Désobéissance
158 pages
Français

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Désobéissance , livre ebook

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Description

Une histoire sombre qui prend place à Bruxelles dans une ambiance à la fois oppressante et mystérieuse.


Alors que Guillaume peine à accepter son deuil, Sarah, une quadra accro à son boulot, est renversée par une voiture, ce qui lui impose de ralentir son rythme de vie. En quittant l’hôpital, elle fait la connaissance d’une fillette qui lui demande son aide. Malgré ses hésitations, Sarah finit par accepter. Pourtant, un danger la guette, mais trop absorbée par ce qui lui arrive, elle n’en a pas conscience. Ressortira-t-elle indemne de cette quête ?


Ce thriller psychologique, mettant l’accent sur tous les sentiments que peut éprouver l’être humain (injustice, chagrin, perdition, colère etc) est mené tambour battant avec des chapitres courts, efficaces, montés comme une série TV américaine. Les personnages sont très fouillés, jusqu’à l’intime, et le lecteur, confronté à l’extrême complexité humaine, est happé et provoqué par tous les protagonistes du récit, les héros comme les monstrueux.


Une des intentions exprimée par l’auteur est de susciter la remise en question des lecteurs. Jusqu’oùle chagrin et le deuil peuvent-il nous conduire. Objectif atteint.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 02 mars 2023
Nombre de lectures 67
EAN13 9782382111642
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0105€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

(Dés)Obéissance
Salvatore Minni
(Dés)Obéissance
Thriller
M+ ÉDITIONS 5, place Puvis de Chavannes 69006 Lyon mpluseditions.fr

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
© M+ éditions
Composition Marc DUTEIL
ISBN : 978-2-38211-164-2

« Chaque jour vers l’Enfer nous descendons d’un pas, »
Charles Baudelaire, Au lecteur.
 

