La Case du Mundélé
178 pages
Français

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La Case du Mundélé , livre ebook

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Description

Récit anecdotique dont l'action se situe en Afrique équatoriale pendant près de vingt ans durant lesquels l'auteure a pu peindre différents portraits amusants et burlesques des indigènes, de leurs coutumes et de leur façon approximative d'utiliser la langue française qui entraîne maints quiproquos déroutants ou franchement drôles. Ainsi...
« Quand le boy se contente de poser le gâteau sur la table, je lui demande :
- Apporte aussi la pelle.
Ce à quoi l'homme de ma vie ajoute ironiquement :
- À gâteaux ! Tu aurais dû préciser !...
Une minute plus tard, en effet, le boy arrive avec la pelle du jardin ! »

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 08 décembre 2017
Nombre de lectures 1
EAN13 9782414165735
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-16571-1

© Edilivre, 2018
Avant-propos
Il me parait important de préciser que ce récit est basé sur des faits réels et que toute ressemblance avec des personnes vivantes ou disparues ne serait donc pas le fruit du hasard.
Cependant j’ai cru bon de donner à ces anecdotes un ton caricatural avec l’intention d’en accentuer le profil humoristique.
A noter aussi que seules les personnes ayant résidé en Afrique équatoriale il y a longtemps et notamment dans les années 1970 (Période de ces chroniques) peuvent en accréditer la vraisemblance.
Les lecteurs n’ayant jamais connu l’Afrique noire de l’époque, douteront forcément que de tels quiproquos puissent résulter de l’usage très approximatif de la langue française par les indigènes des pays concernés.
Loin de moi la moindre ironie moqueuse, bien au contraire, je me demande de quelles bourdes monumentales j’aurais pu être l’auteure si j’avais dû parler n’importe laquelle des langues vernaculaires africaines. Songez qu’en 17 ans de résidence sous l’équateur je n’ai jamais appris que trois mots :
– M’Bolo ! N’Tchango ? Mu a burang ? (comment vas tu ?) Mbian mbié (ça va bien) Mu a pessu (ça va un peu)
Et encore, bonjour l’orthographe totalement improvisée selon la phonétique.
Alors, mesdames et messieurs dont je narre les anecdotes ici : BRAVO !


