On l emportera dans la tombe
133 pages
Français

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On l'emportera dans la tombe , livre ebook

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Description

Un home-jacking se termine en bain de sang dans une résidence de luxe à Marseille avec la mort inexpliquée d’un des cambrioleurs.


Le lendemain, un homme se jette sans raison apparente sous un train en gare de Lyon Part-Dieu, devant une foule médusée.


Le cambrioleur marseillais ayant un lourd passif en Isère, l’enquête atterrit sur le bureau de deux lieutenants de police de Grenoble. On découvre très vite que les deux victimes se connaissaient et avaient en commun un passé pour le moins énigmatique qui n’a pas livré tous ses secrets.
Peu à peu, les événements stupéfiants s’enchaînent, amenant les enquêteurs aux portes de l’irrationnel.


Quel est ce passé étrange qui rebondit soudain dans une banale enquête de cambriolage et de suicide ?


Peut-on vraiment se limiter à une approche cartésienne pour en comprendre toutes les implications ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 12 juillet 2023
Nombre de lectures 0
EAN13 9782384110483
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’Auteur


Informaticien de métier, entraîneur de football et père de deux enfants, Sébastien a pris le goût de la lecture puis de l’écriture depuis 2016.

Ses influences sont diverses. Des œuvres cinématographiques ou ­littéraires telles que Shining, American Psycho, Shutter Island, Esther, Mulholland Drive, Fight Club, Le silence des Agneaux, Usual Suspects . Coté littérature, il aime beaucoup Cédric Sire et Pierre Lemaitre.
Il est également un grand passionné de musique (Heavy Métal) à laquelle il fait très souvent référence. L’humour noir est aussi sa tasse de thé.

Sébastien aime qu’un roman ne dévoile jamais tous ses secrets et laisse une part d’interprétation au lecteur. Un bon livre est un livre qui joue avec nos nerfs…

Sébastien a remporté le prix Coup de Cœur Noir Charbon en 2022.
On l’emportera dans la tombe est son quatrième roman.


Sébastien Jullian
On l’emportera dans la tombe




Inceptio Éditions
Direction éditoriale & commerciale : Guillaume Lemoust de Lafosse
Direction presse/médias : Ophélie Pourias
Couverture : Ev@side
Diffusion : DOD&Cie

© Inceptio Éditions, 2023
ISBN 978-2-38411-048-3

Droits réservés

Inceptio
contact@inceptioeditions.fr
www.inceptioeditions.com




« Je ne crois pas en Dieu, mais j’avoue qu’il me fait peur… »
Keaton
Usual Suspects (1995)