À Lisa, ma nièce, puisse la vie te préserver…
Prologue
Une envie irrépressible le saisit soudain à la gorge. Un besoin. Une nécessité. Il fallait qu’il l’entende. Tant pis s’il devait encore se coltiner les reproches à peine voilés de Nathalie. Le cadran du réveil affichait 6 heures du matin, midi à Bruxelles. Il prit son iPhone, choisit l’option FaceTime et composa le numéro de son ex. Une sonnerie. Deux. Trois… Guillaume finit par raccrocher, la déception dans l’âme. Soupir. Moue. Vivement son retour.
Douze jours. Douze longues journées que Guillaume avait dû quitter Bruxelles pour se rendre à New York. Le boulot. Une fois encore, il avait dû expliquer à Mia qu’ils devraient décaler leur semaine. La culpabilité le dévorait à chaque fois. Nathalie, son ex-femme, ne se privait pas d’en rajouter. Il n’avait jamais assez de temps pour leur fille unique. Pourtant, le manque lui déchirait le cœur. Insupportable. Un sourire étira ses lèvres lorsque le visage de Mia s’invita dans son esprit. Il était conscient de sa déception et culpabilisait. Du haut de ses dix ans, sa fille l’épatait par sa maturité : « Ce n’est pas grave, papa, on se rattrapera la semaine prochaine. »
Son vol était prévu le soir même. Il avait hâte de serrer sa fille contre lui. La journée s’annonçait interminable. Téléphone toujours dans la main, son pouce toucha l’icône FaceTime sans même qu’il ne s’en rende compte. Au bout de quelques secondes, Mia apparut à l’écran.
Le cœur de Guillaume s’emballa. Sa petite princesse était juste là. Si belle. Si douce. Si espiègle. Sa plus grande réussite.
D’un bond, il s’installa en tailleur sur le lit.
– Coucou, papa ! dit Mia, pleine d’entrain.
– Salut, ma puce ! Tu me vois bien ? Tu m’entends ? La connexion n’est pas idéale, ici.
– Oui oui, la vidéo marche. Le son aussi.
– Ah, tant mieux ! Comment vas-tu, ma chérie ?
– Bien, papa… (Une moue déforma ses lèvres.) Maman n’est pas contente.
– Ah ? Tu n’as pas été sage ?
– Si papa, mais j’ai mangé du chocolat en cachette… avoua-t-elle en baissant la tête.
– Mais non, ma belle. Maman n’est pas fâchée, elle veut juste que tu te nourrisses sainement pour être en bonne santé.
– Papa, tu me manques. Tu reviens quand ? Combien de dodos encore ?
– Si je calcule bien, un dodo. Je prends l’avion ce soir. Il me tarde.
– Chouette ! C’est bientôt, ça. Tu veux parler à maman ?
– Si elle en a envie… répondit-il en apercevant la mine fermée de Nathalie qui se tenait juste derrière la fillette.
– MAM… Oh tu es là ? Tu m’as fait peur.
Mia éclata de rire tout en se blottissant dans les bras rassurants de sa mère. Nathalie attrapa son portable presque au vol.
– Salut, entama Guillaume.
– Alors, toujours dans un de tes hôtels de luxe ? le provoqua-t-elle. Guillaume roula des yeux. Il n’avait aucune envie de se disputer.
– Tu as les traits tirés, tout va bien ? demanda-t-il avec sincérité.
Divorcés depuis deux ans, Guillaume et Nathalie devaient accomplir des efforts surhumains pour se parler avec calme. Les rancunes ont la vie dure.
– Ça t’intéresse vraiment ?
– Nath…
– Ma puce, va jouer un peu pendant que papa et maman discutent un petit moment, dit-elle en se retournant.
– D’accord, maman.
Quelques secondes s’écoulèrent. Juste le temps que Mia quitte la pièce.
– Je dois avouer que la présence d’un homme à la maison me rassurerait. Ne fais pas cette tête-là, il est hors de question que tu… enfin, tu sais bien. Bref, je suis inquiète. Il y a eu plusieurs cambriolages avec violence ces derniers jours, dans le quartier. Je sais ce que tu vas me dire. Que, comme toujours, je me tracasse pour rien, que mon système d’alarme est parmi les plus sophistiqués. Mais je ne me sens plus en sécurité. Des voleurs se sont introduits chez les Sterckx. Henri a tenté de s’interposer, tu le connais… Il s’est retrouvé à l’hôpital avec la mâchoire cassée et je ne te parle pas de l’état de son nez. La police recherche ces gars activement. Il semblerait qu’ils soient deux. On en est déjà au troisième cas dans la rue. Ces hommes cognent pour le plaisir. Je ne suis pas tranquille…
Guillaume fronça les sourcils tout en réfléchissant à la réponse la plus adéquate.
– Nath, tu sais bien que, pour Mia, je suis prêt à m’installer à la maison… enfin, chez toi. Je décolle ce soir et…
– Merci, mais non, le coupa-t-elle. Je préfère être seule que mal accompagnée. Et n’oublie pas de prendre tes médicaments, si tu veux voir la petite.
Guillaume encaissa.
– Ce que tu peux me taper sur les nerfs, finit-il par lâcher dans un soupir. Je continue mon traitement, je n’ai pas le choix… Bon, reste prudente, s’il te plaît. Si tu vois des types rôder, appelle immédiatement la police. Je vais devoir te laisser. Tu veux bien rappeler Mia ? J’aimerais lui dire au revoir.
– Oui… se contenta-t-elle de répondre, renfrognée. Miaaaa ?
Seul le silence lui répondit.
– Mia ? Ton père veut te dire au revoir ! Tu viens ? Où te caches-tu ? Mia ?
– Bon, écoute, Guillaume, je te…
La communication se coupa abruptement.
– Nath ? Je ne te vois plus ! Tu m’entends ? Putain de connexion ! grommela-t-il tout en relançant l’appel vidéo.
Il resta sans réponse. Le front soucieux, Guillaume tenta de rappeler Nathalie à plusieurs reprises, en vain.
*
La journée s’annonçait longue pour l’homme d’affaires qu’était Guillaume. Réunion après réunion. Rapport après rapport. Prise de décision après prise de décision. Lui n’avait que Mia en tête. Un mauvais pressentiment lui écrasait la poitrine. S’il devait lui arriver malheur, il ne se le pardonnerait jamais.
Il décida de rappeler son ex. Une fois encore, personne ne décrocha. Cambriolages avec violence. Nathalie lui avait semblé très tendue. Cela ne lui ressemblait guère. C’était plutôt le genre de femme fière, surtout face à lui. Il allait devoir continuer à affronter ses obligations professionnelles la boule au ventre.
*
Guillaume venait de passer sept heures dans les airs. Il était parvenu à annuler plusieurs réunions pour pouvoir prendre un vol plus tôt. Impossible de se concentrer, de toute manière. À peine l’avion avait-il foulé le sol belge qu’il rallumait son téléphone. Seule obsession, parler à Nathalie. Aucune réponse. L’angoisse le dévorait. Et merde !
Au sortir de l’aéroport, du français, de l’italien, de l’anglais, du néerlandais se mélangeaient dans une joyeuse cacophonie. Pas de doute, il était chez lui. Les traits tirés et le cheveu hirsute, il héla un taxi. Il communiqua l’adresse de Nathalie au chauffeur.
Tandis qu’il était installé dans le véhicule, Guillaume s’imagina Mia courir dans ses bras, se serrant fort contre lui, l’étranglant presque. Il sourit. Nathalie, elle, se montrerait une poignée de secondes plus tard, l’air sévère pour le saluer avec froideur. L’inquiétude au creux de son estomac ne l’avait toutefois pas lâché d’une semelle. Il tenta, une nouvelle fois, de contacter son ex-femme, sans succès. « Nath, que se passe-t-il, bon sang ? » prononça-t-il à voix basse.
*
Le cœur battant la chamade, il posa ses valises devant la maison de maître des années vingt, typiquement bruxelloise. Guillaume fronça les sourcils en se rendant compte que la porte était entrouverte. Son sang se glaça. « Je ne me sens plus en sécurité. Ces hommes cognent pour le plaisir.  » Les mots de Nathalie résonnèrent tel un gong. Abandonnant ses bagages dans le jardin, Guillaume poussa le battant d’une main tremblante et fit irruption dans la maison.
Il appela sa fille et son ex-femme.
Personne.
Le vide.
Le silence. Mortel.
Son regard fut toutefois attiré par le petit mot, laissé sur le frigo, qui disait « Bienvenue à Bruxelles, papa chéri ! » Dans la panique, Guillaume n’avait pas aperçu la chaise renversée de l’autre côté du plan de travail.
– Mia ? Nath ? appela-t-il, la gorge serrée.
Elles sont là-haut, idiot, tenta de le rassurer une voix intérieure. Souviens-toi, la dernière fois, Mia s’était cachée pour te surprendre !
 
