Fraternité Matin n°17511 - Du jeudi 11 mai 2023
48 pages
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Fraternité Matin n°17511 - Du jeudi 11 mai 2023 , magazine presse

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Description

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Informations

Publié par
Date de parution 11 mai 2023
Langue Français
Poids de l'ouvrage 8 Mo

Extrait

Coupe de la Confédération (Asec 0 – Usma 0) LesMimos se mettent PREMIER QUOTIDIEN IVOIRIEN D’INFORMATIONS GÉNÉRALESla pressionP. 32 Jeudi 11 mai 2023 / N° 17 511 www.fratmat.infoPrix: 300 Fcfa • Cedeao : 450 Fcfa • France: 1,70 € Saison des pluies / Objectif zéro victime
Patrick Achi ordonne la destruction
d’urgence des zones à risque
Permis à points
1 930 conducteurs sanctionnés P. 9
Les bulldozers en action, aujourd’hui, dans le district d’Abidjan P. 10
Interview /Chryzoula Zacharopoulou
(secrétaire d’État française):
“ La Côte d’Ivoire
est un havre de paix
dans la région ” P. 8 P. 8
Reportage /Route Bouaké - Satama-Sokoro - Satama-Sokoura Un bitumage attendu depuis 50 ans Pp. 2 à 4
2
Regard
Le goudron, on
en redemande ! yant été informé de ce que nous étions en route pour un A reportage sur des chantiers d’amé-nagement et de bitumage routier dans le centre et le nord du pays, un ami ori-ginaire du village de Tiédjo (département de Tanda) nous a dit ceci : « C’est bien de parler des routes qui sont en chantier, mais pensez aussi aux vieux projets de bitumage de l’est du pays qui tardent à commencer (...) ». Et de faire remarquer que la route Tanda-Sandégué attend toujours son bitu-mage promis par le Pré-sident de la République lors de la visite d’État en 2012. Oui, cette route dans l’Est du pays attend d’être bi-tumée, comme beaucoup d’autres. Mais, patience ! Le goudron arrivera par-tout en Côte d’Ivoire. En tout cas, en se référant à la décision du Président
ALAKAGNI HALA
Ouattara de relier tous les chefs-lieux de dépar-tement par des routes bitumées et surtout en re-gardant ce qui se fait réel-lement sur le terrain, on ne peut qu’être convaincu que le goudron ira partout. D’ailleurs, il coule déjà dans toutes les directions. Il y a des chantiers routiers partout ! Au sud. Au nord. A l’ouest. A l’est. Les bull-dozers, les pelleteuses, les scrapers, les tracto-pelles, les chargeuses, les niveleurs, le rouleau-com-presseur, les ïnisseurs... quand ces engins de Btp ne sont pas sur des porte-chars, ils sont en plein travail sur les chantiers routiers. Ils vrombissent en ce mo-ment à l’ouest pour ter-miner la construction du nouveau pont de Guiglo sur le euve N’Zo et à Danané pour bitumer la route jusqu’à la frontière Guinée, au nord pour bi-tumer les routes Odienné – frontière Mali et Odienné – frontière Guinée, etc. Mesdames et messieurs de Tanda, de Sandégué et d’ailleurs, ces engins de Tp arriveront chez vous... comme sur les routes boueuses et meurtrières menant à Guéyo, dans le sud-ouest ou poussié-reuses et caillouteuses . menant ailleurs
Reportage
Jeudi 11 mai 2023
Route Bouaké – Satama-Sokoro – Satama-Sokoura
Les Djamala attendaient le bitumage depuis 50 ans
Les 81 km de piste séparant la capitale du centre des localités de Satama-Sokoro et Satama-Sokoura sont en chantier.