- 1 -
Jeudi 7 mars 2019 – Marseille, quartier de la Pointe-Rouge, au sud de la cité phocéenne.
Tout commence dans le silence. Puis, soudain, les rafales du Mistral font fuir tous les promeneurs. Au loin, à l’horizon, la Méditerranée se déchaîne, bercée par le vent glacial et heurtant les rochers.
La camionnette s’approche et fait désormais face à une immense et luxueuse villa. Plusieurs millions d’euros ont été dépensés par son propriétaire pour cet ancien hôtel particulier du XIXe siècle d’architecture baroque, entièrement rénové et situé en front de mer.
L’interphone et les différentes caméras de surveillance ne sont qu’une formalité. Tout est en place, répété, réglé comme du papier à musique.
À l’intérieur du véhicule, les visages semblent détendus. En surface, le conducteur et son passager, installés à l’avant de cet imposant Mercedes Vito qui roule au pas, sifflotent et affiche un air serein. Les yeux dissimulés derrière leurs casquettes et les vitres teintées du bolide.
Dans le fond, la tension est palpable. Cinq hommes encagoulés et lourdement armés. Deux d’entre eux sont assis contre la porte arrière avec des fusils à pompe. Avec eux, deux otages terrifiés : une femme bâillonnée, allongée sur le ventre, pieds et poings liés. Elle sanglote et tremble sans parvenir à maîtriser ses gestes. L’un des malfaiteurs appuie son pied sur son dos et braque son mari, un quadragénaire qui tente de faire bonne figure malgré la peur, les yeux à quelques centimètres d’un 9 mm équipé d’un silencieux. Les jambes tremblantes et en sueur, il essaie de garder contenance et de ne pas céder à la panique. Prêt à affronter l’inconnu…
Le calme avant la tempête.
Les deux autres sont positionnés en retrait, avec des kalachnikovs. Assis, attentifs au moindre geste, au cas où ça tourne mal…
Bientôt, les choses s’accélèrent. Les deux malfrats reposent leurs fusils à pompe entre leurs jambes, puis vérifient que les cagoules et les gilets pare-balles sont bien fixés.
L’un d’entre eux se tourne vers l’otage, qu’il a surnommé affectueusement « Édouard », après lui avoir répété à plusieurs reprises « Tu as une bonne tête à t’appeler Édouard ».
— T’as plutôt intérêt à assurer si tu veux revoir ta femme. Si jamais il n’ouvre pas, si tu tentes de t’échapper ou la moindre ruse, on t’enverra ses cheveux en Chronopost. Compris, Édouard ?
L’homme acquiesce, prend une grande respiration et utilise un torchon crasseux qui lui est tendu pour s’essuyer le front et se moucher. Il s’équipe d’un bleu de travail, d’une casquette et de lunettes, puis se prépare à descendre.
Une poussée d’adrénaline électrise l’atmosphère. Les armes sont chargées à bloc. Les gangsters prêts à en découdre se motivent et s’envoient des gifles comme des premières lignes de rugby avant un match. L’un d’eux s’équipe de deux grenades. C’est le moment des dernières consignes.
— Souviens-toi bien, tu t’appelles Yacine et moi José. Pas de gaffe, ne te loupe pas ! Ne m’appelle pas par mon vrai prénom ! On rentre et on allume d’entrée. Sans pitié. Il faut les coucher en deux minutes et être partis en dix.
La porte s’ouvre discrètement et l’otage sort d’un pas décidé, guidé par l’envie de vaincre la peur et le besoin de sortir au plus vite de ce cauchemar éveillé. Tendu mais concentré, il tente de maîtriser sa respiration et de déglutir.
Quelques pas, quelques mètres. La sonnette. La porte s’ouvre une première fois, timidement. Puis quelques échanges, des banalités. Le piège se referme.
Le Vito démarre dans un vacarme assourdissant et se positionne juste devant l’entrée. Les deux hommes sortent en hurlant et exhibent leurs fusils à pompe. Ils pénètrent dans les lieux. José envoie un coup de crosse dans la mâchoire du propriétaire qui s’écroule avant de recevoir un coup de rangers dans le ventre et dans les dents.
Yacine attrape Edouard par le bras, apeuré, et l’expulse vers la camionnette. « Retourne dedans et tu te couches. »
À l’intérieur de la villa, la victime baragouine des choses incompréhensibles. Dans le fond, une femme et deux petits garçons, affolés, restent figés un instant puis s’écroulent au sol. La mère s’agenouille et serre ses enfants contre sa poitrine, la main plaquée sur leurs visages pour qu’ils ne voient pas ce qui est en train de se produire.