Guillaume jeta un coup d’œil rapide à la salle à manger et au salon. Le buffet était ouvert. De la vaisselle cassée au sol. Son sang ne fit qu’un tour. Il monta l’escalier à grandes enjambées. Il entra dans la chambre de la fillette. Pas une âme.
Une grimace se dessina sur son visage en constatant le désordre qui régnait dans la pièce. Cela ne ressemblait pas du tout à Mia.
Puis il se dirigea vers la chambre parentale. Son rythme cardiaque accélérait chaque pas. Ses mains devenaient moites. Il avait du mal à dompter sa respiration.
Lorsqu’il arriva dans la pièce, le cœur affolé, Guillaume les aperçut enfin.
Elles étaient là, toutes les deux.
Allongées, la tête sur des oreillers maculés de sang.
Guillaume se précipita vers elles, les secoua. Hurla sa douleur :
– Oh mon Dieu ! Mia ! Nath !
Elles étaient glaciales.
Le corps de Nathalie était déjà rigide.
La respiration de Mia, à peine perceptible.
Fébrile, Guillaume s’empressa de contacter les secours.
Autour de lui, tout avait été saccagé.
La boîte à bijoux était vide.
Le coffre ouvert.
Il avait perdu l’un des êtres qu’il avait le plus aimé pour un peu d’or et d’argent.
1
Elle émergea d’une nuit agitée. Un silence tombal pour seule compagnie. Les yeux rivés au plafond

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