Fraternité Matin N° 17506 - Du vendredi 5 mai 2023
40 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Fraternité Matin N° 17506 - Du vendredi 5 mai 2023 , magazine presse

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
40 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Le savais-tu ? Tu peux t'abonner à ce journal en cliquant sur la petite cloche. Tu recevras alors une alerte par mail à chaque nouvelle parution !

Informations

Publié par
Date de parution 05 mai 2023
Langue Français
Poids de l'ouvrage 7 Mo

Extrait

Bonne gouvernance Le Dg de Petroci suspenduP. 13 Vendredi 5 mai 2023 / N° 17 506 www.fratmat.info / FratMat Mobile #129# (orangeCi) Prix: 300 Fcfa • Cedeao : 450 Fcfa • France: 1,70 € PREMIER QUOTIDIEN IVOIRIEN D’INFORMATIONS GÉNÉRALES Situation en Tunisie / Ibrahim Sy Savané(ambassadeur) Ce qui a sauvé les Interview migrants ivoiriensPp. 2-3 Municipales et régionales 2023 Rhdp, Pdci-Rda, Fpi, Ppa-CI :
La bataille du territoireP. 4 Armées ivoiriennes P. 6 Manœuvres militaires à Yamoussoukro, aujourd’hui e École de la 2 chance / Btp et Communication P. 12 Une convention pour l’employabilité de 600 jeunes
2
I nterview
Vendredi 5 mai 2023
Ibrahim Sy Savané(ambassadeur de Côte d’Ivoire en Tunisie) La prompte réaction du Président Ouattara a sauvé la vie de nombreux Ivoiriens
L’état des relations ivoiro- tunisiennes, la situation des migrants, la pression subie lors des émeutes de Tunis... Ibrahim Sy Savané raconte.
Excellence, après les re-mous, où en sommes-nous aujourd’hui à Tunis ? La situation est calme. Avec ce type d’événements, quand la peur s’installe rapidement, elle met beaucoup de temps à se dissiper. Les autorités tunisiennes ont fait ce qu’il fallait pour rassurer tout le monde, notamment les étu-
sé. Par la grâce de Dieu. Le moindre grain de sable peut compromettre une telle opé-ration. Le gouvernement ivoirien a fait d’énormes sacriïces en faveur de nos compatriotes. Plus de 1 500 personnes sont ainsi retournées à Abi-djan. Le nombre d’inscrits était beaucoup plus élevé.
tesse, mais c’est la réalité.
Dans ce contexte, je dois dire que les décisions prises au plus haut niveau de l’État de Côte d’Ivoire ont préservé des centaines de vie. C’est ce que je retiens pour ma part. Vous savez, toutes les théo-ries sur les stratégies d’in-uence, le soft power, perdent
Les jeunes ne vont pas à
l’aventure, ils vont à la mort.
La Méditerranée est au-
jourd’hui un grand cimetière.
diants. Il restera évidemment des questions de fond à trai-ter. Et Dieu sait s’il en existe, tant de notre côté que de ce-lui de nos partenaires.
Le programme de retour s’est-il bien déroulé, malgré les inquiétudes de départ ? En effet, cela s’est bien pas-
Mais certains se sont désis-tés au dernier moment, à quelques heures de l’embar-quement. Beaucoup parmi eux voulaient tenter un der-nier baroud pour franchir la Méditerranée. Certains ont atteint les côtes italiennes, mais de nombreux autres ont tragiquement disparu au fond de la mer. Je le dis avec tris-
tout leur sens dès lors que vos compatriotes sont pris au piège et sont privés de leur dignité. La réaction des au-torités ivoiriennes a d’ailleurs été unanimement saluée.
Certains pays n’ont pas organisé de retour pour leurs compatriotes... C’est exact. Mais, vous savez
ïnalement, chacun fait la po-litique de sa sociologie. Les Ivoiriens étaient les plus nom-breux, sans doute les plus dispersés également. Avec un taux de féminisation plus élevé ainsi que de nombreux enfants et bébés comme vous avez pu le constater. De plus, notre communauté est soumise à une constante fascination des côtes écu-mées par ceux qui organisent les départs périlleux vers
commencer par le Président de la République, nous ont encouragé, rappelant cette nécessité d’éviter une mort certaine à nos jeunes com-patriotes qui prennent la mer dans la pire des conïgura-tions.
