Les cinq
710 pages
Français

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Les cinq , livre ebook

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Description

Les Cinq, les plus grands hors-la-loi d'Ursinth, croisent le chemin de Tige, une jeune survivante de la Calamité affligée des mêmes stigmates qu'eux.


Ce coup du sort pourrait bien bouleverser le destin de tout un royaume. Pour les capturer, la compagnie d'Hiver utilise les compétences exceptionnelles de ses recrues, chargées de suivre une piste que l'on dit impossible à trouver.


Pendant ce temps, la plus folle des assassines de Tesibaie cherche à retrouver un mystérieux conspirateur, tandis qu'un lien se dessine peu à peu entre toutes les personnes touchées par la Calamité.


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 18 mai 2023
Nombre de lectures 0
EAN13 9782493499653
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Mathieu Rochelle
 
 

 
 
 
 
Crédits
 
Tous droits réservés
 
Couverture et mise en page réalisées par
©Elodie Belfanti-G / ©EBG créations
Correction et relecture par @ Farida Derouiche
©Fafa corrige
 
 
Édité par : Évasion Éditions
ISBN : 978-2-493499-65-3
©Évasion Éditions
 
Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayant cause, est illicite et constitue une contrefaçon, aux termes des articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
 
Avertissement
 
 
Cette œuvre peut comporter des scènes violentes, érotiques avec un langage cru, incluant des agressions sexuelles et/ou physiques, susceptibles de choquer. Elle vise un public averti et ne convient pas aux mineurs.
L’auteure décline toute responsabilité dans le cas où cette histoire serait lue par un public trop jeune.
Conservez vos livres hors de portée des jeunes lecteurs.
 
PARTIE 1
 
CHAPITRE 1
Les Cinq
 
Le vent fouettait le visage de Grison. Péniblement, il progressait dans les rues poussiéreuses du village, accablé par la chaleur aride du royaume de l’Est. La terre rouge s’enfonçait sous ses pas. Des nuages de sable tourbillonnaient et recouvraient les bâtiments d’une couche ocre. Les rares habitants à braver les éléments changeaient de direction dès qu’ils apercevaient ses traits renfrognés.
Grison tapa ses bottes devant l’auberge pour décoller la poussière, passa une main sous sa tunique et caressa du doigt la chevalière montée sur un collier. Dans un soupir, il poussa la porte battante et une rafale s’engouffra avec lui dans l’établissement.
— Fermez derrière vous ! cria quelqu’un à l’intérieur.
La salle débordait de vieillards et de fermiers venus se réfugier ou chercher du réconfort dans le nombre. La plupart des personnes valides avaient déserté les villes extérieures, envoyées au front istrien. Les clients sirotaient leur bière en silence et sursautaient à chaque bourrasque. Quatre gardes — des mercenaires, à en juger par leur uniforme bleu délavé — flanquaient l’entrée. Ils surveillaient la rue, tapotant nerveusement leur épée du bout des doigts. Ils jaugèrent le nouvel arrivant, mais se détournèrent quand il se dirigea vers le comptoir. Il ne correspondait pas à la description usuelle des Cinq. Il était seul.
Grison s’accouda face au miroir et scruta la salle. Derrière son bar, l’aubergiste se gratta la tête, visiblement perplexe.
— Qu’est-ce que je vous sers ?
Tout en fixant son reflet, Grison pointa un whisky en haut d’une étagère.
— Vous avez du courage de voyager en ce moment, continua le barman. Même l’Ordonnateur n’oserait sortir. Les Cinq sont dans le coin et les routes ne sont pas sûres. Paraitrait qu’ils ont anéanti la ville de Bisseau, au sud, et se dirigeraient par ici. Tout le monde est inquiet.
Il déposa la bouteille sur le comptoir. En retour, Grison jeta une pièce d’or frappée à l’effigie du roi Régis et signala à l’aubergiste de la garder. Il se saisit ensuite du whisky, remplit son verre et le descendit d’un trait.
— Merci ! Pour ce prix-là, je peux même vous proposer une chambre. Vaudrait mieux éviter de reprendre la route tant que les Cinq rôdent. On a pour consigne de ne pas quitter le village en attendant les nouvelles de la garde royale. J’imagine que ça s’applique aussi à vous, maintenant.
— Fermez la porte ! cria un habitant.
Grison leva les yeux vers le miroir. Un colosse aux cheveux hirsutes venait d’entrer. Il secoua son manteau dans un nuage de poussière rougeoyante avant de refermer derrière lui. Le vent redoublait de force et le bâtiment en bois gémissait sous ses assauts. Les gardes dévisagèrent l’intrus large comme deux hommes, mais le laissèrent s’installer à une table sans intervenir.
Grison but une nouvelle fois cul sec.
L’atmosphère était électrique. Les habitants jetaient des coups d’œil incessants à l’extérieur et semblaient se rassurer comme ils le pouvaient au fond de leur bouteille.
— Fermez la por…
Une troisième personne se tenait dans l’entrebâillement ; ses longs cheveux noirs se balançaient au rythme des bourrasques qui frappaient son corps élancé. Son manteau entrouvert révéla deux épées à sa ceinture.
Toute la salle parut retenir son souffle. Seul le sifflement du vent qui s’engouffrait par la porte perturbait le silence oppressant qui s’était abattu. Grison observa l’intrus dans le reflet du miroir. Leurs yeux se croisèrent, puis il hocha la tête.
Les mercenaires se décidèrent enfin à agir. Ils se saisirent de leur épée et sommèrent le nouveau venu de s’identifier. Grison attrapa la bouteille presque vide et la lança avec force sur la glace qui éclata dans un fracas assourdissant. Surpris, les quatre gardes se retournèrent vers lui et deux d’entre eux furent transpercés dans le dos par le nouvel arrivant. Ils restèrent là, hébétés, tandis que des hurlements retentissaient dans la salle. Les deux derniers mercenaires bondirent sur le côté et levèrent leurs armes, prêts à en découdre. Ils devaient être aguerris au combat ; n’importe qui d’autre se serait figé après avoir vu deux de ses camarades se faire empaler.
Les chaises raclèrent sur le parquet dans un raffut qui se mêlait aux cris des habitants paniqués. L’homme aux cheveux longs retira ses deux lames de leur fourreau de viscères pour parer un coup. Le deuxième garde tentait de le contourner quand une épée s’abattit sur son épaule et s’enfonça jusqu’au cœur ; le colosse avait rejoint la bataille. Il releva son arme d’un coup sec. Sa victime s’écrasa au sol dans une mare de sang.
Les hurlements redoublèrent. Des clients foncèrent vers une porte située près du comptoir où s’était placé Grison. Celui-ci sortit une épée de son manteau et trancha le cou d’une femme qui arrivait en courant. Il fit rouler sa tête en direction des autres villageois qui firent demi-tour, affolés.
 
