La palefrenière
163 pages
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La palefrenière , livre ebook

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Description

En 1065, Bérengère de Lewes, une jeune saxonne, fuit son sinistre destin, sa famille et tout ce qui la rattache à son pays. Vêtue en garçon, elle embarque sur la côte de Chichester, traverse la Manche et se retrouve à Caen dans les écuries du duc de Normandie où elle est engagée comme palefrenier. Comment dévoiler la vérité à son entourage alors que chacun loue son habileté à mener les chevaux et à dresser les plus rétifs ?


Par la force des choses, Bérengère devient Bérenger. Propulsée dans un monde masculin où la guerre et les chevaux ont une grande importance, la palefrenière décide de rester là où sa nouvelle vie commence. Elle y prend goût et finit par s'y plaire. Les écuries deviennent son havre de paix, tandis que Guillaume de Normandie s'apprête à recevoir son cousin le saxon Harold Godwine qui doit lui annoncer que le vieux roi Edouard propose de lui laisser le trône d'Angleterre à sa mort.


Après la célèbre série Les Thébaines, dans la fabuleuse Égypte ancienne et la saga de Les ateliers de Dame Alix, jeune lissière illustrant l'éblouissante Renaissance, Bérengère, la nouvelle héroïne de Jocelyne Godard, nous raconte une authentique histoire qui emmène les lecteurs là où les hommes ont toujours dominé.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 mai 2020
Nombre de lectures 16
EAN13 9782374537665
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Présentation
En 1065, Bérengère de Lewes, une jeune saxonne, fuit son sinistre destin, sa famille et tout ce qui la rattache à son pays. Vêtue en garçon, elle embarque sur la côte de Chichester, traverse la Manche et se retrouve à Caen dans les écuries du duc de Normandie où elle est engagée comme palefrenier. Comment dévoiler la vérité à son entourage alors que chacun loue son habileté à mener les chevaux et à dresser les plus rétifs ?
Par la force des choses, Bérengère devient Bérenger. Propulsée dans un monde masculin où la guerre et les chevaux ont une grande importance, la palefrenière décide de rester là où sa nouvelle vie commence. Elle y prend goût et finit par s'y plaire. Les écuries deviennent son havre de paix, tandis que Guillaume de Normandie s'apprête à recevoir son cousin le saxon Harold Godwine qui doit lui annoncer que le vieux roi Edouard propose de lui laisser le trône d'Angleterre à sa mort.
Après la célèbre série Les Thébaines , dans la fabuleuse Égypte ancienne et la saga de Les ateliers de Dame Alix , jeune lissière illustrant l'éblouissante Renaissance, Bérengère, la nouvelle héroïne de Jocelyne Godard, nous raconte une authentique histoire qui emmène les lecteurs là où les hommes ont toujours dominé.