Et pourtant, ils y vont quand même... Oui, parce que l’espérance du migrant est tenace. Et ce-lui qui veut contrarier son pro-
Pour ce qui concerne la si-tuation de nos compatriotes, non seulement c’était prévi-sible mais cela a été prévu. Nous l’avions même anticipé en ouvrant la liste de départs depuis août de l’année der-nière. Les désastres ont ceci de particulier que leur proba-bilité échappe à des analyses rationnelles. Les signaux de basse intensi-té que nous avions détectés n’ont pas toujours convaincu
Quand vous avez 300 puis 600
personnes dont des femmes,
des enfants et pas mal de gens
pris au piège de l’exil, épuisés
par de nombreuses tentatives
avortées de traversée vers
l’Europe, vous ne pouvez
qu’avoir de la compassion.
l’Europe. Le paradoxe veut, en effet, que les pays dispo-sant de revenus appréciables voient leurs ressortissants à même de rejoindre les points de départ. C’est terrible ce que je vais vous dire, mais chaque fois que la mer rejette les corps de 10 naufragés, vous pouvez être sûr qu’il y a, selon les périodes, au moins 3 à 5 Ivoiriens parmi eux. C’est d’ailleurs pour cela que depuis le mois d’août, nous avions ouvert une liste de dé-part volontaire. Nous n’avons cessé d’attirer l’attention sur ces questions qui sont une préoccupation commune de tous les pays. Je rappelle que les plus hautes autorités, à
jet devient même son enne-mi. Or, pour deux personnes qui parviennent en Europe et envoient des selïes, il y en a au moins 8 autres qui disparaissent dans le silence profond de la méditerranée. Mais chacun pense pouvoir passer par chance, entre les mailles du ïlet. Or ce ïlet est devenu une véritable nasse. Le rapatriement des migrants en situation précaire est donc un acte humanitaire essentiel qui est à l’honneur du Pré-sident de la République et de notre pays.
C’est une situation vrai-ment terrible ! Pouvait-on prévoir tout cela ?
les candidats ni d’autres per-sonnes. Mais la donne a bru-talement changé à partir du 22 février dernier. Avec des risques élevés de la précari-té généralisée. Quand vous avez 300 puis 600 personnes dont des femmes, des en-fants et pas mal de gens pris au piège de l’exil, épuisés par de nombreuses tentatives avortées de traversée vers l’Europe, vous ne pouvez qu’avoir de la compassion. On ne doit pas les abandon-ner à leur sort. Et nos auto-rités ont préservé la dignité de ceux-là, donc, en ïn de compte, la dignité de tous les Ivoiriens. En son temps, nous avions préparé un pro-
Vendredi 5 mai 2023
gramme de retour pour les étudiants qui ont terminé leurs études. Des jeunes gens très bien formés dans les meilleures écoles. L’idée que des ingénieurs en électro mécanique, en aéronautique civile, en biochimie, dans bien d’autres disciplines, fassent la plonge dans les arrières salles des restaurants, nous paraît difïcile à admettre. Alors qu’ils faisaient preuve de beaucoup d’indolence, voire de méïance, ils se font désormais pressants. Nous sommes à la tâche pour leur faciliter les contacts. Il s’agit bien de diplômés qui ont complètement terminé leurs études et pourtant appré-hendent le retour.
Aujourd’hui, où en sont les relations avec nos partenaires tunisiens ? Les relations sont bonnes. Ces dernières années, il y a eu des rencontres de très haut niveau et de qualité entre les Présidents de nos deux Républiques. Le nôtre, comme vous le savez, était au sommet de la Francopho-nie, à Djerba. Le Premier mi-nistre, Patrick Achi, était au-paravant à la Ticad et avait, à cette occasion, rencontré son homologue, la Première ministre de Tunisie. Rien que ces deux dernières années,la ministre d’État s’est ren-due trois fois en Tunisie et elle est en contact avec la partie tunisienne. Concernant les relations éco-nomiques et commerciales, il y a un grand dynamisme. En décembre de l’année der-nière, nous avons organisé, ici à Abidjan, un forum éco-nomique avec des dizaines d’entreprises tunisiennes. Au demeurant, les entreprises tunisiennes, plus de 160 im-plantées en Côte d’Ivoire, sont les bienvenues depuis toujours. Et nous étions en train de préparer un vrai package en matière de coopération culturelle, numérique, audio-visuelle, de conservation du patrimoine, etc. Chaque fois, avec un important volet for-mation. Nous allons relancer tout cela. Nous ne sommes ni dans les ressentiments, ni dans les colères qui para-lysent. Mais plutôt dans l’ana-lyse lucide de la situation et la conduite d’opérations salvatrices pour nos com-patriotes.Notre coopération avec la Tunisie a des socles solides. Les bases ne seront pas érodées par les récentes intempéries. La Côte d’Ivoire est un pays puissant, avec des capacités d’action qui se déploient rapidement quand cela est nécessaire. Certes, il y a des enseignements à tirer de cette crise. Des décisions à prendre aussi. Mais un pays tel que le nôtre ne pleurniche pas. Il se donne les moyens de vite cicatriser et d’avancer vers ses objectifs.
