Meurtre au club kilt
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Meurtre au club kilt , livre ebook

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Description

Jean-Pierre Arzhel, entrepreneur sur le port de Lorient, a demandé à l’écrivain public Gwenn Rosmadec de raconter la vie de son entreprise. Alors qu’ils la visitent, un jeune docker de l’équipe est retrouvé mort d’une overdose dans un entrepôt. Une enquête discrète des deux hommes à bord d’un navire que le mort était chargé d’avitailler leur permet de trouver le stock caché de stupéfiants.


Jean-Pierre décide de les détruire, provoquant la fureur du commanditaire, un oligarque russe dont les complices se sont glissés parmi le personnel de l’avitailleur. Une tentative de l’assassiner échoue grâce à Gwenn mais sa réponse ne se fait pas attendre. Il va traquer les malfrats à Lorient, en Cornouaille puis leur patron russe dans son exil doré de Dubaï.


Les cadavres vont jalonner sa route et celle de Soazic son épouse mais il saura se faire aider par une galaxie de personnages touchants et redoutablement efficaces !

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 26 juin 2023
Nombre de lectures 2
EAN13 9782384830657
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Meurtre au Club Kilt
Enquêtes en Bretagne
Alex Nicol
 
 
 
 
 
Aux membres du Club Kilt de Lorient,
et en particulier Jean Pierre, Dominique, Cathy,
Patrick, Marcel et Jacques Olivier.
 
