Die
107 pages
Français

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Die , livre ebook

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Description

Clintdale est une ville paisible, pourtant, sous ses airs de bourgade calme, un insaisissable tueur en série sévit. Le monde de Fiona dégringole lorsque sa meilleure amie se fait assassiner. Hantée par son décès, elle se lance dans une enquête hasardeuse avec l’aide de Nash, un ami d’enfance.





Mais à force de danser avec les ténèbres, les prédateurs ont fini par la remarquer... Rapidement, la jeune femme passe de chasseuse à proie. Comme quoi, les monstres se cachent bien plus près qu’elle ne le croit.



Nash sera-t-il en mesure de sauver Fiona ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 22 avril 2023
Nombre de lectures 0
EAN13 9781801165716
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Table of Contents
Page de titre
Mentions légales
Retrouvez-nous...
Chapitre I
Chapitre II
Chapitre III
Chapitre IV
Chapitre V
Chapitre VI
Chapitre VII
Chapitre VIII
Chapitre IX
Chapitre X
Chapitre XI
Chapitre XII
Chapitre XIII
Chapitre XIV
Chapitre XV
Chapitre XVI
Chapitre XVII
Chapitre XVIII
Chapitre XIX
Épilogue
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Crédits
 
 
 
 
  
LARA KASRI
 
 
 
Die
 
 
 
 
 
 
CHERRY PUBLISHING
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
© 2022, Cherry Publishing
Première édition : janvier 2022
Cet ouvrage est une réédition augmentée et retravaillée du roman Die , paru en mars 2018.
 
ISBN : 978-1-80116-571-6
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Nos ouvrages sont également disponibles
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Chapitre I
Dès que je l’aperçus : « Prends pitié de ma peine,
Qui que tu sois, criai-je, homme ou bien ombre vaine,
Dans ce désert immense où perdu tu me vois ! »
DANTE ALIGHIERI, l’Enfer, Chant I.
 
 
La plupart des individus préfèrent la nuit au jour ; pas moi. J’aime quand les rues sont inondées de soleil et qu’aucun détail n’échappe à mon regard aguerri. J’aime savoir ce qui m’entoure, ce qui est impossible dans le noir. Comment savoir ce qui se cache, tapi dans les ténèbres ? Comment savoir si nos démons ne profitent pas de l’obscurité pour nous surveiller et attendre l’occasion propice pour nous assaillir, nous remplissant la tête de douloureux souvenirs et répandant sur notre langue l’âcre goût cuivré du sang ? Celui-là même que vous avez distingué sur la chemise de votre père, étalé sur l’asphalte brûlant, inerte et sans vie, entouré d’autres cadavres.
Je joue les fortes têtes en affichant cet éternel air impassible, ce masque que je passe à chaque fois que je sors de chez moi. Mais la vérité, c’est que je ne le suis pas. Forte, je veux dire. Je ne suis pas forte, loin de là. Je tremble en sentant les œillades pressantes et inquisitrices de nos voisins me vriller la nuque. Je frémis à la moindre détonation. Je me raidis en entendant ces gens qui ont été des connaissances aimantes m’appeller « la fille du cinglé ». Je manque de défaillir à chaque fois qu’un misérable évoque la fusillade de Lightmoon Street, en juillet dernier.
Parce que, quoi que j’en dise à la psychanalyste que ma mère m’oblige à rencontrer, je vis mal le fait que mon père ait été un accro aux drogues qui a tué cinq innocents pour avoir sa dose. Je vis encore plus mal le fait qu’en dépit de ces horreurs, sa mort me touche et que je donnerais tout ce que je possède pour qu’il revienne. Je vis mal le fait qu’en ville, il soit considéré comme un fou furieux prêt au pire pour récolter sa came. Car c’est le cas : il était prêt à tout et dans un élan de folie, il a froidement abattu cinq passants ; parmi eux, il y avait mon professeur d’économie, une mère de famille, un petit garçon de neuf ans, un policier et un commerçant.
Au lycée, on chuchote sur mon passage. J’entends parfois leurs paroles, bien que je fasse semblant du contraire. À leurs yeux, je ne suis plus Fiona Nodiels, mais « Elle ». La progéniture du Taré. Clintdale est une minuscule ville – pour ne pas dire un patelin perdu qu’on rêve tous de quitter – où les nouvelles se propagent vite. Cela empire les choses, en un sens, puisque si j’avais été face à des étrangers, cela aurait été plus facile. Ils ne me connaîtraient pas et se ficheraient de mon histoire. Pas ici.
Un jour, des abrutis de l’équipe de cross ont cru amusant de venir m’interpeller pour que je leur donne l’adresse d’un bon dealer. Ils m’ont également demandé si je n’en avais pas sur moi, car « tel père, telle fille, non ? » Je leur ai collé mon poing dans la figure ; une chance que j’aie suivi des cours de karaté pendant des années. Après cela, personne n’a plus osé m’apostropher ou m’approcher trop près, de peur que je leur mette une beigne et qu’à l’instar de Lucas Hathford, j’amoche leur joli petit minois. Ils sont désormais plus discrets quand ils parlent de moi ou de mon père, ou quand ils associent ma violence à celle de mon paternel – ça aussi, ça me rend folle. Mes violentes et irrépressibles envies de cogner n’en sont qu’accrues. Madame Callagher, ma psy, dit que c’est normal de désirer frapper sur tout ce qui bouge. Que c’est ma façon d’extérioriser ma colère. À elle aussi, j’ai envie de lui fracturer le nez. Pour qui elle se prend, à la fin ? Elle agit comme si elle me connaissait par cœur et me comprenait, mais tout ce qui l’intéresse, c’est le chèque que lui verse maman en croyant que je suis aidée.
Au fond, personne ne comprend. Je suis constamment sous la lumière des projecteurs, mes moindres faits et gestes sont épiés, mes paroles examinées et pesées… Alors que tout ce que je souhaite, c’est faire mon deuil sans avoir le monde sur le dos. N’est-ce pas une réaction saine ? Eux ne le saisissent visiblement pas.
Au départ, la situation m’a rendue amère et aigrie. Les premiers jours qui ont suivi la mort de mon père, je me suis enfermée dans ma chambre et j’ai pleuré, encore et encore. Lorsque j’ai terminé de sangloter et de m’apitoyer sur mon sort, je me suis apitoyée sur celui des victimes, qui avaient la vie devant elles. Ensuite est venue la rage. J’étais furieuse contre maman et moi, car nous n’avions pas soupçonné l’addiction de papa, croyant que son stress et son drôle d’état étaient dus au travail. Mon courroux s’est aussi dirigé vers le dealer qui avait enfoncé papa dans son problème, et également vers papa, car il nous avait caché ce dernier. Après la colère, le déni : je refusais de croire que tout ceci était réel. Je me claustrais en attendant le retour de mon père. Et le tour de la tristesse est venu. Je me sentais perdue, je n’avais plus d’équilibre et le poids de l’existence me brisait. Je me suis mise à boire pour oublier et noyer mes souvenirs, volant dans les réserves de la maison, mais ça n’a rien changé : les chagrins savent nager. La colère est donc revenue au galop, unique barrière de protection qu’il me restait, mais pas l’acceptation. Du moins, pas encore. Il m’a fallu quatre mois pour arriver à ce stade de guérison. J’en ai souffert, cette épreuve m’a coûté plus d’énergie que tout ce que j’avais connu. Les jours s’écoulaient comme une blessure qui se vide de son sang jusqu’à ce que le temps ne soit plus qu’un obstacle à franchir. C’est avec lui que j’ai fini par accepter la vérité. La réalité m’avait tellement de fois frappée de plein fouet que je l’avais assimilée. Les cauchemars se sont arrêtés et, même si les résidus brûlants du ressentiment persistaient, je faisais des progrès. J’allais mieux.
J’ai menti en disant que personne ne me comprenait. En fait, il y a deux personnes. Ma mère, évidemment, parce qu’elle a été abandonnée par son mari, et Alyssa. Alyssa est ma meilleure amie depuis l’enfance. Nous formions autrefois un trio avec un garçon, Nash, mais celui-ci nous a laissées en quittant la ville du jour au lendemain. Durant nos années en primaire, Alyssa et moi nous amusions à répéter que nous étions des sœurs cachées et que nos parents nous avaient séparées, car nous étions des princesses dotées de super-pouvoirs. On disait que nous étions des âmes sœurs, non pas amoureusement parlant, mais fraternellement parlant. Je pourrais me jeter dans le vide pour elle. Elle est la seconde moitié de ma carapace. Mon double indissociable. Je ne me souviens pas d’une journée passée sans elle. Elle est juste entrée dans ma vie par hasard et n’en est plus jamais ressortie.
Nous avons repris les cours à Whitemore depuis deux mois à présent et son soutien m’est indispensable.
Aujourd’hui, je peux assurer que je vais beaucoup mieux. La douleur me poignarde le cœur et l’incompréhension continue de m’étreindre l’âme, toutefois, je peux certifier que je suis allée de l’avant. Grâce à mes proches et à leur aide.
 