Née dans la Sarthe, Jocelyne Godard a longtemps vécu à Paris. Depuis quelques années, elle vit dans le Val de Loire. Les sagas et biographies romancées qu’elle a publiées au fil du temps ont toujours donné la priorité à l’Histoire et aux femmes célèbres des siècles passés. Ces femmes qui ont marqué leur temps, souvent oubliées ou méconnues, et qui, par leurs écrits, leurs œuvres, leurs engagements, leurs talents, leurs amours, ont signé l’Histoire de leur présence qu’elle n’a cessé de remettre en lumière. L’Égypte ancienne et le Japon médiéval l’ont fortement influencée. Puis elle s’est tournée vers l’époque carolingienne, le Moyen-Âge et la Renaissance. Et, plus récemment, elle a mis en scène, avec l’éclairage qui leur revient, une longue saga sur l’investissement des femmes durant la Grande Guerre. Lorsque ses héroïnes sont fictives, elles ont toujours un lien étroit avec les femmes qui ont fait la Grande Histoire. Dans ses plus jeunes années, elle s’est laissé guider par la poésie et elle a publié quelques recueils. Puis elle s’est tournée vers le journalisme d’entreprise auquel elle a consacré sa carrière tout en écrivant ses romans. Depuis son jeune âge, l’écriture a toujours tenu une grande place dans son quotidien. Un choix qui se poursuit.
Jocelyne GODARD
LES CHEVAUX DE LA MER
Tome 1 - La palefrenière
Les Éditions du 38
Avertissement
L’histoire de la conquête de l’Angleterre par Guillaume le Conquérant est un épisode historique marquant fortement le début du XI e siècle occidental. Il m’a plu, dans ce roman, de « déranger » un peu cette histoire typiquement masculine en y glissant une héroïne fictive qui, au fil des jours et plongée au cœur de l’événement, relate les faits avec son regard de femme.
Par ailleurs, je me suis attachée à raconter, scène après scène et dans les détails les plus infimes, le déroulement de la célèbre tapisserie de Bayeux qui, dit-on, a été brodée par des hommes ! Splendide ouvrage où la fiction de mon roman n’avait qu’à puiser pour y trouver le ton authentique que j’ai voulu lui donner.
I
Non ! Je n’étais pas anglo-saxonne ! Moi ! Bérengère. Du moins, je n’y croyais qu’à peine, tout juste quand mon père acceptait de m’adresser le sourire que j’attendais à chaque instant, mais qui ne venait jamais. En dix ans, depuis que ma mère était morte, mon père le baron Witton de Lewes, une petite province dans le comté de Chichester, près de Bosham, n’avait dû me gratifier que de trois ou quatre paroles agrémentées de ces sourires qui réconfortent l’esprit d’un enfant.
Anglo-Saxonne ! J’aurais pu hausser l’épaule. Qu’aimais-je à Lewes, dans ce château construit moitié en bois, moitié en pierre où seuls les chevaux m’intéressaient ? Songer à redevenir Normande était pour moi une priorité absolue. Hélas ! Que d’écart entre le rêve et la réalité. Redevenir Normande ! Je ne pouvais y parvenir que par un mariage qui eût comblé ce souhait. Mes seize ans attiraient certes les regards lorsque mon père invitait ses amis au château. Mais ses fréquentations n’appartenaient pas à la cour de France.
M’était-il interdit de penser à épouser un seigneur normand ? Le roi Édouard d’Angleterre qui siégeait à Winchester dans son palais à deux tourelles était loin d’être hostile au duc Guillaume. Ses meilleurs souvenirs lui venaient de Normandie, cette avancée dans la Manche qui s’appelle le Cotentin où il avait été élevé. Il s’entourait volontiers de barons arrivant tout droit de Rouen, Bayeux, Caen, Avranches ou Évreux, si bien que sa cour comportait autant de Normands que d’Anglo-saxons. Cette promiscuité étrangère n’était certes pas du goût des purs Anglais qui, par tous les moyens, cherchaient à évincer ces dangereux voisins de leur royaume.
J’étais peut-être exclue du cercle intime de mon père, mais cela ne m’empêchait guère d’écouter tout ce qui s’y disait. Et bien qu’il ne me parlât jamais, je tenais de ma mère certains propos qui me laissaient rêveuse. Judith, hélas disparue trop vite à la naissance de mon frère, lequel était mort lui aussi à peine venu au monde, m’avait révélé des secrets que je tenais bien rangés dans ma mémoire. Un jour, si le ciel m’aidait un peu, je trouverai bien l’occasion de les en sortir. C’est ainsi que je me savais issue d’un sang noble puisqu’il me venait directement de mon aïeul, le comte Bérenger de Bayeux, ce qui expliquait mon prénom Bérengère.