Au cours des réunions sur les questions de développement du village, les habitants de Satama-Sokoura pensent au goudron qui va désenclaver leur localité.
eux qui sortent de Bouaké par le quartier Belleville, en direction C de Satama-Sokoro, tombent sur une belle surprise. La route qui mène vers cette localité du dépar-tement de Dabakala est bi-tumée sur une douzaine de kilomètres. La poussiéreuse piste latéritique et le dé-sordre qui l’encombrait ont fait place à une belle chaus-sée confortable. Voilà donc le vieux projet de bitumage Bouaké – Sa-tama-Sokoro – Satama-So-koura en plein chantier. Mais cela ne semble pas évident pour tout le monde dans les deux localités sœurs du pays Djamala. Nombre de personnes attendent encore de voir le bitume traverser leurs villages avant de jubi-ler. Le chef de canton de Sata-ma – Sokoura, Sinan Ouat-tara et son porte-canne,
Ouattara Abissiri, deux patriarches, la quatre-ving-taine, sont même quelque peu sceptiques. Le 14 avril, à 16h, alors qu’ils venaient de clore une réunion sur un projet de lotissement dans le village, les deux chefs coutumiers ont exprimé leur impatience de la manière la plus claire. « Nous avons accueilli avec joie le bitumage de notre route. Mais nous constatons que les choses mettent du temps. Nous souhaitons que le travail soit accéléré pour que le goudron arrive ici avant notre mort », lance le chef de canton. Il est soute-nu par son porte-canne qui renchérit : « Cela fait trois ans que nous entendons parler du goudron qui serait en route depuis Bouaké. Mais nous ne voyons rien. Nous avons besoin de cette route. Nous l’avons trop at-tendue ». Et cette attente
dure « depuis 40 à 50 ans », note le maire résident de cette petite commune, Soilyho Ouattara. Et pourtant, comme il est dit plus haut, le projet d’amé-nagement et de bitumage de la route de 2x1 voie est bel et bien en chantier. Les travaux ont débuté en jan-vier 2021 et s’achèveront en janvier 2024.
Des efforts pour le respect des délais
D’ailleurs, en vue d’accé-lérer le travail, la société Ebomaf (entreprise exécu-tante), a mis en place, ces derniers temps, une deu-xième équipe qui avance depuis la zone de Sata-ma-Sokoura. Si le chef de projet Age-route, Koné Ségorba Boni, admet qu’il y a eu du retard, il reconnaît que l’entreprise fait ce qu’il faut pour rattra-
... mais les populations devront patienter, car il reste énormément de travail.
De Bouaké, une dizaine de kilomètres sont prêts... (PHOTOS : HONORÉ BOSSON)
per le retard. D’où la mise en place des deux équipes de travail. Sur la question du respect des délais, M. Koné ex-plique qu’il travaille avec les responsables de l’entreprise pour les aider à respecter les échéances qui se rap-prochent (janvier 2024). « Ils (les responsables d’Ebo-maf) ont la latitude de faire des propositions pour accé-lérer les travaux », dit-il. Le chef de projet fait re-marquer que le rendement du travail s’accroît au fur et à mesure que le matériel arrive sur le chantier. A la mi-avril 2023, l’avancement global des travaux était de l’ordre de 44%. Sur les 80 ouvrages hydrauliques à construire, une cinquantaine a été réalisée. Ce travail se poursuit parallèlement au terrassement qui se rompt à maints endroits pour re-prendre plus loin à cause
Sinan Ouattara, chef de canton de Satama-Sokoura : ‘’Nous voulons voir le bitume ici avant notre mort’’.
de certaines contraintes. C’est le cas tout près du vil-lage d’Allomambo (13 km de Bouaké). Le terrassement y connaît une rupture sur une distance d’environ 1 km pour cause de non déplacement de poteaux électriques. Ail-leurs, des dizaines de kilo-mètres ont été sautés en attendant les opérations de déroctage (destruction des roches à la dynamite et en-lèvement). Dans l’ensemble, une tren-taine de kilomètres de chaussée ont été tapissés de la couche de gravier et attendent le béton bitumi-neux. Globalement, l’entreprise exécutante fait des efforts pour accélérer les travaux de terrassement, observe Kouassi Sandé Germain, assistant du chef de projet.
