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pages
Français
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2016
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Ebook
2016
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Publié par
Date de parution
07 octobre 2016
Nombre de lectures
18
EAN13
9782375740446
Langue
Français
Bienvenue à Sutton Station, l'un des plus grands ranch du monde, au beau milieu de l'Australie : si les animaux et la chaleur ne vous tuent pas en premier, c'est votre cœur qui pourrait bien lâcher.
Charlie Sutton dirige Sutton Station de la seule façon qu'il connaisse ; comme son père avant lui. Bien déterminé à garder la tête sur les épaules et son cœur à l'œil, Charlie jure que la terre rouge et poussiéreuse qui l'entoure (et qui l'isole) coule dans ses veines.
Travis Craig, un étudiant américain en agronomie, débarque à Sutton Station pour découvrir comment les agriculteurs gagnent leur vie dans l'un des environnements les plus rudes de la planète. Mais ce ne sont pas les paysages arides, brutaux et absolument magnifiques qui le captivent, c'est l'homme au cœur aussi aride que l'Outback.
Publié par
Date de parution
07 octobre 2016
Nombre de lectures
18
EAN13
9782375740446
Langue
Français
N.R. Walker
Au coeur de Sutton Station
Red Dirt Heart t.1
Traduit de l'anglais par Julianne Nova
MxM Bookmark
Le piratage prive l'auteur ainsi que les personnes ayant travaillé sur ce livre de leur droit.
Cet ouvrage a été publié sous le titre original :
RED DIRT
MxM Bookmark © 2016, Tous droits résérvés
Traduction © Julianne Nova
Relecture @ Isabelle Tavernier
Correction © Emmanuelle LEFRAY.
Couverture @ MxM Création
Bienvenue à Sutton Station, l’un des plus grands ranchs du monde, au beau milieu de l’Australie : si les animaux et la chaleur ne vous tuent pas en premier, c’est votre cœur qui pourrait bien lâcher.
Informations préalables à la lecture :
La taille compte : même si c’est une propriété fictive, Sutton Station est inspirée d ’une propriété existante au cœur de l’Australie, qui se trouve à trois heures de route de la ville la plus proche. Sutton Station fait 2,58 millions d’acres (10 441 km²). En comparaison, le plus grand ranch aux États-Unis est celui de King Ranch, et fait 825 000 acres (3 340 km²). Sutton Station est la troisième plus grande station dans le Territoire du Nord et est classée en tant que désert. Sutton Station fait approximativement la taille du Liban.
Le Territoire du Nord est un territoire fédéral entre le Queensland et l’Australie Occidentale. C’est comme un état, n’allez simplement pas dire ça à quelqu’un vivant là-bas.
Glossaire Terminologique Australien :
Station : Ferme, ranch.
Paddock : Grande zone clôturée pour le bétail ; pâturage.
Holding yard : Corral.
Ute : 4x4 utilitaire avec une remorque intégrée.
Akubra : Chapeau de cowboy australien.
Scone : Viennoiserie américaine, mangée en général avec de la crème et de la confiture.
Poussière rouge : La terre de l’Outback possède une couleur rouge très typique et donne une poussière ocre.
CHAPITRE UN
Où l’Américain débarque, avec ses yeux bleus et ses sourires désarmants, et ma vie devient un enfer.
Alors que le soleil se couchait, je descendis de ma moto, dépliai la béquille d’un coup de pied pour qu’elle puisse tenir debout sans mon aide et refermai la barrière. J’étais sorti toute la journée dans les paddocks du Sud pour effectuer une dernière vérification des clôtures et des pompes des abreuvoirs avant de faire descendre le bétail du Nord. J’avais ramené l’ute à la ferme en rentrant, donc je savais que George était de retour.
George était mon bras droit. Il avait la cinquantaine, des cheveux grisonnants et une peau tannée par le soleil. D’aussi loin que je me souvienne, il avait travaillé ici, mais c’était bien plus qu’un employé loyal. C’était mon ami et, de beaucoup de façons, un père pour moi, plus que mon propre vieux l’avait été.