Cette pure ascendance ne m’avait guère servi jusqu’à présent, car ce bien lointain personnage qui avait engendré une fille hors mariage, dont j’étais issue, avait été tué en l’an 812 par un envahisseur venu du Danemark qui s’appelait Rollon.
Comme tous ces guerriers venant des mers du nord, Rollon avait tué, pillé et remonté la Seine jusqu’à Rouen où il avait installé sa base militaire pour s’emparer, petit à petit, de toutes les régions avoisinantes, devenant ainsi le premier duc de Normandie.
Afin de demeurer là où il s’était installé, Rollon était parvenu à s’imposer, ajoutant à ses possessions les diocèses de Bayeux, Évreux, Lisieux et Sées. Puis il avait eu la perspicacité de se faire convertir par l’archevêque de Rouen, pour se lier aux chrétiens du royaume de France. Alors ce terrible et farouche guerrier danois avait cessé d’être un vulgaire pillard pour bâtir une dynastie, celle des ducs de Normandie. C’est ainsi que la descendance de mon aïeul, le comte Bérenger de Bayeux dont j’avais pris le prénom au féminin, se trouvait profondément enfouie dans les archives oubliées d’une abbaye normande.
Certes, contrarié par ces invasions inévitables, Raoul, roi des Francs à l’époque, ne lui avait accordé ces concessions que pour éviter des conflits et des guerres internes qui eussent perturbé la paix de son royaume.
Mais revenons à l’Angleterre. Le domaine du baron Witton de Lewes, mon père, était en bordure de mer dans le Sussex fleuri et verdoyant, battu et rebattu par les vagues agitées de la Manche. Il y élevait des chevaux sauvages qu’on trouvait dans la lande anglaise et principalement dans l’île de Wight tout au sud des terres qui longeaient la côte entre le Wessex et le Sussex.
Non loin de cette région tempérée par les vents et les marées, s’étendait le vaste territoire de Harold, fils de Godwine et neveu du roi Édouard. Les terres de Bosham qui jouxtaient celles de Lewes, Selsey, Arundel, Pevensy et Hastings, réunissant le Sussex et le Wessex en un puissant royaume saxon, appartenaient donc au duc Harold qui rêvait de monter sur le trône d’Angleterre à la mort du roi Édouard.
Talonnant les flancs de Blason, je filais à toute allure, bravant les vagues qui venaient mourir sous les sabots de l’animal. Je sentais le vent fouetter délicieusement mon visage, avivant mes couleurs d’ordinaire assez pâles. Mes joues rosissaient dès que je m’enthousiasmais et la folle course qui, ce matin-là, m’entraînait dans la lande anglaise en était le plus bel exemple. Mes longs cheveux blonds flottaient dans mon dos. Ils volaient dans le vent et se plaquaient parfois devant mon visage. Mais je ne faisais aucun geste pour les écarter. Trop habituée à guider mon cheval – je l’aurais mené les yeux fermés – je semblais si légère que, dans ma course frénétique, les sabots de ma monture touchaient à peine la terre qu’elle foulait.
Levant le visage, j’observais l’horizon dégagé. Mon regard filait loin dans l’espace pour mieux discerner le vol d’une mouette à la recherche d’une cime où se poser. Parfois, je distinguais un faucon lancé par l’un des seigneurs voisins ou le duc Harold lui-même.
Visage levé et buste penché sur mon cheval, j’étais à l’affût de tout un spectacle dont je ne me repaissais jamais : le ciel d’un gris bleuté où l’aube se levait tranquillement, la côte frangée de vagues à crêtes blanches, les rochers luisants et brunâtres où les algues s’accrochaient, les forêts lointaines et, dans toutes ces splendeurs naturelles, les cris et les couleurs.
Mes yeux allongés, qu’un bleu vif éclairait comme deux morceaux de ciel taillé dans un vitrail, se fondaient dans mon visage dont l’ovale parfait achevait l’harmonie. Et, en ces instants privilégiés, peu m’importait d’être Anglo-Saxonne ou Normande, je respirais et vivais au rythme de mon cœur.
La lande courait plus loin que les terres de Selsey dont on apercevait les premiers rochers dès que l’on amorçait la descente boisée bordant le côté gauche.
Je levais la tête. Selsey n’était pas loin, mais à présent je préférais bifurquer par l’intérieur des terres et revenir à Lewes par Bosham en contournant les bois qui dissimulaient les vastes champs où le blé poussait en abondance.
Je m’accordais une dernière cavalcade. Rien de tel ne me plaisait mieux que ces grandes randonnées dans la lande sauvage où les senteurs du sable, du varech,

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