ALAKAGNI HALA
Ouattara Abissiri, porte-canne du chef de canton de Satama-Sokoura : «Nous avons vraiment besoin de cette route».
Jeudi 11 mai 2023
Reportage
3
• Une affaire de « magie de Ouattara » e bitumage de la route juste quelques minutes Ses administrés et lui voienttraïc sera très dense ici et Bouaké - Satama-So- après que le chef de can-Satama-Sokoura bénéï-l’urbanisation connaîtra un koura, en passant parcier enïn de sa situation de essor », comme l’explique leton, Sinan Ouattara, s’est L Satama-Sokoro, est at-prononcé sur le même sujet.carrefour entre Bondoukou, secrétaire général de cette tendu depuis le tempsLe travail n’est pas encore M’Bahiakro et Dabakala.commune voisine, Niamké du défunt Tiéba Ouattara, terminé. Mais le bonheur De plus, Ouattara Soilyho Julien. questeur à l’Assemblée na- des Djamala est déjà im-loue l’arrivée du bitumePour toutes ces raisons, les tionale. C’est-à-dire depuis mense. Et ça, le maire ré-parce qu’il « contribuera auhabitants de Satama-Soko-50 ans. Il a fallu la magie du sident tient à le faire savoir. développement rapide » de ro attendent aussi avec im-Président Alassane Ouatta- «Nous sommes très heu- la localité. « Ne dit-on paspatience l’arrivée du bitume. ra pour que cela devienne reux à Satama-Sokoura », que la route précède le dé-D’ici là, le maire résident de enïn une réalité ».Satama-Sokoura insiste surdit-il avec un air sérieux. Les veloppement ? », rappelle- Ces propos du maire ré- habitants de sa commune t-il. la reconnaissance des res-sident de Satama-Sokoura,plus heureuxsont d’autant sortissants de sa localité auLes espérances du maire ré- Soilyho Ouattara, le 14 avrilqu’ils sont convaincus quesident de Satama-Sokoura Président Ouattara « pour 2023, ïnissent d’édiïer surle goudron va désenclaver sont aussi ceux de ses pa-tous les efforts qu’il fait pour l’importance que l’aménarents de Satama-Sokoro. Ilszone, dans la mesure - leur le bien-être des populations gement et le bitumage de où cela va faciliter la sortie sont aussi convaincus quede la Côte d’Ivoire et en par-cette route revêt pour lesticulier pour celles du Ham-des produits agricoles vers « si cette route est bitumée, Ouattara Soilyho, maire résident de Satama-Sokoura : . populations locales. Il s’exbol »nous serons totalement ou- grandes agglomérations - les ‘’L’arrivée du bitume contribuera au développement rapide de primait ainsi à son bureau, comme Bouaké, soutient-il.verts sur la Côte d’Ivoire, le A. HALA notre localité’’.