Aux sonneurs du Stones Land Pipe Band de Locmiquelic
dont Alain le pipe major, policier,
organiste et fin sonneur de cornemuse.
Prologue
Le Gwen Ha Du , étendard iconique de la Bretagne, flottait au-dessus du bâtiment de la Distillerie des Menhirs, lieu mythique de la fabrication de l’Eddu, le célèbre whisky au blé noir. C’est d’un pas allègre et joyeux que Gwenn Rosmadec pénétra dans la boutique adjacente. Il avait appelé Christelle pour s’assurer qu’en ce mois de juin, elle serait disponible. En effet, les touristes avaient commencé à se présenter et les lieux ne désemplissaient pas. Or il était temps de refaire sa réserve de nectar.
La porte était largement ouverte et son contact l’attendait derrière le comptoir, un grand sourire aux lèvres.
— Salut Gwenn ! fit-elle joyeusement. Comme d’habitude ? Un Eddu Silver ?
— On ne change pas un produit gagnant ! répondit le rouquin sur le même ton. Ça se passe bien les visites ?
— Ah ça, on a du monde. J’ai fait appel à des amies pour nous donner un coup de main cet été. Gwenn, je te présente mes « drôles de dames » !
Trois jeunes filles s’activaient derrière le comptoir à remettre des bouteilles ou faire le point des ventes. Les désignant, Christelle fit les présentations :
— Voici Morgane, Mélanie et Guillemette !
Gwenn les salua poliment et reçut une brassée de sourires en retour. Christelle avait déjà préparé la commande de l’écrivain public qui ne put s’empêcher de demander, curiosité professionnelle d’un ancien journaliste :
— Pourquoi dites-vous que ce sont vos « drôles de dames » ?
— Parce que ce n’est pas leur job de vendre du whisky. Elles viennent ici pour se détendre. En fait, elles sont engagées dans les Commandos de marine à Lorient. Morgane est sergent, Mélanie et Guillemette sont caporal toutes les deux.
Gwenn se mit à rire :
— Avec un tel aréopage, vous ne risquez pas une attaque terroriste !
— Certainement pas. Elles sont spécialistes du combat rapproché. Par ailleurs, Morgane est tireur d’élite !
Simulant un cow-boy dégainant son revolver, Morgane pointa la main vers le nouveau venu en accompagnant son geste d’un clin d’œil complice. Continuant sur le même style, Gwenn répondit :
— Rassurez-vous, je me contenterai de vous acheter votre divin breuvage.
— À propos de breuvage, nota Christelle, on va sortir le Eddu Graal, un produit de 21 ans d’âge. Ça vous dirait de le goûter ?
— Avec joie ! fit Gwenn.
— Je vous appelle dès qu’on organise une petite dégustation !
Chapitre 1
Une pluie fine mouillait les rues du port de commerce de Lorient. Le boulevard Jacques Cartier, longue estafilade sur toute la longueur du quai, s’était paré d’un nimbe gris qui accrochait de minuscules gouttelettes d’eau sur les nombreuses grues affairées à dépouiller les ventres des navires. Tels des robots, elles effectuaient leurs tâches mécaniques sans état d’âme.
Quelques mouettes se laissaient bercer par les mouvements légers des vagues qui tricotaient un sombre dessein sur les eaux sombres du bassin. Mais la plupart avaient trouvé refuge sur les faîtes des hangars.
De temps en temps, le hurlement sinistre d’une sirène de brume annonçait l’approche d’un mastodonte que les pilotes du port aiguillaient vers un quai. Quelques chalutiers striaient les eaux de la rade pour la quitter et faire route pêche ou pour venir débarquer leurs prises.
Les véhicules des divers acteurs du port circulaient sur cette voie prioritaire en exhibant sur les flancs de leur carrosserie le nom de la société qui les employait. Mais les chauffeurs avaient hâte de terminer leur course pour se mettre à l’abri. Ce crachin breton avait le défaut de vous ronger les os subrepticement, mais efficacement et les cafetières tournaient à plein régime dans la plupart des bureaux. En fait, on ne voyait aucune âme déambuler sur les quais.
Yann, jeune docker, avait profité de la pause pour se glisser discrètement dans une petite allée où il connaissait un hangar à moitié abandonné. Il jeta un regard circulaire pour s’assurer que personne ne le surveillait puis poussa la porte de l’entrepôt. Rongée par la rouille, elle ne s’ouvrit qu’à moitié, assez pour permettre au jeune gars de s’y faufiler.
Il faisait sombre à l’intérieur, mais Yann, pour y être venu à maintes reprises, se dirigea vers le fond sans problème, là où il savait qu’un vieux fauteuil y avait été abandonné. En tâtonnant, il repéra l’accoudoir au tissu fané et se laissa tomber sur le siège tout en posant son cabas à ses pieds. Il prit le temps de se détendre un peu avant de se lancer dans son « trip ». Et vu ce qu’il avait déniché en déchargeant le pétrolier, ce trésor allait lui permettre de s’évader dans un soleil mental qui lui ferait oublier la pluie sordide de son environnement de travail.
Il ouvrit le sac, en tira un colis enveloppé de papier journal qu’il déplia doucement sur ses genoux. Devant ses yeux ravis, un paquet en plastique transparent révéla l’étendue de sa trouvaille : des centaines de petites pilules bleues dont chacune était un ticket d’entrée du nirvana ! Délicatement, il en attrapa une entre son pouce et son index, la porta à la bouche et l’avala d’un seul coup. Il se cala contre le dossier fatigué et attendit les premiers effets. Curieusement, il ne se passa rien. Yann se demanda s’il n’était pas tombé sur de la camelote, le genre de produit qu’on vend un prix exorbitant à un camé qui a déjà grillé tous ses neurones.
Mais quelque chose se fit sentir. Il eut l’impression de devenir léger, très léger, comme si son corps allait s’élever et léviter dans les airs. Apparemment, le produit tenait la route. Mais sans doute que la dose n’était pas suffisante pour être efficace. Il prit une autre pilule, la goba d’un seul coup et attendit. Cette fois-ci, la réaction fut immédiate : il eut l’impression de sortir de son corps, de flotter au-dessus et cela lui procura un grand bonheur. Le « trip » venait de commencer. Instinctivement, il plongea la main dans le récipient et saisit une petite poignée des bonbons bleus qu’il balança dans la bouche comme des cacahuètes. Et il se laissa faire. Le rêve en technicolor s’ouvrit sur l’écran géant de son cerveau comme une vidéo onirique dont il était à la fois le spectateur et l’acteur. Son corps éthéré plongea avec extase dans cette bulle de lumière où il pouvait se mouvoir comme un poisson dans l’eau. Il virevoltait avec aise entre les touches de couleurs que le pinceau d’un peintre fou s’obstinait à glisser sur la toile de son subconscient. L’extase ! Le bonheur suprême ! Le paradis ! Lorsque son cœur cessa de battre, il ne se rendit même pas compte qu’il était mort…
 