Dans un français à peine compréhensible, elle hurle, en larmes : « Ne nous faites pas de mal. »
L’homme au sol, la mâchoire cassée et la bouche en sang, implore le ciel. Ses mains forment un rituel de prière évangélique avant qu’il ne reçoive un nouveau coup de pied au thorax qui l’assomme.
Deux coups sont tirés. L’un explose un écran de télévision dernier cri et le suivant vient fracasser une statue du Christ rédempteur de Rio de Janeiro située dans un coin du salon. Le fusil vient ensuite se positionner à bout portant du genou de la victime.
— Maintenant, tu fermes ta gueule et tu m’écoutes. Ton Dieu ne te sera d’aucune utilité. Soit tu fais exactement ce qu’on te dit et personne ne sera blessé, soit tu joues au héros et c’est fini pour toi. Tu ramasseras tout le monde à la petite cuillère dans un fauteuil roulant. T’as compris ?
Tremblant et incapable d’articuler, l’homme balbutie un timide « J’ai compris, que voulez-vous ? »
En quelques secondes, le troisième malfrat, armé du silencieux, déboule en trombe et vient arracher des bras de sa mère le plus jeune fils, âgé de seulement sept ans. Il tente de se débattre et s’agrippe aux mains de la femme en larmes, qui hurle à la mort et résiste, avant de céder, après une gifle qui la propulse violemment en arrière. Sa tête vient heurter le sol, la laissant hagarde et sans défense.
Le père tente de réagir et de se relever avant de prendre un nouveau coup de crosse en pleine tronche.
— Ne joue pas au héros, je t’ai dit. Ton gamin c’est une assurance… Si tu obéis, il ne lui arrivera rien. Mais si on doit se tirer en urgence, on part avec et il finira dans un terrain vague avec une balle dans la tête. On s’est compris ? Et dis à ta gonzesse de la fermer un peu.
José fait un signe de tête en direction de son complice qui, après avoir encagoulé l’enfant, l’emmène dans la camionnette et l’assied aux côtés de l’homme et de la femme déjà présents, couchés au sol et désormais menottés et ligotés.
Il ne reste à l’intérieur de la villa que l’aîné et les deux parents, dont le père, salement amoché, qui veut en finir au plus vite.
— Je vous en prie, prenez tout ce que vous voulez, mais partez…
— Le coffre et la combinaison. Bouge-toi…
Déjà plus de trois minutes à l’intérieur, il faut faire vite.
Dans un état second et à la limite de la perte de conscience, l’homme ne bronche pas et cède sans la moindre hésitation.
— C’est à l’étage, première chambre à droite, derrière l’armoire. Combinaison 2, 6, 0, 5, 1, 9, 9, 3. Prenez tout et partez.
— Il n’y a personne d’autre dans la maison ? Gaffe à ce qui arrivera à ton fils si tu nous prépares un sale coup…
— Non, personne…
Yacine s’approche de l’escalier, regarde la femme droit dans les yeux d’un air de dire « Toi, tu ne bouges pas ou t’es morte », puis grimpe les marches au pas de course.
Arrivé dans la luxueuse chambre garnie de miroirs, il se positionne face à l’armoire avant de la déplacer en s’aidant de quelques coups d’épaule. Les chiffres sont gravés dans sa tête. Pas besoin de plusieurs tentatives. En quelques secondes, le contenu scintille et l’éblouit. Bijoux, diamants, montres luxueuses, dollars américains… Il y en a pour des centaines de milliers d’euros. Le tout est rapidement entassé dans deux sacs à dos.
À peine une minute plus tard, le voilà redescendu, prêt à mettre les voiles.
— C’est bon, on se casse. Ils n’ont pas bougé ?
— Non, ils ont été bien sages, s’exclame José, sarcastique mais maître du jeu.
— Tant mieux, tant mieux. On va être sympas et ne pas faire cramer les bagnoles. Un conseil : ne tente rien. On relâchera le gamin qu’une fois sortis de la maison.
L’euphorie se devine à travers les paroles des deux malfrats. Tout paraît si facile. Un plan sans accroc et d’une simplicité déconcertante : s’en prendre aux riches, apeurés et inoffensifs, sans la moindre effusion de sang. Ceux pour qui l’argent n’est qu’une graine germée qu’il suffira de refaire pousser après la récolte.
Yacine sort et donne le signal aux hommes chargés de remettre le moteur en marche. Trois

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