Lucterios
125 pages
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Lucterios , livre ebook

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Description

Quelle est cette mystérieuse civilisation celte qui fit de nous des Gaulois ? La Gaule nous en parlons tous et nous ne la connaissons pas ! Et pourtant, elle fit bien des soucis à un conquérant qui se voulait aussi grand qu’Alexandre le Macédonien.


César voulait les Gaules. Mais deux hommes, deux Gaulois, vont se mettre en travers de son chemin, Lucterios et Catiscos. Alésia ne fut pas la dernière bataille de la guerre des Gaules. L’ultime affrontement, d’une cruauté sans nom, qui entacha à tout jamais l’aura de Julius César, portait le nom d’Uxellodunum, oppidum en pays Cadurque, le Lot d’aujourd’hui. (- 51 av. JC).


Ce roman est d’abord une histoire d’amitié entre deux hommes. L’un trahira l’autre. L’un et l’autre perdront tout dans une quête de liberté absolue. Sur l’autel des guerres, leurs femmes, leurs enfants, leur fortune seront sacrifiées. Le destin de Gemina, épouse de Lucterios, la portera jusque Rome. Ses enfants, fils de Barbares, deviendront patriciens. César leur aura tout pris, jusqu’à leur descendance.


Que deviendront-ils au seuil de ce naufrage ?


Sur le port d’Ostie se scellera leur destin.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 28 juin 2023
Nombre de lectures 1
EAN13 9782384830633
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Présentation
César voulait les Gaules. Mais deux hommes, Lucterios et Catiscos, deux Gaulois, vont se mettre en travers de son chemin.
Alésia ne fut pas la dernière bataille de la guerre des Gaules. L’ultime affrontement, d’une cruauté sans nom, qui entacha à tout jamais l’aura de Julius César, portait le nom d’Uxellodunum, oppidum en pays Cadurque, le Lot d’aujourd’hui. (- 51 av. JC).
Ce roman est d’abord une histoire d’amitié entre deux hommes. L’un et l’autre perdront tout dans une quête de liberté absolue. Sur l’autel des guerres, leurs femmes, leurs enfants, leur fortune seront sacrifiés. César leur aura tout pris, jusqu’à leur descendance.
Que deviendront-ils au seuil de ce naufrage ?
Sur le port d’Ostie se scellera leur destin…
LUCTERIOS
La rage de vaincre
Christine Machureau
 