BLEDSON MATHIEU
I nterview 3 • Les bonnes feuilles du journaliste Peut-on rencontrer un journaliste, un excellent journaliste qui a vécu au cœur d’une crise ? Ibrahim Sy Savané, oui, il a été notre formateur et patron. Sa belle plume décrit mieux la situation des migrants. • Stèles d’eau : cimetière en eau profonde l sufïra de quelques mois, de l’une a pu revenir au point de quelques années, pour que départ. Quant à l’autre... Une soient oubliées, enfouies force irrésistible pousse et bal-I peut-être, les énormes tra-lotte les âmes que la mer mys-gédies qui consacrent la térieuse et insatiable a déjà renommée de la Méditerranée préemptées. La surdité de la comme un des plus grands ci-mort les envahit. Voici des di-metières de la planète. Com- zaines de candidats au retour bien de personnes, toutes à Abidjan, dûment inscrits et dans la force de l’âge, de qui ne répondent plus au petit bébés et d’enfants aux mains matin à l’ultime appel, au mo-crispées sur leurs mères, dorde monter dans les bus- ment ment au fond de cette mer, affrétés pour l’aéroport. Un autrefois considérée comme coup de ïl, des chuchotis les une mère bienveillante et qui font courir comme des possé-révèle, désormais, son visage dés vers des lieux secrets de glauque de marâtre scélérate,rendez-vous pour essayer une et qui engloutit chaque jour de dernière fois, de jouer la vie à nombreux enfants ? Certains pile ou face. Deux, trois fois et villages côtiers de Tunisie plus. Ce jeune homme exté-et vingt-deux ïdèles se jetant Et quel deuil ! Terrible deuil.conte de fée. Parfois, il y a craignent de ne plus avoir as-nué, ayant pour tout bagage à l’assaut de la mer cruelle Deuil impossible en vérité.des destins inversés. Une vo-sez de places dans leur cime-un petit sac à dos aura échap-pour gagner cette fausse terreDeux rescapées d’un autrelontaire au retour vers Abidjan tière à cause du rejet de nom-pé à trois naufrages comme promise qu’est Lampedusa,était tellement malade que lenaufrage qui a vu disparaître breux corps sur les plages. Desi la mer ne voulait pas de lui. en Italie. Lampedusa, ce ca-pilote l’a récusée au momentune vingtaine de personnes, bonnes volontés ont créé un Nous l’avons pratiquement ravansérail où se concentrentrefusent obstinément d’envi-de l’embarquement. L’ambas-cimetière pour migrants au-obligé à rejoindre sa mère, en toutes les misères. Le Pas-sager autre chose que de ten-sade l’a fait interner dans une quel il a été donné le nom de Côte d’Ivoire. «Je ne peux pas teur, son enfant et vingt-deuxter, à nouveau, la traversée.clinique aïn qu’elle retrouve «Jardin d’Afrique»...rentrer comme ça au pays. de ses compagnons ont étédes forces. Plus tard, elle a re«’C’est Lampedusa ou rien», -Longtemps, certains ontMes oncles disent de rester noyés. Parmi les rescapés,clament-elles. Dans cette lo-gagné Abidjan, à la grande joie détourné un regard gêné, ici, d’être courageux», disait-il. son épouse. Elle raconte : «Àde tous. Quelques jours après,gique construite de longue d’autres, cyniquement, ren-Il a ïni par accepter de rentrer. un moment donné, le bébédate, renoncer est assimilé à elle rendait l’âme. Nous nous voyant ces desperados à leur Les pressions sociale et fami-a été pris de convulsions. Ilun échec. Il faut absolument sommes consolés à l’idée sort. Si les gens savaient vrai-liale sont des éléments clés de s’est tant agité qu’il est tom-qu’elle aura au moins revu sonarriver sur l’autre rive. Cette ment ce qui se passe dans ce ces tragédies. bé à l’eau. Son père, le Pas-belle jeune ïlle ivoirienne,pays et sa famille après des détroit, naguère passerelle Un jour, par temps calmes, teur, a plongé pour récupé-Fanta K. y est parvenue enannées d’errance, de courses mais devenu depuis barrage, nous en reparlerons. Parce rer l’enfant, alors la piroguecompagnie de son ïancé.folles après