iamké Julien est le secrétaire général de la mairie de Sata-SaNtama-Sokoura). Ce 14 avril ma-Sokoro (60 km de Bouaké et 21 km de 2023, 15h00, cet originaire d’Adiaké (Sud de la Côte d’Ivoire) est très occupé dans son bureau. Interrompu par l’équipe de reportage de Fra-ternité Matin qui l’aborde avec le sujet de la route, il décide de conter l’anecdote de son premier contact avec cette route, avec un brin d’humour. L’histoire est drôle. Mais elle éclaire sur l’état d’esprit des populations dans l’attente du bitumage. « Je venais d’être affecté à Satama-Sokoro dont je n’avais jamais entendu par-ler. En quittant la maison à Abidjan-Yopougon, le 3 no-vembre 2022, ma mère a exi-gé que je sois bien habillé, car j’allais pour la première fois à
• Témoignage édiIant ! par le type et l’état du véhicule à emprunter. C’est un minibus communément appelé «Mas-sa». Les voyageurs et les ba-gages sont tous empilés à l’in-térieur du véhicule. L’inconfort est total. A peine quelques kilomètres parcourus, Niamké Julien est excédé par l’inconfort du voyage et surtout la grande poussière qui enveloppe tout le monde. Il dit à haute voix que s’il retourne à Abidjan, il ne reviendra plus dans le bled. Un agent de la mairie de Satama-Sokoura (la ville voi-sine de sa destination) qui fait (PHOTOS : HONORÉ BOSSON) partie des voyageurs entend Niameké Julien, secrétaire général de la mairie de Satama-ces propos insolites. Et ré-Sokoro, se souvient de sa mésaventure lorsqu’il a pris torque : « Mais c’est la même fonction. Côte d’Ivoire ! ». Puis de-mande au nouveau voyageur mon nouveau poste.s’habille mieux. Il décide alors où il se rend. Quand Niamké Plus prudent, il répond à sa de porter un costume noir Julien se présente, l’agent lui mère: « Je ne connais mêmeavec une chemise blanche en dit: « Vous êtes mon chef. Ne pas l’endroit ». Et il veut sedessous. dites pas ça ». contenter d’un pantalon jean.A Bouaké, quand il arrive à la Arrivé à Satama-Sokoro, le Mais elle insiste pour qu’ilgare de Satama, il est intrigué
nouveau secrétaire général descend devant la mairie, son lieu de travail. A l’intérieur du bâtiment, il trouve le maire et ses adjoints en réunion. Quand il se présente, on lui crie « Bonne arrivée ». Et tout le monde éclate de rire à cause de son état. Il est tout couvert de poussière. On l’accompagne à son do-micile pour qu’il prenne une douche et change son cos-tume couvert de terre laté-ritique avant de revenir à la réunion. Aujourd’hui, il note déjà un changement. Surtout en sor-tant de Bouaké, grâce au 12 km déjà bitumés. « Le 3 no-vembre, il n’y avait rien. Dès la sortie du quartier Belleville (Bouaké), on attaquait immé-diatement la poussière. Au-jourd’hui, la souffrance a un peu diminué », explique-t-il . avec le sourire A. HALA
De Kong à Bouaké, en passant par Dabakala et Satama-Sokoro ! ouler sur du bitume,l’avait relevé à juste titre de Kong à Bouaké, en pour expliquer, entre autres, passant par Dabakala que « cet itinéraire (Dabaka-et Satama-Sokoro, ce la – Stama-Sokoro) consti-daRns un futur très proche. Et pour la région et permettra sera chose possible tue une voie stratégique pour cause, pendant que les de relier les peuples Djimini travaux de bitumage de la et Djamala ». route Bouaké – Satama-So-Faut-il le dire, pendant qu’il koro – Satama-Sokoura attend impatiemment la sont en cours, un autre pro-ïn des travaux du tronçon jet de bitumage au bénéïcequi lui ouvre le confort rou-de la zone de ces deux loca- tier vers Bouaké, le peuple lités est en passe d’être mis Djamala tend l’oreille vers en œuvre. Il s’agit du projetDabakala, son chef-lieu de d’aménagement et de bituParce que- département. mage de la route Dabakalac’est le bitumage des 56 km – Satama-Sokoro (56 km).du tronçon Dabakala – Sa-PHOTO : JOSÉPHINE KOUADIO Le lancement ofïciel a été tama-Sokoro qui va l’ouvrir Le vice-Président de la République, Tiémoko Meyliet Koné, a donné le premier coup de pioche effectué par le vice-Pré- « totalement sur la Côte des travaux de bitumage de la route Dabakala - Satama-Sokoro, le 26 janvier 2023. sident de la République,d’Ivoire ». Et même arracher Koné Tiémoko Meyliet, le 26 de bitumage sans citer ce koro, Niamké Julien. la cérémonie de lancementdu traïc à l’axe Frontière nord – Katiola – Bouaké. janvier 2023, en présence projet. Car cette route vientL’autre maillon de la liaisondu projet Dabakala – Sa-du Premier ministre Patrick compléter le désenclave- Kong-Bouaké par le pays tama-Sokoro, le 26 janvier Achi. Les travaux n’ont pasment total de leur zone, in-Djimini-Djamala est l’axe dernier, le ministre de l’équi-A. HALA encore débuté. Mais les bé- dique le secrétaire général Dabakala-Kong qui est en cepement et de l’Entretien rou-néïciaires ne parlent pasmoment en chantier. Lors dede la mairie de Satama-So- tier, Amedé Kofï Kouakou,
Repères
LANCEMENT.le C’est 29 novembre 2019, à l’oc-casion de sa visite d’État dans la région du Hambol, que le Président de la Ré-publique, Alassane Ouatta-ra, a procédé au lancement ofïciel des travaux.