 
Duitos eddi medios siri bitos
(langue gauloise : la mort est le milieu d’une longue vie)
À Christian Marin,
Pour l’excellence de sa bibliothèque,
Pour le sourire qu’il m’a rendu.
Préface
Dans sa quête du Pouvoir suprême à Rome, une cité corrompue par l’argent, les achats de vote pour les fonctions de « Grand Pontife » puis de prêteur endettent César au-delà de l’imaginable, mais lui permettent de franchir les premières étapes du cursus honorifique en vigueur ; puis les arrangements avec Pompée, aux multiples succès politiques et militaires, et Crassus, politique richissime, le font accéder en 59/60 av. J.-C. au consulat, fonction capitale exercée pendant une année. Après cette année de consulat, il obtient sa nomination au poste de Gouverneur d’Illyrie et des Gaules Cisalpine et Transalpine ; cette fonction va lui permettre, par le tribut et les butins de guerre, de rembourser ses dettes énormes et lui donner les moyens financiers nécessaires à son ambition.
Profitant d’un différend entre Gaulois, il intervient à la demande d’aide de l’un d’eux. Le rusé César comprend alors tout l’intérêt qu’il peut tirer de ces querelles récurrentes entre les quelque quatre-vingts peuples qui forment la Gaule, ces terres souvent très riches et qui s’étendent alors des Pyrénées à la rive gauche du Rhin. Huit années de guerre vont lui être nécessaires pour venir à bout de ces peuples celtes dont les plus importants tels les Éduens et les Arvernes seront déclarés « Amis de Rome » et seront des auxiliaires avérés de ses légions… avant de le trahir.
En 52 avant notre ère, lorsque César obtient la capitulation de Vercingetorix à Alésia, il peut objectivement penser que c’en est fini de la résistance gauloise. Mais dès la fin de l’hiver -51, des rébellions ressurgissent, notamment cette troupe de « gens sans aveux » menés par le Sénon Drappès et le Cadurque Lucterios qui ont pour projet de semer le trouble dans la Gaule méditerranéenne romanisée, la Provincia. Pour César, se présenter devant son Sénat en mars -50 pour le renouvellement de son mandat de gouverneur avec une Gaule non soumise est inimaginable : il ne peut risquer de perdre ce poste de gouverneur qui l’a enrichi considérablement, et dès lors menacer son avenir politique à Rome !
Ce sont donc six légions sur les douze qu’il a progressivement obtenues qu’il va engager dans la poursuite puis la bataille finale en pays cadurque, le Lot d’aujourd’hui. César en personne viendra porter le coup ultime à cette résistance ; le châtiment sera terrible pour ces derniers combattants de l’indépendance gauloise, réfugiés dans un site fortifié perché sur une colline ; des falaises abruptes empêchent un assaut général de cette forteresse enclavée dans un méandre d’une large rivière indétournable. Après les travaux de siège habituels menés par ses légionnaires, c’est par la ruse et après plusieurs semaines de combats que César va obtenir la reddition de cet « oppidum » cadurque, qu’il appelle Uxellodunum.
Cet épisode est considéré comme la dernière bataille de la Guerre des Gaules ; il nous est raconté dans le Livre VIII du De Bello Gallico de César, rédigé plusieurs années après son déroulement par un de ses fidèles lieutenants, Aulus Hirtius.
Dans la nuit du 11 janvier -49, César franchit le Rubicon avec une légion en armes, premier pas vers le Pouvoir suprême, son idée fixe, mais aussi, vers les Ides de mars -44… vers la mort !
Depuis plusieurs siècles, différents sites, la plupart lotois, se sont disputé l’honneur d’être Uxellodunum dont, pour les plus sérieux d’entre eux, Murcens, Luzech, Capdenac et Puy d’Issolud.
En 1862, la Commission de Topographie des Gaules, mandatée par Napoléon III, désigne Luzech-La Pistoule, site que l’empereur valide. Mais en 1865, il se dédie au profit de Puy d’Issolud où les fouilles vont se succéder. En mai 2001, la communauté scientifique officialise ce site après la longue campagne de fouilles menée par JP Girault autour de la Fontaine de Loulié.
J’ai eu le plaisir de faire connaître cet épisode de la Guerre des Gaules à Christine Machureau en lui faisant visiter notre oppidum de l’Impernal à Luzech, visite complétée par celles de Capdenac, de Murcens et de Puy d’Issolud. Des discussions passionnées avec des amis, bénévoles ou scientifiques, lui ont donné envie de combler les vides de l’Histoire comme elle l’a fait dans la quinzaine de romans historiques qu’elle a déjà publiés et dont l’action se situe le plus souvent au Moyen-Âge.
Pour Lucterios, la rage de vaincre , s’appuyant sur une bibliothèque bien fournie et sa force imaginative maintenant reconnue, Christine Machureau imagine tout d’un personnage important que César cite une douzaine de fois dans son Bello Gallico  : sa jeunesse, ses premiers émois, sa fidélité amoureuse et amicale, sa soif de Liberté, ses tiraillements entre idéaux et défaitisme…
Alors, Lucterios ? Défaitiste pragmatique ayant compris le sens de l’Histoire ou infâme traître lorsqu’il se rend à Epasnactos, l’Arverne du parti pro-romain ?
Pour finir cette préface que l’auteure m’a fait l’honneur de me demander, j’aimerais rétablir un fait historique magnifiquement chahuté par Uderzo et Goscinny : le dernier village gaulois ayant résisté à Jules César venu l’assiéger en personne n’est pas Armoricain, mais Cadurque !
La preuve ? Faites le parallèle entre le châtiment infligé aux combattants d’Uxellodunum et le nom du chef du village d’Astérix.
Voilà pour les faits !
Pour le romanesque, c’est Elle, Christine Machureau, la Pro !
Je lui cède la plume, cette plume qu’elle manie avec un véritable talent.
Bienvenue dans son univers…
 
Nous sommes en 60 av. J.-C. au bord de la rivière Oltis, deux adolescents y passent de longues heures à pêcher, des heures où l’amitié d’une vie se construit…
 
 
Christian MARIN,
président de l’association SLRU d’oc
(Sur La Route d’Union des oppida cadurques) à Luzech.
Chapitre 1
60 av. J.-C.
 