un rêve impos-ils ne dormiraient pas d’un qu’il faut faire savoir quels a été renversée». Elle a dûMais, cette asthmatique, aux sible. Une non-vie tellement sommeil si tranquille. Des sont les déterminants de ces son salut à des pêcheurs quiprises avec les embruns lerude qui laisse s’insinuer en centaines de récits inimagi-naufrages collectifs. Dire la ré-l’ont ramenée. Nous lui avonslong de la traversée de plus de vous des maladies sans médi-nables. Vous est-il parvenualité sur les migrations ne les proposé une prise en chargecation avérée. Miskine !150 kilomètres, n’aura pas vu par exemple, celui de cet endiguera pas mais cela fera et un retour vers Abidjan, pargrand-chose de cette terre tantDu silence et de l’oubli, émer-homme, Pasteur ivoirien, vi-rééchir et surtout, rappellera l’entremise du Conseiller dedésirée. Elle est morte à l’arri-gent parfois d’autres récits. votant en Tunisie à la tête à chacun sa part de respon-l’ambassade en charge desvée. Son ïancé inconsolableCelle de ces deux jeunes ïlles d’une petite communauté de sabilité dans ce désastre qui questions consulaires. Elle aaccuse le manque d’oxygènetentant de rejoindre leur «tan-ïdèles ? Dans la confusion dure depuis tant d’années. décliné pour le moment, vou-et l’intervention tardive destie» en Italie mais qui n’arri-de cette crise, le voilà qui, lant d’abord «faire son deuil».secouristes. Morne ïn d’unveront jamais. Par miracle, avec son épouse, son bébéPARIBRAHIM SY SAVANÉ • Géopolitique des naufragés ertains termes étant qui promeut des contrôles et leur sort. Tout compte fait, il ne sont autant d’incitations qui ont ux migratoire, mouvement sujets à polémiques des digues en octroyant desfaut pas leur faire payer leurla force d’un puissant aimant. perpétuel depuis la nuit des chaque fois qu’on y a re- moyens à des pays interca-Évidemment, cela ne sufït abtémérité. Pourquoi l’Afrique du -temps et qui touche tous les Csiment impossible de le re-cours, alors il n’est pas laires. Dès lors qu’un migrant Nord exerce une telle attrac-peuples. Prétendre éradiquersolument pas à exonérer les question de qualiïer de parvient en Europe, il est quasur des milliers de jeunes autres pays de leurs respon- cela reviendrait à essayer vai-- tion «génocide» les drames qui ardents, ivres d’ambition, dé-d’arrêter les marées etsabilités. nement surviennent de façon presque fouler. Il faut donc l’empêcher cidés à inverser les courbes Loin s’en faut. Aucun pays ne les ressacs. Moyennant quoi, routinière en Méditerranée. d’approcher les côtes. Dans de leur destin ? La réponse devrait laisser en déshérence aux dénis d’accès plus fermes Rien que l’année dernière, le même temps, l’Europe ex-les rêves de sa jeunesse, que jamais ne répondront desest banale : parce que là se on estime à plus de 2500 letrouve en principe la porteprime des besoins en main- quitte, pour cela, à la réveilplus audacieuses- tentatives nombre de morts et de dispa-d’œuvre, envisage même de l’Europe, objet de toutes ler un peu rudement, en luiencore et donc potentiellement rus dans ce corridor de toutesdes opérations spéciales de les tentations et des mirages plus périlleuses.montrant la réalité. Au lieu de les espérances mais aussi de régularisation. Mais elle a les persistants. À rebours d’hypo-cela, de nombreux pays deDans les interstices de ces toutes les désillusions. Et pour moyens de résoudre cette thèses bancales vite conver-départ jettent un voile impu-deux évidences catégoriques, le premier trimestre de cetteéquation dans laquelle la mi-ties en thèses pseudo-anthro-dique (puisque ne cachant rienil reste à privilégier l’intelligence année, le chiffre de 600 se-gration est devenue une va-pologiques, il doit être rappelé en réalité) sur les cohortes deterritoriale par d’autres types de rait déjà atteint. On estime le riable d’ajustement. que