MONTANT. Plus de 70 milliards de FCfa. Cette route est présentée comme une voie très importante qui va servir aussi aux po-pulations de l’Est du pays.
VOIRIE.projet de bi- Le tumage Bouaké - Sata-ma-Sokoro - Satama-So-koura prévoit le bitumage de 9 Km de voirie pour les 3 localités traversées. A savoir, Bouaké (3 km), Sa-tama-Sokoro (3 km) et Sa-tama-Sokoura (3 km).
AIRE DE REPOS. Le projet d’aménagement et de bitumage de la route Bouaké – Satama-Sokoro – Satama-Sokoura prévoit la réalisation de deux aires de repos. Une à Bouaké et une à Satama-Sokoro.
DJAMALA. Le peuple Djamala est la deuxième plus importante compo-sante ethnique autochtone du département de Daba-kala – l’autre étant les Djimini. Il vient de l’actuel Kong, en partie et du man-dé (actuel Mali). Il a fondé, à l’emplacement actuel, avec les Baoulé de Brobo, le village de Satama deve-nu Satama-Sokoro, après la création, plus tard, d’un autre Satama (Satama-So-koura) à 21 km plus au . nord
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Reportage
Jeudi 11 mai 2023
Dabakala-Kong  Le bitume pour rapprocher deux localités liées par l’histoire
Dans quelques mois, on sortira de Dabakala sur du bitume pour arriver à Kong...
n septembre 2021, les habitants de Dabakala ont vu les engins de Btp démarrer leurs vrom-villEe. Cette fois-ci, ils n’étaient bissements dans leur pas là pour une de ces nom-breuses opérations de reproï-lage lourd ou léger auxquelles ils sont habitués, mais pour lancer les travaux d’aména-gement et de bitumage de la route Dabakala-Kong, longue de 108 km. Le projet qui, à son annonce, il y a quelques années, avait créé « l’émerveillement chez les populations », au dire du 3e adjoint au maire de Daba-kala, Fofana Lamine Boni-face, est donc entré dans sa phase d’exécution. « Il faut dire que les habitants ont ad-héré entièrement au projet. Toutes les exigences rituelles de la tradition ont été hono-rées », explique le respon-sable municipal. Si les populations sont si heureuses, c’est parce qu’il y a longtemps qu’elles atten-daient le bitumage de cette route qui leur tient à cœur, note le patriarche Tiéba Ouat-tara, fonctionnaire à la retraite et ancienne ïgure politique de
la sous-préfecture de Foum-bolo (département de Daba-kala). Au-delà des retombées éco-nomiques liées à ce type de projet, il y a, dans le cas du bitumage de la route Dabaka-la-Kong, des considérations d’ordre affectif. Le 3e adjoint au maire de la capitale des Djimini parle de « similitudes entre les peuples » des deux localités en rapport avec leur histoire. Celle de la terreur du seigneur de guerre, Samory Touré, lors de son passage dans la région. Cette histoire commune a fait des Djimini et des Kpongan, deux peuples proches auxquels s’ajoute Bondoukou qui a aussi souf-fert des exactions de Samo-ry Touré, précise M. Fofana. Rapprocher ces peuples, en facilitant la circulation entre eux, ne peut être que bien ac-cueilli, explique-t-il.