La bise est tombée brusquement et l’humidité, en rigoles glacées, fait frissonner les deux enfants.
— La nuit approche, on sera jamais rentré à temps ! Qu’est-ce que je vais prendre ! Au moins une sévère taloche ! Et faudra que je m’estime heureux.
Catiscos a quatorze ans. Grand, il a presque la taille d’un adulte. Le corps bien délié, musclé harmonieusement, sa mère lui répétait étant enfant qu’un Druide lui avait dit qu’il serait semblable à Apollon ! Avec Lucterios à ses côtés il a déjà du mal à être lui ! Il doit être rentré avant la nuit. On a signalé des bandes venues du pays Arverne qui volent et parfois enlèvent des garçons contre rançon. Et son forgeron d’oncle a la main lourde. Son ami Lucterios est une tête brûlée. Ses braies toujours déchirées font le désespoir de sa mère Celtica. Acapus, son père, est propriétaire d’un large domaine, chef du village de Murcens et Conseiller du peuple Cadurque. Le lin a fait sa fortune. Lucterios est presque un adulte car il a de longs moments de réflexion qui peuvent précéder des accès de colère. Il ne supporte pas l’injustice, ce fils de chef…
Catiscos, sur ses mollets raides, défie du regard Lucterios. Il n’écoute jamais rien ! Catiscos, à la tunique trempée de brouillard, n’oublie pas que son père l’a exilé ici pour calmer ce fils aux frasques trop nombreuses et qu’il apprenne le métier de forgeron. Il a le front buté et la mine boudeuse. Il va partir. Il sent déjà sur ses joues la main calleuse, puissante et rude de cet homme sombre. Il voudrait bien rentrer chez lui à Luxeghio. De toute façon, il n’apprend rien. Il n’a ni la carrure ni l’envie de devenir forgeron.
Lucterios, torse nu et braies un peu trop grandes, vient de prendre enfin une carpe énorme. Il n’était pas question pour lui de rentrer bredouille. Une tige de saule vite passée dans les ouïes et voilà le poisson qui se balance dans l’air froid. Lucterios sourit rien que pour lui. Chez lui chaque geste a une portée symbolique. Quelque chose de fort, de transcendant l’anime. Mais que fera-t-il de cette force ? Chef de clan, comme son père ? Non, il veut plus intense, plus grand. Une phrase l’habite en permanence : La vérité est ailleurs…
— Arrête Catiscos. Tu vois bien ce qu’on ramène quand même ! Y’a à manger pour quatre !
— Toi tu ramènes ! Moi, je suis bredouille.
— Tiens, je vais parler à ton oncle et je lui explique !
— Ah malheur ! Par Bélénos ! N’en fais rien !
Un silence suit. Lucterios sait… Il sait que l’oncle et son père sont en délicatesse et ne s’apprécient guère. Il pousse un soupir, décroche la carpe qui pendait à son épaule et la tend à son ami.
— J’veux pas qu’il te frappe ce lourdaud…
Catiscos prend la carpe. Il a les larmes aux yeux. Cela résume l’amitié indéfectible qui perdurera entre les deux garçons jusqu’à la mort de l’un d’eux.
La lune est à petit quartier et s’ils ne connaissaient pas le chemin… Les voilà devant la grande falaise, celle qui surplombe la combe de Gaillard. Quelques hésitations sur la piste à prendre vont encore les retarder. La raclée est au bout.
 
Acapus, le corps râblé, la mèche en bataille et la natte tortillée, a les deux poings sous le menton devant le foyer, au centre de la maison. Elle est belle sa maison. Le toi

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