Il était sorti toute la journée, parti avant le lever du soleil pour se rendre à Alice Springs. Nous étions à trois bonnes heures de la ville la plus proche et, avec une liste longue comme le bras rédigée par la cuisinière de la station, Ma – qui était aussi sa femme – il avait besoin de quelques heures en ville avant de passer à l’aéroport pour récupérer la vraie raison de son voyage : un étudiant en agronomie américain du nom de Travis Craig.
Quand mon père dirigeait cette ferme, ou cette station comme nous l’appelions, nous avions eu tous les ans des gens venant d’autres pays pour passer quelques semaines dans le cadre d’un programme d’échange et de diversification. Mon vieux disait toujours que c’était un bon moyen de découvrir ce que les autres pays enseignaient, mais je pense vraiment qu’il aimait simplement les bras supplémentaires à l’arrivée de la saison sèche. Alors, quand nous avions reçu un coup de fil en juillet pour nous demander si nous serions intéressés à l’idée d’accueillir un autre étudiant, étant donné que cela faisait quelques années, j’avais pensé que cela semblait être une bonne idée. Désormais, je ne pouvais m’empêcher de me demander si ce Travis Craig se révélerait être une aide ou un danger.
Je conduisis la moto dans la cour et me garai dans le hangar. Je me disais qu’après avoir entendu la moto, ils sauraient que j’étais arrivé, donc je me dirigeai directement vers la maison. Comme la plupart des fermes construites il y a presque cent ans, c’était une demeure aux murs extérieurs recouverts de planches en bois, avec un vieux toit en tôle et un porche couvert entourant les quatre côtés de la maison pour essayer de garder la fraîcheur.
Je fis tomber la poussière rouge de mes bottes en claquant des talons sur les marches du porche, essayai d’en débarrasser aussi mon jean, puis retirai mon chapeau avant d’ouvrir la porte, et entrai. Il y avait une valise et un sac de couchage près de la porte d’entrée et j’entendis des voix à l’arrière de la maison.
— Dans la cuisine, cria George.
Je suivis le bruit des bavardages et la bonne odeur pour découvrir une sorte de réunion dans l’ancienne cuisine champêtre. La table en bois usé et solide qui ornait le milieu de la salle était couverte d’assiettes pleines de scones et de plateaux de tasses et de thé, et trois personnes étaient installées sur des chaises autour d’elle – mon bras droit, George, sa femme la cuisinière, Ma, et un étranger avec des cheveux brun clair, coupés court et des yeux bleu pâle.
George fut le premier debout et l’homme près de lui suivit son exemple.
— Voici le patron, Charles Sutton, dit George en me présentant formellement. Charlie, voici Travis Craig.
Travis avait l’air d’avoir environ vingt-deux ans, pas beaucoup plus jeune que moi. Alors que j’étais d’une carrure plutôt trapue, avec des cheveux bruns ternes et des yeux d’un brun tout aussi barbant, il était plus grand que moi de quelques centimètres, musclé et mince. Il tendit la main en me souriant.
— Monsieur Sutton. C’est un plaisir de vous rencontrer.
Son accent était étrange au début, mais son large sourire était chaleureux.
J’essuyai ma main sur ma chemise et la tendis pour qu’il puisse la serrer.
— Travis, répondis-je en hochant la tête. S’il te plaît, appelle-moi Charlie.
Il semblait nerveux ou peu sûr de lui, donc je décidai de prendre les devants. Je jetai mon vieux chapeau poussiéreux sur la table et m’installai près de notre invité.
— Bon sang, Ma, dis-je en regardant la nourriture sur la table. Combien de gens prévois-tu de nourrir ?
— Je les ai faits pour toi. Ce sont tes préférés, dit-elle.
— Est-ce que ce sont des scones à la citrouille ? demandai-je.
— Bien sûr, dit-elle fièrement. Vous pourrez les finir pour le dessert, les garçons.