durant des siècles, l’Eu-jeunes allant vers l’inconnutransactions qui allient huma-nombre de morts depuis 2014 L’on entend parfois parler d’in-et vers l’anéantissement parrope a capté l’essentiel des -nisme et intérêts économiques. à plus de 20 000. Ce n’est différence à propos de cettefois. Il faut certes inciter à laressources du monde. Et elle Tâche immense pourtant à por-pas ce qui se passe depuis tragédie en continue ; c’est a su, avec son intelligence, découverte du monde, à satée des gens de bonne volonté quelques semaines qui incite-mais aussi avec l’énergie et conquête même, mais selonbien possible. Mais surtout, qui, dans leur pessimisme actif, rait à l’optimisme. Au contraire, l’impuissance domine, sela force vitale des autres paysdes modalités qui ne soientdoivent fournir leur part d’ef-cela annonce hélas des temps mue en agacement et colère. périphériques, développer de pas une grande braderie desforts. En refusant ainsi de se plus sombres.vies et des dignités.façon fantastique, un espace Même si l’agacement peut être laisser tétaniser par l’ampleur L’intrication de plusieurs va-de prospérité de mieux en à la limite compréhensible, la Autant il est illusoire d’espé-des enjeux et par le sinistre riables vient agir comme un part entêtée d’humanité que mieux intégré. L’Europe scin-rer que ces eldorados fac-comput des corps putréïés que facteur d’accélération. Chacun chacun doit thésauriser en lui, tille, l’Europe éblouit, attire tices s’ouvrent facilement unla mer rejette chaque jour et sait que l’Europe va resserrer interdit de purger toute com-donc, parfois jusqu’à l’aveu-jour dans une sorte de géné-toutes les nuits. les mailles. Avec ce concept passion et de laisser ainsi cesglement. Toutes les images qui reuse épiphanie, autant il est d’externalisation des frontières nouveaux damnés de la mer àproviennent de cette Europe-làutopique de vouloir arrêter leI. SY SAVANÉ
4
P olitique
Vendredi 5 mai 2023
Municipales et régionales 2023 Rhdp, Pdci-Rda, Fpi, Ppa-CI : La bataille du territoire Le gouvernement, au cours du Conseil des ministres du 19 avril, a annoncé pour le 2 septembre, la tenue des élections locales. Lespartis significatifs ont rendupublique la liste de leurs candidats.
Henri Konan Bédié, président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci-Rda).
hoisir les candidats. C’est le premier challenge pour les écChéances électorales. formations politiques lorsqu’arrivent les Comment couvrir l’ensemble du territoire ? Qui choisir pour éviter un trop plein de frustration ? Ce sont autant d’équations qui, souvent, deviennent des quadratures du cercle pour certains par-tis politiques. Ces élections n’ont pas échappé à ce schéma. Après le Rhdp, le Ppa-CI, le Fpi, le dernier par-ti signiïcatif à faire connaître ses candidats aux élections municipales et régionales est le Pdci-Rda. Depuis donc le 2 mai, toutes les listes sont disponibles. Ainsi peut s’ou-vrir la phase des analyses et commentaires. A l’aune de ces listes, l’on peut oser un classement des formations politiques, en attendant les résultats des élections pour tout clariïer. Il s’agit ici de voir qui des grands partis a pu aligner des candidats dans toutes les régions et communes. A ce jeu, le parti au pouvoir, le Rassemble-ment des houphouétistes pour la démocratie et la paix arrive en tête. Il présente, pour les régionales, 31 can-didats dans les 31 régions. A ce scrutin, le parti au pouvoir a sorti la grosse artillerie. Le Premier ministre, Pa-trick Achi, est candidat à sa propre succession dans La Mé. Le président du Sénat, Jeannot Ahoussou-Kouadio, est en course dans le Bélier. Eugène Aka Aouélé, premier responsable du Conseil éco-nomique, est en lice pour conserver son fauteuil dans le Sud-Comoé.
Laurent Gbagbo, président du Parti des peuples africains de Côte d’Ivoire (Ppa-CI).
