. Enfermée la femme le fut, l'est et le sera dans cette image. Tenace. De l'opposition homme-femme. Car c'est bien là, le moteur de l'humanité: la bataille des opposés.

Fragile-solide, fort-faible, extérieur-intérieur, bon-mauvais, création-destruction, vie-mort. La femme contraire de l'homme. Son opposé. Inverse. Adversaire. Formidable cliché du jeu des puissances. La tentation d’absorption de l'autre. La domestication. Le contrôle. Des luttes intestines. Reprendre. Récupérer. Des libertés. La principale : le droit d'exister dans la société. J'aime à penser que cette guerre fratricide des enfants de l'homme, en tant qu’humanité, est arrivé à son terme. Des terrains ont été concédés. Les rappeler ? Le droit de vote, le droit de ne pas se marier, le droit de ne

pas avoir d'enfant, le droit de vivre seule, d'être salariée, chef d'entreprise, médecin, ministre, conductrice de travaux, politicienne, philosophe... Mais ces droits restent fragiles. Il faut à la femme continuer d'être vigilante, active, maîtresse de son destin. Car au-dessus de sa tête est bien planté cette auréole de la grossesse. De l'arrêt. La suspension. La mise en quarantaine, pour mettre bas, élever, soigner les petits de l'homme. Parce que la vision de la société n'a guère évoluée, elle est prisonnière de cette notion de productivité. Produire, reproduire... Biens de consommation, enfants, clichés. J'aime à croire que l'acceptation timide des différences a commencé. Sur le terrain même de l'homme. Le handicap, la couleur de peau, l'appartenance religieuse, politique...

J'aime à me rappeler que cette lente évolution s'est faite grâce à la femme, louée soit-elle. Par des épreuves de front. En affrontement. Face à face. Par un travail de fourmis. En collaboration. Côte à côte. Car la femme est toujours à côté de l'homme. Pas derrière, ni devant, ni dessus, ni dessous. Mais à ses côtés pour avancer. Et associée à cette grande construction d'une société idéale qui ne cherche pas à gommer les différences, mais à les intégrer. Dans un puzzle complexe, un métissage, brassage des opposés... avec des hommes de bonne volonté, impliqués. Je rêve... d'un Adam décoté pour une Ève désacralisée...