Retombées économiques
S’agissant des retombées économiques, à Dabakala, on s’attend à ce que la uidi-té de la circulation accroisse les échanges commerciaux. « Surtout que le bitumage de
Le 3e adjoint au maire de Dabakala, Fofana Lamine et le pa-triarche Tiéba Ouattara saluent le bitumage Dabakala-Kong.
cet axe permet de déboucher sur Ferké, la capitale de la ré-gion du Tchologo. Ce qui va forcément accroître le traïc par Dabakala», se réjouit le maire résident de Dabaka-la. Les Dabakalois pensent au passage des camions de transport de la noix de cajou et d’ignames dont la produc-tion est très appréciable dans la zone. Le patriarche Tiéba Ouattara pense même que l’itinéraire Ferké-Kong-Daba-kala-Daoukro-Akoupé sera privilégié par les usagers ve-nant du Mali, parce qu’il y a un gain de 100 km. « C’était le cas au temps colonial », dit-il. Et puis, l’autre avantage économique pour les locali-tés concernées par le projet, ce sont les retombées de la présence de près d’un millier d’employés sur le chantier. Une aubaine pour les com-merçants et autres opérateurs économiques. Ce qui fait dire au chef de projet Ageroute, Ouattara Youdan, que Daba-kala est réellement impactée par le projet qui se déroule bien.
Rythme normal
En effet, à propos du chan-tier, le technicien de l’Age-route estime que « les travaux avancent à un rythme normal ». Les emprises de la voie ont été dégagées sur toute la longueur des 108 km. Le taux d’exécution total est de l’ordre de 36%. Si ce chiffre peut paraître bas pour l’œil non averti, M. Ouat-tara explique que ce taux « est appréciable parce qu’en réalité, ce sont les travaux les plus compliqués qui ont cours en ce moment ». A savoir la construction des ouvrages hy-drauliques et le terrassement, des tâches qui sont les plus grosses consommatrices de délai. On s’en rend compte en regardant l’important dalot à la sortie de Dabakala. Haut de 3 mètres et large de 12 mètres, cet ouvrage, explique
... mais d’ici là, il faudra construire de nombreux ouvrages hydrauliques...
le chef de projet, a été réalisé rapidement pour qu’il soit prêt avant la saison des pluies. Car il récupère les eaux des talwegs de la ville. Quant au terrassement, près de 67% du travail a été effec-tué. Le 19 avril dernier, les engins tournaient à maints endroits pour cette tâche. C’était le cas à l’approche de la ville de Kong où les puis-sants scrapers étalaient les couches de terre. Mais ce travail, tout comme d’autres tâches, est gêné par la pluie qui a commencé en ce début de mois de mai.
ALAKAGNI HALA
Nouveau look pour les villages traversés e bitume n’est pas en- de la future route à bitumer core passé. Mais déjà, Dabakala-Kong, ce sont le visage de la dizaineprévus dansles parkings L de villages traversés chaque village. Comme est en train de chan-leur nom l’indique, ces es-ger grâce aux ouvrages paces, qui seront livrés en en chantier dans le cadre même temps que la route, du projet de bitumage. Ce permettront aux véhicules sont, notamment, les cani-de marquer l’arrêt et même veaux qui sont construitsde s’y immobiliser en toute systématiquement pour as- sécurité, sans gêner le pas-surer le drainage des eaux sage. de pluie vers les bas-fonds. A. H. Une autre caractéristique
De Zuénoula à Kong en passant par Béoumi et Dabakala
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