Et bien oui, je suis une mundélé 1 ! Je l’ai ignoré jusqu’à trente ans et le jour où j’ai débarqué dans ce pays d’Afrique Noire j’ai appris que j’étais, non plus une française ou même encore une européenne mais bien une « mundélé ». Langage vernaculaire plus agréable que de s’entendre appelée la blanche là…
Ravie de vivre enfin ses grands rêves africains, la mundélé se plaint pourtant rapidement que la mariée est trop belle !
Quand même ! vous insurgez vous, l’Afrique, les cocotiers, la chaleur à longueur d’année, plage, pêche sous-marine, langoustes, randonnées en brousse, service assuré par un boy sympathique, c’est le rêve, non ?
Détrompez vous, ça c’est le côté doré de la médaille !
Les cocotiers sont évidemment très exotiques et lorsqu’ils ont la bonne idée de pousser au bord de l’océan, on saute à pieds joints dans la photo idyllique du « club Med » ! Où je crie HALTE, c’est lorsque l’affiche de rêve nous offre en premier plan une superbe créature 90-60-90, bronzée, lèvres pulpeuses et jambes d’Adriana, nonchalamment alanguie dans un hamac… Cette nénette là ne prend jamais une noix de coco sur la tête… Moi, si ! et depuis je les vois d’un autre œil les cocotiers.
La chaleur du premier janvier à la saint sylvestre, on s’en délecte quelques temps surtout lorsqu’on songe aux copains qui se gèlent dans les Cévennes mais elle vous épuise rapidement la température ambiante : on s’essouffle sous le soleil équatorial, on ahane, on transpire comme des vaches ! (vous avez vu un bovin dégouliner de sueur ? Moi, jamais)…… enfin, de toute façon on sue…
Bref au bout de quelques mois on se prend à rêver de paysages enneigés. Je n’ai jamais tant lu de récits de voyages dans le grand Nord que pendant mes années d’Afrique.
Les langoustes ? Ah ça je ne dis pas…… mais c’est comme tout on s’en lasse à la longue (ne poussez pas de hauts cris, je vous entends d’ici…) Langoustes matin, midi et soir, on finit par rêver d’un cassoulet en boîte je vous jure !
La pêche sous-marine ? J’ADORE et ce serait merveilleux si les murènes ne me guettaient pas sournoisement dans chaque trou de rocher. Un jour même, l’une d’elle m’a prise comme cible… Cette peur ! J’ai failli en avaler mon tuba ! Hormis le fait de les détester (et elles le savent bien les pestes) j’ai un autre problème, celui d’être allergique à certains végétaux aquatiques et je reviens de mes escapades, couverte de cloques, boursouflée, gesticulant (comme une murène !) pour me frotter furieusement de la tête aux pieds.
Et les randonnées en brousse ? C’est d’un exotisme… C’est ?… la meilleure occasion qui soit de se gratter allègrement des pieds à la tête à cause des fourous et moustiques et de finir par une superbe crise de palu.
Bref malgré l’exotisme ou justement à cause de lui, l’Afrique vous fatigue très vite. N’a t’on pas l’habitude de dire qu’une année d’Afrique égale deux ans de métropole ! Pourtant les africains supportent bien le climat eux. Normal, ils sont chez eux ! Nous pauvres blancs livides, insipides, fatigués pour un rien, nous ne tenons pas le coup.
Savez vous ce que disent de nous les autochtones ? Qu’on sent le cadavre !
Envolée toute la belle énergie du parisien : Il est pourtant rodé lui, oui mais mal. Rodé à l’oxyde de carbone le titi de Pigalle, alors pensez donc, tant de chlorophylle d’un coup ça l’achève.
Cisaillée la belle endurance du savoyard. Ecrasé dans l’œuf le dynamisme du breton, coureur des mers dont la réputation n’est plus à faire et justement, en brousse, que voulez vous que fasse un breton ? Il se fait aider comme les autres.
Mais se faire assister n’est pas si simple. Plus que partout ailleurs il existe en Afrique un art du commandement dont je n’ai jamais su trouver le secret même en vingt ans. Un boy, une ménagère, un gardien, un cuisinier, un jardinier, c’est du pareil au même. Ça doit bien avoir un mode d’emploi ces bras supplémentaires mais la notice n’est jamais fournie avec les bras en question !
Vous pouvez avoir cinq, dix ou vingt boys, vous aurez cinq, dix ou vingt occasions de vous étonner (surement), de vous amuser (souvent), de vous énerver (parfois). Et dans tous les cas de ne jamais comprendre.
Ainsi moi j’ai eu…
1 . prononcer moundélé
Séraphine
Toute fraîche débarquée de l’avion du blanc, je n’ai même pas eu besoin de chercher l’aide ménagère idéale (oui… le premier jour !). Elle vient sonner à ma porte.
Sonner ? Non, il n’y a pas de sonnette sur la vieille porte de la vieille case aux vieux nacots de bois mais au toit de tôle ondulée toute neuve ! elle cocotte comme tout le monde :
– c o-co-co ?
Surprise, je regarde cette jeune africaine dont les cheveux serrés en de multiples tresses qui se dressent sur son crâne lui donnent l’allure d’une mine de la dernière guerre !
– CO-CO-CO ?
Est ce une folle qui vient caqueter sur le pas de ma porte, ouverte qui plus est ? Enfin, au troisième co-co-co, je comprends qu’elle sonne à sa façon africaine.
Ah bon !
– Je suis Séraphine, le frère pour moi y m’a dit que ti cherche la boyesse (prononcez bouayesse)
Le frère pour toi ? Il y a à peine 48 heures que j’ai débarqué dans ce coin d’Afrique équatoriale et déjà le frère pour toi me connaît ! Aurais-je atterri dans un nid d’espions ? Non, radio-cocotier fonctionne tout simplement à merveille. France Inter ou RMC peuvent aller se rhabiller avec leurs émetteurs sophistiqués et leur technologie avancée, radio-cocotier les bat de cent coudées !
Et bien oui ma foi, j’accepte de l’engager encore qu’elle ait une tête qui ne me revienne guère mais vous savez, au début, les noirs paraissent tous énigmatiques. Au bout de quelques temps on s’y fait et au bout de quelques années on finit même par distinguer un gabonais (trapu et noir marron) d’un sénégalais (élancé et d’un noir… très noir !).
Moi qui ai toujours (contrainte et forcée !) fait mon ménage moi-même, je prends très vite le goût d’être assistée. Les premiers jours c’est un délice, non pas de voir quelqu’un s’activer à ma place (ça me complexerait plutôt) mais se faire servir un thé citron à l’ombre d’un flamboyant a quelque chose de féerique. L’enchantement venant surtout du fait qu’on peut se prélasser en songeant qu’il ne sera pas nécessaire de débarrasser la table, inutile de laver la vaisselle, de l’essuyer, de ranger le tout… pour recommencer une heure plus tard… C’est vrai je bois trop de thé ! J’aime mieux vous dire que mon earl grey ne m’a jamais paru aussi bon !
Evidemment Séraphine n’est pas très stylée mais je ne sors pas non plus de la cuisse de Jupiter ! Elle apporte la tasse sans sous tasse (et tu fais quoi toi d’habitude ? pas de soucoupe non plus… une assiette de moins à laver, une !). D’accord, sans sous-tasse je veux bien mais son pouce à l’intérieur du récipient, il faut vraiment que j’aime le thé moi !
Celle-là il va falloir que je la surveille de près. Premier objectif, lui faire laver les mains tous les quarts d’heure.
Le nettoyage ? A peu près correct si l’on évite soigneusement de s’approcher des coins et j’avoue qu’à part quelques détails, il devient de plus en plus facile de jouer les feignantes.
J’apprécie, j’apprécie.
Jusqu’à ce jour où, faisant un brin de sieste dans ma chambre, il règne un tel silence dans la case que je finis par m’inquiéter des agissements de Séraphine.
Incroyable tout de même un silence pareil. Serait elle partie ? Non. Je la découvre dans la deuxième chambre, nouant le pagne qui lui ceint les reins.
Ah bon.
Je ne suis pas une patronne trop difficile et je comprends qu’elle lambine un peu mais tout de même… Que faisait elle dans cette pièce qui ne sert à personne. Il y a quoi dans cette chambre ? un lit, un chevet, une armoire, le tout désespérément vide. Vide ?… Mais ? Les serviettes de toilette ? Les belles que je n’ai pas encore mises en circulation. Elles sont dans la valise sur le haut de l’armoire. Aurait-elle eu l’audace de me les piquer ?
ELLE A EU…
– Séraphine, viens donc un peu ici.
– Oui madame.
Elle traîne autant pour répondre que pour venir. Le temps qu’elle dise « oui madame » vous pouvez épeler tranquillement les 25 lettres du mot le plus long de la langue française ! J’ai un sérieux doute mais rien ne justifie apparemment ma méfiance.
Après tout si elle préfère traînailler dans la chambre climatisée plutôt que dans

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