Le dernier mercenaire tenait bon malgré la mort de ses trois compagnons. D’un mouvement ample, il repoussa l’assaillant aux doubles lames et profita de l’ouverture pour s’élancer au travers d’une fenêtre qui vola en éclats. Il atterrit dans la rue, blessé, mais vivant. Le colosse se plaça devant la vitre brisée, empêchant quiconque de le suivre. L’assassin aux cheveux longs venait, lui, de fermer la porte de l’intérieur. Le garde saisit sa chance et fonça à travers la rue principale. Il eut à peine le temps de remarquer les cadavres étendus dans la terre rouge qu’une flèche fila à côté de sa tête. Pris dans son élan, il ne put esquiver un second tir qui se logea dans son œil gauche et ressortit par l’arrière de son crâne.
 
Dans le bar, les trois intrus s’avançaient vers la masse hurlante qui se défendait à renfort de bouteilles, chopes et chaises. Grison massacra une première personne d’un coup de taille, évita un verre, puis transperça deux vieillards. Il repoussa une table et abattit son épée, encore et encore, jusqu’à ce que les râles cèdent leur place au rugissement du vent qui s’infiltrait à travers la fenêtre brisée.

L’homme aux doubles lames et le colosse passèrent entre les corps et achevèrent les villageois d’un coup à la nuque. Grison, lui, fouilla les derniers recoins de l’établissement en quête d’habitants cachés.
Ils se retrouvèrent tous trois au centre de l’auberge. Le sol était jonché de cadavres, de bois et d’éclats de verre. Le tout baignait dans une épaisse mare de sang. Les assassins se dirigèrent vers le bar, ramassèrent trois tabourets intacts et s’assirent. Grison essuya son épée sur son manteau, puis la posa devant lui. Il tapa sur le comptoir et se racla la gorge.
— Aubergiste, auriez-vous l’obligeance de sortir de votre abri ?
Un petit cri s’éleva de derrière le bar. Le dernier survivant de la ville se redressa, un morceau de miroir logé dans le bras. À la vue du carnage, il vacilla et dut se rattraper au mur.
— Je vais vous demander de nous servir votre meilleur alcool.
Le barman, livide, mit un moment à obéir. Il disposa trois chopes et entreprit de les remplir sous les cliquetis frénétiques du goulot contre les verres. Sa main tremblante en renversait à côté.
— Merci. Pourriez-vous maintenant retrousser votre manche droite et tendre votre bras ?
Grison voulait se montrer poli, mais tout dans son intonation indiquait qu’il s’agissait d’un ordre. Toujours parcouru de spasmes, l’homme tira nerveusement sur sa chemise.
— Là, vous voyez, près du coude, qui remonte vers la main ? La tache sombre ? C’est l’un des premiers signes.
L’aubergiste paraissait perplexe. Il regardait son avant-bras comme s’il cherchait à déchiffrer un code.
— Excusez-moi, hésita-t-il. Mais, un signe de quoi ?
— De la Calamité, répondit le colosse à côté de Grison.
Le barman blêmit.
— Vous voulez dire que…
Une épée lui rentra dans la bouche et ressortit par sa nuque. Il resta là, à hoqueter du sang pendant qu’il se vidait sur la lame. Le colosse retira son arme et laissa le corps s’écraser sur le plancher.
— Allons bon, Grecko, le sermonna Grison. Je pense que nous aurions pu lui donner une mort plus miséricordieuse. Attendre qu’il se retourne, par exemple. Pour ne pas qu’il voie venir le coup.
Grecko finit son whisky, fixa le cadre où se trouvait précédemment le miroir, s’essuya la bouche et jeta son verre derrière le comptoir.
— Tu désignes, j’exécute. De la miséricorde ? Même l’Ordonnateur Térim ne laisserait pas les choses se passer comme ça.
Le colosse se dirigea vers la porte battante, puis détailla une dernière fois le carnage.
— Dommage, ils n’ont pas de piano… lança-t-il en sortant.
— Et toi, Lens, tu penses comme lui ? demanda Grison.
Lens ne parla pas. Il finit son alcool, petite gorgée par petite gorgée, puis se leva à son tour.
Grison le regarda partir avec dépit. Il saisit

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