 
***
 
 
Madame Callagher m’offre un sourire étrange en me rendant le carnet aux pages noircies.
— Donc tu désires me fracturer le nez ? lance-t-elle sur le ton de la confidence, un brun rieuse.
Je hausse mollement les épaules. Elle ne semble pas se préoccuper de ce que je pense d’elle.
— Vous m’avez demandé d’être honnête en écrivant dans ce cahier. C’est ce que j’ai fait.
— J’apprécie le geste. Alors… Cela t’a soulagée de retranscrire tes sentiments là-dedans ?
— Oui.
Même si j’aurais préféré que vous ne le lisiez pas , ajouté-je mentalement.
— Il paraît que tu as arrêté de t’isoler et que, pour la première fois depuis des mois, tu es sortie ?
— Alyssa est parvenue à me convaincre, admets-je en coulant une œillade oblique à l’horloge murale – plus que cinq minutes à tenir. Cinq petites minutes. Elle sait se montrer persuasive et elle m’a eue à l’usure. À force d’être harcelée pour que je l’accompagne à une soirée étudiante, j’ai craqué et ai dit oui.
— Comment s’est déroulée ta nuit ? Tu t’es amusée ?
— Les fêtes n’ont jamais trop été mon truc, en fait. C’était plutôt celui de Lyssa, mais je l’accompagnais pour lui faire plaisir.
— Cela ne répond pas à ma question. Tu t’es amusée ?
Je soupire en roulant des yeux.
— J’ai revu d’anciens amis. C’était ennuyeux et très embarrassant. Ils prenaient des pincettes et me fixaient comme si j’étais sur le point de me briser. Avant, je me sentais à ma place avec eux, mais je me rends compte aujourd’hui qu’ils sont d’une superficialité accablante, surtout Zeke.
— Qui est Zeke ?
— Mon ex-petit ami. On est sortis ensemble deux ans et il m’a larguée l’an dernier. En y repensant, j’imagine que c’est mieux de cette manière. J’ai du mal à imaginer que je leur ressemblais autant, auparavant. Je n’étais qu’une sale gamine prétentieuse obsédée par sa pseudo-popularité et les potins. Je ne valais pas mieux que ceux qui parlent d

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