*
 
Juché sur une terrasse au sommet d’un silo à grain, Gwenn Rosmadec écoutait attentivement les explications que lui donnait son nouveau client.
— Ce pétrolier à gauche est arrivé hier soir. Mes hommes ont pour mission de vider toutes les poubelles accumulées depuis son départ puis, ensuite, de charger à bord le nécessaire pour vivre, à savoir, la nourriture de l’équipage, le fuel pour le voyage, les médicaments qui seraient éventuellement nécessaires, etc.
— Vous êtes donc ce qu’on appelle une société de soutage et d’avitaillement !
Jean Pierre Arzhel le regarda avec un sourire de satisfaction :
— Plus que ça. Si, effectivement, au départ, ma compagnie se limitait à ce type d’activité, on a multiplié les offres de service autour des navires. On leur propose du gardiennage, des travaux sous-marins sur la coque ou l’ancre, des entrepôts pour stocker vivres et matériel et on répond à toute demande spécifique.
— Je comprends, fit Gwenn. Et donc si vous m’avez demandé de venir ici c’était pour mieux appréhender l’histoire de votre compagnie.
— Exact ! Dans ce domaine, on m’a dit que vous étiez le meilleur. Ma boîte va avoir trente ans et c’était l’occasion de jeter un regard sur le chemin parcouru et de le fixer sur le papier pour le graver définitivement.
— D’accord monsieur Arzhel…
Le patron l’interrompit gentiment :
— Appelez-moi JP !
— Très bien JP. Je vais me mettre à la tâche et je sens que ça va être un gros travail dans la mesure où, pour mieux cerner mon sujet, j’interroge avec leur accord, tous les gens concernés. À commencer par vous. Mais vous m’avez déjà donné pas mal d’informations. J’aimerais en savoir davantage sur l’homme. Quel autre aspect de votre personnage mériterait d’être mis en valeur ? Quels sont vos hobbys ? Quels sont vos loisirs ?
Le regard étonné de Jean Pierre Arzhel disparut très vite. Cet homme comprenait rapidement et réagissait efficacement aux attentes de ses interlocuteurs. C’est ainsi qu’il s’était bâti une solide image de patron fiable et respectable sur le port de Lorient. Ses clients avaient fait sa réputation et il n’avait plus besoin d’aller en chercher. Ils venaient naturellement à lui. De fait, son carnet de commandes était rempli pour plusieurs années et il avait des contrats avec des maisons d’armements mondialement connues. Même son personnel respectait le patron. Si les grèves de dockers avaient à maintes reprises paralysé le port, il était rare que les hommes de JP s’y soient mêlés.
Parti de rien, simple docker comme les autres à l’origine, il avait bâti son affaire avec patience et intelligence. Et les rudes travailleurs du port savaient qu’il était capable, en cas de besoin, de grimper dans une grue pour décharger un container. Une lueur de plaisir s’alluma dans les yeux du bonhomme :
— Je vais vous faire part d’une information qui va peut-être vous surprendre…
— Allez-y JP. Dans mon métier, j’en ai tellement entendu que ça ne me fait pas peur.
— J’ai créé le Club Kilt du Morbihan.
— C’était vous ?
Une onde d’admiration parcourut le visage de l’écrivain public. La réputation du Club Kilt, bien que basé à Lorient, avait fait le tour de la

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