Je tendis la main pour en prendre un et celle de Ma apparut pour m’arrêter.
— Pas avec ces mains sales, monsieur. Et tu peux retirer ton chapeau de ma table.
George ricana en me regardant et je jetai un œil vers Travis en souriant de toutes mes dents.
— Je ne peux pas gagner.
Ma se leva.
— Va montrer sa chambre à Travis, puis tu pourras te laver pour le dîner, me dit-elle.
Elle jeta un regard vers l’horloge sur le mur de la cuisine.
— Quarante minutes, les garçons.
Je repoussai ma chaise et, suivant mon exemple, Travis fit la même chose. J’atteignis la porte et puisque Ma avait le dos tourné, je m’emparai rapidement d’un scone sur la table.
— Charles Sutton ! cria Ma, me prenant en flagrant délit.
Je souris en enfonçant le scone dans ma bouche, mais m’empressai de me précipiter vers la porte, en dehors de la trajectoire d’un quelconque ustensile de cuisine que Ma pourrait me lancer. Normalement, elle me menaçait juste avec une louche ou un torchon, mais au fil des ans, surtout depuis que j’avais passé l’adolescence, j’avais dû apprendre à esquiver les instruments de cuisine si j’entrais et commençais à me servir pendant qu’elle cuisinait.
Je ris dans le couloir, et Travis me suivit, sur mes talons. Il me sourit en retour et je dus mâcher et avaler ma bouchée avant de pouvoir parler.
— Je vais te montrer ta chambre, lui dis-je.
Je posai mon chapeau sur le crochet du milieu, comme toujours, récupérai sa valise et le laissai prendre le sac de couchage.
— Tu resteras dans la maison pendant ton séjour. Il y a trois cottages pour les ouvriers, mais ils sont pris. Tu rencontreras les autres gars au dîner.
Je le menai par une porte du salon jusqu’à une autre, à mi-chemin du couloir.
— Ta chambre, lui dis-je en entrant et déposant sa valise sur le lit queen size.
Il y avait une commode ainsi qu’une armoire, et la fenêtre était ouverte, mais le rideau restait immobile.
— Ta chambre se trouve à l’est. Tu auras le soleil levant le matin, mais pas la chaleur de l’après-midi.
— C’est une belle maison, déclara Travis.
Son accent s’était adouci, comme son ton.
— Merci, dis-je en souriant.
C’était une belle maison. La ferme en elle-même avait été construite dans les années vingt, et comportait des planchers en bois et des plafonds hauts de près de trois mètres.
— Elle est vieille et a besoin de beaucoup d’entretien, ces jours-ci, mais elle a été bien entretenue.
— Ils ne font plus de grandes maisons comme celle-ci, désormais, dit-il. Même chez moi, les vieux ranchs traditionnels se font plutôt rares.
— Où est-ce exactement, chez toi ? demandai-je. Le Texas, c’est ça ?
Travis posa son sac de couchage sur le lit.
— Oui, monsieur. Johnson City se trouve juste à l’ouest d’Austin. Ma famille a un ranch là-bas.
— Du bétail, c’est ça ?
— Oui, monsieur. Des Brahmanes.
— S’il te plaît, ne m’appelle pas « monsieur ».
— Désolé. C’est une habitude que ma maman m’a fait rentrer dans le crâne.
— Ce n’est pas grave, dis-je d’un ton rassurant. Je cherche juste mon père quand j’entends ce mot.
Travis acquiesça mais baissa les yeux sur sa valise, sur le lit. Il était quelques centimètres plus grand que mon mètre soixante-dix-sept, et était assez carré. Il portait une chemise à carreaux avec les manches retroussées jusqu’aux coudes, un jean et des bottes de cow-boy un peu chics. Mais ce que je remarquai le plus, c’était que lorsqu’il regardait comme ça vers le bas, je pouvais distinguer la ligne de sa nuque. Elle était bronzée, musclée avec des chev