Sur la liste des candidats du Rhdp pour les régionales, 9 ministres du gouvernement sont dans le starting-block. Ce sont : le ministre d’État, ministre de la Défense, Bira-hima Ouattara, candidat à sa propre succession dans la région du Tchologo ; Pierre Dimba actuel président de la région de l’Agnéby-Tiassa et ministre de la Santé, de l’Hygiène publique et de la Couverture maladie univer-sel ; Bruno Nabagné Koné en charge de la Construc-tion, du Logement et de l’Ur-banisme, dans la Bagoué ; Anne Ouloto, ministre de la Fonction publique dans le Cavally ; le ministre de la Promotion de la jeunesse, de l’Insertion profession-
nelle et du Service civique, Mamadou Touré , dans la région du Haut-Sassandra ; Épiphane Zoro, ministre de la Promotion de la bonne gouvernance et de la Lutte contre la corruption dans la Marahoué. Kobenan Ad-joumani, ministre d’État en charge de l’Agriculture et du Développement durable, dans la région du Gontougo. Amedé Kouakou, ministre de de l’Équipement et de l’Entretien routier dans le Lôh-Djiboua.Fo- Bouaké fana, ministre de l’Hydrau-lique, de l’Assainissement et de la Salubrité, est le candi-dat du Rhdp dans la région du Worodougou. Pour les municipales, le parti des Houphouétistes a égale-
Gilbert Koné Kafana, président du directoire du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp).
ment aligné des candidats dans les 201 communes que compte la Côte d’Ivoire. Dans ce classement, vient en deuxième place le Front populaire ivoirien. Pascal Afï N’Guessan à qui on a laissé l’enveloppe sans le contenu semble l’avoir rem-plie. Il a fait mieux que le Ppa-CI de Laurent Gbagbo et le Pdci-Rda de Henri Ko-nan Bédié. Aux régionales, le parti à la rose aligne 30 candidats. C’est à San Pe-dro que le Fpi n’a pu trouver un porte-étendard. Le pré-sident Pascal Afï N’Gues-san est lui-même devant la troupe. Il est candidat dans le Moronou. Il essayera de conserver son fauteuil. On retrouve pour le compte du
Pascal Afî N’Guessan, président du Front populaire ivoirien (Fpi).
Fpi, dans le Sud-Comoé, Christine Adjobi, cousine germaine de Simone Gbag-bo. Elle n’a suivi ni Laurent ni Simone Gbagbo. Pour les municipales, Pascal AfïN’Guessan met en lice 194 candidats. La plus ancienne formation politique de Côte d’Ivoire qui a célébré ses 77 ans, le 9 avril, est troisième. Ce parti, depuis un mo-ment, en régression. Un ancien membre de la direc-tion disait : ‘’Le Pdci-Rda se rabougrit’’. Ce parti est aujourd’hui miné par des querelles de positionne-ment. On assiste à un face-à-face ‘’meecistes’’ contre ‘’camoraciens’’. Résultat, quand un communiqué est
Les Ivoiriens procéderont au vote de leurs maires et présidents de conseils régionaux, le 2 septembre prochain.(PHOTOS : DR)
publié, il suscite toujours un contre-communiqué. Lundi, on a eu droit à la publication de deux listes de candidats. Une sur laquelle le candidat du Pdci-Rda à la mairie de Grand-Bassam est l’ancien maire George Philippe Eza-ley et l’autre sur laquelle c’est Linda Diplo. C’est un véritable embrouillamini. Que ce soit l’une ou l’autre des listes, pour les régio-nales, le Pdci-Rda présente 27 candidats. Il est absent dans la Bagoué, le Bounka-ni, La Mé et le Tonkpi. Selon Niamkey Kofï, coordinateur général du comité de ges-tion et de suivi des élections, là où il y a des trous, son parti cherchera à mettre des candidats. Aux municipales, le Pdci-Rda aligne 163 can-didats. Le dernier de la classe, selon le critère arrêté en termes de nombre de candidats en course par parti, c’est le Ppa-CI de Laurent Gbagbo. Après avoir pris le contenu et laissé l’enveloppe à Afï, l’ancien Chef d’État ne sait plus trop comment gérer tout cela. Aux régionales, il présente 22 candidats. Le Ppa-CI n’a pas de candidats dans le Baïng, la Bagoué, le Béré, le Bounkani, le Folon, le Kabadoukou, le Tchologo, le Tonkpi et le Worodougou. Pour les municipales, ce par-ti a dévoilé 129 candidats. Le 2 septembre, les Ivoiriens choisiront parmi ces person-nalités. Et l’on verra, avant la présidentielle de 2025, qui pèse quoi. Pour l’heure, l’avantage est au Rhdp qui couvre l’ensemble du terri-. toire
ÉTIENNE ABOUA
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents